Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 13 septembre 2015.

Albert Seymour Bertram ARKWRIGHT /33833
Torquhan, Stow, Midlothian, Ecosse.
Né le 16 novembre 1907 à Datchet, Galashiels District, Buckinghamshire, Royaume-Uni / † 1990, Galashields District, Selkirk, Royaume-Uni (?)
Captain, 2nd Bat. The Royal Scots Fusiliers, évadé d'Allemagne de l'Oflag VIB de Warburg.
Durée : 7 semaines
Passage des Pyrénées : le 24 octobre 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 974 (incomplet).

Son unité est capturée près de St-Eloi, en Belgique le 28 mai 1940. Il est soigné pour des blessures superficielles à Courtrai dans un hôpital, séparé de son unité pour trois jours. De Courtrai, il marche dans une des colonnes de prisonniers jusqu'en Allemagne. De Aix-la-Chapelle, il est envoyé en train aux camps de transit de Merpen et Dortmund. De là, il passe à l'Oflag VIIc de Taufen. Il y reste du 19 juin 1940 à son transfert au VIb en octobre 1941.

Fuller, Coombe-Tennant et Arkwright arrivent à l'Oflag VIb de Dössel, près de Warburg, le 13 octobre 1941. Le plan d'évasion du 30 août consistait à court-circuiter les lumières et phares périphériques pendant trente minutes. Le 30 août 1942, cela se produit à 22 heures et demi. Une équipe de diversion attire l'attention des gardes pendant que quatre équipes posent des échelles et des passerelles entre les réseaux de barbelés. Arkwright place l'échelle et la passerelle de son équipe : Henry Coombe-Tennant et Rupert Fuller, Capt Corfield (RA), Capt Toms (Warwickshire Regt), Capt Oldham (KOYLI), Cpt Hunt (RTR), Cdr Quill (FAA), Lt Haranan (FAA), Capt Symonds, Northampton Regt) et Capt Heisch (RSF). Chacun est en uniforme et porte six kilos de provisions (chocolat, fromage, porridge, raisins biscuits, lait en poudre, viande. 20 à 30 prisonniers passent ainsi à l'extérieur. Ils restent ensemble et courent dans un champ de betteraves sucrières au Nord-Ouest. Ils traversent la route de Hohenwepel, un chemin de fer, et arrivent à Willebadessen devant le Teutoburger Wald.

Ils continuent au Nord dans les bois et parviennent à Schwaney. Le 02 septembre, ils arrivent à Altenbeken, et le 03 à Berlebeck. Ils traversent le champ de tir de Sennelager le 04 et arrivent Paderborn le 05. Le 06, ils sont à Bielefeld, et le 07 à Halle. Ils se reposent deux jours à Dören. Le 10, ils atteignent Lengerich et Riesenbeck le 11. Le 14 septembre, ils arrivent aux Pays-Bas près de Denekamp.

Un fermier les laisse dormir dans une grange et leur donne du pain et du lait. 60 prisonniers français passent chaque semaine par cet endroit, en suivant la filière de Maria MOORS et de la ligne JAM. Le 16, des visiteurs leur expliquent qu'il est difficile de regagner l'Angleterre et qu'ils risquent gros à les aider. Ils reçoivent beaucoup de nourriture et des médicaments pour Arkwright, qui est malade. Ils restent neuf jours dans cette grange. Un Néerlandais qui passe des Français les conduit en voiture à Rossum, au Nord de Oldenzaal, en fin de mois. De là, leur évasion est organisée et ils reçoivent des vêtements civils.

Ils sont d'abord logés en Belgique à Tongerloo dans une ferme, puis conduits chez Titta BEMELMANS, l'épouse du docteur Michel GROENEN et de là à vélo jusque Maaseik chez Mlle SALLE. Ils se rendent à Liège par Tongres.

Grâce àJAM, les demoiselles Jeannine et Mathilda RITSCHDORFF, du 30 rue de Waroux, les guident de Liège à Bruxelles le 10 octobre 1943 et les déposent au Boulevard Général Jacques. Là, ils sont pris en charge par le docteur Antoine GOETHALS du 34 Rue de la Vallée à Ixelles, qui les remet à Albert Greindl.

Fuller, Arkwright et Coombe sont ensuite conduits chez les Elisabeth LIEGEOIS et FERAILLE au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse par Jean INGELS. Ils y logent du 19 au 20 octobre et en sont guidés à la gare du Midi.

Fuller, en ayant traversé la Belgique et en arrivant un peu avant Lille, est interrogé à la frontière. Les autres passent. Il joue le parfait idiot et bredouille les quelques mots de français qu'il a appris. Il répète sa fausse adresse, inscrite sur son passeport et le nom de sa femme présumée. Il est relâché.

Ils quittent Paris avec Piotr "Pedro" Kuzmitch Pinchuko qu'ils surnomment "Staline". Ce devrait être la seconde traversée vers l'Espagne de Jean-François NOTHOMB, avec Andrée DE JONGH et "Bee" Johnson. Ils transitent par l'apartement de Ambrosio SAN VICENTE au 7 Rue Salagoïty (2nd étage) à Saint-Jean-de-Luz, avant de partir pour Urrugne.

C'est le 28e passage de Comète par Saint-Jean-de-Luz et la Bidassoa. Ce devrait être la seconde traversée vers l'Espagne de Jean-François NOTHOMB avec Andrée DE JONGH.

Arrivés en Espagne, Federico ARMENDARIZ les prend à bord d'une Morris et les amène à San Sebastian, parque sa voiture dans un garage et puis les amène chez lui, quelques rues plus loi, où sa femme les accueille au 2e étage du 3 Calle de la Marina, près de la Concha, plage de San Sebastian. Andrée DE JONGH et Jean-François NOTHOMB vont déjeuner avec eux et puis vont dormir autre part. Le lendemain, ils reçoivent la visite du Consul venant de Bilbao qui leur amène des cigarette Player's. Une autre voiture viendra les chercher pour les conduire à l'ambassade à Madrid (une Sunbeam Talbot). Arkwright appelle le conducteur "Marshal".

Ils arrivent à Madrid à la maison de ce "Marshal" où sa femme les accueille. En fait, elle est russe et il fallait qu'il ait une conversation avec Staline-Pinchuko. Ensuite, ils vont tous à l'ambassade d'où ils partent après 5 ou 6 jours pour Gibraltar, en train. Ils voyagent sous des noms d'emprunt parce que des papiers avaient déjà été préparés quelques jours avant sans savoir qui partirait. Donc, ce furent tous des noms de bons anglais, pris au hasard. Puis, de là en avion jusque Lisbonne, puis un autre avion pour l'Angleterre.

Comme ses compagnons Coombe-Tennant et Fuller, Albert Arkwright fut décoré de la Military Cross (London Gazette, 5 janvier 1943.)

Il a écrit un livre "Return Journey - Escape from Oflag VIB", "An account of the author's experiences escaping from Oflag VI B with other POW's across Europe." publié en 1948 par Seeley, Londres.


Rupert Fuller, Henry Coombe-Tennant et Albert Arkwright durant leur évasion en Belgique – 1942.
(crédit photographique : livre "Zero Night" de Mark Felton - http://markfelton.co.uk/zero-night/


Mot de remerciement chez Ambrosio San Vicente.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters