Dernière mise à jour le 25 août 2018.
Frederick John Hands HEATHFIELD / 1235550
Kingslynn, Woodland Way, Alkrington, Middelton near Manchester.
Né le 6 mars 1921 / † le 2 novembre 2012 à Farndon, dans le Cheshire, Royaume-Uni.
W/Off, RAF Bomber Command 51 Squadron, pilote.
lieu d'atterrissage : Koekhoven, près de Balen-Neet au Sud de Mol, Province d'Anvers, Belgique.
English Electric Halifax MkII, JD244, MH-K, abattu la nuit du 21 au 22 juin 43, lors d'une mission sur Krefeld.
Atterrissage forcé dans un bois à Koekhoven, près de Balen-Neet au Sud de Mol, Prov. d'Anvers.
Durée : 2 mois.
Arrêté : Le 7 août 1943 à Paris, fausse ligne Jackson
Rapport d'évasion SPG/LIB/1251 (complet).
L'équipage a décollé de Snaith un peu passé minuit le 22 juin. L'appareil est atteint par la Flak dans deux moteurs au-dessus de l'objectif et Frederick Heathfield, constatant que l'avion est tellement endommagé qu'il ne pourra atteindre l'Angleterre, donne l'ordre à l'équipage d'évacuer l'appareil. Une fois que le dernier à sauter, un mitrailleur blessé, a quitté l'avion, il est trop tard pour que Heathfield saute lui aussi et il effectue un atterrissage sur le ventre à Koekhoven.
Quatre hommes seront fait immédiatement prisonniers : le P/Off Harold James Dothie, les sergents Douglas George Keane, William Charles Beresford et Robert Cooper. Tout comme Heathfield et William Poulton, le Sgt R. H. Masters (RCAF) parviendra d'abord à s'évader, mais il sera arrêté le 23 décembre 1943 près de Besançon, en route vers la Suisse.
Frederick Heathfield met le feu à l'appareil et lâche le pigeon pour qu'il retourne en Angleterre. Il reste à moitié groggy pendant vingt minutes, son nez est cassé et son cuir chevelu est ouvert. Il se cache dans un champ voisin et voit des aviateurs allemands venir visiter la carcasse durant le jour. Il commence à marcher la nuit suivante et à se cacher durant la journée. Le 24 au soir, il arrive à une voie ferrée et saute dans un wagon de charbon. Il arrive ainsi en gare d'Anvers.
Il saute dans un autre train et arrive ainsi à midi à Bruxelles. Le soir, il voit un ouvrier de la SNCB et lui demande de l'eau et de la nourriture. Il reçoit de l'eau et une salopette bleue en échange de sa blouse de battle-dress. Il apprend que des trains de marchandises vont à Mons, mais comme des bombardiers survolent Bruxelles, le black-out l'empêche de choisir un bon train. Il saute en marche dans un wagon allant vers le Sud, mais qui s'arrête. Il change de wagon et se retrouve en gare de Schaerbeek à Bruxelles le 26 juin.
Comme un train voisin est chargé d'avions et sévèrement gardé, il doit rester caché. En cherchant de l'eau durant l'après-midi, un cheminot lui indique comment sortir de la gare en direction de Louvain (Leuven). Au crépuscule, il saute dans un wagon de ciment et arrive à Leuven vers 3 heures, le 27 juin.
Des ouvriers le cachent dans une roulotte de chantier et l'un d'eux lui dit qu'il va l'aider à gagner la France et va chercher un de ses amis. Il suit alors Charles EVRARD chez lui au Molenveld, 20 Rijweg à Herent près de Leuven. Affaibli après avoir saigné du nez, Heathfield reste dormir chez lui cette nuit. Il reçoit à manger et des vêtements en prêt pour se rendre le 28 juin chez un chef local de la Résistance, le cordonnier Mathieu BOGHE, 45 Chaussée de Bruxelles / Brusselsesteenweg à Herent, qui l'héberge environ un mois, lui promettant de le faire passer en France.
BOGHE est un logeur du groupe DAMAN de Louvain. Il sera arrêté le 1er septembre 1943 et fusillé le 2 mars 1944 au camp de Breendonck près d'Anvers. Martin LOOSEN du 27 Weggevoerdersstraat à Herent, Herman VAN DEN BECK et son fils Jean du 265 Tervuursesteenweg, Leuven et Englebert VERMAELEN du 126 Rue des Moineaux (Mussenstraat) de Louvain lui apportent nourriture et vêtements.
Le 28 juillet, un résistant, Jean-Louis LERCANGE du 6 Van Bladelstraat à Herent, le conduit à Bruxelles pour l'introduire dans un réseau d'évasion. On le présente à une femme, Simone RENIER, habitant 17 Rue Emile Bouilliot à Ixelles et qui lui trouve du logement pour 4 jours chez des connaissances, le reprenant chaque matin chez Antoine VONS et son épouse au 95 ou 195 Rue Américaine à Ixelles. M. FEBRY, le directeur de la Bibliothèque des Beaux-Arts, lui fournit de la nourriture durant ces 4 jours.
Le 2 août, on conduit Heathfield dans une école d'où le concierge téléphone au contact suivant. Il s'agit d'un officier de l'Armée du Salut, Paul BOUTET, habitant 76 Rue Antoine Dansaert au centre de Bruxelles et qui le conduit à sa cantine toute proche au 65 Rue du Lombard où Heathfield remplit un Form E avant d'être conduit chez l'infirmière de nationalité suisse Louise Fanny COLLET, du Groupe ARM, qui habite au 30 Rue Melsens à Bruxelles centre et chez qui il loge 3 nuits.
Le 5 août, un homme appelé "le capitaine" arrive en voiture et l'emporte avec un Australien, un Canadien et un Anglais. Il s'agit d'un traître belge, le Haupt-VMann Prosper Dezitter, qui les conduit jusqu'à une maison en banlieue où se trouvent déjà six autres Anglais évadés.
Frederick Heathfiekld reste 2 nuits au 369 Avenue Slegers à Woluwé-Saint-Lambert et, avec d'autres évadés, il prend le train pour Paris le 7 août au matin. Ils vont loger dans un hôtel et la Gestapo vient les y arrêter pour les emmener à la prison de Fresnes. Heathfield y reste plus de 3 semaines, sous l'inculpation d'être un saboteur.
Heathfield reste à Fresnes jusqu'au 03 septembre, arrive au centre d'interrogation Dulag Luft d'Oberursel près de Francfort le 04 et est transféré le 9 septembre au Stalag Luft IVB de Muhlberg, comme prisonnier n° 222714. Il y est libéré le 23 avril 1945 par l'armée russe.
Rentré au Royaume-Uni, Frederick Heathfield est interrogé par le MI-9 à Londres le 17 octobre 1945.
La photo en médaillon provient de sa famille et du site http://www.planehunters.be/wp-content/uploads/2012/05/crew-JD244.pdf.