Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 23 août 2016.

Stanley William James COVENTRY / 130536
25 Harbord Road, Waterloo, Liverpool 22.
Né le 13 juillet 1914 à à Bootle, Liverpool / † ?
Fl/Off, RAF Bomber Command 100 Squadron, bombardier.
lieu d'atterrissage : près de Velden au nord de Venlo, Pays-Bas.
Lancaster, W4998, HW-J, abattu par la Flak la nuit du 25 au 26 mai 1943 lors d'un raid sur Düsseldorf.
Ecrasé à 02h35 dans le hameau Het Voorst, près de Horst/Melderslo, au NO de Venlo, Pays-Bas.
Durée : 2 semaines.
Arrêté : 7 juin 43 à Paris, gare du Nord.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG Lib 1194.

Le Lancaster décolle à 23h54 de Grimsby. Touché par la Flak à hauteur de Düsseldorf, il doit être abandonné près de la frontière hollandaise.

Cinq hommes perdront la vie suite au crash : le pilote, Sgt Acel Theodore Walter Moore, RNZAF; le navigateur, Sgt David Campbell Stone ; le radio/mitrailleur dorsal Fl/Sgt James Currie Wood ; le mitrailleur Sgt Leslie Cormac Maunsell, RNZAF et le mitrailleur arrière Sgt Michael Keogh, 19 ans. D'abord inhumés à Horst près de Venlo ils reposent tous au Jonkerbos War Cemetery à Nijmegen, Gelderland, Pays-Bas.

Seuls Stanley Coventry (la présente fiche) et John Wilkins parviendront à s'échapper.

Tous les détails du parcours de Coventry en Hollande ne nous sont pas connus. Dans son rapport Lib, il ne mentionne que peu d’éléments et ne cite que "Mme M. STERX, 30 Av. Paul Niron, Eisden-Ste Marie" où Coventry indique qu’il y a reçu nourriture et logement le 30 mai 1943 (la liste des Helpers belges reprend un Monsieur Auguste STERCK à une adresse avec la même orthographe). En fait, il s’agit du 30 Paul Nicoulaan, effectivement à Eisden (Maasmechelen). Coventry cite ensuite "MACHIELS, Diepenbeek" pour le 1er juin et qui lui procure également de la nourriture et de l’hébergement en plus d’une activité de guide, Coventry le supposant membre de la "Belgian Black Army." Henri MACHIELS, du 9 Statiestraat à Diepenbeek est repris à la liste des Helpers belges et a reçu à titre posthume la US Medal of Freedom. En effet, arrêté par la suite, il a été envoyé en camps en Allemagne et est décédé le 10 décembre 1944 au camp de concentration de Gross Rosen (Rogoznixca).

Des témoignages hollandais nous apprennent que Wilkins, quant à lui, a été amené par la jeune Maria KORSTEN à la ferme de ses parents à Velden. De là, sans tarder, il est guidé jusqu'à Weert, Hoogstraat, 4, chez le vicaire P. SLOTS, actif dans l'aide aux aviateurs alliés.

Quant à Coventry, on le mentionne comme conduit en Belgique par deux hommes qui lui trouvent un logement pour la nuit. Le lendemain (donc apparemment le 27 mai) il est guidé en tram et à pied jusqu'à Dilsen, où il passe au moulin à vent de Maria "Gertrude" MOORS. Il confirme dans son rapport Lib qu’il est passé par un "windmill". Une alerte l'oblige à en déménager, mais, le danger passé, il est ramené au moulin le lendemain matin, après quoi un homme le conduit à Hasselt en voiture.


Le Moulin de Dilsen.

Les archives du Groupe Hoornaert-Dirix de Hasselt indiquent que Coventry est mené le 30 mai 1943 par Henri MACHIELS chez Lucien COLLIN à Hasselt. Le 31 mai 43, vers 13h15, Coventry est ensuite amené par Lucien COLLIN chez Simone LAMQUIN au 60 Chaussée de Liège/Luiksesteenweg à Hasselt, où il logera avec William Garfield.

Le 2 juin 43, Lucien COLLIN et Simone LAMQUIN accompagnent Coventry, Wilkins et Garfield en train de Hasselt à Bruxelles, où ils sont remis à Fernando RADELET, ce qui est confirmé par le rapport Hoornaert-Dirix.

Ils sont alors logés chez Isabelle ANSPACH, au 30 Rue de Naples à Ixelles (près du Square de Méeus), du 2 au 7 juin 43.

Coventry fait partie d'un groupe d'évadés remis à Bruxelles à Jacques Désoubrie, agent de la Gestapo (Hôtel des Saussaies) de Paris, à la demande de Frédéric DE JONGH, qui ignore que l'individu est à la solde des Allemands. Ils se rendent en France via Courtrai et passent (forcément) facilement la frontière. Le rapport Lib de Coventry mentionne un voyage avec Wilfred Murphy, de Belgique vers une localité près de Lille (France), d’où accompagné d’un (une ?) guide ils prennent un tram. Arrivés à Lille, ils sont menés à un café, d’où une jeune fille les guide en train à Paris. Il conclut son rapport en précisant que lors d’un contrôle d’identité par la Gestapo, il aperçoit son co-équipier John Wilkins et la jeune guide pris à part, lui-même étant également arrêté.

Coventry est donc arrêté le 7 juin 43 en même temps que Frédéric DE JONGH, et Robert AYLE, Aimable FOUQUEREL, son co-équipier John Wilkins et James Grant. Ce dernier était convoyé par Désoubrie lui-même. Les circonstances et lieux de ces arrestations sont encore parfois floues. On trouve selon des versions que Wilkins et Coventry auraient été arrêtés à Lille lors du repas de midi (avec Raymonde GOUOT) ou dans le train même (avec Madeleine BOUTELOUPT). Frédéric DE JONGH et Robert AYLE sont appréhendés à l'arrivée en Gare du Nord à Paris, sur les quais, dans la soirée du lundi 7 juin 1943. Aimable FOUQUEREL est arrêté chez lui au 10 Rue Oudinot avec Lucienne SERRES épouse LAURENTIE.

Stanley Coventry indique que John Wilkins et lui sont internés à la Prison de Fresnes à Paris, où Coventry est placé pendant environ 20 jours en cellule d’isolement. Après un séjour d’environ 2 mois à Fresnes, Coventry est envoyé en Allemagne, passe par le centre d’Interrogation Dulag Luft (Oberursel) près de Frankfurt avant d'être interné comme prisonnier de guerre N° 2188, d’abord au Stalag Luft 3 à Sagan (Pologne occupée), ensuite au Camp 13D. Après une marche forcée au début de 1945 il arrive au Stalag 7A à Moosburg, Allemagne, d’où il est libéré le 29 avril 1945 par des troupes américaines. Il rentre en Angleterre via Reims et est interrogé par l’IS.9 le 12 octobre 1945 pour l’établissement de son rapport Lib.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters