Dernière mise à jour le 21 juin 2014.
Alan Richard WILLIS / O-754451
146 Hawley Street, Binghamton, New York, USA
Né le 10 juin 1918, Grande-Bretagne / † le 30 janvier 1990 Spartanburg, Caroline du Sud, USA
2nd Lt, USAAF 452 Bomber Group 731 Squadron, copilote
près de Staphorst, Overijssel, Pays-Bas.
B-17G-BO Forteresse Volante - N° série : 42-31373 "Flak Stop", abattu le 06 mars 1944 lors d'une mission sur Berlin.
Ecrasé vers 15h30 à De Leijen, près de Staphorst, Overijssel, Pays-Bas.
Durée : 6 mois.
Camps Marathon : Beffe, Acremont et Porcheresse.
Rapport de perte d'équipage : MACR 2916. Le rapport d'évasion de Willis, E&E 1676, est disponible en ligne, mais n'apporte pas d'éléments quant à son parcours d'évadé. Par ailleurs, sa date de naissance y est erronément indiquée comme étant le 6 octobre 1918 (06/10/1918) alors que c'est en fait le 10 juin (notation américaine : 06/10/1918, vraisemblablement mal interprétée en Angleterre…)
Le B-17 décolle de Deopham Green vers 07h30 pour se joindre à une formation du 388 Bomber Group en direction de Berlin. C’est la sixième mission de l’équipage. Au retour de la mission, l'appareil est attaqué par sept chasseurs allemands. Les moteurs 3 et 4 sont touchés, ainsi que l'aile gauche qui s'embrase, alors que le pilote, le Lt Charles F. Wagner, tente de rejoindre l'Angleterre. L'avion doit quitter la formation et est achevé par les chasseurs. Comme il perd de l'altitude et est manifestement condamné, le pilote donne l'ordre de sauter. Le navigateur, Lt Clyde J. Martin, quitte l'avion en premier, suivi de Gladys. Le Lt Wagner reste aux commandes en s'assurant que tout l'équipage survivant a bien quitté l'appareil et il périra dans le crash. Quatre autres aviateurs sont également tués : l’opérateur radio T/Sgt Francis Shaffer, le mitrailleur de queue T/Sgt George Lou James, le mitrailleur droit S/Sgt Frederick V. Richmond et le mitrailleur gauche Sgt Joseph E. Tracy Jr. Le mitrailleur dorsal S/Sgt Lloyd J. Freeman parviendra d'abord à s'évader, mais, blessé, il se fera arrêter par la suite.
Alan Willis, quant à lui, saute à 900 m et tombe près de Meppen. Il rejoint bientôt son bombardier, le Lt Henry Gladys auprès duquel l'amènent des civils hollandais. On éloigne rapidement les deux aviateurs du lieu de leur chute tandis que l'on se débarrasse de leur équipement de vol. Un homme parlant anglais leur donne des pardessus et des vélos. Il les accompagne et en route le trio doit se cacher d'une patrouille allemande lancée à la recherche des aviateurs. En cours de route, ils rencontrent puis emmènent avec eux leur navigateur, le Lt Clyde Martin.
Ils arrivent à une ferme où on leur donne du pain et du lait ainsi que des vêtements civils. Gladys indique qu'ils passèrent la nuit dans la maison d'un policier, près de Meppel. Ils sont bientôt rejoints par leur mitrailleur dorsal Sgt Donald A. Porter et les quatre aviateurs passent la nuit suivante à Staphorst dans une maison voisine de celle de l'un des plus notoires collaborateurs du pays.
On cite les noms de Peter Jan van den HURK de Meppel, JOKE, R. ROOSJEN de Roermond et Jacques VRIJ comme helpers hollandais, ainsi que Emile BACKERRA de Maastricht, DUMOULIN, KROEZE et Jozef HEREGODTS, de Roermond. Dans l'Appendix "C" de son rapport, Gladys mentionne Peter van den HURK, de Meppel comme les ayant hébergés pendant 1 semaine avant de les guider vers Roermond où ils restèrent cachés dans différentes maisons pendant 2 mois.
Gladys précise que le 13 mai, Willis et lui se rendent à Maastricht pour passer en Belgique, leurs guides se faisant arrêter. Clyde Martin, quant à lui, indique dans son rapport (E&E 2276) qu'il a vu Gladys, Willis et Porter pour la dernière fois à Roermond en mars. Il cite parmi ses helpers à Roermond: Joseph HERENGOTT, 1 "Lawyer Street" (en fait, Jozef HEREGODTS au 1 Looierstraat) adresse également citée par Donald Porter, qui ne donne pas de noms, précisant seulement qu'il y est resté 3 mois. Clyde Martin est vraisemblablement resté là avec lui tout ce temps avant d'être pris en charge en août par une organisation locale dirigée par un Capitaine Burke et il restera caché en Hollande jusqu'à sa libération le 22 septembre par des éléments de la 2ème Division Blindée de la British Army. Donald Porter, lui, indique dans son rapport (E&E 2047) qu'il passe en Belgique en mai et est mené à Liège où il est pris en charge par une organisation. Il reste caché pendant 3 mois jusqu'à la libération chez "Mme LOBYE, 15 Rue Mathieu Van Keer" La liste des Helpers belges reprend "G.G. J. LABAYE au 15 Rue Mathieu Vankeer à Montegnée" près de Liège.
Gladys indique que 2 semaines plus tard (vers la fin mai), Willis et lui passent la frontière. Nous savons que c'est Jacques VRIJ qui leur a fait passer la Meuse. Gladys rapporte qu'ils ont été ensuite menés à Herstal puis à Vivegnis. Dans cette dernière localité, "Richard ROUSSELLE" est renseigné comme les ayant hébergés pendant 1 mois, du 5 juin au 4 juillet. La liste des Helpers belges reprend "Richard ROUSSEL-CLABECK au 8 Rue de Pontisse à Vivegnis" (Oupeye), au nord de Liège.
Durant son séjour en Belgique, Willis est aidé par l'A.S. (l’Armée Secrète), qui lui procure une fausse carte d'identité de Waremme et une attestation de travail dans les mines liégeoises de Bonne-Espérance.
Le 4 juillet, un camion conduit Willis et Gladys à Beffe où ils logent durant trois semaines dans un orphelinat. William Elsberry confirme avoir vu Willis là avec Griesel, Gladys, Talbott, Vogle et Blakely (voir les pages individuelles de ces autres évadés.)
Ensuite, Willis et Gladys roulent à vélo jusqu'à Paliseul où ils restent quelques jours avant d'être conduits à Porcheresse, où leur séjour dure trois semaines. Il s'agit du camp dirigé par Emile ROISEUX d'où Gladys mentionne que "finalement, ils ont été menés près de la frontière belgo-française" et il cite le nom de M. ROBINSON, de Bohan, qui leur a apporté de la nourriture. Gladys termine son rapport en citant l'arrivée de troupes américaines le 5 septembre.
Alan Willis rentre en Angleterre le 7 septembre 1944 et est interrogé le même jour par l'I.S. 9.
La photo en bas est de Gaston MATTHYS et montre des aviateurs alliés à "La cabane des chasseurs" au camp de Daverdisse-Porcheresse en août 1944, un refuge de l'opération Marathon au cours de laquelle les aviateurs alliés étaient rassemblés dans des camps dans les Ardennes belges et en France. Merci à notre ami, le regretté Régis Decobeck, pour cette photo.
Merci à Susan Willis Dunlap, fille d'Allan Willis, pour les diverses photos conservées par son père.