Par Victor Schutters
Dernière mise à jour le 17 janvier 2017.
Si le passage en revue des différentes tâches assurées par le réseau Comète permet de saisir les difficultés auxquelles étaient confrontés les aviateurs et les personnes qui leur vinrent en aide, l'examen des documents d'archive donne très rapidement une idée de la complexité de l'histoire de ce réseau.
Le nombre important des intervenants que l'on peut estimer à plus de deux mille et les nombreuses ramifications de ce réseau d'évasion, pas seulement en Belgique mais aussi en France, rend la rédaction d'un historique exhaustif des faits extrêmement difficile. Les quelques ouvrages qui ont été écrits sur le sujet donnent une idée circonstanciée du fonctionnement de ce réseau mais ils ne reflètent malheureusement pas les activités de tous les intervenants.
L'élaboration des centaines de fiches d'évadés se trouvant sur le présent site permet de mieux cerner ces dernières et de faire un bilan plus fidèle à la réalité. En retraçant l'histoire des personnes aidées par Comète, d'autres "helpers" sont également découverts au fur et à mesure des recherches et peuvent, espérons-le, enfin bénéficier sur ce site de la notoriété qu'ils méritent.
Au stade actuel de nos recherches, nous pouvons montrer les chiffres suivants quant aux personnes prises en charge par le réseau Comète durant l'une ou l'autre des étapes de leur évasion :
287 militaires alliés sont passés en Espagne via les Pyrénées, dont 11 appartenant à l'Armée de Terre (6 Ecossais, 4 Anglais et 1 Russe), 1 fusilier marin français et 275 aviateurs : 12 Australiens, 1 Belge, 1 Biélorusse, 1 Français, 1 Norvégien, 3 Néo-zélandais, 10 Polonais, 1 Sud-américain, 105 Britanniques, 1 Ukrainien, 108 Américains et 31 aviateurs ayant servi dans la Royal Canadian Air Force (RCAF) parmi lesquels on compte certains volontaires Américains engagés avant l'entrée en guerre des Etats-Unis.
La chronologie de ces passages se trouve à cette page.
76 civils sont passés en Espagne via les Pyrénées dont 57 Belges, 12 Français, 3 Néerlandais, 2 Anglais, 1 Canadien et 1 Américaine. Ces passages sont également repris dans la chronologie se trouvant à cette page.
Parmi ces civils, certains rejoignent soit les Forces Belges en Grande-Bretagne (FBGB), soit le gouvernement belge en exil à Londres, soit encore le Congo Belge. Les Français sont principalement des agents secrets revenant de mission, ou des aviateurs ou même des agents brûlés recherchés par l'ennemi qui rejoignent pareillement les Forces Françaises Libres (FFL) situées également à Londres.
On comptabilise ainsi un total de 367 personnes qui ont pu rejoindre l'Angleterre via les Pyrénées grâce à Comète. Ces chiffres incluent les quatre enfants De Greef et Morelle, mis à l'abri en Espagne.
A ce nombre de passages réussis, viennent s'ajouter les chiffres suivants pour d'autres évadés aidés par Comète et dont l'évasion fut ou non un succès :
Il y eut malheureusement de nombreuses infiltrations ennemies opérées par de faux aviateurs ainsi que par des personnes qui travaillaient pour l'occupant. Ces derniers étaient des citoyens des pays occupés et étaient soit des volontaires, soit recrutés par l'ennemi. Il s'agissait des V-Leute ou au singulier un V-Mann (Vertrauensmann = homme de confiance) qui furent la cause d'un grand nombre d'arrestations, aussi bien d'aviateurs que de résistants.
La Geheime Feldpolizei (G. F. P.), était l'organe exécutif de l'Abwehr qui était le service de renseignements de l'état-major militaire allemand s'occupant du contre-espionnage dans sa branche IIIf (Feind = ennemi). La Geheime Staatspolizei (Gestapo), était l'organe exécutif de la Sicherheitspolizei (SiPo) du Sicherheitsdienst (S.D.). Ce sont elles qui généralement traquaient les personnes qui venaient en aide aux aviateurs et procédaient aux arrestations. La plupart du temps les aviateurs étaient arrêtés avec leurs guides ou leurs logeurs. Ils étaient alors envoyés dans des camps de prisonniers de guerre situés non seulement en Allemagne, mais également en Pologne et en Autriche, deux pays annexés par le Reich allemand.
Pendant la 2e Guerre Mondiale, la Force Aérienne allemande (la Luftwaffe), gérait des Stalags (Stammlager, camp de base) spécialement destinés aux aviateurs Alliés. Ces camps, appelés Stalag Luft, comprenaient aussi bien les officiers (Stalag Luft 1, Stalag Luft 3...) que les sous-officiers (Stalag Luft IV, Stalag Luft XVIIB...). Ne pas confondre avec les Oflag (Offizier-Lager), qui étaient des camps destinés aux officiers des armées de terre.
Etant donné que les aviateurs évadés étaient généralement habillés en civil, les Allemands pouvaient les considérer comme étant des espions et leur réserver le sort qu'ils estimaient devoir être le leur. Vers la fin de la guerre, plus d'une centaine d'aviateurs seront ainsi d'abord envoyés dans des camps de concentration (Buchenwald, par exemple), avant d'en être retirés sur ordre d'Hermann Göring, chef de la Luftwaffe, pour être transférés vers des Stalags Luft.
Quant aux membres de Comète arrêtés en Belgique, ils furent généralement d'abord emmenés, à Bruxelles, à la GFP située au 6 Rue Traversière ou à la Gestapo dont l'adresse la plus connue était le 453 Avenue Louise. Puis, après avoir été souvent victimes de tortures, ils étaient soit envoyés à la prison de Saint-Gilles ou de Forest situées dans la capitale, soit mis au secret à la Drève Sainte-Anne à Laeken, une autre commune de la ville. La caserne de gendarmerie de l'Avenue de la Couronne à Etterbeek était une Sondergefängnis (prison spéciale) où l'on détenait les opérateurs radio et certaines personnes pouvant servir à l'occupant. Certains furent ensuite envoyés dans le tristement célèbre camp de Breendonk, entre Bruxelles et Anvers.
En France, la Gestapo était principalement établie à Paris, au 11 Rue des Saussaies, tandis que le commandement du SD (organe de renseignement du parti Nazi) était sis au 72 de l'Avenue Foch.
La Belgique ainsi que les départements du Nord et du Pas-de-Calais qui étaient rattachés au Belgien und Nordfrankreich Bereich se trouvaient sous gouvernement militaire. Dans le reste de la France, par contre, sous un gouvernement civil et politique, l'Abwehr avait moins d'importance en comparaison avec le SD. En France, on était en règle générale incarcéré à Fresnes, dans la banlieue sud de Paris, mais d'autres prisons furent également utilisées sur tout le territoire (la prison militaire du Cherche-Midi au 54 Boulevard Raspail aujourd'hui disparue, les prisons des diverses préfectures, etc.). Le camp de transit du Fort de Royallieu près de Compiègne était une des antichambres des déportations en Allemagne.
C'est ainsi que de nombreux agents poursuivirent leur détention dans des bagnes (Zuchthaus) ou des camps de concentration situés principalement en Allemagne et en Pologne. Certains y seront libérés par les troupes alliées en avril, mai ou juin 1945 et rapatriés dans un état de santé déplorable. Beaucoup d'entres eux n'en reviendront malheureusement pas.
Dans certains cas, des aviateurs furent remis à une autre ligne d'évasion pour des raisons financières, de disponibilité des hébergements ou de manque d'effectifs.
Les responsables belges de Comète en France avaient des liaisons directes avec d'autres réseaux dont Oaktree, Bourgogne, et Possum qui opéraient eux exclusivement sur le territoire français.
Devant le nombre grandissant des missions et des aviateurs abattus, les arrestations massives de membres des lignes d'évasion, la difficulté croissante de guider les évadés dans des régions de plus en plus sujettes aux contrôles et soumises à des bombardements visant surtout les voies de communication, il fut convenu au printemps 1944 de les rassembler dans des camps perdus en pleine nature. Ces camps ayant été créés suite à une intervention politique belge à Londres et par deux agents belges initialement prévus pour Comète, la création, l'établissement et le fonctionnement de ces camps furent attribués au crédit de ce réseau particulier dans le cadre d'une opération appelée Marathon..
Environ 156 évadés arrivent ainsi finalement dans les deux camps de la Forêt de Fréteval, en France (code Sherwood) et 93 dans les différents camps implantés dans les Ardennes belges. Ils y resteront jusqu'à l'arrivée des troupes alliées, en août 1944 en France, au début septembre en Belgique.
Quant aux aviateurs qui furent cachés ailleurs en Belgique, les états-majors alliés décidèrent de les attribuer à Comète. Après la Libération le 3 septembre 1944, des messages à la radio publique avertiront les hébergeurs des environs de Bruxelles qu'ils pourront amener ou envoyer leurs aviateurs à l'Hôtel Métropole situé Place de Brouckère, dans le centre de la capitale, pour leur rassemblement avant de regagner l'Angleterre. Une procédure similaire n'avait pas été appliquée à Paris au mois d'août. La situation aux Pays-Bas fut quant à elle complètement différente étant donné que la majeure partie du pays ne fut libérée qu'au printemps suivant.
Parmi les aviateurs libérés le jour de la Libération de Bruxelles, douze se trouvaient à bord du "train fantôme". Alors qu’ils étaient détenus à la prison de Saint-Gilles, on les embarqua le 2 septembre 1944 à bord d'un train en direction de l'Allemagne avec 1500 belges et plusieurs dizaines d’autres aviateurs alliés. Suite à l’intervention de la Résistance, le train n’ira pas plus loin que Malines et reviendra à Bruxelles le lendemain où tous retrouveront la liberté.
Trois aviateurs trouvèrent la mort au cours de leur évasion. Jim BURCH se noya avec le Comte Antoine d’Ursel durant la nuit du 23 au 24 décembre 1943 en tentant de traverser la Bidassoa. Leurs corps ont été retrouvés à Biriatou par les Allemands, mais à ce jour on ignore encore le lieu de leur sépulture. Gerald SORENSEN fut tué avec Roger ABEELS par une même grenade allemande, le 3 septembre 1944, durant les combats d’Enghien. Ils sont enterrés côte à côte au cimetière de Ganshoren. Robert GARRETT fut abattu le 7 septembre 1944 à Queue-du-Bois par un membre d’une unité SS en retraite. Il est enterré au petit cimetière de Queue-du-Bois. Les récits de l’évasion de ces trois aviateurs se trouvent sur leurs fiches respectives.
Comète sera ainsi finalement venue en aide à plus de 1000 personnes durant l'une ou l'autre des étapes de leur évasion. Il est donc faux de dire, comme de nombreux récits l'affirment, que " plus de 800 ou 900 aviateurs ont été aidés à regagner l'Angleterre pour qu'ils puissent reprendre le combat ". Parmi ceux qui ont effectivement regagné l'Angleterre avant septembre 1944, un nombre relativement restreint reprit les airs pour mener à nouveau des missions de combat. Ceux dont ce fut le cas, furent envoyés dans d'autres régions de telle sorte que s'ils étaient abattus à nouveau et auraient été forcés à parler, ils n'auraient en rien pu nuire à leurs anciens helpers.
Excepté pour le nombre de celles passées en Espagne via les Pyrénées, ces chiffres sont bien évidemment sujets à modifications de par les recherches en cours. Ils permettent cependant de se faire une idée de l'œuvre décisive du réseau Comète.
Un recensement exact n'a pas encore été fait concernant le nombre de membres de Comète mais on peut estimer sans faire d'erreur qu'ils étaient un peu plus de 3.000 personnes à avoir été reconnues comme agent ou auxiliaire ayant opéré à titres divers dans ce réseau. La grande majorité d'entre eux étaient de nationalité belge, mais le rôle d'un grand nombre de citoyens Français est attesté (environ 400). Suite à un accord diplomatique entre la France et la Belgique, ces derniers (à l'exception des autres nationalités) furent reconnus dans un réseau FFL baptisé Comète-France. Tous ne furent pas ensuite attestés par la Belgique.
Sont malheureusement absents des statistiques officielles, tous les hommes et les femmes anonymes qui n'étaient membres d'aucune organisation de Résistance et qui ont néanmoins permis à des réseaux comme Comète de pouvoir agir. Aucun aviateur n'a atterri en parachute dans le jardin d'un membre de Comète ou d'une autre organisation (réseau). Des fermiers, des instituteurs, des médecins, de "simples citoyens" qui, souvent les premiers à entrer en contact avec les aviateurs et conscients des dangers, les ont cependant accueillis, nourris, logés, aidés à poursuivre leur évasion. Tous ces braves gens qui, pour la toute grande majorité, sont restés dans l'anonymat loin des honneurs et des médailles et qui, malgré les récompenses offertes par les Allemands, ne les ont pas dénoncés, contrairement à l'attitude d'un nombre également indéterminable d'autres personnes placées dans les mêmes circonstances.
Les condamnations à mort, les exécutions et les déportations dans des forteresses ou des camps de concentration qui suivirent les arrestations furent considérables. Comète compte bien plus que 155 morts parmi ses rangs.
Tous les chiffres que l'on peut recenser actuellement resteront sans doute à jamais en-deçà de la réalité. Les décomptes faits après la guerre comportent des lacunes, certaines personnes qui avaient effectivement participé à l'action de Comète à l'un ou l'autre titre n'ont, pour une raison ou une autre, jamais été reconnues. Il nous paraît vraisemblable sinon certain que tel ou tel, dont le rôle, comparé à des personnes reconnues, à tort ou à raison, comme plus "productives", a été tout simplement ignoré par ceux qui devaient donner leur avis par écrit quant à leur action et à leurs mérites. D'autres furent ajoutés dans les rangs de Comète, tout en n'ayant manifestement pas appartenu au réseau.
A ce sujet, la responsabilité d'apporter les preuves du rôle joué par ceux que les Etats, principalement les Etats-Unis et le Royaume-Uni, voulaient dûment récompenser pour l'aide apportée à leurs ressortissants, se trouvait dans les mains d'un nombre relativement limité de personnes, généralement celles qui avaient occupé des positions importantes dans l'organisation. Il n'existe pratiquement pas de dossiers personnels établis par les membres qui furent exécutés ou qui ne revinrent pas des camps de la mort.
Les rapports d'appréciation qui devaient être établis par les personnes qualifiées à cet effet, dépendaient de multiples éléments. Il y avait d'une part les membres du réseau qu'ils connaissaient à titre personnel de par leur propre expérience et d'autre part, ceux dont la rédaction des rapports était basée sur des déclarations orales ou écrites faites par tel ou tel autre membre consulté. Ce faisceau de renseignements était considéré comme complet et correct, quelle que soit la position de l'informateur dans le réseau. Il reflétait la réalité que chacun s'en faisait, elle-même influencée par la qualité des souvenirs, la possession ou non d'informations concrètes, la tendance consciente ou inconsciente de favoriser ou non un ami, de diminuer les mérites de tel rival, etc. Malgré ces caprices de la nature humaine, nous pensons néanmoins que la majorité de ces dossiers fut établie en toute bonne foi et a également fait l'objet de contre-enquêtes de la part des forces armées concernées.
Cela a servi, le cas échéant, pour ceux qui ne furent pas oubliés, de base à l'attribution la plus " correcte " possible de statuts légaux, de certificats, de brevets, de distinctions honorifiques et d'autres signes officiels de reconnaissance (sans oublier les rétributions financières en compensation de la durée de déportation, de frais déboursés pour l'habillement, l'hébergement, les transports, les faux papiers, etc.).
Une classification, semblant parfois arbitraire, est établie dans l'échelle des dites récompenses. Par exemple, il fut décidé - dans le domaine de l'évasion - que les grades honorifiques retenus l'étaient sur base surtout du nombre d'aviateurs aidés, et dans une moindre mesure de la nature de l'aide apportée ". Le texte Récompenses-Awards en donne un plus large aperçu.
Il est indéniable et c'est somme toute compréhensible, la nature humaine étant ce qu'elle est, que des erreurs ou manquements ont été commis comme toujours lorsqu'il s'agit de reconnaître des mérites. Par ailleurs, vu les relations teintées du secret et l'anonymat nécessaires entre les intervenants durant l'occupation et certaines tensions politiques et idéologiques s'étant faites jour après le conflit, ces circonstances aussi ont pu avoir une influence, négative ou positive, sur ces décisions. Dans certains cas, assez rares semble-t-il, tel ou tel a pu se retrouver favorablement apprécié, sans qu'aucune preuve tangible n'ait pu être apportée quant à sa réelle activité à l'un ou l'autre moment dans le réseau. Dans d'autres cas, certains dont on peut à présent prouver la véracité de la leur, ont été purement et simplement ignorés pour des raisons que nous définirons comme indéfinies.
Il est important d'ajouter que les procès dits d'épuration au cours desquels certains furent accusés d'avoir collaboré avec l'ennemi ne se sont terminés que vers 1950. Cela permet d'expliquer la difficulté ajoutée à vérifier les activités réelles des personnes concernées.
Il est également important de souligner que l'absence de reconnaissance "officielle" a souvent été simplement due au fait que certains méritants, pour l'une ou l'autre raison, le plus souvent par modestie ou ignorance, - ou tout simplement parce qu'ils avaient disparu dans les camps et que leur famille ne pouvait apporter de preuves - n'ont rien demandé ni revendiqué. Ils et elles ont ainsi disparu de la nomenclature généralement disponible dans la littérature, dans certains rapports d'archive, le nom de certains d'entre eux n'étant apparu qu'au travers d'autres archives jusqu'à présent non-exploitées ou tout simplement ignorées (leurs noms seront inclus dans la liste des membres/helpers de Comète.
Ceci contraste encore davantage avec le degré de notoriété de hauts faits, indiscutables nous en convenons, attribués à des figures plus "reconnues" et dont les diverses sources d'information disponibles au grand public regorgent. Certaines de ces sources (livres, articles, documents divers) consacrées à Comète et à son histoire, très compliquée comme nous le disions en préambule, ne reflètent pas toujours certains aspects des faits, pour autant que quiconque puisse détenir la " vérité " historique. Il y a ainsi certaines légendes tenaces, davantage encore diffusées par l'Internet et souvent dans des résumés simplistes et historiquement erronés, qui colportent toujours les mêmes poncifs sans cesse reproduits et considérés par leurs lecteurs comme "la" vérité seule et complète de ce qu'a réellement été, dans toute sa complexité, le réseau Comète. Loin de nous le désir de nous ériger en détenteurs de cette vérité, mais nous œuvrons ici, en toute modestie mais avec détermination, à nous en approcher au mieux tout en recadrant, dans tous ses aspects, l'image la plus fidèle de ce que fut cette œuvre généreuse.