Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 21 mai 2013.

Martin John CARTER / 1801354 (& 191661

Né le ? / † ?
Sgt, RAF Bomber Command 514 Squadron, bombardier
Lieu d'atterrissage : près de Bavegem, Flandre Orientale, Belgique.
Armstrong Lancaster MkII - LM180 (JI-G) "The Swoose",abattu par un chasseur Junker JU88 dans la nuit du 12 au 13 août 1944 lors d'une mission sur les usines OPEL à Russelsheim.
Ecrasé à environ 100 mètres de la clôture à l'arrière de la maison de Nestor VAN HEYDEN à Bavegem, près de St. Lievens-Houtem, Flandre Orientale, Belgique
Durée : 3 semaines.
Caché à Alost

Informations complémentaires :

Le Lancaster décolle de Waterbeach à 21h44. Sur le vol du retour, il est attaqué à hauteur de la frontière belgo-luxembourgeoise par un Ju88, que le mitrailleur arrière Robert Chester-Master parvient à abattre. L'appareil de la RAF perd de l'altitude, un incendie se déclare suivi d'ennuis de moteur et le pilote, le Fl/Sgt John Lawrie, un néo-zélandais de 21 ans, comprenant qu'il ne parviendra pas à rejoindre l'Angleterre, donne l'ordre de l'évacuer.

John Lawrie reste aux commandes afin de permettre à son équipage de sauter. Le mécanicien Fl/Sgt Thomas Young se propose de l'aider à enfiler son parachute, mais Lawrie refuse, craignant que s'il lâchait un seul instant la colonne de direction, l'appareil plongerait immédiatement vers le sol. Il périra dans le crash du Lancaster et le cordonnier Nestor van Heyden inhumera son corps dans son jardin à Bavegem où l'avion s'était crashé, évitant ainsi que les Allemands ne le découvrent. Les restes de John Lawrie ont été transférés après la guerre au Cimetière du Schoonselhof à Anvers. Une plaque a été placée à l'entrée de l'église de Bavegem (voir photo en bas de page).

Outre Martin Carter, cinq autres hommes parviendront à s'évader : le mécanicien Thomas Young, le mitrailleur arrière Robert Chester-Master, le navigateur Fl/Sgt Dennis Reginald Orth, l'opérateur radio Sgt Ellis George Durland et le mitrailleur dorsal Fl/Sgt Lindsay Rutland Burford, RAAF. Nous n'avons pu vérifier si ces trois derniers ont été effectivement aidés par Comète ou non (voir la page de Thomas Young pour les détails à leur sujet).

Nous avons pu trouver quelques informations sur l’évasion de Martin Carter sur le site : http://lib.ugent.be/fulltxt/RUG01/001/414/538/RUG01-001414538_2010_0001_AC.pdf (Thèse de Lancelot VAN DE PUTTE pour la Faculteit Letteren & Wijsbegeerte de l’Université de Gand 2007-2008). Elles confirment l’aide de Lucienne Elza DE CLERCQ, 24 ans (membre comme son frère Florent du Onafhankelijdsfront / Front de l’Indépendance d’Aalst / Alost- Groupe Rita, et habitant au 139 Stokt à Burst).

Selon le récit sur la perte du LM180 à : http://muse.aucklandmuseum.com/databases/Cenotaph/28486.detail?keywords=Lawrie%20John%20World%20War%20II,%201939-1945, Martin Carter a été aidé et hébergé par le docteur "de Pryk" de Bavegem (la liste des Belgian Helpers, établie peu après le conflit en vue de reconnaître l’aide apportée par des citoyens belges à des militaires Alliés, reprend le docteur Nestor DEPRYCK à Balegem). Selon Lancelot VAN DE PUTTE, c’est Lucienne DE CLERCQ qui a guidé Carter jusque chez le médecin, dont il confirme l’orthographe du nom et celle de la localité. Selon le récit du LM180, Carter est ensuite conduit de Bavegem à Hillegem, d’où une dame (Lucienne DE CLERCQ selon Lancelot VAN DE PUTTE) l’a accompagné par la suite à vélo jusqu’à Bruxelles chez DE KEYSER (il s’agit de Guillaume Paul DE KEYSER, 23 Avenue de Roodebeek, Schaerbeek, membre du Groupe Zéro.) Lancelot VAN DE PUTTE indique que c’est à Bruxelles que Chester-Master aurait retrouvé son bombardier Martin Carter. Le récit du LM180 mentionne que cette rencontre entre Chester-Master et Martin Carter a eu lieu à Bruxelles au "18 Rue de la Surrure" (qui devrait être Rue de la Serrure, Bruxelles-centre…)

Selon le rapport de Chester-Master, c’est à Aalst / Alost qu’il retrouve Martin Carter au retour d'une tentative d'évacuer Chester-Master vers la Suisse. Bruxelles ayant été libérée, un appel radio est lancé à l'attention de tous les évadés qui se cachent afin qu'ils rejoignent l'Hotel Métropole au centre de la ville. Suite à cet appel, c'est Charles Auguste LEEMAN, membre du Onafhankelijdsfront / Front de l’Indépendance et habitant au St Jacobsmarkt à Anvers / Antwerpen, qui guidera Chester-Master et Carter depuis Alost jusqu'à Bruxelles

Toujours selon le récit du LM180, Bob (Robert Chester-Master) et Martin Carter sont à Bruxelles et se préparent à partir pour la Suisse. Ils se promènent à l’occasion en ville, accompagnés de deux jeunes filles, très calmes, dont les parents participaient à une filière d’évasion vers la Suisse. Les routes étant peu sûres, vu les mitraillages de l’aviation Alliée, leur départ est retardé et ils assistent au décollage de chasseurs allemands de l’aérodrome proche de leur cachette, allant à la rencontre d’escadrilles de bombardiers Alliés. Des tanks de la Guards Armored Division britannique délivrent Bruxelles et Martin Carter et Chester-Master se présentent aux autorités militaires Alliées. Le 10 septembre, ils se retrouvent avec environ 300 autres aviateurs Alliés qui avaient été cachés à Bruxelles et environs. Leur navigateur Reginald Orth se trouvait parmi eux. Chester-Master confirme être rentré en Angleterre par avion le même jour et nous supposons que Martin Carter sera rapatrié dans la même semaine.


Debout de gauche à droite : George Durland, Thomas Young, John Lawrie, Reginald Orth, Martin Carter.
Devant : Lindsay "Sam" Burford et Robert Chester-Master.

Plaque commémorant l'équipage à l'entrée de l'Eglise de Bavegem.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters