Dernière mise à jour le 3 février 2023.
Brian Desmond BARKER / 129452 & 957977
Cambridge, Royaume-Uni
Né en 1922 / † ?
Fl/Lt, RAF Bomber Command 77 Squadron, navigateur
Atterri dans un champ près de la ligne de chemin de fer Ath-Mons
English Electric Halifax MkII, DT734, KN-J, abattu dans la nuit du 9 au 10 mars 1943 lors d'une mission sur Munich
Écrasé près de Boussu, au SSO de Mons, Hainaut, Belgique
Durée : 4 semaines
Évacué en Espagne par la ligne Oaktree le 3 juin 1943
Rapport d'évasion SPG 3314/1298.
L'appareil décolle d'Elvington à 22h00. Ayant encouru une perte d'huile juste avant d’atteindre l’objectif, l’avion doit faire demi-tour et est touché par la Flak alors qu’il survole la Belgique. Le mitrailleur arrière Fl/Off Kenneth Alexander Adams est tué. Le pilote, Sqn Ldr Robert John Sage et l’opérateur radio P/Off Dennis Walter Bateman sont fait prisonniers.
Les autres parviennent à s'évader : le Fl/Lt Brian Barker (la présente fiche), le bombardier Sgt Maurice Crabtree (rentrera en Angleterre le 6 octobre 1944 via la Belgique, la Suisse et la France - SPG ?), et le mécanicien Sgt Bernard James Ivatt Walker (qui après avoir été un temps interné en Espagne à Alhama de Aragon, quittera Gibraltar en avion le 17 mai 1943 pour arriver à Mount Batten en Angleterre le lendemain - SPG 3313/1208). Le mitrailleur dorsal Sgt Dennis L. Morris, d'abord évadé, sera arrêté à Bordeaux le 21 mai 1943 dans la filière "Jackson" de Prosper Dezitter et interné au Camp 4B - prisonnier N° 222747.
Peu après son atterrissage, Brian Barker, enterre son parachute et sa Mae West. Il se met en marche, suivant la route de Mons à Tournai. La nuit, vers 04h30, il approche une maison fort éclairée où la propriétaire le fait entrer et lui donne un manteau et une paire de chaussures, en échange de ses bottes de vol. Il ne parle que très peu le français et la femme ne comprend pas ses questions quant à la route à suivre vers la frontière française. Elle appelle son fils, qui mène Barker près de la frontière, à hauteur de Condé-sur-L’Escaut située du côté français. Ceci nous fait penser que la maison devait se trouver aux environs de Bernissart, à mi-chemin entre Mons et Tournai.
Barker passe en France vers 08h00 du matin le 10 mars, mais malgré l’usage de sa boussole, il se perd et finit par se retrouver au nord d’un canal, à nouveau du côté belge. Il parvient à retrouver le chemin de la France où, après avoir demandé son chemin, il arrive finalement à Valenciennes. Là, il se restaure dans un café où il demande à la tenancière s’il peut loger là cette nuit. Elle répond par la négative, mais lui dit qu’elle connaît quelqu’un qui pourrait l’aider. Deux heures plus tard arrive Robert ARMSTRONG, un Irlandais habitant à Frais Marais, Douai et employé par la British War Graves Commission dans l'entretien des tombes militaires. ARMSTRONG lui fait passer un interrogatoire serré avant de le confier à une organisation. L’Irlandais lui apprend que l’on avait trouvé les corps de deux hommes près des débris calcinés de son avion ajoutant que son pilote avait été dénoncé aux Allemands par un Polonais auquel il avait demandé de l’aide, le Polonais en question se trouvant à ce moment très gravement malade en hôpital.
ARMSTRONG mène alors Barker chez Mr et Mme Louis SINGIER au 10 Place d’Armes à Valenciennes qui l’hébergent du 9 au 19 mars. Pendant son séjour là, ARMSTRONG arrive en compagnie d’un "Mr LECLERC", membre de l’organisation. Le 19 mars, "Mr LECLERC" et un autre home guident Barker en train jusqu’à Arras et le mènent à la maison de Rosine WITTON, née THÉRIER, au 6 Rue de Bapaume à Achicourt dans les faubourgs d'Arras (et ayant une autre adresse : 25 Rue de Longchamp, Paris XVIème).
Eugène D’HALLENDRE, habitant avec son épouse Lucienne au 1 Impasse Carlos Bonnard à La Madeleine (Lille), contrôleur technicien SNCF à la gare d'Arras (un ancien de la ligne Pat O'Leary qui vient de rejoindre Comète avec son équipe suite à la disparition de sa ligne) procure des faux papiers à Barker chez Rosaline WITTON. Le 4 avril, cette dernière et Eugène D'HALLENDRE guident Barker en train vers Paris. Arrivés dans la capitale, ils se rendent au Café Curveur près de la Gare du Nord, où Barker rencontre Robert AYLÉ et "Paul" (Frédéric DE JONGH). Eugène et Lucienne D'HALLENDRE seront arrêtés le 20 juillet 1943. Eugène sera fusillé à Bondues le 27 décembre 1943. Lucienne sera déportée, mais reviendra des camps.
Le 23 avril, Barker est transféré à une nouvelle adresse dont il ne se rappelle pas, chez des hébergeurs non identifiés. Il s’avère qu’il a été conduit ce jour-là par Robert AYLÉ chez Jacques PONTY au 24 rue Ampère, où il loge jusqu'au 27 avril, Pierre GRAPPIN lui y apportant des bons de ravitaillement. Ce jour-là, Val WILLIAMS (= Wladimir BOURYSCHKINE) le mène chez la Comtesse Hélène de SUZANNET (une infirmière de la Croix Rouge Française) au 20 Rue Greuze à Paris XVIème. Après une nuit passée chez la comtesse, WILLIAMS demande à Barker d'aller avec "Mme Marie" (en fait Mme Gabrielle WIAME), la servante de la comtesse, à Château-Thierry (dans l’Aisne) afin de se renseigner quant aux possibilités d'utiliser, en vue d'un éventuel atterrissage de bimoteur Hudson, l'aérodrome auxiliaire situé à 3 km au Nord du Monument Américain. Barker et la jeune femme sont accueillis à la gare par le frère de Gabrielle, Émile DEBOUCHE, qui guide Barker à vélo jusqu’à l’endroit en question. Après cette visite, DEBOUCHE emmène Barker chez lui à pieds. Barker loge là la nuit et le lendemain, après avoir reçu une nouvelle pièce d’identité, valable dans cette région de Bretagne, il retourne à Paris avec Gabrielle WIAME et passe une nouvelle nuit chez la comtesse de SUZANNET. On ignore si les renseignements recueillis par Barker ont été positifs ou non pour la RAF…
Au soir du 30 avril, WILLIAMS et "une jeune française nommée ANDRÉE" (Andrée LEVEQUE, 18 Avenue d’Orléans, Paris), le guident en train vers la région de Saint-Brieuc avec d'autres évadés, dont un américain (Jack Luehrs) et deux anglais (le sergent Henry Riley (Halifax DT670 – SPG 3314/1359) et le Sgt Douglas Cox.
Arrivés à Saint-Brieuc le 1er mai en début de matinée, ils se rendent en taxi à Étables-sur-Mer chez Mr et Mme Jean CAMARD (Rue de la Gare à Étables). Jean CAMARD est maire de la localité. Baker rapporte qu’il a été caché à différentes adresses pendant quelques jours, le temps que l’on puisse organiser son départ en bateau vers l’Angleterre. On signale de l’aide lui apportée par Mr et Mme Jean LANLO (de Saint-Quay-Portrieux). Le 3 mai, Barker, Luehrs, Riley et Cox sont guidés vers Plouha (Côtes d’Armor) où ils sont hébergés par Mme Émilie CELLARIÉ au 25 Rue des Dalliots à Tréveneuc, chez qui Baker se trouve en compagnie de 14 autres aviateurs.
L’évacuation ne peut se faire et dans la matinée du 12 mai, Barker, en même temps que les sergents RAF Richard Martin (Halifax W7885 – SPG 3314/1315) et Reginald W. Adams (Stirling BK653 – SPG 3314/1321) sont ramenés en train à Paris par Jacques BONNERON (du 14 Avenue Georges Clémenceau à Vincennes). Ils sont accueillis à la gare par Val WILLIAMS et Élisabeth BARBIER (habitant 75 Rue Vaneau, Paris VIIème et travaillant pour Oaktree à cette époque, elle sera arrêtée le 18 juin 1943 avec sa mère, mais reviendra des camps nazis.)
Barker est mené chez lui par Jacques BONNERON qui lui offre un repas. Plus tard dans la soirée, Robert BONNET arrive pour l’amener loger chez lui au 7 Rue Henri Poincaré à Paris XXème où Barker restera jusqu’au 28 mai, avant son départ vers le Sud.
Le soir du 28 mai, Barker est conduit par BONNET à la Gare Montparnasse à Paris où il se retrouve dans un groupe d'onze aviateurs et cinq français qui souhaitaient rejoindre l'Angleterre. Tous ces hommes montent dans un train, passent par Pau et arrivent à Dax dans la nuit du 28 au 29 mai.
Le 31 mai, à 3h du matin, Barker, Cox et neuf autres aviateurs plus cinq évadés français montent à bord d'un camion et rencontrent un premier guide basque à l'extérieur de la ville. Rejoints par trois autres guides basques, les évadés passent en Espagne, près du Pic de la Coura, peu après le lever du soleil le 3 juin.
On leur dit de se présenter à un hôtel à Isaba, où ils sont arrêtés par la Garde Civile et incarcérés momentanément à Pampelune. Ils y reçoivent la visite de Michael Creswell et d'un Mr Frost, de l'ambassade britannique de Madrid, et ils passent ensuite par un hôtel à quelque distance de Pampelune où ils restent du 11 au 22 juin, jour où une voiture vient les chercher pour les conduire à Madrid.
Les hommes sont alors évacués en train vers Gibraltar, et le 6 juillet, Barker, Cox, Howard et quelques autres montent à bord du SS "Samaria" en rade de Gibraltar. Le bateau reste bloqué au port vu l'imminence de l'Opération "Husky" de débarquement allié en Sicile.
Le 13 juillet, quatre d'entre eux, dont Barker, sont choisis pour être rapatriés par avion à destination de Whitchurch en Angleterre où ils arrivent le lendemain.
Brian Barker fut décoré de la DFC (Distinguished Flying Cross). London Gazette 17 août 1943 :
La photo en médaillon provient du Musée de la Résistance, Bondues (http://www.memoire14-45.eu/fr/search-notice/detail/8t7oep4k4eze417xqhsiioup8faeuky768ac56qzkpvqgqpl0a)