Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour 2 juillet 2021.

John Wallace STONE / 656855
11 Chapel Hill, Clevedon, Somerset, Royaume-Uni
Né le 8 mai 1914 à Clevedon, Somerset / † ?
Sgt, RAF Bomber Command 514 Squadron, radio
Atterri près de Rixensart, Brabant Wallon, Belgique.
Armstrong Lancaster Mk II, n° série LL739, JI-M, abattu la nuit du 11 au 12 mai 1944 perdu ("apparemment abattu par un Fw190"...) lors d'une mission sur Louvain
Écrasé à Rixensart à l’Avenue du Fond Marie Monseu, près de l’Avenue Léopold à Rixensart, Brabant Wallon, Belgique.
Durée : 4 mois
Camps Marathon : Porcheresse

Informations complémentaires :

Rapport d’évasion WO208/3350/MB/1130 (indisponible).

Le Lancaster décolle de Waterbeach à 23h00 heure anglaise le 11 mai. Suite à l’attaque par le chasseur allemand au retour de la mission, le moteur intérieur gauche prend feu. Comme l’incendie se développe très rapidement, l’ordre de sauter est donné. Les 7 membres de l’équipage auront la vie sauve. Seuls John Stone (la présente fiche), Reginald Brailsford et Bleddyn Roberts parviendront à s’évader. Les autres seront arrêtés, soit immédiatement, soit par après : Robert Ramsey, Frederick Brown, le pilote P/Off Argyle Bruce Cunningham (RNZAF) et le mécanicien P/Off Donald Albert Winterford.

Le néo-zélandais Cunningham, touché par des tirs de soldats allemands alors qu’il tentait de s’enfuir, blessé juste au-dessus du cœur, est emmené en ambulance vers une clinique. Après de longs soins en hôpitaux, il sera le prisonnier n° 5150 au Stalag Luft 3. Quant à Donald Winterford, tombé sur une voie de chemin de fer, il tombe rapidement sur une patrouille allemande. Il laisse tomber son parachute, lève les bras, mais sans raison apparente, un soldat allemand lui tire dessus, l’atteignant du côté droit de la poitrine. Il perd connaissance, tombe au sol et, le pensant mort, la patrouille s’en va. Winterford revient à lui peu après, se relève et, en titubant, suit un sentier, retrouve la voie de chemin de fer où une autre patrouille le capture. Il se retrouvera dans une clinique locale, puis en hôpital à Bruxelles où, bien soigné, son poumon droit fonctionne à nouveau normalement. Il se retrouvera lui aussi au Stalag Luft 3, prisonnier n° 6510.

Le parachute de Stone se prend dans la cheminée d’une grande maison près de Rixensart et le projette contre un mur. Il se libère et quitte les lieux aussi rapidement qu’il peut. Un peu plus tard, il rencontre un homme qu’il croit d’abord de loin reconnaître comme son mitrailleur Brown. En fait, il s’agit d’un gendarme belge en congé, assez effrayé, mais qui mène rapidement Stone chez lui. Il lui donne des vêtements civils et s’empresse de brûler son uniforme. A l’aube, le gendarme accompagne Stone jusqu’à la route de Bruxelles, puis le quitte sans dire un mot, laissant l’aviateur étonné se débrouiller seul pour trouver son chemin.

Il fait très chaud en ce 12 mai alors que John, après avoir traversé Waterloo, tombe dans un bois sur un camp de l’Armée allemande. Il aperçoit des motos avec side-car, certains transportant des chiens, sillonnant les routes, vraisemblablement à la recherche d’aviateurs abattus. Il parvient à leur échapper, continue à marcher et arrive à Bruxelles. Il est refoulé par un soldat allemand aux abords de la zone interdite près du Palais de Justice et rentre dans un café pour y boire une bière en vitesse. L’établissement est plein de soldats allemands qui ne font pas attention à lui. Il poursuit sa route et se cache jusqu’à 5 heures du matin le 13 avant de sortir de la ville et prendre au jugé une vague direction vers la France. Vers 20h00, il arrive à Halle où les gens, assis devant chez eux, profitent des derniers rayons du soleil. Stone voit un homme jouant avec une grenouille et le jugeant dès lors digne de confiance, il s’adresse à lui. Malgré sa frayeur, l’homme, dont John ne saura jamais que le prénom, "Marcel", le fait rentrer chez lui et le met au lit.

Quelques heures plus tard, Stone est réveillé et est interrogé par un homme parlant parfaitement l’anglais. Il se prénomme Fred, était né en Angleterre et avait grandi à Spalding dans le Lincolnshire. Fred et son épouse avaient été évacués de Belgique vers l’Angleterre durant la guerre 14-18 et étaient revenus après le conflit. Fred fait confiance à Stone et croit qu’il est bien, comme il le dit, un aviateur de la RAF. Il le mène chez lui dans la matinée du 14 mai et il s’avère que ce Fred était le brasseur local (à Halle ou à Lembeek, rien n’est précisé…), chez qui Stone passera les 5 semaines suivantes. Du toit de la brasserie, Stone pouvait voir les exercices de soldats allemands dans un centre d’entraînement de la Wehrmacht tout proche.

Un soir, après que des rumeurs aient circulé quant à l’arrivée possible de la Gestapo à la recherche d’aviateurs évadés, Stone est caché dans une fosse de drainage inutilisée dans la cave. De là, il peut entendre les bruits de bottes et les cris des gestapistes, mais échappe à la capture. Ce n’est pas le cas de 2 jeunes hommes (vraisemblablement des réfractaires au travail obligatoire) cachés dans la maison voisine et dont on n’entendra plus jamais parler.

Le 23 juin, John Stone arrive à EVA via Claire DE VEUSTER (en liaison avec le couvent de Halle), qui l'héberge du 27 au 30 juin 44 au 14 Rue Froebel à Bruxelles. Yvonne BIENFAIT, du 35 Rue Guillaume Kennis à Schaerbeek le confie à Henri POUPIER, venu de la Rue Auguste Dandoy à Namur, pour qu’il conduise Stone et les aviateurs américains James Cochran et Raymond Koch vers les Ardennes belges.

Partis en camionnette de boulangerie avec Henri POUPIER le 30 juin, les 3 aviateurs font une halte à Wépion avant d’être conduits le lendemain dans un autre camion, également accompagnés d'autres hommes. Ils roulent en direction de Paliseul lorsqu'à un pont sur la Meuse (à Dinant selon nos sources) des soldats allemands ordonnent au véhicule de s'arrêter. Les documents d'identité des passagers sont inspectés mais heureusement tout se passe bien et le camion peut poursuivre sa route. Le rapport de Koch mentionne qu'arrivés à Wépion, ils logent une nuit dans une maison où avaient été cachés deux Américains auparavant. Ils passent la nuit suivante dans la maison d'un aumônier près de la frontière française et la troisième nuit, ils roulent à vélo vers le camp Marathon de Porcheresse, dirigé par Émile ROISEUX. Cochran précise que c'est le 2 juillet qu'ils y arrivent.

Le camp est libéré à la mi-septembre 1944par des troupes américaines et John Stone rentre peu après en Angleterre.

La seconde photo en médaillon provient du site de Rudy Kenis (qui a arrêté de le tenir à jour) https://aircraft-crashes-belgium.jouwweb.be/514-sq-ll739-lancaster qui reprend les données que nous avions recherchées et rédigées pour le site avec lequel nous avons cessé notre collaboration en 2011…


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters