Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 23 janvier 2020.

Charles Harold LAMBERT, Jr / 11114560
18 Barnes Avenue, East Boston, Massachusetts.
Né le 15 avril 1923 à Boston, Massachusetts / † le 17 mai 2013 à Weymouth, Massachusetts
S/Sgt, USAAF 379 Bomber Group 527 Bomber Squadron, mitrailleur droit et second radio.
Lieu d'atterrissage: selon son rapport d’évasion : «near Waerfere, Brussels, Belgium»…apparemment donc entre Waarbeke et Steenhuize, Flandre Orientale, vers 15h15.
Boeing B-17G-30-BO Flying Fortress, 42-31799, FO-X, abattu par la Flak lors d'une mission sur Francfort le jeudi 2 mars 1944.
La partie avant de l'appareil est tombée à Fumay (Aisne, en France). Plusieurs documents allemands, dont le KU 1060, précisent que l'avion a explosé en l'air et s'est écrasé à 2 Km SE de Fumay, 35 Km N de Charleville à 15h20.
Durée : 7 mois.
Camps : Bruxelles à la libération.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 2736. Rapport d'évasion E&E 2142 disponible en ligne.

L’appareil décolle de Kimbolton à 07h30 heure anglaise. A hauteur de Cologne, il est touché par la Flak dans l’aile droite et le réservoir de carburant "Tokyo" de cette aile prend feu au-dessus de la Belgique. Il semble que ce soit l’unité de Flak basée à Chièvres qui l’aurait achevé. Quoiqu’il en soit, un incendie s’étant déclaré à bord et vu le danger d’explosion, le pilote donne l’ordre de l’évacuer.


L’équipage de Glen Hufnail :
Debout, de gauche à droite : T/Sgt Derwood E. MACKLIN, mitrailleur dorsal ; S/Sgt Frederick R. RYAN, mitrailleur gauche ; T/Sgt Kenneth I. PARKER, opérateur radio ; S/Sgt Charles H. LAMBERT Jr, mitrailleur gauche ; S/Sgt Edgar H. WOODBURY, mitrailleur arrière ; S/Sgt Henry O. YOUNG, mitrailleur ventral.
Devant, de gauche à droite : 2nd Lt Glen HUFNAIL, pilote ; 2nd Lt David E. FERRIS, navigateur et 2nd Lt James C. ELLIS, bombardier (Note : Le copilote 2nd Lt Dean O. McCALL ne figure pas dans la photo)

Charles Lambert, dont c’est la 9ème mission, est membre de l’équipage du pilote Glen Hufnail et du bombardier James Ellis qui s'évaderont ensemble. Le navigateur David E. Ferris /O-811603, légèrement blessé au genou droit, parvient d’abord à s’échapper mais sera fait prisonnier par la suite; le radio Kenneth I. Parker - 34362570 est lui aussi fait prisonnier, tout comme le mitrailleur dorsal Derwood Macklin. Le mitrailleur ventral Henry O. Young peut s'évader (E&E 2082). Le mitrailleur gauche Frederick R. Ryan - 12214174 a été fait prisonnier et le mitrailleur arrière Edgar Harvey Woodbury a pu s'évader (E&E 2083), de même que le copilote Dean McCall,

Charles Lambert saute à environ 6500 m. Sur son Formulaire E, Lambert explique brièvement qu'il atterrit sauf et demeure à Steenhuize (au Nord de Grammont), puis est caché à Ostiches (Hainaut, au Nord d'Ath) puis à Meslin-L'Evêque et finalement à Bruxelles. Il fut en tous temps entre les mains d'organisations. A Bruxelles, il rencontrera son pilote, Hufnail et son mécanicien, Macklin.

Dès son atterrissage, Lambert se cache au centre d'une meule de foin, où les soldats allemands ne le trouvent pas, malgré qu'ils fouillent toutes les meules avec leurs baïonnettes. Il part ensuite, probablement guidé par des résistants à Ostiches. Parmi les photos que Charles Lambert nous a envoyées en 2008, nous trouvons celles de Roger SCHOLLAERT, fermier à la Steenhuizestraat à Sint-Lievens-Esse (arrêté le 27 mai 1944 et mort à Gußen/Mauthausen le 1er février 1945) ; Petrus-Jozef-Rufin PENNE d’Appelterre-Eichem, époux de Maria VAN BELLE, également mort en captivité en Allemagne près de Mauthausen le 30 ou 31 janvier 1945 ; Joseph ARENTS et sa famille de Sint-Lievens-Esse (3 Populierestraat); René LEFEBVRE et une femme (son épouse ?) ; Charles Lambert avec un homme en uniforme de gendarme (nom = ?) chez qui il est resté neuf jours.

Roger LENVAIN alias "Carlos" du 18 Chaussée de Bruxelles à Ath est un agent au Groupe G de Aristide dit Émile ADAM. Il va chercher Charles Lambert chez Adolphe CLEMENT à Ostiches (Place, n° 14) et le place le 17 mars chez René HOMBEECK au hameau du buisson à Œudeghien au 14 de la Rue du Buisson. LENVAIN reprend Lambert en voiture du groupe G avec POLLART et HURTEBIZE le 21 mars pour le loger chez Jean ou Ernest Oscar DELCOURT à Meslin-l'Evêque.

Autre témoignage trouvé : Rolande CRUSIAU, infirmière, habitant 14 Place à Bois-de-Lessines, est une autre agente de Aristide ADAM dit Emile. Elle part de chez DELCOURT pour Bruxelles avec Roger LENVAIN, John Chernosky, McCall, Lambert et Macklin et ils ratent le rendez-vous convenu à Bruxelles. Rolande les loge donc au café Pullman et elle les ramène le lendemain 23 mars à Meslin-L’Evêque chez DELCOURT, puis repart deux jours plus tard directement chez Octave WERY qui en place deux, tandis que Rolande, aidée de Léo VAN BEL (2 Rue de la Gare, Meslin-L’Evêque), va Rue Américaine chez BAUDOUX avec les 2 autres.

Lambert est alors hébergé par le groupe de Georges AUQUIER, industriel membre de l'A.S. - Zone IV - 22/Z4 et aidant à l'évasion d'aviateurs via le Front de l'Indépendance. Il est donc dans le module de Charles DELHAYE.

Il loge aussi un mois chez Mme Jeanne GODAERT-MALINGIE, 10 Rue de Fiennes à Anderlecht, du 29 mars à la fin juin avec Howard Sakarias et John Chernosky. A l'arrestation de Jeanne GODAERT (elle fut relâchée après deux mois, dit Lambert dans son rapport d'évasion) Pierre VANDERVOORDEN du 43 Rue des Bassins à Anderlecht confie Chernosky, Lambert, et William McGinley à Mme Annette STUCKENS Vve VAN DE LOOCK, couturière au 52 Rue de Fiennes à Anderlecht. Ils seront repris le 11 juillet par VANDERVOORDEN qui les avait fournis et confiés.


Mlle Van de LOOCK, Lambert, Madame Annette VAN DE LOOCK et McGinley dans le jardin du 52 Rue de Fiennes à Anderlecht

Lambert (gauche) et McGinley (droite) dans ce même jardin.

Il fut emmené par Mme DELHAYE (14 Rue Scheutveld) pour être hébergé d'avril à juin 44 chez Louise KNOPS au 199 Rue de Flandre à Bruxelles (jusqu'à son arrestation le 30 juin).

Lambert est hébergé en même temps que William McGinley dans l'immeuble de M. et Mme PEETERS, chez Louis VAN DER STRAETEN au 13 Rue de la Brasserie à Ixelles du 15 juillet au 1 août 44. Sur son Form E, Lambert signale être parti alors en direction de la France ?

Dans son rapport, Lambert déclare que tous ses logeurs l'ont habillé et nourri quatre mois sans recevoir d'argent de la Résistance ni d'un réseau. Tous les jours, il voit des Allemands fouiller les trams à la Rue de Fiennes. Un jour, un officier allemand lui demande la direction d'une rue dans Bruxelles et il répond qu'il ne sait pas (il a appris un peu de français durant son séjour). L'officier se borne à le remercier.

Dans sa lettre de 2008, Charles Lambert précise qu'il se trouvait chez Mme "Vanderlook" (Annette VAN DE LOOCK) et sa fille (après le départ de là de Sakarias et Chernosky) lorsque les Britanniques ont libéré Bruxelles (le 3 septembre, confirmé à la page 8 de son E&E). [L’orthographe est bien VAN DE LOOCK, confirmée au 52 Rue de Fiennes dans les Almanachs de Bruxelles pour 1939 et 1946-7]. Il ajoute qu'il est resté deux mois là, les deux autres n'y ayant logé qu'un mois. Il avait joint un article d'un journal irlandais relatant son évasion et confirmant qu'il se trouvait chez les VAN DE LOOCK (sans les nommer dans l’article) à l'arrivée des troupes britanniques et non pas à l'avenue Sleeckx, où la photo en bas de page le montre au balcon le 5 septembre.

Le 5 septembre, il est photographié chez Jean et Eléonore CASTERMAN au 52 Avenue Sleeckx à Schaerbeek avec Ellis, Sakarias et Chernosky. Ce sont des logeurs du groupe d'Anne BRUSSELMANS. Lambert et les autres sont ensuite mis en contact avec les autorités alliées.


Débriefé le 13 septembre à Paris par le MIS-X, Charles Lambert rentre en Angleterre par avion le 15, se rendant Londres au centre de rassemblement spécial du 63 Brook Street.

Décédé en 2013, Charles repose auprès de son épouse Beverly au Saint Francis Xavier Cemetery à Weymouth, Norfolk County, Massachusetts.



© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters