Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 30 août 2021.

Dean Oliver McCALL / O-808868
21 Blyss Street NW, Atlanta, Fulton County, Georgia, USA.
Né le 11 janvier 1919 à Atlanta, Georgia / † le 13 mai 1977 à Decatur, Georgia.
2nd Lt, USAAF 379 Bomber Group 527 Bomber Squadron, copilote.
Lieu d'atterrissage : à Arc-Aisnières, Hainaut, Belgique.
Boeing B-17G-30-BO Flying Fortress, 42-31799, FO-X, abattu par la Flak lors d'une mission sur Francfort le jeudi 2 mars 1944.
La partie avant de l'appareil est tombée à Fumay (Aisne, en France). Plusieurs documents allemands, dont le KU 1060, précisent que l'avion a explosé en l'air et s'est écrasé à 2 Km SE de Fumay, 35 Km N de Charleville à 15h20.
Durée : 5 mois.
Caché en France (Pas-de-Calais) jusqu'à la Libération.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 2736. Rapport d'évasion E&E 1394 disponible en ligne.

L’appareil décolle de Kimbolton à 07h30 heure anglaise. A hauteur de Cologne, il est touché par la Flak dans l’aile droite et le réservoir de carburant "Tokyo" de cette aile prend feu au-dessus de la Belgique. Il semble que ce soit l’unité de Flak basée à Chièvres qui l’aurait achevé. Quoiqu’il en soit, un incendie s’étant déclaré à bord et vu le danger d’explosion, le pilote donne l’ordre de l’évacuer.

Dean McCall, dont c’est la 11ème mission, est membre de l’équipage du pilote Glen Hufnail et du bombardier James Ellis qui s'évaderont ensemble. Le navigateur David E. Ferris /O-811603, légèrement blessé au genou droit, parvient d’abord à s’échapper mais sera fait prisonnier par la suite; le radio Kenneth I. Parker - 34362570 est lui aussi fait prisonnier, tout comme le mitrailleur dorsal Derwood Macklin. Le mitrailleur ventral Henry O. Young peut s'évader (E&E 2082). Le mitrailleur droit Charles Lambert sera un rescapé du groupe BRUSSELMANS. Le mitrailleur gauche Frederick R. Ryan - 12214174 a été fait prisonnier et le mitrailleur arrière Edgar Harvey Woodbury a pu s'évader (E&E 2083).


Équipage de Glen Hufnail.
Accroupis de gauche à droite : Hufnail, Ferris, Ellis. MacCall n'y figure pas.
Debout de gauche à droite : Macklin, Ryan, Parker, Lambert, Woodbury et Young

McCall saute à environ 6400 m et dès son atterrissage le 2 mars, Jules AUDOR et Jean PIRON de Arc-Ainières le guident immédiatement chez Jean DELFOSSE (DELFOSSES ?) de la même localité.

Il est probablement un des trois aviateurs du major Marcel LERMUSIAU, résistant de Renaix («163 Waasbrugge»), qui sont remis à Léona PROVOST épouse Joseph DE POURCQ. Léona PROVOST alias "Elvire, Croquedille, Marie Jeanne, Miss Turban" habite alors 90 Rue du Château (Kasteelstraat) à Renaix / Ronse. C'est une agent de la Ligue des V à Gand, tout comme l’avait été Jean INGELS (Comète – Section Flandres, arrêté le 5 mars 1943 et mort en déportation)… Elle a reçu trois aviateurs de Marcel LERMUSIAU, dont McCall et John Chernosky. Le troisième est donc très probablement Derwood Macklin.

Mme Pauline DELMEE au 79 Chaussée de Tournai à Wattripont le loge ensuite dix jours. McCall confirme qu'il est resté chez elle du 4 au 14 mars et c'est la seule logeuse qu'il cite dans son rapport d’évasion très succinct.


Des habitants de Wattripont (Les Delmée ?) et Dean McCall (à droite.
John Chernosky est le second à gauche, puis Derwood Macklin (Photo de Lucie Lepoivre).

J. Hoon (? à gauche, il s'agit de John Chernosky) et Dean McCall à Wattripont le 16 (?) mars 1944 (Photo de Lucie Lepoivre).

John Chernosky, Derwood Macklin et Dean McCall à Dergneau. (Photo de Lucie Lepoivre).

Roger LENVAIN alias 'Carlos' dans la résistance habitant 18 Chaussée de Bruxelles à Ath, est un agent du Groupe G dans le section 32 de Aristide ADAM (alias «Emile») de Gibecq (27 Rue de la Station, Silly). Léo VAN BEL (195 Rue de la Gare, Meslin-L’Evêque) l'a mis en contact avec Octave WERY (de Comète - Bd Maurice Lemonnier, Bruxelles - Section UGEUX-DUMONT / sous-section WERY) pour l'évasion d'aviateurs. ADAM rassemble les trois aviateurs d'abord chez Ernest Oscar ou Jean DELCOURT à Meslin-l'Evêque, puis chez Charles LEPOIVRE, 16 Rue du Marais à Gondregnies (aujoud'hui 7831 Silly). Le 16 ou le 17 mars 44, Roger LENVAIN reçoit de Daniel DELMEULLE de Péruwelz (DELMEULE ? 143 Rue de Sondeville, Peruwelz), McCall et Chernosky, venant de chez Pauline DELMEE à Wattripont (où Émile DELMEULLE, le père de Daniel, les avait récupérés). Macklin semble avoir été oublié dans les rapports d'activités, mais il paraît avoir suivi à peu près le même parcours avec beaucoup d’intervenants identiques à ceux de ses coéquipiers DeanMcCall et Charles Lambert.

Roger LENVAIN place John Chernosky, Dean McCall, Charles Lambert et Derwood Macklin chez Louis DUPIRE, Rue de Tournai à Leuze-en-Hainaut où ils passent une nuit. LEVAIN les conduit ensuite à Bruxelles avec Hélène MICHEL devenue plus tard Mme ROBINET. Là, Octave WERY leur dit ne pouvoir les prendre chez Adam DRIESSENS (car absent à ce moment-là de son domicile 19 Quai de Biestebroeck à Anderlecht-Bruxelles) et ils rentrent tous en train à Bassily où MICHEL les mène chez Aristide ADAM à Silly. De là, ils vont chez Ernest Oscar DELCOURT à Meslin-l'Evêque jusqu’au 22 mars, date où Rolande CRUSIAU les remet à WERY qui les donne à Adam DRIESSENS en attendant de retrouver le contact perdu avec Comète et Aline DUMONT depuis l’arrestation de Jeanne MACINTOSH le 10 décembre 43. (Aline DUMONT, brûlée, a dû se réfugier en France).

Autre témoignage trouvé : Rolande CRUSIAU, infirmière, habitant 14 Place à Bois-de-Lessines, est une autre agente de Aristide ADAM dit Emile. Elle part de chez DELCOURT pour Bruxelles avec Roger LENVAIN, Chernosky, McCall, Lambert et Macklin et ils ratent le rendez-vous convenu à Bruxelles. Rolande les loge donc au café Pullman et elle les ramène le lendemain 23 mars à Meslin-L’Evêque chez DELCOURT, puis repart deux jours plus tard directement chez Octave WERY qui en place deux (Macklin et ???), tandis que Rolande, aidée de Léo VAN BEL (2 Rue de la Gare, Meslin-L’Evêque), va Rue Américaine chez BAUDOUX avec les 2 autres.

Dean McCall arrive ainsi chez Adam DRIESSENS, qui l'envoie en même temps que Derwood Macklin chez Gaston LYNEEL au 434 Chaussée de Mons à Anderlecht-Bruxelles vers la fin mars 44. Dans son rapport RAMP, Macklin mentionne une arrivée à Bruxelles le 22 mars…

McCall est renseigné comme hébergé par le groupe de Georges AUQUIER, industriel membre de l'A.S. - Zone IV - 22/Z4 et aidant à l'évasion d'aviateurs via le Front de l'Indépendance. Gaston LYNEEL héberge McCall depuis fin mars et l'envoie une semaine chez NAGY (Antoine NAGY, 348 rue aux Bois, Stockel / Woluwé-Saint-Pierre ?) en avril avec Derwood Macklin et Gerald Dechambre, suite à une lettre de menaces. McCall revient ensuite chez Gaston LYNEEL.

La situation à Bruxelles ne se décante pas.

Le 20 avril, McCall est conduit avec Macklin par Adam DRIESSENS et Henri VAN DER BRUGGEN du 18 Rue de la Gaité à Anderlecht chez Victor VAN HEMELRYCK au 155 Chaussée de Bruxelles, qui l'héberge jusqu'au 16 mai 44.

McCall arrive à cette date chez François DELEU de EVA, qui l’héberge, Jean PORTZENHEIM étant son officier welfare dans ce groupe. McCall décide alors de partir seul, mais il peut être repêché le 17 mai par Rolande CRUSIAU et passé à Charles LEPOIVRE qui l'héberge à Gondregnies du 17 mai au 1 juin 44.

La maison de Charles LEPOIVRE époux de Sylvie FOURMANOIR et cultivateur au 16 Marais à Gondregnies (sur Silly) est le second centre d'hébergement d’Aristide («Émile») ADAM (non connu par WERY et VAN BEL pour des raisons de cloisonnement). LEPOIVRE déclare avoir logé Dean McCall 76 jours depuis son arrivée à vélo avec Rolande CRUSIAU le 17 mai jusqu’au 1 juin 44.

Le 1er juin, McCall est conduit à vélo par Lucie LEPOIVRE, 21 ans, fille de Charles, et ils arrivent chez Léon DEGAND à Meslin-l'Evêque (McCall s'y serait rendu seul selon Octave DELCOURT). Après des arrestations en août à Tollenbeek et la sienne le 11 août, Charles LEPOIVRE est confronté avec SUYS (Cyrille SUYS, de Tollenbeek ?) et, lors de son interrogatoire, doit avouer avoir logé (Robert Piarote), McCall et (Stephen Harris).

Willy FERMEUSE, de Meslin-L’Evêque, présente Léon DEGAND, de la même localité, et avec l’accord d’Aristide («Émile») ADAM, McCall part alors via une autre filière. Stephen Harris (n’ayant pu être évacué à temps) est renseigné comme arrêté par la Gestapo chez les DEGAND le 11 août 44. McCall est bien confirmé comme transféré chez les DEGAND le 16 juin et comme évacué le 1er août vers la frontière française par Jules VINCHENT, gendarme à Ghislenghien et Betsy BAUDART de la même localité.

McCall dit dans son rapport d'évasion qu'il est resté avec Lambert et Macklin et qu'il a reçu une lettre de Hufnail et Ellis. James Ellis déclare de son côté l'avoir vu en juin à Bruxelles. McCall confirme avoir vu personnellement John Chernosky, William Powell et deux autres membres de son équipage, ainsi que le Fl/Sgt RAF Stephen Harris.

McCall n'est donc pas arrêté avec Derwood Macklin à Anvers comme on le prétend souvent. Macklin est arrêté à Anvers le 3 août 1944, tombé dans le piège de la fausse ligne KLM. En fait, McCall passe en France (nous ignorons par où et grâce à qui) et est vraisemblablement amené par Marc HARLET d’Ecoust-Saint-Mein (Pas-de-Calais), principal fournisseur d’aviateurs des helpers Ernst et Louise HELLER chez ces derniers au 111 Route Nationale à Billy-Montigny. Le couple HELLER avait déjà hébergé Charles Carlson, Charles Elwell et plusieurs autres aviateurs. Dans une déclaration des Heller que nous a transmise Margaret, la fille de Carlson, il est mentionné que McCall a logé deux jours chez les Heller avant de partir de chez eux «début août». McCall a ensuite été placé par les HELLER quelque part dans la région et y a été libéré par des troupes alliées vers la fin du mois d’août 1944.

Dean McCall est interrogé par l'IS-9 le 2 septembre (Major Edward P. Arnold) et rejoint Londres par avion le lendemain.

Décédé en 1977, Dean McCall repose au Marietta National Cemetery à Canton, Georgia.


Carte d’enrôlement de Dean McCall, reprenant la date correcte de sa naissance, le 11 janvier 1919.
La dactylo (Britannique…) ayant tapé son rapport d’évasion a dû interpréter la mention "1/11/1919" comme étant
le 1er novembre (à l’Européenne), alors que pour les Américains c’est "mois/jour/année".


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters