Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 29 juillet 2010.

Howard Patrick MAUPIN / T-122889
South Peoria Street, Bradford, Illinois, USA
Né le 5 mai 1918 à Bradford, Illinois, USA / † le 27 février 1980 à Galva, Illinois, USA
Flight Officer USAAF 356 Fighter Group 360 Fighter Squadron, pilote
près de Neerwinden, Brabant flamand, Belgique.
P-47 D Thunderbolt N° série : 42-22535 Immatriculation/Nom : PI-N / "Kathleen Ann",abattu le 20 mars 1944 par la Flak lors d'une mission d'escorte de bombardiers au retour d'un raid sur Lissendorf.
Atterrissage forcé à Neerwinden, près de Tirlemont/Tienen, Brabant flamand, Belgique.
Durée : 5 mois.
Camps Marathon : Acremont-Porcheresse.

Informations complémentaires :

Le rapport concernant la perte de cet appareil : MACR 3394. Rapport d'évasion E&E 1632, disponible en ligne.

Howard Maupin pilotait l'un des six appareils du 356 FG perdus ce jour-là. Après le décollage de Martlesham Heath, la forte couverture nuageuse fait que l'escadrille fait demi-tour. Maupin perd le contact avec son ailier, le Lt William Johnson et se retrouve en route vers l'Angleterre, tout seul, perdu dans les nuages. Il descend à une altitude de 1500 m pour en sortir et est pris sous le feu d'une batterie de DCA allemande de la base de Brustem. Son appareil endommagé, la radio inopérable, Maupin n'a d'autre solution que de tenter un atterrissage forcé, ce qu'il réussit à faire vers 15h30 près de Neerwinden. Il laisse son parachute dans l'appareil et met le feu aux documents de l'avion et à son équipement secret.


Le P-47 #42-22535 abandonné par Howard Maupin dans un champ près de Neerwinden.
La photo provient de la page 2 du rapport allemand J-710 à https://catalog.archives.gov/id/131494581,
qui mélange des données concernant le P-47 de Maupin et celui de Charley Garvey, le 42-74638 (Loksbergen) abattu le même jour…
Garvey a sa propre page sur le présent site.

Son rapport d'évasion indique qu'il est caché pendant quatre jours et cinq nuits dans une ferme à Neerwinden avant d'être mené à Opheylissem où il reçoit des vêtements civils. Nous savons qu'il est aidé par des résistants de la région de Landen et qu'il est hébergé à Neerwinden chez Dominique et Clémentine SERRON-VINVAL.

Ci-dessous, une photo du chariot avec lequel le purin était conduit et répandu dans les champs, et dans lequel est caché le pilote Howard Maupin pour être mené d'Opheylissem jusqu'au château de Neerheylissem (Hélécine) par le fils Hubert SERRON. Le fermier n'a pas omis de mettre de l'eau mélangée avec du purin dans le chariot sur une dizaine de centimètres dans le fond, En cours de route le chariot suinte et, devant les sentinelles, la puanteur sortait effectivement du chariot. Au contrôle il ne vient même pas à l'idée des Allemands d'ouvrir le tonneau situé sur le chariot, avec comme conséquence, que le chariot (et son contenu, Howard Maupin) passe à chaque contrôle allemand sans être inspecté !


La charette à purin qui a transpoté Maupin d'Opheylissem à Neerheylissem.
1. Marie Thérèse Vandeweyer (de l'AS) 2. Hubert Serron 3. Sylvie Loyaerts 4. Dominique Serron (grand-père)
5. son épouse Clémentine Vanval. 6. Jeanne Serron, mère de Sylvie Loyaerts.

Dans son rapport, Maupin signale qu'à Opheylissem, il loge également quatre jours et cinq nuits chez l'ancien bourgmestre de la localité. On le transfère alors à Tirlemont et reste chez des gens dont il déclare ne pas se souvenir du nom. Un "English professor" lui rend souvent visite pendant qu'il est caché là et Maupin pense que ce professeur pouvait être localisé dans une des écoles donnant des cours du soir à Tirlemont et qu'il était supposé pouvoir donner des informations au sujet des autres personnes qui se trouvaient là (nous comprenons, dans la même cachette que Maupin…)

Maupin poursuit son rapport : le 7 avril, on le mène à Gembloux où il reste chez un habitant de la localité. Il précise que c'était en fonction de ce que lui avait dit le professeur à propos de Gembloux, qu'il avait dit souhaiter y être transféré, espérant avoir là de meilleures chances de réussite dans son évasion. Quelques jours par après, on le place dans une autre maison, toujours à Gembloux, où il reste jusqu'au matin du 06 juin, avant d'être déplacé à Tourinnes-Saint-Lambert. Il y reste quatre jours chez des gens, puis passe à deux reprises chez d'autres logeurs de la localité, des personnes dont il ne se souvient pas des noms.

Il quitte ensuite Tourinnes pour Nil-Saint-Vincent où il reste quelques jours pour se reposer. On le mène alors à Spy, près de Namur, avant qu'il ne rejoigne la Forêt de "Lucy" (= Luchy) près de Jehonville. De là, on le guide jusqu'à Porcheresse et vers la forêt près de Bohan. Son rapport ne les mentionne pas, mais il se trouve là en compagnie du Fl/Lt canadien Gordon Morgan et du Lt américain Samuel Schleichkorn lorsqu'y arrivent six autres évadés, guidés par "Albert" (Albert LOUIS ?).

Le camp est libéré le 5 septembre par une unité de la 3e Division US et Maupin est amené en France où il subit le même jour un premier interrogatoire de l'IS9. Son E&E porte la date du 6 septembre pour un autre interrogatoire du même service et il rentre en Angleterre le 7 septembre 1944. Il rejoint ensuite son unité, la Station 369 à Martlesham Heath, dans le Suffolk.

L'Appendix "C" du rapport E&E 1632 de Maupin reprend les noms et adresses de ceux qui l'ont aidé (et qu'il a donc pu noter ou mémoriser) :

Selon des informations que nous a transmises en 2008 Alexandre BONNET de Landen, qui envisageait à l'époque la publication d'un livre sur l'avion et le sort de son équipage, ses helpers sont :

Howard Maupin repose au Saint John Cemetery à Bradford, Stark County, Illinois.

Merci à Alexandre Bonnet et Claudy Winant pour leurs informations. La photo en médaillon est de Judy Maupin (copyright).


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters