Dernière mise à jour le 12 janvier 2024.
Edward Francis REEDY / 13082141
2138 Dwight Highway, Berkeley, California, USA (sa fiche d’enrôlement dans l’Air Corps mentionne sa résidence à Waterloo, Black Hawk County, Iowa)
Né le 16 janvier 1917 à Charles City, Iowa / † le 30 septembre 2006 à Riverdale, Maryland, USA
S/Sgt, USAAF 491 Bomber Group, 852 Bomber Squadron, mécanicien/mitrailleur dorsal
Lieu d’atterrissage : près de Beaumont-sur-Oise, Val d’Oise, France, vers 21h00
Boeing Liberator B-24H-30-FO, n° série 42-95310, 3Q-W, abattu par la Flak lors d'une mission sur l’aérodrome de Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris, le 2 juin 1944.
Écrasé vers 21h14 heure continentale entre Bernes-sur-Oise et Bruyères-sur-Oise, à 3 km au nord-est de Beaumont-sur-Oise, Val d’Oise, France.
Durée : 3 mois.
Camps Marathon : Fréteval
Rapport de perte d'équipage MACR 5391. Rapport d'évasion E&E 1007 disponible en ligne.
Les équipages du 491st Bomb Group n’arrivèrent en Angleterre que du 15 au 30 mai 1944. Celui du Lt Evans, pilote de Tickner, faisait partie des premiers arrivés, venu des Etats-Unis à bord du Liberator n° 42-110158 "Lucky Buck" ("Dollar Chanceux") qui leur avait été assigné quelques semaines auparavant. C’est sur cet appareil qu’ils avaient effectué des vols d’essai aux USA et un vol d’entraînement seulement en Angleterre. Dans l’après-midi du 2 juin 1944 vint la confirmation que le Groupe effectuerait sa première mission de combat. La déception fur grande lorsque l’équipage du Lt Evans se vit assigner un autre appareil que leur 110158, en réparation. Ils se virent attribuer le 42-95310, qui, comme 35 autres Liberators du Groupe décolla de Metfield, Suffolk à 18h00 heure anglaise. A l’approche de l’objectif, un obus de la Flak fait sauter le moteur n°1 hors de son logement. Le moteur n° 2 est également touché mais continue à fonctionner. L’avion en feu pique du nez, descend jusqu’à une altitude de 1000 m et le pilote Evans en reprend le contrôle avant d’encourir de nouveaux tirs de la Flak. Le moteur n° 2 est mis hors d’usage et des obus atteignent des parties vitales, notamment le système d’intercom. Le moteur n° 3 s’emballe et ne peut être mis en drapeau. Survolant Paris avec un seul moteur et trois tonnes de bombes prêtes à être larguées dans la soute à bombes ouverte, le pilote donne l’ordre d’évacuer l’appareil en perdition alors qu’il se trouve à une trentaine de km au Nord de Paris.
Tous sautent en parachute et, durant leur descente, les hommes subiront le feu des chasseurs allemands. Le mitrailleur arrière, le Sgt Raymond George Lemay, était mort avant de toucher le sol, son corps coupé en deux par la mitraille. Le navigateur, le 2nd Lt Malcolm Leonard Blue, dont le parachute avait été brûlé par des incendiaires, sera tué en touchant le sol. Tous deux, initialement inhumés au cimetière de Beaumont-sur-Oise, reposent au cimetière Américain d’Epinal dans les Vosges, France.
Trois hommes seront immédiatement faits prisonniers : le copilote 2nd Lt Norman Krasnow, le radio/mitrailleur Sgt Milton J. Brush Jr et le mitrailleur ventral Sgt George E. Countryman (que Clare Blair mentionne dans son rapport avoir vu être arrêté). Le mitrailleur gauche Sgt Edward J. Friel, initialement évadé et pris en charge par René et Lina D’HALLENDRE de Neuilly-en-Theille, sera capturé et envoyé en Allemagne par le convoi du 15 août 1944 à destination du camp de concentration de Buchenwald. Comme d’autres aviateurs Alliés, il quittera ce camp le 19 octobre pour se retrouver au Stalag Luft 3 (libéré en fin avril 1945). Outre Edward Reedy (la présente fiche), trois autres hommes réussiront leur évasion : le pilote 1st Lt William J. Evans (caché en France – resté dans le Maquis jusqu’à la Libération – rentré en Angleterre depuis Laval le 23 août 1944 - E&E 1114), le bombardier Russell Tickner et le mitrailleur droit Clare Blair.
Le rapport d’évasion d’Edward Reedy, dont c’était la première et seule mission, mentionne simplement qu’il a été rendu inconscient par l’ouverture brusque de son parachute et que c’est dans cet état qu’il a touché le sol. Aucun autre élément n’y figure quant à son parcours jusqu’à la région de Fréteval. Dans un court articulet (AFEES) il signale s’être débrouillé tout seul après son atterrissage, avant d’être pris en charge par des Résistants français. Nous ignorons comment et avec l’aide de qui il est arrivé dans la capitale, où il a été hébergé (pendant 5 à 6 semaines) par Mme Jeanne Marie DEGONDE, 4 Avenue Daumesnil à Paris XIIe. Née à Urçay (Allier) le 9 août 1894, elle est renseignée comme ayant fait partie du réseau d’évasion Shelburn. Dans son rapport d’évasion E&E 1230, le T/Sgt Leonard Weinstein, opérateur radio à bord du B-26 42-107690 (387BG/558BS) abattu le 29 mai 1944 indique qu’il a rencontré Edward Reedy et deux autres aviateurs ("un Canadien et un Anglais") chez Mme DEGONDE. Il précise qu’elle travaillait à l’Assistance Publique, qu’elle parlait anglais, était divorcée et avait 3 fils. Weinstein signale que Reedy a quitté l’appartement de Mme DEGONDE le 17 juillet, lui, Weinstein, étant trop malade pour l’accompagner.
Edward Reedy est interrogé le 15 août 1944 par le 2nd Lt Cameron LaClair de l’I.S.9. Il rentre par avion en Angleterre le lendemain.
Edward F. Reedy, qui s’était engagé dans l’Air Corps à Bolling Field, Anacosta, DC le 20 juillet 1942, repose au Gate of Heaven Cemetery à Silver Spring, Maryland, USA. Sa veuve, Elizabeth l’y a rejoint en 2015.