Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 13 mars 2024.

Jack Dennis DICKENS / 1177399 & 199246
31 Little Street, Rushden, Northamptonshire, Royaume-Uni.
Né en 1921 à ? / † Royaume-Uni le 29 avril 1986
Sgt RAF, RAF Bomber Command 466 Squadron, mécanicien.
Lieu d'atterrissage ?
Handley Page Halifax B.Mk III, LV943, HD-G, abattu dans la nuit du 6 au 7 mai 1944 par un chasseur du St.I./KG51 (Oblt Czerzinski ?) lors d'une mission sur les installations ferroviaires de Gossicourt, faubourg de Mantes-La-Jolie.
Écrasé à Boisset-les-Prévanches, près d'Evreux, dans l'Eure.
Durée : 3 mois.
Camps : Fréteval.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG SPG 3321/2082.

L'appareil est attaqué au retour de la mission, au Sud de la cible. L'avion est en feu et doit être abandonné par l'équipage à 11.000 pieds.

Trois hommes sont immédiatement fait prisonniers (le W/Off Christopher Robert Cullen RAAF, le W/Off Owen James Doherty RAAF et le Fl/Sgt Lawrence Joseph Garske RAAF). Le Sgt Raymond Walter Perry RAAF s'évade, mais se fait arrêter le 7 août 1944 et il sera interné au Camp de Buchenwald en Allemagne.

Le mitrailleur Fl/Sgt Lawrence Nestor Schulz parviendra à s'évader également et rentrera en Angleterre via Gibraltar à la fin du mois de juin (SPG 3320/1991).

Jack Dickens atterrit en parachute et lui et son pilote Edmund Hourigan, sont hébergés brièvement par un fermier puis pris en charge par Jean SIMON et Robert Louis LE LÉDAN, à Nonancourt. (Robert Louis LE LÉDAN, directeur de l’usine à gaz de Nonancourt, né le 4 avril 1902 à Évreux, a été arrêté en juillet 1944, déporté par convoi parti de Paris le 15 août 1944 et mort le 4 avril 1945 au camp de travail (Kommando) de Nordhausen. Quant à Jean Marius Raymond SIMON, né le 11 octobre 1921 à Saint-Vincent-du-Boulay (Eure), il a été arrêté par la Gestapo, déporté en Allemagne et détenu au camp de Flossenbürg avant d’être envoyé au camp de concentration de Mauthausen. Il est décédé le 24 février 1945 à Gußen, camp de travail (Kommando) de Mauthausen.

Du 25 mai au 17 juillet, ils sont hébergés à Breux-sur-Avre chez Roland et Anita DABLANC (qui nous dit se souvenir qu'ils y sont restés "deux mois".) Roland est instituteur et membre de la Résistance locale (Filière Crucey). Également secrétaire de mairie, il a fabriqué de fausses cartes d'identité en utilisant le nom de personnes décédées depuis longtemps. C'est son épouse qui rédigeait les cartes, car l'écriture de Roland était connue et reconnaissable. Les faux papiers qu'il a établis pour Dickens ("Jean Danglot") mentionnaient que celui-ci était sourd et muet. L'australien Hourigan, le look trop "British", devait rester confiné à l'intérieur ou au jardin, mais Dickens accompagnait à l'occasion Roland au village.


La fausse carte d'identité de Jack Dickens à Breux-sur-Havre.

Ed Hourigan et Jack Dickens chez les Dablan.

En juillet, les deux hommes sont dirigés vers le Camp de Fréteval où ils sont libérés le 13 août 1944 par des troupes américaines.

Jack Dickens et Ed Hourigan quittent Banville en avion le 18 août et arrivent le même jour à Northolt, Angleterre.

Dickens, décédé depuis, était revenu plusieurs fois en France après la guerre pour rendre visite à la famille Dablanc. Voir https://www.rushdenheartsandsoles.co.uk/war/dickensJack1944-france.html.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters