Dernière mise à jour le 6 août 2022.
Richard Vernon THIRIOT / O-743217
1608 15th Street East, Salt Lake City, Utah, USA.
Né le 5 novembre 1920, Salt Lake City, Utah / † le 9 mars 2006 Salt Lake City, Utah.
2nd Lt, USAAF 801 Bomber Group 406 Bomber Squadron, copilote.
Atterri le 30 mai 1944 vers 1h00 du matin près de Braives, entre Huy et Hannut, province de Liège, Belgique.
B-24D-60-CO Liberator, 42-40478, F / "Lonesome", abattu le 30 mai 1944 par la Flak et abattu par un Ju 88 (Lt Karl Kern, 2./NJG4) lors d'une mission Carpetbagger (OSRIC 14) de parachutage d’armes pour la résistance (le Groupe "OTARIE") sur le secteur "Viemme", entre Huy et Waremme.
Ecrasé dans un champ à Fosses-la-Ville, près de Sart-Saint-Laurent, Province de Namur, Belgique
Durée : 15 semaines.
Camps : Bellevaux/Acremont/Villance.
Rapport de perte d'équipage MACR 5294. Rapport d'évasion E&E 1996 disponible en ligne.
Richard Thiriot, dont c’était la 14ème mission, n'était pas un membre régulier de l'équipage du Lt Ernest B. FITZPATRICK Jr et s'était porté volontaire pour remplacer ce jour-là le copilote habituel Howard W. Lynch, malade.
Le pilote, le Lt Ernest Fitzpatrick parviendra à s’évader (rapport d’évasion E&E 2122) et restera caché jusqu’à la Libération chez diverses personnes en région de Liège, de même que le mitrailleur dorsal, le T/Sgt Walter W. Swartz (E&E 2121.) Quatre autres membres de l’équipage seront faits prisonniers : le 2ème navigateur, le Lt Cornell DeGrothy, le mitrailleur droit, le S/Sgt James E. Williams, le bombardier, le Lt Joseph J. Lasicki et le mitrailleur arrière, le S/Sgt William E. Schack, ces deux derniers étant arrêtés par la Gestapo à Liège le 27 juin 1944 après avoir été aidés par de nombreuses personnes de la région.
Le B-24 décolle le 29 mai vers 23h00 heure anglaise et, d’abord touché par un obus de la Flak au-dessus du Continent, est attaqué ensuite par un chasseur de nuit Ju88. D’une altitude d’environ 1800m, Thiriot saute de l'appareil en feu presque en même temps que Paul Kasza et atterrit près d'un petit village. Il enterre son blouson et sa bouée de sauvetage et se met à courir vers le Sud-Est. Il se foule la cheville en sautant un mur et atteint Braives, entre Huy et Hannut. Il aperçoit trois maisons mais hésite à y frapper en pleine nuit. A l'aube du 30 mai, il voit un homme qui se dirige vers l'endroit où il se cache et il décide de l'interpeller. Ce Monsieur LERUTH l'amène à sa ferme et on lui donne à manger avant qu'il n'y dorme pour la journée. Jules LERUTH, de la Chaussée de Huy à Braives est repris à la liste des Helpers belges, sans autres détails. Il y a également un Joseph LERUTH dans la liste, aussi localisé à Braives, mais sans adresse. En quête de nourriture supplémentaire, LERUTH s'adresse à la famille TIMSONET, habitant une ferme à quelques centaines de mètres et apprend que ses voisins hébergent également un aviateur chez eux: Kasza. Joseph TIMSONET, Route (Chaussée…) de Huy à Braives est également repris à la liste des Helpers belges, sans davantage de détails. Un jeune résistant, membre du groupe qui devait réceptionner les colis que l'avion devait larguer, vient s'assurer de l'identité de Thiriot et lui apprend où Kasza se trouve. Kasza et Thiriot sont évacués quelques jours plus tard vers la ferme de la famille de François MATIVA-BOTTIN, à Vieux-Waleffe, à environ 5 km à l’est de Braives, où ils dorment dans une grange. Ils y sont rejoints le lendemain par leur navigateur James Sherwood.
Quelques jours plus tard, les trois aviateurs sont menés au moulin de Paul HEINE et son épouse, Rue du Chardon 77, à Fallais où le Baron Charles de FONTBARÉ, de Fumal, vient les prévenir qu'une auto viendrait les prendre pour les conduire vers un aérodrome, le but étant de les faire partir par air vers l'Espagne. Par crainte d'être dénoncés par un jeune voisin, ils sont transférés dans une autre maison de Fallais. Durant sept semaines qu'ils se cachent à Fallais, ils se rendent de temps en temps au moulin des HEINE pour prendre un bain.
L’Appendix "C" du rapport d’évasion (très succinct) de Thiriot mentionne qu’il a été caché dans la maison de Lucien MOSSE à Fallais, mais sans précision quant à la durée de ce séjour. Il est fort probable que ce soit "l’autre maison" citée plus haut, mais on ne retrouve aucune mention de MOSSE dans la liste des Helpers belges. Par ailleurs, dans le rapport d’évasion de Sherwood, il est mentionné qu’il est resté à Fallais pendant 9 semaines, aidé et logé par Paul HEINE et Joseph TILKIN. Ce dernier est renseigné dans la liste des Helpers belges comme habitant "120 Rue Guillaume Bolliner, Fallais" (il s’agit de la Rue Guillaume Boline à Fallais-Braives et plus vraisemblablement du n° 12.)
La décision ayant été prise de les conduire dans un camp en Ardennes, on leur donne de faux papiers et au début du mois d'août, Louis VAN LIERDE (surnoms : "Henri POUPIER" et "Petit Louis") et François Robert LINTERMANS "Bob", sont amenés en voiture vers leur cachette afin qu'ils conduisent les trois aviateurs le lendemain en train vers les Ardennes. Ce projet est abandonné car ils sont prévenus que des maquisards allaient faire sauter les voies du chemin de fer. C'est finalement à vélo que (vers le 6 août selon le rapport de Sherwood) le groupe, rejoint par Gaston NELIS de Waremme, quitte Fallais en direction de Namur, première étape. Le bris de la pédale d'un des vélos retarde la marche, jusqu'à ce que Louis VAN LIERDE, qui se dirigeait en voiture vers Namur, vienne récupérer les aviateurs pour les conduire à Namur tandis que les guides poursuivent leur trajet à vélo.
Les américains logent une nuit chez Albert LEFÈBVRE, 38 Chaussée de Louvain à Namur et ils sont guidés le lendemain dans la traversée de Namur et de Jambes par Mme Simone DENIS-BOKIAN du 45 Chaussée de Waterloo à Namur, accompagnée d’une jeune fille. Sept ou huit autres aviateurs font aussi partie du groupe qui se dirige à vélo vers Dinant en longeant la Meuse. Malgré quelques frayeurs lors de contrôles, notamment au pont d'Yvoir, le groupe arrive enfin à Dinant. Passant par Anseremme, la petite troupe atteint Freyr, lieu de rendez-vous avec PETRYNS. Ce dernier arrive avec plusieurs heures de retard et signale qu'il n'a pas de logement pour les aviateurs. Vu l'état de fatigue de ces derniers, on finit par les installer pour la nuit dans une cabane de pêcheurs.
Un changement de programme fait qu'au lieu de partir directement le lendemain avec PETRYNS vers les Ardennes, ils sont menés ce jour-là par VAN LIERDE jusqu'à Beauraing. De là, ils partent pour Nollevaux en passant par Wellin, la barrière de Transinne et Maissin. A Beauraing, ils sont pris en charge par l'Abbé Roger ARNOULD "Jérôme", qui les guide jusqu'au camp de VILLANCE, où nos trois hommes et d'autres évadés passent une quinzaine de jours dans une grange. (Voir aussi la fiche de Charles Earnhart, qui mentionne avoir rencontré Kasza et d'autres aviateurs lors de l'arrivée de ces derniers dans un camp…).
A la fin du mois d'août, craignant une incursion des Allemands, on les évacue de nuit vers le camp d'ACREMONT où une patrouille américaine les trouve le 8 septembre 1944.
Kasza, Sherwood et Thiriot sont transportés vers Paris en C-47 le 10 septembre pour y être interrogés à l'Hôtel Francia par le 2nd Lt Richard H. Dana de l’I.S.9. Le 11 septembre 1944, un autre C-47 les emmène vers leur base de Harrington.
Puis ce fut le retour aux Etats-Unis, où les trois hommes deviennent instructeurs. [Le livre "40-45 Parachutage de nuit" de David J. CHAUSSÉE - Ed. J.M. COLLET, Braine-L'Alleud - 1996, relate toute l'histoire de la mission et de son équipage.]
Décédé en 2006, Richard Thiriot repose au Midway Cemetery à Midway, Wasatch County, Utah.