Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 1 août 2018.

Lloyd Vincent HERMANSKI / O-752968
APO 634 c/o Postmaster NYC / Route 1, Douglas, Oklahoma et Sedgwick, Kansas, USA
Né le 30 décembre 1920 à Breckenridge, Oklahoma / † le 7 mars 1993, San Diego, Californie.
2nd Lt, USAAF 445 Bomber Group 703 Bomber Squadron, navigateur.
Atterri à Perwez en Brabant vers 13 heures et demie.
Boeing B-24H-1-CO Liberator, 41-29118, IS-I / "Nine Yanks and a Jerk", abattu le mercredi 12 avril 1944 vers 13h30, revendiqué par le Ltn. Waldemar Radener, commandant du 7./JG 26.
Ecrasé à l'arrière de la chaussée de Wavre et du quartier du Culot à Thorembais-Saint-Trond.
Durée : 5 mois.
Camps : Bellevaux et Acremont.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 3829. Rapport d'évasion E&E 1986 disponible en ligne.

L'appareil décolle de Tibenham vers 10h00, mais la trop forte couverture nuageuse et les très denses traînées de condensation de la formation entraînent un abandon de la mission. Les appareils de la 2nd Bomb Division, dont fait partie le 445th Bomb Group, font demi-tour au-dessus de la frontière allemande et vers 13h30 subissent l'attaque de nombreux chasseurs Me 109s. Le 41-29118 est touché à plusieurs reprises. Trois moteurs sont hors d'usage, des incendies se déclarent, les systèmes électrique et hydraulique sont morts.

Deux hommes seront tués : le mitrailleur arrière S/Sgt Martin E. Clabaugh et l'opérateur radio T/Sgt Frederick J. Cotron, qui, empêtré dans son parachute, perdra la vie en touchant le sol. Il sera inhumé à Perwez, où ses co-équipiers Schleichkorn et Pritchett iront se recueillir sur sa tombe. Après la guerre, le corps de Cotron sera rapatrié aux Etats-Unis. Martin Clabaugh, lui, repose au Cimetière Américain d'Henri-Chapelle en Belgique.

Trois autres hommes seront arrêtés : le copilote 2nd Lt James E. Barnett, le mitrailleur gauche S/Sgt Charles C. Harpin et le mitrailleur dorsal S/Sgt Raymond J. Ouellette.

Outre Lloyd Hermanski, quatre autres réussiront à s'évader : le pilote Lt Samuel Schleichkorn, le bombardier 2nd Lt Robert Pritchett, le mitrailleur latéral droit T/Sgt Charles Bowman et le mitrailleur ventral Robert Augustus.

Lloyd Hermanski saute à 3.600 m et il est immédiatement aidé à Perwez par "Loucy" (Lucie) LANGLEY, son père Oscar, sa mère et son frère (35 Rue de la Station), qui le mènent trois minutes après son atterrissage auprès de Bowman et Pritchett tombés à proximité. Les trois aviateurs sont rapidement menés vers une grange où ils se cachent.

Selon des renseignements communiqués par notre ami, le regretté Régis Decobeck, Hermanski ainsi que ses co-équipiers Schleichkorn, Bowman et Pritchett sont initialement pris en charge par une section de l'Armée Secrète de Perwez dirigée par Oscar LENGLEZ.

Dans son rapport d'évasion, Hermanski déclare que la première semaine, il loge chez le prêtre Michel ROMAN de Perwez avant de partir vers Tourinnes-Saint-Lambert, près de Walhain, où il est hébergé pendant 10 semaines chez le boucher Jacques LETELLIER et sa famille. De là, il signale être parti vers Namur où il reste une semaine, sans préciser chez qui. Il part ensuite vers Beauraing où un fermier l'héberge, après qu'il ait été soigné pour des blessures au visage et deux dents cassées lors d'une chute à vélo.

Hermanski part ensuite vers un camp secret dans les Ardennes, près de Bellevaux. Voir la page de Charles Earnhart, où celui-ci relate l'arrivée de Hermanski et d'autres aviateurs dans le camp.

Après quelques jours, le bruit des mitraillades se rapprochant, les hommes s'attendent à être incessamment libérés et le 8 septembre, Gaston MATTHYS, parti au village depuis quelques jours et qu'ils craignaient avoir été abattu, apparaît à l'entrée du camp, les mains en l'air, suivi par un soldat bayonnette au fusil… A cette vue, les évadés s'encourent dans toutes les directions, jusqu'à ce que le soldat leur crie que lui et ses compagnons sont américains… Les GIs, pensant à une ruse possible d'un collaborateur potentiel, n'avaient apparemment pas cru Gaston lorsqu'il leur avait dit que le camp servait de cache à une vingtaine d'aviateurs.

Hermanski rejoint Paris en camion avec d'autres évadés et des prisonniers allemands. Il est débriefé à Paris le 10 septembre avant de rejoindre le 63 Brook Street à Londres le lendemain où il est interrogé par l'I.S.9.

Lloyd Hermanski a poursuivi un temps sa carrière dans l'US Air Force, servant en Corée notamment. Il est enterré au Riverside National Cemetery à Riverside, Californie.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters