Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 27 janvier 2023.

Stanley Forster HOPE "Paddy" / 995562
9 Mayfield Terrace South, King Cross, Halifax, Yorkshire, Angleterre
Né le 11 mai 1916 à Dublin de parents anglais / † le 22 décembre 2013.
Fl/Sgt, RAF Costal Command, L Flight, 540 Squadron (ex 1 Photo Recce Unit), opérateur radio.
lieu d'atterrissage : Près de Halle, Brabant flamand, Belgique
de Havilland Mosquito IV, DZ358, , abattu le 8 décembre 1942, en retour de mission photo sur l'Autriche.
Ecrasé à Silly (Hainaut), entre les Rues Saint-Marcoult et Mauvinage, près de la Chaussée de Ghislenghien
Durée : 5 semaines
Arrêté : le 15 janvier 1943 à Urrugne (Basses Pyrénées, maintenant Pyrénées Atlantiques).

Informations complémentaires :

Rapport de Libération SPG/LIB 721.

Un des moteurs tombe en panne lors d'une mission de photographie au-dessus de l'Autriche et l'autre lâche au-dessus de la Belgique. Le pilote (Freddie W. MacKay, 411424, un Néo-Zélandais qui sera emprisonné au Stalag Luft 3) ordonne à son radio Stanley Hope de sauter depuis environ 600 m d’altitude et ce dernier atterrit vers 17hr45 dans une prairie au milieu de vaches.

En fait, il se rendra compte peu après à la lecture de panneaux routiers qu’il a atterri non loin de l'endroit d'où sa grand-mère est originaire, en Belgique : Halle. Il enterre son équipement et se dirige vers une ferme, mais les gens occupés à traire sont effrayés et lui promettent seulement d'aller détruire son équipement. Stan reçoit des sandwiches dans une autre ferme et il leur donne ses plaquettes d'identification pour les remercier. Il se rend alors, encore en uniforme, dans une église catholique où une messe est en cours. Le curé également apeuré ne peut l’aider et Hope se rend alors dans un café. Il en commande un, mais on lui répond que l'on n'y sert que des bières. Il rencontre ensuite un résistant, et le reste de son parcours est alors organisé.

Il va le 9 décembre chez Alex et Denise GEERAERTS au 9 Chaussée de Brunehaut à Enghien. Il y reçoit un costume civil, y laisse son uniforme, et reçoit des indications pour rejoindre Bruxelles. Stan achète lui-même un ticket, prend le train et, arrivé à la gare du Midi à Bruxelles, il prend le tram 15 vers la Place de la Duchesse à Molenbeek.

Stanley Hope arrive ainsi chez Maurice LEROUX et son épouse Laure HENRION, qui tiennent le café "Sainte Barbe" au 25 Place de la Duchesse, et qui vont le loger un mois (selon le rapport LIB, du 9 décembre au 9 janvier 1943) chez des parents, Marie-Lambert NEVEN et son épouse Bérengère VOITURIER (mère de Laure HENRION) au 33 Avenue du Panthéon à Koekelberg. Le rapport LIB indique que durant toute cette période, il a reçu l’aide efficace d’un couple d’amis de Maurice LEROUX, le mécanicien Frans VANDERCAMMEN et son épouse Jeanne, née VANHERP, du 5 Rue Henri Vieuxtemps à Anderlecht-Bruxelles. Hope cite aussi le même genre d’aide reçue du 20 décembre 1942 au 7 janvier 1943 par Mr et Mme Maurice LAVAL, de Forest-Bruxelles.


Extrait du court rapport d’activités de Frans VANDERCAMMEN (Archives NARA – Belgian Helpers)

Là, Lambert NEVEN n'arrive pas à trouver de l'aide et ils vont à deux chez Stéphane WEBER au 12 Avenue de la Chevalerie à Etterbeek. Sa fille Louise WEBER (du 46 Rue Leys, Bruxelles) va en parler à Yvonne GUILLEMIN (du 3 Avenue Charles Graux à Rhode-Saint-Genèse, "Yvette" pour les évadés avec une autre adresse leur renseignée : 30 Avenue de la Ramée à Uccle…), à qui la présidente de la Croix-Rouge bruxelloise Mme MOREL-JAMAR renseigne Robert ROBERTS-JONES. Jean GREINDL passe le voir et le soumet à un interrogatoire. Dans son rapport, Hope indique que le 6 janvier déjà une jeune fille était venue « check on me »… Yvonne GUILLEMIN a été arrêtée le 20 juillet 1944 et transférée en Allemagne (prisonnière 86350). Arrivée au camp de Ravensbrück le 20 novembre (prisonnière 1818), elle sera transférée à celui de Mauthausen le 7 mars 1945. Libérée là le 22 avril 1945. En traitement en juin 1946 à la clinique La Moubra à Montana (Valais) en Suisse, un médecin recommande une prolongation de séjour, vu ses gros problèmes de santé (spondylose vertébrale suraiguë avec décalcification, entérite chronique suite à une infection rapportée d’Allemagne, température, mauvais état général…).

Stanley Hope rentre ainsi dans la sphère de Comète et va, via Yvonne GUILLEMIN, loger chez Élisabeth LIEGEOIS et FERAILLE (divorcée et veuve WARNON) au 16 Rue Vanderhoeven à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) du 7 au 9 janvier.


Les deux “Elisabeth” qui ont hébergé Hope à Saint-Josse.

Le rapport LIB de Hope renseigne que Mme VANHAMME-MUSSCHE et Mme Blanche VERBIST font état de l’aide qu’elles ont apporté à Hope. Ce dernier déclare ne pas connaître leurs noms mais ajoute qu’il pourrait s’agir des deux dames qui sont venues le chercher chez NEVEN le 7 (sic) janvier 1943…

Le 9 janvier à 22h50, guidé par ses hôtesses au Midi, il prend un train pour Paris avec Éric DE MENTEN et arrive le lendemain matin (?) à Paris. Son rapport précise qu’il avait entretemps reçu de faux papiers et que ce 9 janvier, on l’avait conduit à la gare (Nord) où il avait rencontré trois guides avec lesquels il a fait le voyage en train jusqu’à Paris. Élisabeth Liégeois le déclare remis au Midi à de MENTEN.

Stan Hope se souvient avoir été hébergé vers le 10 janvier à Asnières-sur-Seine dans une épicerie. A noter que son rapport de 1945 mentionne ce magasin comme étant situé à "Clichy (?) "… Le fils et la fille de la maison l'emmènent au cinéma.


Stanley Hope à Paris, avec la fille et le fils THOMAS.

Il s'agit du ménage de Angèle BOMBONEL épouse THOMAS et de sa fille Reine THOMAS au 25 Rue Bapst à Asnières. Cette dernière sera arrêtée en gare du Nord le 7 juin 43 au soir avec Frédéric DE JONGH et Robert et Germaine AYLÉ.

Stan Hope, muni de nouveaux papiers, quitte Paris avec Andrée et Frédéric DE JONGH le 13 janvier 43. Son rapport indique que deux autres aviateurs de la RAF étaient du voyage également (voir ci-dessous). A l'arrivée à Bayonne le 14 janvier, ils vont tous (Andrée et Frédéric DE JONGH, Jean et sa fille Lucienne DASSIE et les trois aviateurs) manger au restaurant de René GACHY, sur la Place Saint-André à Bayonne. Stan Hope loge la journée chez Robert et Yvonne LAPEYRE au 3ème étage du 3 Rue Bernadou à Bayonne avec William Greaves, tandis que Percy Ross va chez les DASSIE, à la villa Bichta Ederra, Route de Saint-Pierre d'Irube à Bayonne. Il signe encore le carnet d'hôte chez Ambrosio SAN VICENTE au 7 Rue Salagoïty à Saint-Jean-de-Luz, et se prépare à traverser les Pyrénées avec des guides et Andrée DE JONGH.

Lui et ses compagnons William Greaves, et Percy Ross sont arrêtés à Urrugne le 15 janvier 1943, avec Andrée DE JONGH, chez Frantxa USANDIZAGA, à la maison Bidegain Berri. Ce devait être le 34e passage de Comète par la route de Saint-Jean.

Les aviateurs, qui n'ont retenu aucun nom, sont promenés dans Bayonne pour montrer les endroits qu'ils connaissent et où ils sont passés. Stan Hope sera évacué sur Fresnes dans le même bus parisien que Lucienne DASSIE et Andrée DE JONGH, sur la banquette devant elles, vu qu'il refuse de parler. Il passe d'abord quelques mois en prisons (Bayonne, Bordeaux et principalement à Fresnes-Paris) avant d'être transféré, le 24 mai 43 vers le centre d’interrogation de la Luftwaffe, le Dulag Luft à Oberursel près de Francfort, avant d’être interné, sous le n° 1247 dans une série de camps de prisonniers : le Stalag Luft I (du 28 mai à novembre 1943), puis au Stalag Luft VI à Heydekrug de novembre 1943 à juillet 1944, puis au Stalag Luft 4 à Gross Tychow jusqu’en février 1945. Ce dernier camp est évacué par marche forcée devant l’avance des troupes soviétiques en février et Stan Hope est finalement libéré le 2 mai 1945 à Lüttow par des troupes de la 6ème Division Aéroportée britannique.

Stan Hope avait gardé ses notes dans un carnet (Log Book). En est extrait son portrait ci-dessous, réalisé par un de ses codétenus (Source : collection Stan Hope, comme les autres photos de cette page.)


Le 11 mai 45, Stanley Hope est rapatrié à Cosford depuis l'aérodrome de Celle et rentre chez lui à Halifax le 12. Il sera démobilisé en octobre 45 après quelques semaines de réhabilitation à Scarborough.


Mot de remerciement de Stan Hope dans le carnet de Ambrosio San Vicente.

Stan Hope, à 92 ans, le 3 mars 2008.

Stanley Hope, à droite, en compagnie de deux camarades de la RAF.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters