Dernière mise à jour le 9 juillet 2020.
Frederick William BROWN / 1350401
11 Sebright Road, Boxmoor, (Hemel Hempstead), Hertfordshire, Royaume-Uni
Né le 11 avril 1922 / † ?
Sgt, RAF Bomber Command 514 Squadron, mitrailleur dorsal
Atterri entre Profondsart et Limal, Brabant Wallon, Belgique
Armstrong Lancaster Mk II, LL739, JI-M , abattu la nuit du 11 au 12 mai 1944 par un chasseur de nuit piloté par l’Oblt Greiner Hermann du II/NJG1 lors d'une mission sur Louvain / Leuven
Écrasé à l’Avenue du Fond Marie Monseu, près de l’Avenue Léopold à Rixensart, Brabant Wallon, Belgique.
Durée : 5 semaines
Arrêté le 16 juin 1944 à Anvers (fausse ligne KLM)
Rapport d'évasion WO208/3333/LIB 1367 (indisponible).
Le Lancaster décolle de Waterbeach à 23h00 heure anglaise le 11 mai. Suite à l’attaque par le chasseur allemand au retour de la mission, le moteur intérieur gauche prend feu. Comme l’incendie se développe très rapidement, l’ordre de sauter est donné. Les 7 membres de l’équipage auront la vie sauve. Seuls Reginald Brailsford, Bleddyn Roberts et John Stone parviendront à s’évader. Les autres seront arrêtés, soit immédiatement, soit par après : Frederick Brown (la présente fiche), Robert Ramsey, le pilote P/Off Argyle Bruce Cunningham (RNZAF) et le mécanicien P/Off Donald Albert Winterford.
Le néo-zélandais Cunningham, touché par des tirs de soldats allemands alors qu’il tentait de s’enfuir, blessé juste au-dessus du cœur, est emmené en ambulance vers une clinique. Après de longs soins en hôpitaux, il sera le prisonnier n° 5150 au Stalag Luft 3. Quant à Donald Winterford, tombé sur une voie de chemin de fer, il tombe rapidement sur une patrouille allemande. Il laisse tomber son parachute, lève les bras, mais sans raison apparente, un soldat allemand lui tire dessus, l’atteignant du côté droit de la poitrine. Il perd connaissance, tombe au sol et, le pensant mort, la patrouille s’en va. Winterford revient à lui peu après, se relève et, en titubant, suit un sentier, retrouve la voie de chemin de fer où une autre patrouille le capture. Il se retrouvera dans une clinique locale, puis en hôpital à Bruxelles où, bien soigné, son poumon droit fonctionne à nouveau normalement. Il se retrouvera lui aussi au Stalag Luft 3, prisonnier n° 6510.
Blessé au visage et dans la poitrine, Brown atterrit derrière les serres de la propriété du fermier Guy PARIJS à Limal ("quartier de La Haye"). Il se cache d’abord dans une dépendance de la ferme, avant qu’il soit trouvé par Guy PARIJS et sa soeur Denise qui le cachent dans une meule de foin chez eux (adresse des PARIJS donnée par Brown : 61 Rue Constant Legrève, Limal.)
Le 13 mai, Brown est mené par Guy PARIJS chez Alexandre VOISIER, un policier bruxellois en retraite, à Profondsart/Limal. Il y reste deux semaines, pendant lesquelles VOISIER fait venir un médecin qui soigne les blessures de l’aviateur. En fin mai, deux dames passent chez VOISIER, venant de Bruxelles. Il s’agit de Marie DUMON-PLESSIX (du 21 Avenue du Paepenkasteel à Uccle, la mère d’Aline, alias "Lily", "Michou") et de Mlle BIARD (selon Brown, il s’agit d’Hermine BIARD, habitant alors avec sa sœur au 52 Rue Camille Lemonnier à Ixelles. Adresse ultérieure : 42/46 Avenue de la Couronne, Ixelles). On lui remet une carte d’identité et un permis de travail où Brown est repris comme pâtissier travaillant pour la Gestapo à Bruxelles…
Il est convoyé vers Bruxelles par Marie DUMONT-PLESSIX et mené en tram au 52 Rue Camille Lemonnier à Ixelles (donc, chez les sœurs BIARD) où il loge une nuit. On envisage de le faire héberger par Marie-Eugénie JONCKHEERE, née ISTAS, au 67 Rue des Carmélites à Ixelles. Comme le mari de Marie-Eugénie, Marcel JONCKHEERE, avait été arrêté le 29 août 1941 (et exécuté à Berlin le 6 août 1943), c’est jugé trop dangereux. Brown est donc transféré pour 8 jours (de fin mai à début juin) chez Marie VAN DEN HEUVEL née HOLLEMANS au 143 Rue Vanderkindere à Uccle. Marie-Eugénie JONCKHEERE-ISTAS le confie ensuite à Antoinette KLEINHAUS au 158 Boulevard Guillaume Van Haelen à Forest.
Brown ira également loger du 2 au 7 juin chez Mme WOLF (Jeanne POT, qui est aveugle) au 10 Rue Mercelis à Ixelles. Il se trouve chez elle lorsqu’il apprend la nouvelle du Débarquement en Normandie le 6 juin.
Entré à EVA le 2 juin 1944, sorti le 7 juin 1944, Fred Brown figure sur la liste des aviateurs aidés par Marcel DAELEMANS à Anvers, qui était devenu inconsciemment adjoint de René Van Muylem, travaillant pour l'Abwehr.[Note : La liste des Helpers belges ne reprend pas de Marcel Daelemans, seulement un Marcel C. C. J. DAELMANS au 15 Oranjestraat, Antwerpen]. Brown rapporte qu’un jour, il est mené à un café à Bruxelles et placé à une table. Il aperçoit alors un homme lui faisant signe de le suivre. L’homme se présente comme “Alphonse” (en fait, le traître belge René Van Muylem), le présente à sa femme et lui dit qu’il sera conduit vers Anvers. Brown trouve bizarre qu’il reparte vers le Nord, alors qu’"Alphonse", sa femme et lui montent à l’arrière d’un camion où se trouvent déjà deux soldats allemands. Avant d’arriver à Anvers, le camion est arrêté pour un contrôle, mais les papiers de Brown sont en ordre. A Anvers, “Alphonse” le mène à un café (vraisemblablement le café “Harmonie”) où Brown loge une nuit. “Alphonse” le rejoint le lendemain dans l’après-midi et guide Brown vers un appartement où il rencontre deux aviateurs de la RAF qui, comme lui, étaient habillés en civil. Les gens qui habitaient l’appartement leur donnent de quoi manger et boire et par la suite deux hommes arrivent qui leur disent qu’ils partiront dans la soirée vers la France. Vers 01h00 du matin le 16 juin 1944, on les fait monter dans une grande auto noire et, à peine les portières fermées, un homme pointe un revolver sur eux leur disant "You are with the Gestapo now boys!’"… On les menace de les exécuter comme espions, vu leurs habits civils, mais ils sont menés à la Prison d’Anvers où ils sont interrogés pendant 3 semaines. Brown, comprenant qu’ils ont été piégés et craignant pour la sécurité de ses Helpers, se demandera jusqu’où “Alphonse” aura pu remonter la filière, la seule personne selon lui qu’“Alphonse” connaissait était l’homme qui l’avait mené au café à Bruxelles… Par la suite, Brown sera envoyé au centre d’interrogation Dulag Luft près de Frankfurt, puis interné au Stalag Luft 7, à Bankau (prisonnier n° 207).
En janvier 1945, devant l’approche des troupes russes, les 1500 prisonniers du camp partent à pied jusqu’au camp de Luckenwalde (Stalag 3A), près de Berlin.
Libéré par des troupes russes en avril 1945, Brown rentre en Angleterre le 11 mai. Il reste dans la RAF jusqu’en mars 1946. Frappé par la tuberculose pendant son séjour en camp, il doit effectuer deux longs séjours en hôpital et ne peut travailler. Il s’en sortira finalement et travaillera à Londres jusqu’en 1965. En juin de cette année, Frederick, son épouse et leurs deux filles, Jane et Suzan, émigrent vers l’Australie du Sud où Frederick travaillera pendant 4 ans comme comptable d’une société fabriquant des fusées spatiales, puis dans une entreprise de construction jusqu’à sa retraite en 1985. Selon Rudy Kenis, il a rencontré Fred Brown lors d’un voyage de ce dernier en Belgique en 1988. Brown habitait à Adelaide, Australie à l’époque.