Aviateur de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 11 février 2024.

Arthur Theodore FREUDENBERGER / O-699067
4350 West Congress Street, Chicago, Illinois, USA
Né le 3 décembre 1915 à Wisconsin Rapids, Wisconsin, USA / † le 30 novembre 1994 à Roswell, Chaves County, New Mexico, USA..
2nd Lt, USAAF 458 Bomber Group 755 Bomber Squadron, bombardier-navigateur
Atterri près de Frameries, à 10 km au sud-ouest de Mons, Province de Hainaut, Belgique
B-24J-95 Liberator, 42-100365, 7V-B / "Battlin'Baby"(?), abattu le mercredi 12 juillet 1944 entre 16.30 h et 17.00 h lors d'une mission sur Munich
Écrasé près de Harveng, à 10 km au sud de Mons, Province de Hainaut, Belgique
Durée : 7 semaines
Camps Marathon : Acremont et Villance

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 6930. Rapport d'évasion E&E 1898, disponible en ligne.

L'avion porte encore les codes du 752 Bomber Squadron (7V), où il est affecté et était "en prêt" suite à l'indisponibilité de l'avion habituel du 1st Lt Charles William Quirk. Il ne semble pas que l'avion ait été touché par la Flak, mais sur le vol de retour il est aperçu perdant de l'altitude et se détachant de la formation. Les rapports des membres de l'équipage parlent tous de "lack of fuel", manque de carburant. L'ordre de quitter l'appareil est donné au-dessus de la région montoise.

lls n'étaient que neuf au lieu des dix habituels à bord et tous furent aidés par des civils, puis par la Résistance, dont vraisemblablement Comète, en tous cas Freudenberger (la présente fiche) et le mitrailleur gauche Percival Goewey.


L’équipage original du Lt Quirk :
debout, de gauche à droite : Donald W Pierce, Thomas J. McQueen, Gerald K. Miller, Percival M. Goewey, Charles C. Hillis III et Donald H. Swanson.
Assis, de gauche à droite : Charles Frederick Gaine Jr (remplacé par Freudenberger le 12 juillet), Charles W Quirk, George A. Campbell Jr et David Charles Jelinek (remplacé par Freudenberger le 12 juillet).


Les débris de l’appareil près de Harveng
(Source : Photothèque du cercle Les Dix Clochers, Quévy, Belgique, via notre ami, le regretté Philippe Save)

L'opérateur radio T/Sgt Gerald Keith Miller se casse la cheville en atterrissant, reste caché dans la région de Mons et est libéré à Blaregnies le 2 septembre par la 3e Division blindée US (E&E 1695). D'autres, d'abord évadés, ont été arrêtés à Bruxelles, tombés dans le piège de la fausse ligne de Prosper Dezitter. Parmi eux, le pilote Quirk, son copilote 2nd Lt George Alexander Campbell Jr et les mitrailleurs T/Sgt Thomas Jacob McQueen et S/Sgt Donald Westley Pierce. Ces trois hommes avaient été vus à la prison de Saint-Gilles par le mitrailleur dorsal, S/Sgt Charles Clement Hillis III et le mitrailleur ventral S/Sgt Donald Huston Swanson.

Quirk, Campbell, McQueen et Pierce partiront en train vers l'Allemagne le 23 ou 24 août et seront internés dans des camps en Allemagne, tandis que Hillis (E&E 1862) et Swanson (E&E 1861), se trouvant à bord du convoi devant partir le 2 septembre, veille de la Libération de Bruxelles, feront partie des centaines de prisonniers du "Train Fantôme", qui grâce à de valeureux et astucieux cheminots n'ont pas été déportés.

Freudenberger (qui remplaçait ce jour-là au pied levé les bombardier et navigateur habituels du pilote Quirk) saute de 12.000 pieds et atterrit près d'un canal, à Frameries vers 17 heures et quart.

Mlle Fernande RIVART, une résistante alias "Nadia" d'environ 18 ans et habitant 52 Rue de la Clinique à Anderlecht, logeait chez son père à Frameries. Elle s'occupe de lui à Frameries "pendant 5 à 6 semaines" (?) et le ravitaille. Son chef réfractaire en clandestinité, "Eddie", les assiste. Freudenberger cite encore comme l'ayant aidé : "Mick", qui l'a aidé, lui et Goewey les 13 et 14 juillet et "Freddy" à Frameries.

Freudenberger va ensuite au 268 Rue Ferrer, à Frameries où il reste environ 2 semaines. Il doit s'agir de la ferme de ce "Marcel" qu'il cite. Il ne mentionne pas la présence de Goewey là en même temps que lui, mais compte tenu des dates, cela nous paraît vraisemblable. René BAUWENS, du 17 Rue du Moulin à Spiennes, chez qui Goewey a été hébergé et habillé (nous pouvons supposer que les deux hommes étaient là ensemble) les conduit ensuite à Noirchain chez Anna DELVIESMAISON [Anna est reprise à la liste des Helpers belges établie après la guerre, comme habitant au 27 Chemin de Bavay à Cuesmes].

Le 1er août, René BAUWENS, Mlle Anna DELVIESMAISON et Jean DEVOS emmènent Freudenberg et Goewey en vélo à Mons, où ils sont hébergés une nuit par Mme Valentine DEVOS (famille de Jean et Maurice). La liste des Helpers belges reprend Jean et Maurice DEVOS, tous deux à l’Avenue des Guérites à Mons, Jean au n° 6, Maurice, sans n° précisé. Ils y reçoivent de faux papiers d’identité. Mme DEVOS, Mme BURTON [vraisemblablement Maria BURTON, du 37 Chaussée de Bruxelles à Maisières (Mons)] et Henri CHARLES [repris à la liste des Helpers belges comme Henry CHARLES, sous-officier de gendarmerie, Maisières (Mons)] les conduisent en camionnette jusqu'à Bruxelles en compagnie du maréchal des logis chef EVRARD de la gendarmerie de Mons, où ils sont cachés au 14 Rue Froebel chez Mme Claire DE VEUSTER du 19 au 26 août. Ils y sont identifiés par Gaston MATTHYS.

Les deux évadés y reçoivent des visites de Marguerite GILBERT ("Margaret"), qui habite au "18 Rue du Botanique" et qui est la fille célibataire de L. W. Gilbert, britannique, époux d’Anne DE VEUSTER, la sœur de Claire. [ L’Almanach de Bruxelles pour 1939 reprend un J. Gilbert, au n° 28 Rue Botanique…] Agée de 19 ans, Marguerite confirme dans son rapport d’activités (où elle reprend les noms de 17 aviateurs, dont Freudenberger et Goewey) :


Des fiches EVA, il ressort que le 26 août, Goewey et son coéquipier Freudenberger sont emmenés par Yvonne BIENFAIT pour leur évacuation vers le camp de Bellevaux. Cette date est reprise dans les rapports d'évasion, tant de Goewey que de Freudenberger, mais une autre version, celle de Gaston MATTHYS, indique que Goewey est arrivé à EVA via le groupe d’Émile NERINCKX de Horrues et que Mme DE VEUSTER l'héberge du 19 au "21" août 44, partant à cette date vers Namur en vélo avec Angèle LENDERS qui le conduit jusqu'à Nil-Saint-Vincent. Goewey est du même voyage vers les camps Marathon dans les Ardennes belges. Freudenberger dit dans son rapport : "resté avec Gaston 3 semaines". Il cite encore un M. "Dupea" (DUPEE ?) à Masson (?).

Freudenberger se retrouve ainsi au camp Marathon d’Acremont, puis à celui de Villance, où il est libéré après deux semaines par des troupes américaines. Il est rapatrié par avion en Angleterre le 10 septembre après interrogatoire par le 2nd Lt Richard H. Dana du I.S.9, et réinterrogé le 11 au 63 Brook Street à Londres.

Merci à notre ami, le regretté Philippe Save, qui a collaboré à nos recherches.

Voir aussi https://458bg.com/combat-crews/quirk/.

Décédé en 1994, Arthur Freudenberger repose au Memory Lawn Memorial Park à Roswell, Chaves County, New Mexico, USA.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters