Dernière mise à jour le 21 octobre 2021.
Anton WASIAK (Antoni Marian WASIAK) / P.784188
Polonais
Né le 2 juillet 1920 à Varsovie, Pologne / décédé en Angleterre le 13 avril 1947
Sgt, RAF Bomber Command, 301 "Pomerania" Polish Bomber & Special Duties Squadron (Ziemi Pomorskiej), opérateur radio
Atterri près d’Heure-le-Romain, Oupeye, province de Liège, Belgique
Vickers Wellington Mk IV, n° série Z1491, GR-Z, abattu la nuit du 28 au 29 août 1942 par un chasseur Me110 du 5./NJG1 (Hauptmann Ludwig Bietmann) lors d'une mission sur Saarbrücken.
Écrasé à la Pastoriestraat à Geetbets, près de Rummen (Brabant flamand).
Durée : 3 semaines
Passage des Pyrénées : le 23 septembre 1942
Rapport d'évasion SPG 3310/870 (incomplet).
Le Wellington décolle de Hemswell à 19h46 heure anglaise. A son bord, six aviateurs polonais : le pilote, P/O Jozef Tyszko, le copilote F/O Wladislaw Gandor, le navigateur P/O Stanislaw Swida, l’opérateur radio Anton Wasiak (la présente page), le mitrailleur dorsal F/O Edward Mucha et le mitrailleur arrière W/O Jan Michal Uramowski.
Passé la côte belge, l’avion est attaqué peu avant minuit heure belge par des chasseurs allemands Messerschmitt Bf110 ayant décollé de la base de Brustem. Les tirs endommagent la queue et la gouverne du Wellington. Les bombes sont larguées et le pilote Tyszko tente de virer pour rentrer à la base, mais doit bientôt donner l’ordre d’évacuer à environ 2500 m d’altitude.
Trois hommes parviendront à s’évader : Wasiak (la présente page), le pilote Tyszko (atteint l’Espagne par ses propres moyens et rentre en bateau depuis Gibraltar– M/S Malaya – arrivant en Angleterre le 5 octobre 1942 déjà – rapport d’évasion SPG 3310/871) et le navigateur Swida (aidé en Belgique puis évacué vers la France, la Suisse d’où, interné pendant plusieurs mois, il s’échappe, arrive en Andorre puis passe en Espagne – rentré en Angleterre le 24 novembre 1943 par avion depuis Gibraltar – SPG 3316/1584).
Les trois autres, Gandor, Mucha et Uramowski, brièvement aidés après leur atterrissage, sont fait prisonniers.
Anton Wasiak, touché à la jambe par des éclats d’obus, saute à environ 1500 m et atterrit dans un champ entouré de bois. Sa blessure à la jambe rend la marche très difficile. Il dissimule son parachute et dort dans un bois jusqu’au matin du 29 août. Il se met alors en route, rencontre des gens qui lui donnent à manger mais ne peuvent l’aider à se situer géographiquement. Il retourne à sa cachette dans le bois et le 30 au matin retourne vers la route proche. Toujours dans son uniforme, il croise beaucoup de gens et même des policiers Allemands, personne ne semblant le remarquer. A chaque fois que des Allemands s’approchent de lui, des gens l’entourent, formant une sorte de barrière protectrice. Wasiak rencontre finalement un jeune homme qui lui indique la direction de la France.
Marchant vers le sud-ouest, il arrive à Wonck (Province de Liège) où il demande où se trouve l’église, le jeune homme lui ayant dit qu’il y trouverait de l’aide. Peu après, un homme le dépasse à vélo sur la route, s’arrête à sa hauteur et lui demande s’il est Anglais. Après que Wasiak se soit identifié, l’homme l’emmène chez lui pour le rafraîchir et soigner sa blessure.
Le 31 août, "Marguerite" (Marguerite / Margaretha DONNÉ, épouse BUNGENEERS, du 38 Bampstraat à Donk, près de Herk-de-Stad) vient chercher Wasiak à Wonck, le guide chez elle pour une nuit et lui procure des vêtements civils. Ensuite, elle l'amène en tram vicinal loger deux nuits au 38 rue de Visé à Liège, chez des marchands de fruits. Il s’agit de l’adresse reprise dans la liste des Helpers belges pour "Em. J.G. ROMAINVILLE" sans autre indication qu’il travaillait pour la Ligne Félix… Durant son déplacement, Wasiak avait eu l'occasion de voir des Allemands autour de son appareil écrasé sur une route et de voir ensuite l’appareil transporté en camion à travers les rues de Donk, à quelques kilomètres au nord du lieu du crash.
Le 2 septembre, il part en train à Bruxelles avec un certain "Edgar" (dans son rapport, Wasiak indique qu’il n’est pas certain du prénom, mais nous pensons qu’il doit s’agir du prénommé ROMAINVILLE, dont le deuxième prénom était Joseph…). Ils arrivent à 18 heures et vont droit au ministère de la Justice avec Germaine PERIN et APPELMANS. Pierre DE PRETERE les prend en charge.
Joseph ROMAINVILLE introduit Wasiak chez le concierge Léopold EVRARD et son épouse Marie RIOCROS. L’aviateur resta chez les EVRARD au 46 Rue Ernest Allard à Bruxelles durant six jours (trois selon les EVRARD, en fin août) et y reçoit une carte d'identité. Il est encore à ce moment dans le réseau Luc.
Le 8 septembre, il va dormir dans une autre maison. Léopold EVRARD dit qu'il est remis au service "Baron" (Jean GREINDL) : Le dossier ARA des EVRARD dit qu'il est repris par Elsie MARECHAL, qui le loge chez ses parents au 162 Avenue Voltaire à Schaerbeek jusqu'à son départ le 16 septembre.
Wasiak part le 9 (ou le 16 ?) septembre en train à Paris avec deux hommes, via Lille. A la frontière, il remarque que les officiels français sont plus exigeants que les Allemands, qui ont l'air découragés. La situation alimentaire est mauvaise partout, surtout en ville. Il y demeure chez l'ex-capitaine de réserve Léon VIOLETTE et son épouse Beatrice au 2 Rue Émile Dequen à Vincennes dans le Val de Marne, jusqu'au 20. La liste des Helpers français (1947) reprend le couple au 16 Rue de France à Vincennes.
Le 19 septembre, Wasiak part en compagnie de Jack Cope, Edgar Costello-Bowen, Ralph Van den Bok et de deux femmes, Andrée DE JONGH et Jeanine DE GREEF. Ils reçoivent des tickets pour Saint-Jean-de-Luz à Bayonne, de la mère d'une des deux femmes (Elvire DE GREEF, "Tante Go") et d'un Anglais ("Bee"Johnson"), afin de ne pas paraître venir de Paris.
A Saint-Jean-de-Luz, ils vont d'abord manger et loger chez Ambrosio SAN VICENTE ARRIETA et Marichou ANATOL au 7 Rue Salagoïty près de la gare de Saint-Jean-de-Luz et partent pour l'Espagne le 22 au soir. Ils se rassemblent dans une ferme : les quatre aviateurs, les deux femmes (Andrée DE JONGH et Jeanine DE GREEF), et "Bee" JOHNSON.
C'est le 23e passage de Comète, par la route classique de la Bidassoa. DE JONGH et un guide basque les guident en Espagne. A 5 heure du matin, ils arrivent à une ferme. Ils s'y reposent pendant que Dédée DE JONGH va à San Sebastian chercher une voiture, qui vient les prendre après 20 heures. Ils y logent dans un flat chez Federico ARMENDARIZ au 2e étage du 3 Calle de la Marina près de la Concha, plage de San Sebastian.
Le 24, le consul de Bilbao leur dit qu'ils partiront pour Madrid le lendemain. Ils restent trois jours à Madrid, puis sont conduits à Gibraltar en train sous l'escorte d'un policier espagnol. Ils restent quelques jours à Gibraltar. Costello-Bowen et Van den Bok quittent Gibraltar par avion le 2 octobre. Jack Cope et Anton Wasiak, eux, s’envolent de Gibraltar le 5 et arrivent à Hendon en Angleterre le lendemain. Ils sont interrogés à Londres le 6 octobre 1942.
Anton Wasiak est cité sur le site https://listakrzystka.pl/en/wasiak-antoni-marian/ dont provient l’image en uniforme en médaillon.
Anton Wasiak, est mort lors d’un accident d’avion le 13 avril 1947 en Angleterre. Il faisait partie alors du Polish Resettlement Corps et pilotait le Wellington NA735 lors d’un vol d’entraînement de navigation de nuit. Décollé de Driffield, Yorkshire le 12 avril, l’appareil se trouve perdu dans l’épais brouillard qui s’est levé. Le pilote Wasiak ne peut trouver de terrain d’atterrissage proche et, le carburant commençant à manquer, l’ordre d’évacuer l’appareil est donné. Le dernier à sauter est le navigateur Sgt Stanley Goodwin qui prépare et dépose le parachute de Wasiak à côté de celui-ci avant d’évacuer l’appareil. Il semble que Wasiak, après avoir réduit son altitude, ait tenté de rejoindre Bovingdon. Ayant heurté le faîte de quelques arbres, le Wellington s’est écrasé à Black Boy Wood, Garston, près de Watford, Hertfordshire, à l’est de l’aérodrome de Bovingdon. Les 5 membres d’équipage eurent la vie sauve mais le corps d’Antoni Wasiak fut trouvé mort près de l’endroit du crash, suspendu à un arbre par le harnais de son parachute.
Antoni Wasiak repose au Brookwood Military Cemetery à Brookwood, Surrey, Royaume-Uuni. Voir sa page à https://www.cwgc.org/find-records/find-war-dead/casualty-details/2929352/antoni-m-wasiak/ où il est repris comme Antoni M. Wasiak, âgé de 26 ans.