Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 1 mai 2017.

Oliver John WELLS / 110851
Felmersham Grange, New Bedford, Bedforshire, Royaume-Uni
Né le 10 mars 1922 à Felmersham / † le 4 juin 2012 à Bedford, Bedfordshire, Royaume-Uni
Fl/Off, RAF Bomber Command 7 Squadron, pilote
Atterri près de Mönchengladbach, Allemagne
Avro V. Roe Lancaster MkIII, n° série JA710, MG-N,abattu probablement par l'Ofw. Werner Hillenbrux du 3./NJG 1, à 5200 m, au-dessus de Mönchengladbach, lors d'une mission sur cette ville dans la nuit du 30 au 31 août 1943
Ecrasé dans la région de Mönchengladbach
Durée : 4 mois
Arrêté le 8 janvier 44 dans le train en France, à Lille.

Informations complémentaires :

Rapport SPG (Lib) 532.

Le Lancaster décolle d’Oakington à 00h33 le 31 août et, à l’approche de l’objectif, il est attaqué par un chasseur de nuit BF110. Il est touché sous l’aile gauche par les tirs du chasseur mettant le feu aux réservoirs de carburant. L’appareil devenant incontrôlable, Oliver Wells donne l’ordre de l’évacuer, ce que ses six hommes d’équipage réalisent en l’espace de deux minutes. Ses tentatives pour éteindre l’incendie en piquant n’ayant pas abouti, Wells tente de sortir par l’écoutille avant. C’est à ce moment que la queue de l’appareil se détache et que l’avion entame une vrille, coinçant Wells, le corps à moitié sorti, à environ 3700m d’altitude. La seule chose dont se souvient Wells est qu’il revient à lui, couché sur le ventre, dans un champ à faible distance de son avion en feu.

Les six autres membres de son équipage atterriront également en Allemagne, mais seront arrêtés : le sergent B.G.W. Balster ; le sergent Frederick A.G. Clarke ; le F/O William J. Watts ; le sergent W.J.D. Stevenson ; le sergent O.M. Ogilvy et le sergent T.E. Barton.

Peu après avoir repris ses esprits, Oliver Wells se rend compte qu’il y a quelque chose d’anormal à son visage et qu’il ne parvient pas à bien voir de son œil droit. Se tâtant la joue droite, il constate qu’il saigne abondamment. Il se lève et est heureux de sentir que ses jambes sont en bon état, mais il ne peut lever son bras gauche, la douleur étant trop aigüe. Ses craintes d’avoir ce bras cassé s’estompent lorsqu’il se rend compte que les douleurs proviennent en fait d’une clavicule. Il portait toujours sa Mae West, mais aucune trace de son parachute ni de ses chaussures de vol…

Après son atterrissage en Allemagne, Wells marche en direction de s Pays-Bas, uniquement de nuit, dormant le jour. Arrivé en Hollande, il est pris en charge par des résistants du côté de Groningen. On le fait passer en Belgique et le réseau Comète prend le relais dans la région liégeoise où il restera caché durant quatre mois.

En octobre 1943, Mlle Jeanne DELWAIDE (du 60 Quai de Rome à Liège) apprit qu'Oliver Wells était caché à Tilff chez Mme SCHOONBROODT. Ensemble avec Mlle Mabel FRAIPONT, elle l'a repris le 20 octobre 1943 et Wells fut ensuite hébergé pendant 2 mois chez Mlle FRAIPONT au 29 Vogelsang, à Fourons (Liège), avant d'être confié au réseau Clarence.

Le 21 décembre 1943, Oliver Wells est amené par Élie MIROIR au 66 Avenue Albertyn à Woluwe-Saint-Lambert chez Albert DE JONGHE et Suzanne FRANKEL, chez qui il logera 14 jours avant qu’Élie MIROIR vienne l’y reprendre.

Oliver Wells, qui était donc parvenu à s'échapper durant quatre mois, fut arrêté le 8 janvier 1944 après être passé en France à Rumes, d’où il était prévu de l’évacuer en direction du Sud de la France et de l’Espagne. Ses papiers n’étaient pas en ordre et le guide, Raymond ITTERBEEK et le Sgt Samuel Ramsden seront également appréhendés. Les deux autres aviateurs partis avec Henri MALFAIT dans le même train seront arrêtés le lendemain à Arras.

Wells ne parle pas d'avoir été arrêté en même temps que John Mattey, ni d'avoir fait le trajet en train avec lui depuis Bruxelles.

Wells est incarcéré à la prison de Loos et y est souvent et longuement interrogé par la GFP, qu’il tente de persuader qu’il est bien un officier de la RAF. Après environ 1 mois, on l’envoie au centre d’interrogation de la Luftwaffe à Oberursel, près de Francfort. Après quelques jours, il est finalement envoyé au Stalag Luft 3 à Sagan/Zagan (Pologne) - Prisonnier n° 3334, d’où il peut envoyer une carte postale de la Croix Rouge à ses parents pour les assurer de ce qu’ils n’avaient pas perdu le quatrième de leurs sept enfants. En effet, son frère aîné, James Michael (Jimmy), Chef d’Escadrille du 600 Squadron, avait été tué dans son Blenheim au-dessus de la Hollande le 10 mai 1940 (il repose au Rotterdam Crooswijk Cemetery) ; son frère Christopher Hayward (Kit), officier de tir à bord du porte-avions «Glorious», avait coulé avec le navire au large des côtes norvégiennes le 8 juin 1940 et son autre frère, Thomas Capper (Tom), major dans le régiment des Bedfordshire and Hertfordshire, avait perdu la vie lors de la défense de Singapour le 13-14 février 1942 (il repose au Kranji War Cemetery à Singapour). Un autre frère encore, David, combattait en Birmanie et avait été décoré de la Military Cross.

Voir des textes d’une interview d’Oliver Wells à cette page et cette page.

Après la guerre, Oliver Wells effectuera des missions dans le cadre du Pont Aérien de Berlin à partir de juin 1948 et volera également dans d'autres opérations humanitaires. Il quitte la RAF en 1956 avec le grade de Wing Commander pour se consacrer à l'entreprise brassicole familiale Charles Wells à Bedford, prenant sa retraite en 1992.

Oliver Wells était revenu en Belgique en juin 1947 pour rencontrer et remercier ses helpers, et a ainsi pu revoir "Fiffi" FRAIPONT, fille d'Emile FRAIPONT et de Constance SANNE. A son invitation, Fiffi a passé quelque temps chez lui en Angleterre. Il a également eu l’occasion de revoir Raymond Itterbeek plusieurs années par après. Oliver Wells est l'auteur d'un livret de 40 pages édité en 2010 par Valiant Wings Publishing (Valiant Wings .co.uk) et qui relate sa carrière : "Pitch Black to Plane Fare". L'intégralité du produit de la vente de ce fascicule est versé au Royal Air Force Benevolent Fund.

Une vidéo a été éditée lors de la sortie de son livre. Oliver Wells y parle de la mission et des péripéties des derniers moments qu’il avait passé à bord avant de sauter. On peut la visionner à http://www.youtube.com/watch?v=PEeNl_bGtd4


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters