Dernière mise à jour le 27 mai 2015.
Geoffrey Horace CONGREVE / 1603262 - 174045
West Farm, Offord Road, Graveley, près de Godmanchester, Huntingdonshire, Royaume-Uni.
Né le 03 octobre 1923 à Glinton, Northamptonshire / † ?
P/Off, RAF Bomber Command 426 "Thunderbird" RCAF Squadron, mécanicien.
lieu d'atterrissage : dans un champ, près du quartier "het Meiken", à environ 2 km au sud-ouest d’Aarsele, près de Tielt, Flandre Occidentale, Belgique.
Handley Page Halifax B Mk.II, MZ598, OW-J, abattu la nuit du 07 au 08 mai 1944 par le Lt. Georg Fengler du Stab IV./NJG 1 lors d'une mission sur la gare de Haine-St-Pierre.
Ecrasé à 2 km au Sud-Est de Tielt.
Durée : 4 mois.
Camps : Bellevaux
Rapport d'évasion SPG 1318 (incomplet). Rapport de perte d’équipage américain MACR 9869, vu la présence à bord du pilote 1st Lt John Kenneth Smith (USAAF). Informations et détails provenant également d’un texte de Romain De Bouver à http://www.kgk-deinze.be/pdf_files/contactblad_pdf/contactblad_1998_5.pdf
Le Halifax décolle de Linton-on-House à 1 heure du matin le 9 mai. Après le largage de ses bombes sur l’objectif, la formation est attaquée à faible altitude (300-400 mètres) par des chasseurs allemands. Le MZ598 est parmi les 6 Halifax abattus lors de ce raid. L’aile gauche est endommagée et seul Congreve peut sauter de l’avion en perdition.
Congreve est le seul survivant de son équipage. Les sept autres sont morts et leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Le nom du pilote américain 1st Lt John K. Smith figure sur les Tablets of the Missing au cimetière américain de Henri-Chapelle, Belgique. Ceux des six autres sont gravés sur les tablettes du Memorial de Runnymede, dans le Surrey en Grande-Bretagne. Ce sont le P/Off Kenneth George Marris, navigateur ; P/Off Albert Edward Jackson, radio ; P/Off Vernon Mudford, bombardier ; P/Off Arthur Leslie Horton, mitrailleur dorsal ; W/Off 2 Kenneth Lloyd Schmidt, mitrailleur arrière et Sgt Edward Earl Parks, mitrailleur ventral.
Dans son rapport d'évasion, Congreve dit "... je me suis parachuté près de Tielt à 03h45 ce 8 août et j'ai caché mon parachute, mon harnais et ma Mae West dans un champ de blé. J'ai quitté la région le plus rapidement possible. Je suis allé dans une ferme, puis emmené dans une maison à Wontergem [entre Tielt et Deinze, Flandre Occidentale], où je suis resté pendant 3 mois.
Le récit de Romein De Bouver reprend davantage de détails : Congreve se blesse au genou en atterrissant un peu avant 4 heures du matin. Après s’être débarrassé de son équipement et s’être caché jusqu’au lever du jour, il se dirige en boitant vers la ferme de Maurice Calle pour y demander de l’aide. Le fermier Marcel LIEVROUW, du 57 Meiken à Wontergem (Oosthoek), intervient et le fait se cacher dans un fossé, le recouvrant de broussailles et de branchages.
La Résistance locale est prévenue et Congreve est pris en charge par la Geheim Leger / Armée Secrète dont le chef de la 2ème section, (Achille) Achiel STROBBE du 11 Oosthoekstraat à Wontergem, aidé d’un membre de son groupe, Albert GOETHALS, 23 Terdonck à Wontergem et du fermier LIEVROUW (n’appartenant à aucun groupement de Résistance) lui procurent des vêtements civils. Assis sur la barre d’un vélo, l’aviateur est conduit à la maison de LIEVROUW où sa femme, Agnes TYTGAT lui procure les premiers soins.
Karel et Zulma BLANCKE le conduisent ensuite chez eux au 37 Dosweg à Wontergem où il loge dans le grenier en même temps que Roger STROBBE, 20 ans, le fils d’Achiel, et qui était recherché par les Allemands pour le travail obligatoire. Le jeune homme est également caché à l’occasion chez Marcel LIEVROUW. La nourriture, les cigarettes, des livres leur sont fournis régulièrement par Agnes TYTGAT ou Roger STROBBE. La présence des deux hommes est tenue tellement secrète que même une jeune fille de la famille, Irène, ne devinera jamais rien, malgré ses passages fréquents chez les BLANCKE.
Durant les 3 mois que Congreve passe chez les BLANCKE, il est régulièrement visité par Henriette DE CALUWE de la Stationsstraat à Deinze, qui fait le déplacement à vélo. Célibataire, fille d’un coiffeur de Deinze, infirmière de son état et membre de la 1ère Section de la Geheim Leger, elle soigne les blessures de Geoffrey. Vers la mi-août, un gendarme à moto vient y chercher Congreve pour le conduire chez lui à Bruges où il reste loger 1 semaine.
Le récit de Romein De Bouver ne cite pas le nom de ce gendarme (VERBRIGGHE), mais il se confirme à d’autres sources que Congreve (recueilli du 11 au 18 mai par La Ligue des V, un groupe gantois du réseau Beaver-Baton) est conduit à Bruxelles par l'avocat Antoine LEBBE du 39 Gistelsesteenweg à Bruges avec le gendarme Maurice VERBRIGGHE de Bruges [repris à la liste des Helpers belges comme gendarme à Harelbeke (Courtrai : Kortrijk ].
Lors d'un interrogatoire, il explique que son ancien matricule 1603262 a été changé en 174045 quinze jours avant sa dernière mission. Les agents de renseignement signant son Form E sont PF281 et PF281B.
Congreve confirme dans son rapport : "Ensuite, j'ai été conduit à moto par un gendarme belge à Bruges et je suis resté avec lui pendant une semaine en attendant que l'on me fasse de faux papiers. Ensuite il m'a emmené à Bruxelles, me faisant passer pour son prisonnier. Nous avons été arrêtés une fois par une patrouille allemande, mais ils ont trouvé nos papiers en règle. J'ai été ensuite mis en contact avec un bombardier américain qui s'appelait Harold Francis Kilmer, qui est resté avec moi jusqu'à ce que nous soyons libérés. Nous avons quitté Bruxelles pour Namur en camion. Nous nous sommes mis en route en direction d'un camp dans la forêt d'Ardenne, mais en raison de nombreuses troupes allemandes en retraite nous sommes restés à Beauraing jusqu'à ce nous soyons libérés par la tête de pont américaine le 7 septembre 1944."
Il se confirme par ailleurs que Congreve a été hébergé du 24 au 30 août par Mlle Marie Anne VAN WEDDINGEN au 76 Rue du Tabellion à Ixelles (la liste des Helpers belges reprend une Mme Veuve Marie Anne PEETERS à la même adresse…).
Il est recueilli le 30 août 1944 à Schaerbeek par Yvonne BIENFAIT, interrogé par Gaston MATTHYS, et évacué le même jour pour évacuation par camion avec LEEMANS sur le camp de Bellevaux, via Namur. Congreve confirme dans son SPG avoir été logé par Louis NICAISE et son épouse Eugénie REQUET au 68 Rue de Bouillon à Beauraing. Il est interrogé par les autorités alliées le 11 septembre 44.
Merci également à notre ami, le regretté Régis Decobeck pour ses informations.