Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 3 février 2023.

Warren Ernest "Bud" LORING / O-760199
Monument Beach, Massachusetts, USA
Né le 19 juillet 1923 à Brockton, Massachusetts / † le 1er avril 2013 à Wareham, Massachusetts, USA.
2nd Lt, USAAF Fighter Command 55 Fighter Group 343 Fighter Squadron, pilote
Atterri aux environs d'Ivoy-le-Pré, au Nord-Est de Vierzon, Cher, France.
Lockheed P-38J-10-LO Lightning, N° série : 42-67876, Immatriculation : CY- ?, abattu par la Flak le 30 juin 1944 lors d'une mission de mitraillage de diverses cibles militaires allemandes en région de Nevers, Nièvre, France.
Ecrasé près de La Chapelle-d'Angillon, au Nord-Est de Vierzon, Cher, France.
Durée : 7 semaines.
Camps Marathon : Fréteval

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 6562. Rapport d'évasion E&E 993 disponible en ligne.

Le P-38 décolle vers 19h00 de Wormingford. Touché par l'artillerie anti-aérienne alors qu'il vole très bas au-dessus de l'aérodrome de Nevers, l'avion de Loring a son moteur droit en feu. Le pilote, dont c’est la cinquième mission, parvient à s'extirper de son habitacle juste avant que le moteur droit n'explose, provoquant un détachement de l'aile droite et d'une partie de la queue de l'appareil. Son rapport indique que cela se passait à hauteur de La Chapelle-d'Angillon.


Warren Loring aux commandes de son P38.

Warren Loring devant son P38.

Loring réussit à ouvrir son parachute et atterrit dans un champ vers 21h00. Un jeune garçon français dissimule son parachute, son harnais et sa Mae West. Grièvement brûlé au visage, aux bras et à toute la partie haute du corps, les deux chevilles foulées, il est recueilli dans une ferme où on lui donne à boire, une chemise et un manteau en lui recommandant de se cacher dans une haie séparant deux champs, car des Allemands en garnison à la base aérienne d'Avord, ne vont pas tarder à arriver dans le coin.

Il reste ainsi caché pendant environ dix jours. Il économise le peu de la morphine que contient sa trousse de secours et souffre horriblement de ses blessures, ne pouvant injecter de plus fortes doses en une fois. Les paysans le nourrissent du peu de victuailles disponibles. Les recherches allemandes ayant cessé, il est pris en charge par la Résistance, toujours dans la région de Vierzon. Selon un certificat établi par le lieutenant FFI Marcel JOLLY au nom de Micheline LEPAIN, c'est cette dernière, qui avait effectué des missions périlleuses au sein du groupe déjà en mai 1944, qui a guidé Warren Loring jusqu'au maquis. Henri PAILLARD, de Jars (Vailly-sur-Sauldre, Cher), l'un des chefs du groupe de Résistance d'Ivoy-le-Pré intervient dans son sauvetage (Loring le reverra lors d'un séjour en France après la guerre).

Le rapport de Loring mentionne que le 4 juillet il est confié à "some good friends" jusqu'au 4 août. Dans un e-mail d'août 2011, son épouse Thelma mentionne une Mme Solange BOURDIN (de Saint-Martin-d’Auxigny, Cher) comme l'ayant aidé et qui avait également revu Loring lors de son voyage en France. Elle ajoute que selon une déclaration de Suzanne PAILLARD, fille d'Henri, les brûlures de Warren étaient soignées chaque matin dans les fermes par des femmes qui baignaient de crème ses yeux endoloris.

Il est caché dans ces fermes jusqu'à ce qu'un guide le mène le 09 août au camp de Fréteval où il retrouve son camarade d'escadrille, le Lt Rex Hjelm. Le nom renseigné sur les faux papiers de Loring est Louis-Jean Renard, cultivateur. Son rapport renvoie alors à celui d'un autre pilote de P38, William Davis.

Des troupes américaines libèrent le camp le 13 août 1944 et Warren Loring est interrogé par le Lt Richard Dana de l'I.S.9 le 15 août. Comme Hjelm, il rejoint l'Angleterre en C-47 le 16 août et est interrogé le 17 par le MIS à Brook Street, retrouvant son unité à Wormingford le 1er septembre 1944.

Warren Loring rejoint les Etats-Unis en septembre 1944, pour être transféré au Quartier Général de la 1st Air Force à New York. Il sert en Corée et au Viet-Nam et termine sa carrière militaire le 1er juin 1968 comme lieutenant-colonel dans l'US Air Force. Bud Loring repose au Massachusetts National Cemetery à Bourne, Massachusetts, USA.

Voir aussi ce site et ce site.

Le Musée de la Résistance et de la Déportation à Bourges (Cher) - http://www.resistance-deportation18.fr/ - à la réalisation duquel a participé Frédéric Henoff, dispose d'une vitrine consacrée à l'expérience de Bud Loring.

Merci à Madame Thelma Loring, l'épouse de l'aviateur, pour les renseignements et photos de famille qu'elle nous a communiqués.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters