Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 12 août 2011.

Ralph VAN DEN BOK / 83004
Tile House, East Horsley, Surrey, Angleterre (à Namur, il renseigne 21 Walter Lane FC 3, Londres)
Né le 02 septembre 1907 à Londres / † le 01 juin 1973 à Whiteparish, Salisbury, Wiltshire
Fl/Lt, RAF Bomber Command 408 RCAF "Goose" Squadron, radio et mitraileur de dorsal
Atterri en parachute aux Haies de Silenrieux, près de Cerfontaine (Hainaut).
Handley Page (English Electric) Hampden B Mk I - AE197 (EQ-?), abattu par un chasseur allemand du 1./NJG4 (Hauptmann Wilhelm Herget) dans la nuit du 28 au 29 août 1942 lors d'un raid sur Saarbrücken.
Ecrasé vers 22h30 à Boussu-lez-Walcourt (Hainaut).
Durée : 3 semaines
Passage des Pyrénées : le 23 septembre 1942.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3310/867 (incomplet).

L'appareil décolle de Balderton et est abattu par le Ju 88 de Herget vers 22hr30. Le pilote, Wing Commander John Despard Twigg et le mitrailleur arrière, Fl/Lt Ian Maitland ont été tués dans l'appareil. Ils reposent tous deux en Belgique, Twigg au Cimetière de Gosselies et Maitland à celui de Boussu-lez-Walcourt.

Le navigateur, Fl/Lt Gordon Clayton Fisher, RCAF, s'est également évadé (évacué sur Marseille et embarqué sur le Seawolf le 21 septembre 1942 - SPG 3310/889).

Van Den Bok, blessé à la jambe par un éclat de shrapnel, perd ses bottes lors de son saut et atterrit dans une prairie près de Cerfontaine. Des historiens locaux (voir cette page) précisent que Van den Bok et Fisher sont tous deux tombés aux Haies - Van den Bok dans un pommier appartenant à un René MATHIEU - et que les deux aviateurs avaient décidé de traverser les bois en direction de Falemprise. Ils ajoutent que le genou de Van den Bok a été soigné par le Dr BAUDOUIN.

Après avoir caché leurs parachutes, Van Den Bok et Fisher marchent une dizaine de minutes et arrivent au hameau "Les Violettes" avant de dormir dans le bois "Le Ballonet" (attenant à la ferme du même nom).

Fernand THIBAUT, de Silenrieux, à la recherche des aviateurs, trouve Van Den Bok dans les bois de Silenrieux au bout de deux jours. (Selon les historiens de Silenrieux, ce serait Léon ROGGEMAN qui aurait trouvé les deux aviateurs le lendemain de leur chute…) Aidé/hébergé par ROGGEMAN, fermier du "Ballonet", et son ami RASQUAN de Cerfontaine, Ralph part loger le 1er septembre chez Fernand THIBAUT à Silenrieux et reste chez lui pendant trois jours. (Le même Fernand THIBAUT s'occupe de Fisher, qu'il remet à un cheminot de Walcourt, son parcours se différençiant alors de celui de Van den Bok.)

Le service Tempo est ensuite contacté en vue de faciliter l'évasion de Ralph. Désiré CROËN et Fernand THIBAUT le conduisent chez le Dr LECLERC à Walcourt où il loge une nuit. Il prend le train de 04h45 pour Oret (Mettet) avec Désiré CROËN, et, à l'arrivée, Camille MARCHAL lui donne une bicyclette. Ils vont ensemble à Saint-Gérard et Bioul et rencontrent un autre cycliste [M. WILMART, chef de Tempo à Bioul] qui les fait longer la Meuse sur 5 Km.

Van den Bok prend alors le tram pour Namur avec le plus jeune de ses guides, qui, une fois arrivés à Namur, lui dit de se rendre chez un coiffeur. L'aviateur s'y fait presque prendre par un gestapiste, étant donné son mauvais français. On le prend ensuite en photo et on lui remet par après à Namur, via Albert PETIT de Tempo, une carte d'identité à son propre nom, après quoi il est conduit chez Mlle Madeleine DAVREUX et sa mère Marie-Louise où il passe deux nuits au 10 Rue Alfred Béquet à Salzinne.

Le 7 septembre, il prend un train pour Bruxelles avec la sœur de Madeleine (Béatrice, ou plutôt Mercédès qui est agent de Tempo) et ils arrivent vers 11 heures. S'étant rendus à une église, Elsie MARECHAL vient l'y chercher pour le conduire chez elle au 162 Avenue Voltaire à Schaerbeek. Il y reste deux nuits et y rencontre Anton Wasiak.

Le 9 septembre, Ralph prend un train pour Lille avec deux guides et là montent dans le train pour Paris. A Paris, Ralph demeure d'abord chez Frédéric DE JONGH à la villa au 6 Avenue des Érables à Saint-Maur-des-Fossés, puis chez Léon VIOLETTE et Béatrice CRANE au 2 Rue Émile Dequen à Vincennes, chez qui il reste 10 jours.

Le 20 septembre, il prend le train vers le Sud-Ouest à la Gare d'Austerlitz avec deux femmes (Andrée DE JONGH et Jeanine DE GREEF), ainsi que Wasiak, Jack Cope et Edgard Costello-Bowen. A Bayonne, Elvire ("Tante Go"), la mère de Jeanine, et un Anglais, Albert " Bee " Johnson, leur remettent des tickets de train pour Saint-Jean-de-Luz, ce qui leur permettra de ne pas paraître venir de Paris.


Mot de remerciement de Van Den Bok dans le carnet de Ambrosio San Vicente.

C'est le 23e passage de Comète, par la route classique de la Bidassoa. Le 22 au soir, un groupe se forme à la ferme Bidegain Berri à Urrugne en vue de passer en Espagne : les quatre aviateurs, les deux femmes (Andrée et Jeanine), et "Bee" Johnson. DE JONGH et un guide basque les font alors passer en Espagne et, vers 5 heures du matin, ils arrivent à une ferme. Tandis que les autres se reposent, Andrée DE JONGH va à San Sebastian chercher une voiture qui vient les prendre après 20 heures pour les conduire dans cette ville où ils logent chez Federico ARMENDARIZ au 2e étage du 3 Calle de la Marina à San Sebastian, près de la Concha, plage de San Sebastian.

Le 24, le consul de Bilbao leur dit qu'ils partiront pour Madrid le lendemain. Les évadés restent ensuite trois jours à Madrid avant de gagner Gibraltar en train sous l'escorte d'un policier espagnol. Ils restent quatre jours à Gibraltar et sont rapatriés par avion le 02 octobre, arrivant à Mount Batten en Angleterre le lendemain. Ralph Van Den Bok est interrogé par le MI9 le 04 octobre 1942.

Il reçoit pour la deuxième fois la Distinguished Flying Cross pour son évasion réussie (la première est pour sa conduite lors de l'attaque du croiseur allemand Scharnorst dans le port de Brest 2-3 mars 1941). Envoyé au Canada à l'entraînement de pilote de bombardier, il rejoint le 244 Squadron à Oulton, Norfolk, et pilotera un B-17 de contre-mesures électroniques en missions au-dessus de l'Allemagne. Il reçoit une troisième DFC en 1945 et poursuivra sa carrière dans la Réserve de la RAF jusqu'en 1951, étant officiellement décommissionné en mai 1955.

Il travaillera quelques années pour la Division Carburants d'Aviation de la Standard Oil (Esso), volant sur des avions Proctor et Oxford de la société. Il sera gravement blessé dans l'accident de chemin de fer de Lewisham le 4 décembre 1957, dans lequel 89 personnes ont perdu la vie. Il aura une fracture du crâne, des blessures au visage et, pour éviter la gangrène, on devra l'amputer de la jambe gauche.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters