Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 21 octobre 2021.

Jack Edward COPE / 1377332
Thornton Heath, Surrey, Angleterre.
Né le 24 mai 1920 à Hampstead, Londres / † le 22 avril 1995
Sgt, RAF Bomber Command, 115 Squadron, bombardier.
Atterri au nord-est de Grand-Hallet, Hannut, province de Liège, Belgique
Vickers Wellington Mk III, X3675, KO-D, abattu la nuit du 28 au 29 août 1942 lors d'un raid sur Nuremberg, touché par la Flak et abattu par un chasseur allemand Ju88 du 11./NJG1 (Hauptmann Ludwig Bietmann).
Écrasé à Grand-Hallet (province. de Liège).
Durée : 3 semaines.
Passage des Pyrénées : le 23 septembre 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 869 (incomplet).

L'appareil décolle de Marham vers 20h30.

Trois hommes perdent la vie : le pilote, W/Off John George Smith, 23 ans ; les mitrailleurs Sgt William John Sharpe, 20 ans et Sgt Leslie George Carr, 20 ans. Ils sont tous trois enterrés au Heverlee War Cemetery près de Leuven/Louvain. Le Sgt N.J. Mackenzie, RNZAF est fait prisonnier.

L'appareil est touché par la Flak au-dessus de Liège, et le fuselage et le système hydraulique prennent feu. Jack Cope saute à 6000 m et atterrit dans un champ de navets. Il ne parvient pas à y enterrer son parachute et se décide à le dissimuler sous un tas de feuilles. Il marche pendant trois heures en direction du Sud-Ouest, à travers champs et longeant parfois des voies de chemin de fer, en évitant les zones habitées.

Vers 2 heures du matin le 29 août, il se repose dans une meule de foins à Folx-les-Caves, à une dizaine de kilomètres à l'Ouest de Hannut. Il se réveille vers 5 heures et est aperçu par la femme du fermier à laquelle il dit "Je suis anglais". La femme le fait entrer dans la ferme et lui donne à manger. Il lui demande l'adresse du curé, mais comme celui-ci ne s'y trouve pas, il s'informe auprès d'autres fermiers. Là, dans une ferme plus cossue, il est nourri, reçoit un costume civil complet ainsi qu'une somme de 1500 francs belges. Vers 11 heures, un membre de la famille le mène à Bruxelles où il est mis en contact avec "avec une organisation" (Comète).

Cope reste quatre jours à Bruxelles, du 29 août au 2 septembre, en passant de maison en maison. Son convoyeur et logeur d'un soir est Émile HEYDE, du 45 Avenue Thibaut à Etterbeek. HEYDE le fait loger ensuite chez Jacques MIEDZINSKY, un serveur de la taverne Grüber du 3-4 Place Charles Rogier (tout près de la Gare du Nord à Saint-Josse) et habitant au 100 Avenue Wielemans Ceuppens à Forest-Bruxelles, chez M. MATTON au 167 Chaussée de Mons à Anderlecht et chez J. VOGELAERS, employé, au 295 Avenue des Croix de Feu à Laeken.

Le 2 septembre, Cope part à Anvers en train et y reste une semaine. Il est amené dans un grand magasin pour y faire des photos et reçoit des papiers belges. Deux assistants à Anvers sont Robert "Porece" (Robert Poreye) et M. "Scott" (Louis DESCHODT, du 7 Elsdonklaan à Wilrijk-Antwerpen). Le 7 septembre, POREYE prévient HEYDE qu'il peut lui remettre Cope et un rendez-vous est pris à la taverne Grüber à la Place Rogier.

Cope revient à Bruxelles le 9 septembre et reste une semaine chez les MARECHAL, guidé par Elsie. Il y entend parler d'un natif d'Angleterre (Newcastle) qui héberge deux soldats blessés. Il part le 16 septembre à 7 heures du matin pour Paris, mené à la gare par Elsie. Des contrôles d'identité sont effectués sur tout le trajet.

A 18 heures, on inspecte sa valise à l'arrivée à Paris. Il est emmené près de la station de métro DUROC (près du Bd des Invalides) chez un homme qui a la réputation "de bien cuisiner" (Aimable FOUQUEREL au 10 Rue Oudinot ?). Il y rencontre "Andrée Paul" et son père (les DE JONGH). Ce sont trois Belges de l'organisation. Une autre membre est Elvire, une Française dont le frère est entre les mains de la Gestapo (Charles MORELLE). Cet homme avait aidé Andrée DE JONGH à monter son organisation. René COACHE au 71 Rue de Nanterre à Asnières le déclare logé par ses soins. Cope reçoit une carte d'identité et quitte Paris "le 02 octobre" (sic).

C'est bien le 19 septembre qu'il quitte Paris avec deux femmes (Andrée DE JONGH et Jeanine DE GREEF) et les évadés Ralph Van den Bok, Anton Wasiak et Edgar Costello-Bowen. Ils reçoivent des tickets pour Saint-Jean-de-Luz à Bayonne, de la mère de la fille (Elvire DE GREEF - "Tante Go") et d'un Anglais("Bee" Johnson), afin de ne pas paraître venir de Paris.

A Saint-Jean-de-Luz, ils vont d'abord manger et loger au 7 Rue Salagoïty chez Ambrosio SAN VICENTE ARRIETA et Marichou ANATOL.


Mot de remerciement de Cope dans le carnet de Ambrosio San Vicente.

Ils partent pour l'Espagne le 22 au soir. Ils se rassemblent dans une ferme : les quatre aviateurs, les deux femmes (Andrée DE JONGH et Jeanine DE GREEF), et "Bee" JOHNSON. C'est le 23e passage de Comète, par la route classique de la Bidassoa.

DE JONGH et un guide basque les mènent en Espagne. A 5 heure du matin, ils arrivent à une ferme. Ils s'y reposent pendant que Dédée DE JONGH va à San Sebastian chercher une voiture qui vient les prendre après 20 heures. Ils y logent dans un flat chez Federico ARMENDARIZ au 2e étage du 3 Calle de la Marina, près de la Concha, plage de San Sebastian.

Le 24, le consul de Bilbao leur dit qu'ils partiront pour Madrid le lendemain. Ils restent trois jours à Madrid, puis sont conduits à Gibraltar en train sous l'escorte d'un policier espagnol. Ils restent quelques jours à Gibraltar. Costello-Bowen et Van den Bok quittent Gibraltar par avion le 2 octobre. Jack Cope et Anton Wasiak, eux, s’envolent de Gibraltar le 5 et arrivent à Hendon en Angleterre le lendemain. Ils sont interrogés à Londres le 6 octobre 1942.

Jack Cope a été décoré de la DFM (Distinguished Flying Medal). La mention dans le Supplément à la London Gazette du 18 mai 1943 : Distinguished Flying Medal. 1377332 Flight Sergeant Jack Edward COPE, No. 115 Squadron. In most hazardous circumstances, during an operational flight, this airman displayed conduct in keeping with the highest traditions of the Royal Air Force.

La photo en uniforme provient de John Cope, son fils (https://wartimememoriesproject.com/ww2/view.php?uid=231782)


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters