Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 23 juin 2019.

Howard Gust SAKARIAS / 37278425
2139 4th Avenue West, Hibbing, Minnesota
Né le 11 mars 1911 à Hibbing, Minnesota / † en 2014 à El Cajon, Californie, USA.
S/Sgt, USAAF 96 Bomber Group, photographe
Atterri près de "Neville" selon son rapport d’évasion - Ce doit être Nivelles, Brabant wallon, Belgique.
Boeing B-17F-BO Flying Fortress, n° série 42-30412, QJ-B / "Mischief Maker II", abattu le 4 mars 1944, ennuis mécaniques puis une attaque de Me109s lors de la mission sur Berlin.
Écrasé à Glabais, au lieu-dit "Trou au sable" (près du cimetière), entre Waterloo et Genappe, Brabant wallon, Belgique.
Durée : 6 mois
A Bruxelles à la libération.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 3425. Rapport d'évasion E&E 1895 disponible en ligne.

Sakarias était de la section photographique du 96 Bomber Group et volait ce jour comme 11ème homme à bord de la Forteresse B-17 pilotée par le Lt Paul Herring, à bord de laquelle se trouvait Glenn Brenneke. Des chasseurs les prennent à partie et détruisent deux moteurs. Le B-17 perd de l’altitude et quitte la formation à hauteur de Kassel. Le pilote parvient à maintenir le contrôle jusqu’à ce qu’ils aient atteint la Belgique et donne l’ordre d’évacuer l’appareil, qui se trouve à environ 3000 m d’altitude. L’appareil est mis en autopilote et Herring est le dernier à sauter. Le B-17 continuera à voler avant de faire un atterrissage "en douceur" dans un champ à Glabais.


Le "Mischief Maker II" gardé par une sentinelle allemande (photo prise par la Résistance)

Outre Sakarias et Brenneke, quatre autres membres de l’équipage parviendront à s’évader, aidés par des citoyens belges et des membres d’organisations de la Résistance. Ils seront libérés par des troupes Alliées au début de septembre 1944. Il s’agit du pilote 1st Lt Paul Herring (rapport d’évasion E&E 1680), du copilote 2nd Lt Charles D. Beard Jr (E&E 1996), du navigateur 2nd Lt John W. Wilson (E&E 2012) et du mécanicien/mitrailleur dorsal T/Sgt George Goetz (E&E 1769).

Cinq hommes seront faits prisonniers : le bombardier 2nd Lt William D. Wood ; l’opérateur radio T/Sgt Robert E. Doherty ; l’assistant-mécanicien/mitrailleur droit S/Sgt Luigi Iacovello ; l’assistant-radio/mitrailleur ventral S/Sgt Walter C. Rich et le mitrailleur gauche S/Sgt Everett N. Johnson. On rapporte que deux membres de l'équipage atterrissent sur un aérodrome "près de Nivelles" et sont faits prisonniers. Il s’agit en fait de l’ancien aérodrome militaire de Nivelles, situé à environ 3 km du centre de la ville, près du village de Thines et dont l’emplacement fut transformé en 1957 en zone résidentielle.

Trois hommes, dont en tout cas Glenn Brenneke, sont pris en charge par une organisation clandestine. Hébergés par le groupe de Georges AUQUIER, industriel membre de l'A.S. - Zone IV - 22/Z4 et aidant à l'évasion d'aviateurs via le Front de l'Indépendance dans le module de Charles DELHAYE.

Sur base d’un rapport d’activités de Édouard alias "Coco" PARDONCHE (fils de Camille PARDONCHE, tous deux résistants bien connus de l'endroit), transmis en juin 2019 par Roland Dewelz de Nivelles, que nous remercions ici, nous pouvons confirmer que Sakarias a bien été aidé par eux. Ils l’ont convoyé le 7 mars 1944 depuis Villers-La-Ville jusqu’à Ecaussines :


Sakarias était effectivement photographe à bord et travaillait avant son enrôlement en 1940 à la First National Bank à Hibbing, Minnesota. Un frère aîné, Fred, travaillait en octobre 1940 pour la société Range Motor Service à Hibbing, qui vendait des véhicules de la marque Ford (siège social à Dearborn, près de Detroit, Michigan).

Dans son rapport LIB, Marshall Crouch (page sur ce site) indique qu’après son séjour de 2 semaines chez le couple OTS à Arquennes, Jules ROUSSEAU vient l’y chercher pour le conduire chez lui (au 35 Rue Belle Tête) à Ecaussines. Après "10 jours ou 2 semaines", la Gestapo arrive pour arrêter ROUSSEAU. Crouch, Dykes et "Howard" (= Sakarias) qui se trouvaient là parviennent à s’enfuir par la porte de derrière. ROUSSEAU se fait battre par les Allemands, qui ne découvrent aucune indication et pensent qu'il abritait seulement des réfractaires. (Dans son rapport E&E 1592, James Dykes confirme que ROUSSEAU a pu s’échapper avec eux…) Les trois hommes restent 3 jours chez une dame dont Crouch n’a pas retenu le nom. Crouch signale qu’ils (nous comprenons lui, Dykes et Sakarias) sont ensuite guidés par un homme qui se faisait appeler "Number Three" (?) jusqu’à la ferme d’Arthur MARY (au 58 Rue des Bas Rouges à Ecaussines-Lalaing.). Ils restent loger là pendant 1 semaine.

Crouch poursuit : un directeur d’école, en charge également du Secours d’Hiver, mène Crouch, Dykes et Sakarias à Ecaussines même, chez une dame (nom ?) chez qui ils dorment et sont nourris, passant leurs journées chez le directeur d’école. Ils sont conduits par la suite par ce dernier pour retourner à la ferme d’Arthur MARY où ils logent pendant une semaine. Par après, un ancien gendarme luxembourgeois nommé Georges les met en rapport avec une organisation à Braine-le-Comte. Dans un courrier dans les archives de Comète, Melchior RESTEAU, 129 Rue de la Station, Braine-le-Comte, indique qu’il a aidé Crouch, Rosati, Paolantonio, McGinley, Dykes (chacun ayant une page sur ce site), ainsi que Howard Sakarias et Glenn Brenneke.

Nous ignorons comment et avec qui Howard Sakarias arrive à Bruxelles. Anne LUKASINSKAS cite Eléonore CASTERMAN au 52 Avenue Sleeckx à Schaerbeek comme logeuse (lors de la libération de Bruxelles - voir ci-dessous). Sakarias est pris par Mme DELHAYE (14 Rue du Scheutveld) qui le conduit chez Mme GODAERT (ou GODART ?) au 10 Rue de Fiennes à Anderlecht où il loge avec Charles Lambert et John Chernosky de mi-mars à juin. Mme DELHAYE conduit ensuite Sakarias chez Louise KNOPS ("Lea", séparée de son mari, Miguel NAVARRO), au 199 Rue de Flandre, au centre de Bruxelles, près du Canal de Charleroi, où il reste jusqu’au 30 juin, échappant à la Gestapo qui arrête Louise KNOPS ce jour-là (détenue à la prison de Saint-Gilles, elle échappera à la déportation en Allemagne - affaire du "Train Fantôme" - 2-3 septembre 1944). Sakarias est alors pris en charge par Anne LUKASINSKAS (= Anne MATISON-LUKASINSKAS, 31 Rue Georges Raeymaekers à Schaerbeek.)

Sakarias est ensuite logé chez Annette STUCKENS Vve VAN DE LOCK au 52 Rue de Fiennes à Anderlecht.

Du 15 juillet à la fin août 1944, Sakarias est hébergé dans l'immeuble de M. et Mme PEETERS chez Louis VAN DER STRAETEN au 13 Rue de la Brasserie à Ixelles, en même temps que John Chernosky.

Vers le 1er août, une femme appelée "Monique" (Yvonne BIENFAIT ?) leur arrange leur départ vers la Suisse, mais on leur déconseille d'y aller. Plusieurs autres qui y sont allés furent arrêtés par la Gestapo juste en dehors de Bruxelles. Sakarias et Chernosky ont ainsi refusé de partir quand les dispositions furent prises pour leur départ.

Le jour de la libération de Bruxelles, le 3 septembre 1944, Sakarias se trouve chez Jean et Eléonore CASTERMAN au 52 Avenue Sleeckx à Schaerbeek avec Lambert et Chernosky. Ce sont des logeurs du groupe d'Anne BRUSSELMANS. Les trois hommes se retrouvent à l’hôtel Métropole au centre de la ville pour être remis aux autorités alliées.


Nous ignorons si la photo ci-dessous, datée du 5 septembre 1944 et le montrant au balcon des Casterman à Schaerbeek avec Norman Bell, Charles Lambert, James Ellis et John Chernosky (qui ont chacun une page sur ce site) a été faite avant ou après le passage des aviateurs au Métropole.

Sakarias donne les noms suivants (en orthographe phonétique) dans son rapport :

Sakarias est débriefé le 9 septembre à Paris. Le 10, il est à Londres au 63 Brook Street. Après son retour aux États-Unis, il est démobilisé le 14 mai 1945.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters