Dernière mise à jour le 26 août 2018.
Thomas Beasley APPLEWHITE Jr ("Tom") / O-679171
936 Newell Street, Memphis, Shelby County, Tennessee, USA.
Né le 1er juillet 1921 à Oskaloosa, Barton County, Missouri / † le 17 janvier 2007 à St Louis, Missouri.
2nd Lt, USAAF 385 Bomber Group 548 Bomber Squadron, bombardier.
Lieu d'atterrissage : sauté au-dessus de Heusden (Pays-Bas) et atterri à ± 8 km de la frontière belge à Hedikhuizen.
Boeing B-17F Flying Fortress (Forteresse Volante), 42-30795, "The Wild Hare", abattu le 11 novembre 1943 lors d'une mission sur Münster par la Flak.
Ecrasé entre Dussen et Waspik, Noord-Brabant, Pays-Bas.
Durée : 7 semaines.
Passage des Pyrénées : le 28 décembre 1943.
Rapport de perte d'équipage MACR 1161. Rapport d'évasion E&E 324.
A hauteur de la cible, l'appareil est touché de plein fouet par quatre obus de la Flak. Le moteur n° 3 est atteint et l'avion doit abandonner la formation, devenant une proie facile pour les chasseurs allemands à l'affût. L'avion est trop endommagé que pour pouvoir atteindre l'Angleterre et le pilote, Lt John P. McGowan, donne l'ordre de l'évacuer. Le T/Sgt James T. French est blessé (on ignore si c'est dans l'appareil même ou lors d'un mitraillage lors de sa descente en parachute) et, malgré l'aide de résistants hollandais venus à son secours, il décède peu de temps après. Le Sgt Robert D. Johnson, mitrailleur arrière, blessé, sera fait prisonnier le même jour, comme le seront six autres co-équipiers : Le pilote McGowan, le copilote 2nd Lt James C. Bufkin, le navigateur 2nd Lt Ellis Shorb, le mitrailleur ventral S/Sgt Vernon L. Mulvaney, le mitrailleur dorsal T/Sgt Nello A. Malavasi et les mitrailleurs latéraux S/Sgts Anthony T. Barckett et William J. Bloeser.
Seul Tom Applewhite (la présente fiche) parviendra à s'échapper.
Tom Applewhite est un peu "sonné" après son atterrissage dans un champ et des habitants s'occupent immédiatement de lui. Un docteur inspecte ses blessures dues à la Flak et les déclare bénignes. Jan VAN BOMMEL, un adolescent qui parle anglais l'emmène dans une grange plus loin. Peter DE NOO, un fermier de Well, et VAN BOMMEL font passer Applewhite au Nord de la Meuse le soir. Il va loger trois nuits chez Peter DE NOO. Adriaan DE NOO, le frère de Peter alerte Fons et Jacques RAAIJMAEKERS de Vught, qui appartiennent à la filière du gendarme Karst SMIT. Ces deux frères guident Applewhite à vélo jusqu'entre Oisterwijck et Moergestel, dans une taverne abandonnée.
L'instituteur Jan NAAIJKENS, qui imprime aussi de fausses cartes d'identité belges, prend le relais et le conduit chez l'instituteur Eugène VAN DER HEIJDE à la Diessenschestraat à Hilvarenbeek. Il y mange en attendant Albert WISMAN, un gendarme, qui le cache près de la frontière avec cinq étudiants réfractaires. Le 14 novembre, Eugene VAN DER HEIJDEN, le fait passer la frontière par Weelde à destination de Turnhout et Anvers.
WISMAN arrive à moto, apportant un message : le nom de Malavasi écrit sur le côté d'une boîte d'allumettes, indiquant que lui aussi était en route. VAN DER HEIJDEN dit qu'ils n'ont pas le temps de l'attendre, ajoutant que Malavasi pourra rejoindre Applewhite plus tard à Bruxelles.
Le point de réception à Bruxelles est chez Elise "Lotty" AMBACH (de nationalité allemande, mais née aux Pays-Bas) et sa mère Elise CHABOT au 4 Rue Jules Lejeune à Ixelles ou Uccle. Ernest VAN MOORLEGHEM, policier à Ixelles, l'emmène alors le 14 novembre au marché au poisson de Prosper SPILLIAERT à Schaerbeek. Applewhite est chez EVA où il reçoit ses faux papiers au nom de Ludwig Oskar Ronquet.
Lotty AMBACH est arrêtée le 15, en réceptionnant un agent allemand infiltré s'étant fait passer pour Malavasi. Le vrai Malavasi avait été arrêté le matin même en gare de Turnhout ainsi que son guide, Willem (Wim) SCHMIDT, un étudiant en médecine de Zeist. Celui-ci ne dévoile rien au début, mais on suppose qu'après quelques jours d'interrogatoires serrés, certain que ses compagnons auront pu s'organiser entretemps, il aurait pu citer quelques noms.
Une vague d'arrestations s'ensuit, en Hollande dans le groupe Karst SMIT et Eugene VAN der HEIJDEN, et en Belgique dans le groupe EVA. Nello A. Malavasi est envoyé au Stalag XVIIB à Braunau en Autriche.
Applewhite est alors transféré chez le Néerlandais Arthur SCHRYNEMAKERS (EVA) au 47 Avenue Brugmann à Bruxelles par Charles HOSTE et y loge du 16 novembre au 19 décembre 1943. Il y est soigné deux fois, pour ses blessures de Flak par Yvonne DE MEULENAERE, qui change ses pansements. Une autre infirmière est citée : Marguerite PUISSANT. Suite à une menace de dénonciation, il est déplacé chez Yvonne BIENFAIT au 35 Rue Guillaume Kennis à Schaerbeek, où il revoit Yvonne DE MEULENAERE. Le dénonciateur potentiel est trouvé mort quelques jours plus tard... suite à une chute dans ses escaliers. Applewhite a un rasoir allemand (reçu de Arthur SCHRYNEMAKERS) et une montre suisse (achetée dans un PX en Angleterre) et est soupçonné. La description dentaire envoyée à Londres par radio confirme son identité.
Il y rencontre "Jockey" Thelma Wiggins. Appelwhite fut remis par Gaston MATTHYS à Jules DRICOT "Deltour" le 22 décembre 1943 dans une gare de Bruxelles, avec Wiggins. DRICOT les guide jusque Blandain, dernière halte avant la France.
Après un repas chez le docteur Henri DRUART à Hertain, Amanda "Diane" STASSART les guide chez André DEWAUVRAIN en France avec deux autres aviateurs. Ils passent la nuit dans son étable après un repas. "Diane" les guide à Paris chez Madame Elisabeth BUFFET au 93 Rue de Courcelles à Paris VIIIe, où Applewhite passe la Noël.
Le 26, il est guidé avec Wiggins, Elton Kevil et Stanley Munns à la gare pour prendre le train de nuit vers Bordeaux. Le 27, ils partent pour Bayonne mais n'en sortent pas. Il repartent vers Dax, où Jean-François NOTHOMB et Marcel ROGER les prennent en charge. Le passage précédent du 23 décembre avait vu la noyade de deux évadés à San Miguel sur la Bidassoa.
Applewhite est guidé avec ses trois compagnons par NOTHOMB et "Max" ROGER, qui les menent à vélo de Dax à Bayonne vers Anglet où ils passèrent la nuit du 27 au 28 décembre au restaurant "Larre" de Marthe VILLENAVE-MENDIARA (à Sutar, près de Bayonne). C'est le 85e passage de Comète, par Larressore et Jauriko borda, avec les seuls guides d'Espelette de Pierre ETCHEGOYEN.
Dans la journée du 28, ils poursuivent leur route vers le sud. Ils atteignent Villefranque, puis Ustaritz où ils s'arrêtent dans une maison avec des enfants d'où, abandonnant leurs vélos, ils repartirent à pied, accompagnés de quatre guides (Pierre ETCHEGOYEN, Pierre AGUERRE et son frère Baptiste, Jean ELIZONDO ; tous réfractaires au STO originaires d'Espelette). Ils marchèrent jusqu'au Mandochineko borda à Larressore où on leur procura des espadrilles et des bâtons de marche puis se mirent en route vers la frontière. Après l'avoir franchie, ils passèrent deux nuits à Jauriko Borda avant d'atteindre la vallée du Baztan le 31 décembre.
Ils se rendent dans un hôtel tenu par un couple de Britanniques à San Sebastian. Une voiture diplomatique vient les conduire à l'ambassade de Madrid, où ils se reposent six jours.
Le 7 janvier 1944, Applewhite et 4 autres évadés (les mêmes et le Lt John Kennard Hurst, né en 1919 au Texas et engagé comme Aviation Cadet le 08/01/42, navigateur à bord du B-17F "Shatzi" du 390 BG/569 BS [CC-P], en mission sur Düren le 20 octobre 1943. Touché par des chasseurs allemands, l'appareil s'est brisé en deux et s'est crashé près de 's Hertogenbosch, NL. MACR 1039. - 2 tués, 7 prisonniers, avec Hurst comme seul évadé) prirent un bateau (le "Lisbeth" sous pavillon norvégien) à Seville pour Gibraltar où ils arrivèrent le 11 janvier. Ils sont cachés dans la cale près de l'hélice, sous le couvert d'un anniversaire du Capitaine où des invités montent à bord.
Ayant rejoint son unité, Applewhite reçut l'interdiction d'encore effectuer des missions sur l'Europe. Il fut rapatrié aux Etats-Unis et fut chargé de l'entraînement de candidats-bombardiers chinois.
Tom Applewhite est enterré au Jefferson Barracks National Cemetery, St Louis, Missouri.
Merci à Bruce Bolinger de Nevada City, Californie, petit-neveu d'Arthur Schrynemakers, un des assistants de Applewhite dans son évasion. Il a étudié son évasion en détail, voir son site.
Publié dans le Chester Times en Pennsylvanie le 25 novembre 1948 (et repris dans pas mal d’autres journaux aux Etats-Unis), un article relatant la rencontre à New York entre Applewhite, Wiggins et Amanda STASSART :