Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 11 février 2024.

Percival McDowell GOEWEY "Percy" / 36449603
137 East 3rd Street, Roxana, Indiana, USA
Né le 17 juillet 1921 à Grafton, Illinois, USA / † le 28 décembre 1997 à Cottage Hills, Illinois, USA
S/Sgt, USAAF 458 Bomber Group 755 Bomber Squadron, mitrailleur gauche
Atterri au Nord-Est de Spiennes, à environ 6 km au Sud-Est de Mons, Hainaut, Belgique.
B-24J-95 Liberator N° série : 42-100365 Immatriculation/Nom : 7V-B / "Battlin'Baby" (?), abattu le mercredi 12 juillet 1944 entre 16h30 17h00 (panne de carburant).
Écrasé près de Harveng, à 10 km au sud de Mons, Province de Hainaut, Belgique.
Durée : 7 semaines.
Camps Marathon : Bellevaux ?

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 6930. Rapport d'évasion E&E 1902 disponible en ligne.

L'avion porte encore les codes du 752 Bomb Squadron (7V), où il est affecté et est "en prêt" pour remplacer l'avion habituel du 1st Lt Charles William Quirk. Il ne semble pas que l'avion ait été touché par la Flak, mais sur le vol de retour il est aperçu perdant de l'altitude et se détachant de la formation. Les rapports des membres de l'équipage parlent tous de "lack of fuel", manque de carburant. L'ordre de quitter l'appareil est donné au-dessus de la région montoise.

Ils n'étaient que neuf au lieu des dix habituels à bord et tous furent aidés par des civils, puis par la Résistance, dont vraisemblablement Comète, en tous cas Goewey (la présente fiche) et le bombardier/navigateur Arthur Freudenberger.


L’équipage original du Lt Quirk :
debout, de gauche à droite : Donald W Pierce, Thomas J. McQueen, Gerald K. Miller, Percival M. Goewey, Charles C. Hillis III et Donald H. Swanson.
Assis, de gauche à droite : Charles Frederick Gaine Jr (remplacé par Freudenberger le 12 juillet), Charles W Quirk, George A. Campbell Jr et David Charles Jelinek (remplacé par Freudenberger le 12 juillet).


Les débris de l’appareil près de Harveng
(Source : Photothèque du cercle Les Dix Clochers, Quévy, Belgique, via notre ami, le regretté Philippe Save)

L'opérateur radio T/Sgt Gerald Keith Miller se casse la cheville en atterrissant, reste caché dans la région de Mons et est libéré à Blaregnies le 2 septembre par la 3e Division blindée US (E&E 1695). D'autres, d'abord évadés, ont été arrêtés à Bruxelles, tombés dans le piège de la fausse ligne de Prosper Dezitter. Parmi eux, le pilote Quirk, son copilote 2nd Lt George Alexander Campbell Jr et les mitrailleurs T/Sgt Thomas Jacob McQueen et S/Sgt Donald Westley Pierce. Ces trois hommes avaient été vus à la prison de Saint-Gilles par le mitrailleur dorsal, S/Sgt Charles Clement Hillis III et le mitrailleur ventral S/Sgt Donald Huston Swanson.

Quirk, Campbell, McQueen et Pierce partiront en train vers l'Allemagne le 23 ou 24 août et seront internés dans des camps en Allemagne, tandis que Hillis (E&E 1862) et Swanson (E&E 1861), se trouvant à bord du convoi devant partir le 2 septembre, veille de la Libération de Bruxelles, feront partie des centaines de prisonniers du "Train Fantôme", qui grâce à de valeureux et astucieux cheminots n'ont pas été déportés.

Percival Goewey, qui avait sauté à environ 3.700 m, se froisse des muscles de la hanche gauche en atterrissant. Son rapport d'évasion, assez succinct, renseigne seulement que des Belges ont caché son parachute, son harnais et sa Mae West.

Grâce aux renseignements reçus, notamment via notre ami, le regretté Régis Decobecq, nous savons que Goewey a été recueilli à Spiennes par René BAUWENS, qui l'héberge et l'habille dans le moulin qu'il possède et exploite au 17 Rue du Moulin. [Dans son rapport, Freudenberger précise que lui et Goewey ont été aidés les 13 et 14 juillet à Frameries par "Mick" et qu'ils sont restés 10 jours dans la ferme de "Marcel". Il mentionne également un "Freddy" à Frameries et un "Eddy" qui les a guidés d'un lieu à l'autre.]

M. BAUWENS les conduit ensuite à Noirchain chez Anna DELVIESMAISON [Anna est reprise à la liste des Helpers belges établie après la guerre, comme habitant au 27 Chemin de Bavay à Cuesmes]. Le 1er août, René BAUWENS, Mlle Anna DELVIESMAISON et Jean DEVOS emmènent Goewey et Freudenberg en vélo à Mons, où ils sont hébergés une nuit par Mme Valentine DEVOS (famille de Jean et Maurice). La liste des Helpers belges reprend Jean et Maurice DEVOS, tous deux à l’Avenue des Guérites à Mons, Jean au n° 6, Maurice, sans n° précisé. Ils y reçoivent de faux papiers d’identité. Mme DEVOS, Mme BURTON [vraisemblablement Maria BURTON, du 37 Chaussée de Bruxelles à Maisières (Mons)] et Henri CHARLES [repris à la liste des Helpers belges comme Henry CHARLES, sous-officier de gendarmerie, Maisières (Mons)] les conduisent en camionnette jusqu'à Bruxelles en compagnie du maréchal des logis chef EVRARD de la gendarmerie de Mons, où ils sont cachés au 14 Rue Froebel chez Mme Claire DE VEUSTER du 19 au 26 août. Ils y sont identifiés par Gaston MATTHYS.

Les deux évadés y reçoivent des visites de Marguerite GILBERT ("Margaret"), qui habite au "18 Rue du Botanique" et qui est la fille célibataire de L. W. Gilbert, britannique, époux d’Anne DE VEUSTER, la sœur de Claire. [ L’Almanach de Bruxelles pour 1939 reprend un J. Gilbert, au n° 28 Rue Botanique…] Agée de 19 ans, Marguerite confirme dans son rapport d’activités (où elle reprend les noms de 17 aviateurs, dont Freudenberger et Goewey) :


Des fiches EVA, il ressort que le 26 août, Goewey et son coéquipier Freudenberger sont emmenés par Yvonne BIENFAIT pour leur évacuation vers le camp de Bellevaux. Cette date est reprise dans les rapports d'évasion, tant de Goewey que de Freudenberger, mais une autre version, celle de Gaston MATTHYS, indique que Goewey est arrivé à EVA via le groupe d’Émile NERINCKX de Horrues et que Mme DE VEUSTER l'héberge du 19 au "21" août 44, partant à cette date vers Namur en vélo avec Angèle LENDERS qui le conduit jusqu'à Nil-Saint-Vincent. Freudenberger est du même voyage vers les camps Marathon dans les Ardennes belges.

Goewey se retrouve, lui, au camp de Villance puis à celui de La Cornette où il est libéré après deux semaines par des troupes américaines. Percival Goewey rentre par avion en Angleterre le 9 septembre 1944. Il y est interrogé le lendemain par le 2nd Lt Richard H. Dana du I.S.9.

Merci à notre ami, le regretté Philippe Save, qui a collaboré à nos recherches.

Voir aussi https://458bg.com/combat-crews/quirk/.

Décédé en 1997, Percival Goewey repose au Rose Lawn Memory Gardens à Bethalto, Madison County, Illinois, USA.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters