Dernière mise à jour le 18 août 2011.
James Atterby McCAIRNS / 754718 & 125754
20 Chapelgate, Retford, Nottinghamshire, Royaume-Uni
Né le 21 septembre 1919 à Niagara Falls, New York, USA / † le 14 juin 1948 à Finningley, Royaume-Uni (accident d'avion)
Fl/Sgt, RAF Fighter Command 616 Squadron
Atterri près de Gravelines (Pas-de-Calais), France.
Vickers Armstrong Supermarine Spitfire Mk IIA N° série : P8500, QJ-?, abattu par un Messerschmidt Bf109 le 6 juillet 1941 aux environs de Gravelines (Pas-de-Calais) lors d'une mission d'escorte de bombardiers Stirling en opération sur Lille.
Atterrissage forcé dans un champ près de Gravelines
Durée : 9 mois.
Passage des Pyrénées : le 30 mars 1942
Rapport d'évasion SPG 3308/717.
Blessé à la jambe lors de l'attaque et volant en rase-mottes il pense ne pas pouvoir regagner l'Angleterre et décide de tenter un atterrissage forcé. Ne parvenant pas à ouvrir son habitacle, il est arrêté par deux soldats allemands.
On l'envoie au centre d'interrogation Dulag Luft à Oberursel près de Frankfurt où il est incarcéré le 11 juillet 1941 dans la même cellule que le Sgt Kenneth Fenton (RAF 139 Squadron, abattu le 1er juillet 1941 - Blenheim V6258). McCairns et Fenton sont ensuite internés au Stalag IXC à Bad Sulza en Thuringe où ils font le projet de voler un avion dans la région de Weimar. Ils tentent le coup le 20 novembre et s'échappent du camp, mais ils sont rapidement repris. Ils refont une tentative, sans succés également. La troisième, le 22 janvier 1942, est couronnée de succès et McCairns traverse l'Allemagne pour arriver en Belgique, atteignant Francorchamps le 25 janvier.
Il s'y rend à l'Hôtel Moderne et montre au propriétaire (M. PORNSON) une note en français de Lucien CHARLIER. Ce nom ne dit apparemment rien à PORNSON qui renvoie l'aviateur à l'Assistance Publique. Là, M. Arthur GODEFROID lui explique que l'attitude de PORNSON s'explique par le fait que sa belle-fille est allemande et que Mme GODEFROID ira faire diversion le lendemain, en expliquant que McCairns était un ouvrier flamand perdu.
M. CALENS, propriétaire d'un autre hôtel, vient identifier l'aviateur. CALENS avait perdu un oeil durant la guerre 14-18 et avait été soigné par la duchesse de Portland à l'abbaye de Welbeck dans le Nottinghamshire, près de chez McCairns. Un garagiste (Jean) qui fait partie du réseau Octave (évasion de prisonniers de guerre français) met alors McCairns en contact avec M. DELANNION de Spa, qui parle parfaitement anglais et dont l'épouse est britannique. Ils vont à pied à son café à Spa, où McCairns dort la nuit du 27 au 28, juste en face de la Feldgendarmerie.
Le 28 janvier 1942, McCairns se rend avec CALENS à Verviers, où on lui présente Jean SCOHIER ("Octave"), un chef de la Résistance. Il s'agit de l'agent ARA Jean SCOHIER de la mission Conjugal, qui avait été parachuté à Purnode le 4 septembre 1941 et qui avait vainement essayé de racheter la liberté d'Emile TROMME, alias "Cesarevitch". SCOHIER, qui habitait à l'Avenue Jupiter à Forest-Bruxelles, fut arrêté le 14 (ou le 15 ?) février 1942 sur dénonciation.
SCOHIER remet des vêtements civils (britanniques) à McCairns et le guide à Bruxelles le lendemain (29 janvier) dans son flat où l'aviateur reste cinq jours. SCOHIER le sort même le 30 janvier dans un restaurant où il est présenté comme un aviateur anglais. A minuit, il vont dans un night-club où les seuls autres clients (couvre-feu oblige) sont des officiers allemands. De là, il est conduit à Tervuren chez M. LHEUREUX, le directeur du laboratoire colonial, où il est "chouchouté comme un enfant" (selon ses propres termes) pendant trois semaines.
L'arrestation de Jean SCOHIER n'a pas de répercussions directes en ce qui le concerne mais, par prudence, on déplace McCairns à Landelies, près de l'abbaye d'Aulne, chez la sœur de Mme LHEUREUX (donc vers le 25 février). Après 10 jours (vers le 05 mars), il revient pour une nuit à Tervuren avant de passer une autre nuit à Bruxelles et d'être ensuite conduit chez le Dr SCHELLINK, au 202 rue de la Loi, chez qui il reste 10 jours (environ du 05 au 15 mars).
Henri MICHELLI organise son évasion et c'est chez lui qu'Albert DELVIGNE, du réseau Luc, amène McCairns. MICHELLI se trouve à ce moment en compagnie de Frédéric DE JONGH et, afin de vérifier qu'il est bien un aviateur anglais, les deux hommes lui posent diverses questions. Entre autres, quel est le n° du formulaire pour demander un congé à la RAF. Ses réponses étant convaincantes (le formulaire est le Form 295) on conduit alors McCairns (vers le 20 mars) chez un pilote belge, où il rencontre un autre pilote en compagnie de Frédéric DE JONGH ("the Postman's father" = le père d'Andrée DE JONGH). Il doit s'agir de Paul Burniat ou de "Manu" Geerts. [McCairns a probablement été conduit au 233 Avenue Henri Conscience à Evere chez Thérèse VERBIEST, l'épouse de Lucien CLAERT, un aviateur évadé. Elle a rabattu quelques aviateurs belges pour le départ vers l'Angleterre à cette époque.]
Dans son rapport d'évasion, McCairns indique qu'il loge cinq jours (du 20 mars au 25 mars) chez Mme VANDENBROECK-LEMAIRE au 1025 Chaussée d'Alsemberg à Uccle (selon Céline LEMAIRE, du 23 mars au 04 avril, ce qui n'est pas possible).
Le 16 mars 1942, Mme DE JONGH et Suzanne WITTEK-DEJONGH sont arrêtées par la GFP (ou la Gestapo) et Frédéric DE JONGH serait lui aussi appréhendé chez lui à Schaerbeek, au 73 Rue Emile Verhaeren. [En fait, Frédéric DE JONGH avait heureusement déjà rejoint la clandestinité en apprenant que son "agent", Victor Demets, était en fait un VMann de la SiPo et qu'il avait infiltré le réseau depuis déjà 9 mois. C'est ce même Demets qui avait fait arrêter Arnold Deppé le 19 août 41. Demets surveillait les agissements de la famille DE JONGH depuis mai 1941 !]
Aussitôt après le lever d'écrou de Mme DE JONGH (née Alice DECARPENTRIE) et sa fille Suzanne, Andrée DUMONT téléphone à MICHELLI pour lui dire de préparer le "colis" et de le lui amener devant le musée à la Porte de Hal à Saint-Gilles. C'est le premier aviateur que guidera Andrée, qui jusque là avait convoyé des hommes du BEF dans Bruxelles. C'est ainsi que le 25 mars 1942 à minuit, "Dédée" ("a girl of 18, called Didi" selon le rapport de McCairns, mais qui est en fait Andrée DUMONT, dont le diminutif l'a parfois fait confondre avec l'autre "Dédée", Andrée DE JONGH) est avec lui à la gare du Nord à Bruxelles en compagnie de Paul Burniat et Lodewijk Geerts..
Le groupe monte dans le train de Lille et à Valenciennes, ils sont rejoints par Charles MORELLE (qui l'accompagne jusqu'en Espagne). Ils arrivent à Paris le 26 à 8 heures du matin, vont à un hôtel tenu par des Belges près de la gare du Nord (l'Hôtel de Bruxelles et du Nord?), et repartent en train pour Bayonne à 22 heures. Les faux papiers de McCairns le renseignent comme étant un ouvrier belge et un laisser-passer l'autorise à se rendre à l'aérodrome de Parme.
A Bayonne, "the Postman" (Albert "Bee" Johnson? et Mme "DE GRAVES" (Elvire DE GREEF, "Tante Go") montent dans le train et fournissent des tickets pour Biarritz, où un contrôle allemand les fait descendre plus loin, à La Négresse, le 27 mars à 10 heures.
"Tante Go" passe avec un des Belges, suivis par McCairns qui montre sa carte, qu'il avait "usée" pour la rendre plus véritable. Le second Belge avait une carte semblable à celle de McCairns et toute neuve, elle, et le contrôle risquant de mal se passer, le "Postman" intervient et discute vingt minutes avec le gendarme, ignorant que les aviateurs sont en possession d'un laisser-passer mais qu'ils avaient reçu l'instruction de ne pas le montrer. Tout s'arrange finalement et tous vont passer une nuit chez Elvire DEGREEF à Anglet.
Le 28 mars, ils prennent le bus vers Saint-Jean-de-Luz et vont dans un café attendre la nuit. Une femme vient leur présenter le guide Manuel ITURRIOZ ou Tómas ANABITARTE, qui les conduit à sa ferme (il s'agit de la Maison Thomás-Enea, chez Françoise HALZUET épouse IRASTORZA).
Ils passent la Bidassoa le 30 mars à 2 heures du matin avec Andrée DE JONGH et Charles MORELLE, qui est du voyage pour aller voir sa sœur Elvire à San Sebastian, qu'il ramène en France. En traversant la frontière à la Bidassoa, un garde leur crie quelque chose, mais ne tire pas. Ils escaladent une pente abrupte puis vont se reposer dans une ferme à 07 heures.
De là, ils vont en tram à San Sebastian vers 16 heures et vont loger à l'appartement de Bernardo ARACAMA au n°7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, Miramon, à San Sebastian. Burniat et Geerts en partent le lendemain (31 mars) à destination de Bilbao. Deux jours plus tard, McCairns est également amené à Bilbao et y rencontre dans la rue le Wing Commander Vincer, qui venait le prendre en voiture à Madrid. Il loge au vice-consulat. Le 04 avril 1942, samedi de Pâques, il part en voiture pour Madrid où il reste jusqu'au 20, jour où il a un entretien avec James Langley du MI9. McCairns se trouve à Gibraltar du 21 au 29 et s'envole pour Hendon en Angleterre où il atterrit le 30 avril 1942.
Il devient par la suite officier de réserve et continue à voler au sein de la 161e escadrille, l'unité de Lysanders qui viennent clandestinement de nuit en territoire occupé déposer des agents et en reprendre d'autres.
Décoré de la Military Medal pour ses évasions, McCairns se verra également décerner la DFC (Distinguished Flying Cross) pour ses opérations en Lysanders et on peut lire à ce sujet dans la London Gazette du vendredi 16 avril 1943 : "Flying Officer James Atterby McCAIRNS, M.M.("125754" erroné), Royal Air Force Volunteer Reserve, No. 161 Squadron. This officer has completed many sorties, most of them of a hazardous nature. He is a courageous and determined pilot, who has set an example worthy of the highest praise."
McCairns est l'un des 50 pilotes décorés de la DFC avec deux barres. Hugh Verity parle de lui dans les différentes éditions de son livre "We Landed by Moonlight - Secret RAF Landings in France 1940-1944" ("Nous atterrissions de nuit"). Voir aussi ce lien pour d'autres détails.
En 1945, McCairns effectue à nouveau des missions, cette fois sur Tempests, au sein du 3 Sqn et du 56 Sqn. Retourné au 616 Sqn après le conflit, il se tua le 14 juin 1948 lors d'un vol d'entraînement. Il volait à bord du Mosquito NT423 avec l'AC2 Edward Shaw, 19 ans, lorsque l'appareil perdit de sa puissance hydraulique et piqua vers le sol, s'écrasant en flammes à 2km à l'Est de sa base RAF de Finningley. James McCairns repose au cimetière d'East Retford, Nottinghamshire, la région vers laquelle ses parents étaient revenus habiter à leur retour des Etats-Unis où ils avaient émigré.