Dernière mise à jour le 23 mai 2012.
Jules GOGUIN / S-54955
Habay-la-Neuve
Né le 22 août 1921 à Rulles-Marbehan, Province du Luxembourg, Belgique / † le 28 décembre 2011 à Péruwelz
Grade, Unité, Résistant Armée Secrète
Pseudonymes/Noms de guerre : "Julot"
Tutelle : FBGB
Unité rejointe : Infanterie
Durée : 1 semaine.
Passage des Pyrénées : le 20 mars 1943.
Le dossier de Jules Goguin aux Archives Notariales Défense porte le n° S/54955.
Jules Goguin commence ses activités dans la résistance lorsque Jean-François NOTHOMB, échappé d'Allemagne, s'occupe de parachutage d'armes du côté du Pont d'Oye (Habay-la-Neuve) où Nothomb habitait avec sa famille. Jules Goguin, qui travaillait pour la famille Nothomb à la Rue d’Arlon à Bruxelles ainsi qu’au Château du Pont d’Oye, propriété de Pierre Nothomb depuis 1932, fut mêlé par hasard à ces parachutages par l’intermédiaire de Godefroid PONCELET, dont le groupe attendait la livraison de ces armes.
Rentré à Bruxelles, il voit un jour J-F NOTHOMB ("Franco") dans la maison de la rue d’Arlon et celui-ci, lui ayant appris qu'il était temps pour lui de filer, lui demande de partir avec lui. Goguin accepte et les deux hommes quittent ainsi la Belgique occupée le 14 mars 43. D'après les échos des autres frères et sœurs Nothomb plus jeunes, Jules Goguin "disparaît" de la maison et ils ignorent où il pourrait bien être parti.
Goguin et Nothomb prennent un train pour Paris où ils logent "chez des jeunes filles qui s'occupaient de nous". On appose un cachet sur le passeport de Goguin et les deux hommes montent dans le train de Bayonne avant de continuer sur Saint-Jean-de-Luz où ils rencontrent Antoine d’Ursel. Après une nuit passée dans un hôtel de Saint-Jean-de-Luz où logeaient également des Allemands, Goguin et J.-F.Nothomb passent les Pyrénées ensemble avec Jean Demot dans le 39e passage de Comète, par la Bidassoa. C’était le premier passage des Pyrénées de "Franco" depuis l’arrestation d’Andrée de Jongh en janvier.
Arrivé en Espagne, Goguin gagne alors San Sébastian, où il retrouve le Prince de Ligne dont on s'occupe bien, dit-il. Jules Goguin loge ensuite dans un grand hôtel de Cestona/Zestoa (l’Hôtel IRURE), à une vingtaine de km au Sud-Ouest de San Sebastian .
Son nom, tout comme celui de Jean DE MOT, apparaît (passeport n° 10353 L/I) dans une liste établie par le Consulat de Belgique de Belges partant de Cestona/Zestoa le 10 juillet 43 dans un groupe ayant comme chef le lieutenant Guy WEBER. Ce dernier avait passé la Bidassoa en compagnie de Jean LEURQUIN dans la nuit du 22 au 23 mars 1943, ayant tous deux quitté la Belgique en février 1943, voyageant en train pour arriver à Saint-Jean-de-Luz via Paris, Biarritz et Dax. Ils n’ont apparemment pas été aidés par Comète.
Le livre de Guy Weber "Evadés – Voyageurs sans passeport" (Louis Musin, éditeur, 1979), reprend à la page 103 une photo (voir en bas de page) d’un groupe d’évadés belges, en résidence forcée à l’Hôtel IRURE à Cestona/Zestoa (Guiposcoa), photographié sur la route de Zarautz (cliché daté d’avril 1943). Goguin et De Mot y figurent.
Jules Goguin rejoint alors Lisbonne en train et part ensuite vers Gibraltar où il embarque sur un paquebot à bord duquel se trouvaient des prisonniers italiens, des évadés, des aviateurs. Débarqué à Liverpool, Goguin se retrouve à la Royal Victoria Patriotic School dans la banlieue de Londres, où finalement il retrouve son frère qui s'était évadé en 1940 déjà !
Goguin devra attendre le 06 septembre 1943 pour devenir engagé volontaire pour la durée de la guerre aux Forces Belges de Grande-Bretagne (FBGB) sous la matricule 5596. Il est envoyé au pays de Galles "pour se rafistoler" et les recrues y sont bien nourries, installées en face la mer, dans un climat froid. Le Général Victor Jean Clément van Strijdonck de Burkel, Inspecteur Général des Forces Belges en Grande-Bretagne, s'occupait également des évadés belges en Angleterre et veillait à la bonne santé et au bien-être de tous.
Jules Goguin entre ensuite dans l'infanterie et suit des entraînements à Leamington Spa. Il devient 1er soldat en mai 45, revient en Belgique comme membre de la Brigade Piron et prend un congé illimité en novembre 45. Il reprend du service dans l'Armée Belge en 1953, y devient sous-officier de carrière et prend sa retraite en 1981.
Les photos en médaillons proviennent de son fils, Jean-François Goguin.