Dernière mise à jour le 16 août 2022.
Denis Carnaby FOSTER / 1490330
133A Westoe Road, South Shields, Durham County, Angleterre
Né ? / † mort en mission le 31 décembre 1944
Sgt, RAF Bomber Command 149 Squadron, mécanicien
Lieu d'atterrissage : dans les environs du Tieltse Waterhof, près du Walenbos à Tielt-Winge, Brabant, Belgique
Short & Harland Stirling Mk.IV, EE880, OJ-O, abattu au-dessus de Vlooiberg par le Major Walter Ehle du II./NJG1 lors d'une mission sur Cologne dans la nuit du 28 au 29 juin 1943
Écrasé vers 2h33 à 50 m de l'habitation de Gustaaf Verrijt, dans la Haldertstraat à Houwaart (Tielt-Winge), Brabant, Belgique.
Durée : 2 mois
Passage des Pyrénées : le 2 septembre 1943.
Rapport d'évasion SPG 3315/1406.
Le Stirling décolle de Lakenheath à 23h34 et a des difficultés à atteindre l’altitude de 4500 m fixée pour le rendez-vous de la formation. Retardé par ce problème, il arrive trop tard au-dessus de Köln / Cologne. Les bombes sont larguées, mais la Flak endommage légèrement l’avant et la queue de l’appareil. Sur le vol du retour, à hauteur de Cologne, l'avion est attaqué par des chasseurs, sans encourir de gros dégâts. Passé la frontière hollando-belge, les tirs du Major Ehle, qui avait décollé de la base de Brustem, atteignent les réservoirs de carburant. Comme l'intercom est hors d'usage et que les deux ailes sont en feu, le pilote, P/O Arthur Robert Porter, 21 ans, donne l'ordre d'évacuer l'appareil.
Le Fl/Off Porter et quatre autres membres de son équipage trouveront la mort. Les corps d’Arthur Porter et du bombardier néo-zélandais F/Sgt Lawrence Bruce McCallum, RNZAF, 34 ans, ne furent jamais retrouvés et leurs noms figurent sur la liste des disparus au Runnymede Memorial, dans le Surrey, Royaume-Uni. Trois hommes reposent au cimetière de l’église St Denijs à Houwaart : le navigateur Sgt Peter Butterworth, 23 ans ; les mitrailleurs Sgt Arthur Derbyshire et le Sgt Bernard Shade Swainston, 19 ans. L’opérateur radio le F/Sgt néo-zélandais Ivan A. Mears sera aidé par Van Winckel, le bourgmestre de la commune, qui tentera de convaincre Mears de s’évader, mais l’aviateur, découragé par son état, se fera rapidement arrêter et sera interné en Allemagne - prisonnier n° 337 aux Stalag Luft 6 et 357 (Kopernikus). Le 25 juillet 1998, Mears inaugurera au cimetière où reposent ses trois coéquipiers une plaque à leur mémoire. Une autre plaque, en l’honneur de tout l’équipage, a été apposée en 2005 sur le mur d’un bâtiment à la Haldertstraat, à Houwaart, non loin de la maison des Verrijt.
Denis Foster atterrit près du village et retrouve bientôt son co-équipier le F/Sgt Ivan Mears. Les deux hommes sont rapidement pris en charge par des habitants de Tielt-Winge : Louis Vande LOOCK (la liste des Helpers belges n’a qu’un Louis VANDELOOR, à Tielt-Winge), Marcel SWINNEN, Kamiel VERHAEGEN, Marcel VANDENBERGH, Anna WILLEMS, François et Jules VAN WINKEL (VAN WINCKEL ?), Alfons HAESEVOETS, Irma VERCOUTER et Louis TORBEYNS.
Mears se fera donc arrêter par la suite, tandis que Foster sera amené à Aarschot par Alfons VERBOVEN de Bekkevoort (et sa femme Ernestine au 8 Leuvensesteenweg, Aarschot), pour prise en charge par la Witte Brigade d'Aarschot. Denis Foster est le premier des 18 aviateurs identifiés comme ayant été aidés par Frans STORMS, du Groupe Petit Navire de Boortmeerbeek.
A Aerschot, il est remis le 19 juin 43 à Léon CLAES, agent de Marc VN/AR-2237, de la Jan van Ophemstraat à Aarschot où il exerçait le métier de photographe.
Florentine PIRART-DEWIT (épouse de René, au 8 Rue des Tournesols à Anderlecht-Bruxelles) convoie John White vers la gare à son départ le jeudi 26 août et il y rencontre Denis Foster. White déclare qu'elle le remet à un guide "français" à lunettes (Jules DRICOT ?), qui le conduit à la frontière française dans un petit village pour la nuit. Ils passent par Mons et arrivent à Sivry, où ils passent la nuit chez un "contrebandier". Ils reçoivent des papiers français de Jean-François NOTHOMB, venu les chercher de Paris. White déclare dans son E&E avoir été guidé par un William ou Willy en France à 5 heures du matin et avoir reçu des papiers français. Il peut s'agir d'Achille DUPONT, peintre, époux de Germaine HENNEBERT, au 173 Rue Trieux del Croix à Soumoy, et qui a été recruté par Jacques LE GRELLE le 15 août 1943 comme agent direct (section Franco-Belge) de Albert MATTENS au passage depuis Soumoy (Cerfontaine) qui, via Sivry, faisait passer la frontière pour arriver à Solre-le-Château. On change effectivement les cartes d'identité chez lui et Achille DUPONT est parfois amené à devoir loger des aviateurs pendant 4 à 10 jours pendant que l’on prépare leurs faux papiers.
A Solre-le-Château, en France, Foster et White prennent le bus pour Avesnes. Ayant raté le train, ils vont à pied à Aulnoye et y prennent l'express de Bruxelles à Paris. Après un contrôle, ils arrivent à Paris le 27 août. Ils vont dans une église et rencontrent un homme parlant un peu l'anglais. Un ex-pilote français les conduit loger quatre nuits et trois jours chez un docteur à Paris, le frère du docteur fournissant la nourriture. White raconte plus tard qu'ils vont au district de "Petit Montrouge" dans le XIVe arrondissement, et qu'ils restent jusqu'au 31 août chez un M. HABREKORN, gérant d'un cinéma, dont le frère médecin a une consultation à l'appartement du dessous. Il s'agit du Dr Pierre HABREKORN du 6 Avenue du Parc à Vanves, ce qui signifie qu'ils sont accueillis à Paris par l'agent double Maurice GRAPIN alias "Henri Crampon", qui renseigne aussi le SD de l'Avenue Foch (services secrets nazis).
L’ex-pilote français les guide alors par le métro et leur présente "un Anglais" (Jacques LE GRELLE ?). Ils vont ensuite à la gare d'Austerlitz prendre un train vers Bordeaux en 2e classe avec la femme qui était avec White, Rosaline THERIER épouse WITTON. Le 1er septembre, Rosaline WITTON quitte Bordeaux pour rentrer à Paris et White (probablement avec Foster) va en train à Dax avec un Willy (Marcel ROGER ou à nouveau Jean-François NOTHOMB ?) qui les attendait. De Dax, Foster et White vont à vélo à Bayonne en compagnie d'un officier de cavalerie français : Michel Habbart qui avait guidé Bruno Gallerani et Leroy Funk de Paris à Dax.
Denis Foster est conduit avec les autres de Bayonne à Saint-Jean-de-Luz par Denise HOUGET. L'obscurité tombée, ils mettent des casquettes (vraisemblablement des bérets) et continuent vers Urrugne et la ferme Jatxu Baita chez Joseph LARRETCHE. Ils y changent de pantalon et sont pris en charge par deux autres guides pour la marche de neuf heures vers l'Espagne.
Denis Foster traverse les Pyrénées avec Jean-François NOTHOMB. C'est la 54ème traversée de Comète, avec John White, Leroy Funk et Bruno Gallerani, via la gare minière désaffectée de San Miguel et l'auberge d'Oiartzun. Ils prennent alors au soir un train vers San Sebastian et y passent trois jours dans un appartement. Le consul britannique les conduit à Madrid à l'ambassade.
Denis Foster trouvera la mort le 31 décembre 1944 lors de la perte du Stirling IV LJ914 du RAF 620 Squadron en mission SOE "Crupper 30" de largage de ravitaillement sur la Norvège. Il semble que cet avion ait été abattu sur le chemin du retour, à quelque distance des côtes danoises, par des tirs d'un navire allemand et qu'il se serait perdu en Mer du Nord. Ceci n'a toutefois jamais pu être confirmé et les six membres d'équipage, dont Denis Foster, sont toujours portés disparus. Ils sont commémorés au Runnymede Memorial, dans le Surrey, Royaume-Uni.
Une plaque à la mémoire de l’équipage a été apposée sur la façade du 240 Haldertstraat à Houwaart, près de Tielt-Winge.