Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 31 août 2016.

James GRANT /616692
23 Main Street, New Elgin, Scotland (son rapport Lib reprend 184 High Street, Elgin…).
Né le 28 janvier 1920 à Elgin, Ecosse, Royaume-Uni / † ?
Sgt, RAF Bomber Command 44 Squadron, mécanicien.
Lieu d’atterrissage : à environ 2 km de Peer, au nord de Hasselt.
Metro-Vick Lancaster Mk I, W4838, KM-B, abattu la nuit du 29 au 30 mai 1943 par un chasseur lors d'une mission sur Wuppertal.
Ecrasé entre Lindel et Peer (Limbourg belge).
Durée : 1 semaine.
Arrêté le 7 juin 1943 à Paris, à la gare du Nord.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG/Lib 1656 disponible.

Le Lancaster décolle de Waddington à 22hr40 le 29 mai et est abattu sur le chemin du retour. En feu, il doit être abandonné et il s'écrase entre Lindel et Peer. Quatre membres de l’équipage perdent la vie : le pilote Sgt David William Erickson, l’opérateur radio/mitrailleur Sgt George Edward Chadfield, le 2ème radio Sgt Edward Alec Thompson et le mitrailleur Sgt RNZAF Robert Albert Francis Woods. Tous reposent au Heverlee War Cemetery, près de Leuven / Louvain.

Les trois survivants purent rester libres quelques jours : Le Sgt K. Davies atteint Paris, où il est arrêté par la Gestapo le 18 juillet 43 et est fait prisonnier. Le Sgt Cecil Rees est capturé à la même date. Ils sont tous deux victimes de la fausse ligne "Jackson" de Prosper Dezitter. Le Sgt James Grant, lui, est pris à Paris le 7 juin dans le coup de filet préparé par Jacques Désoubrie, autre traître et agent, lui, de la SD-SiPo de Paris.

James Grant atterrit indemne dans un champ à proximité de Peer. Il enterre son parachute et se dirige vers une ferme où on lui prépare un repas. Pendant qu’il se restaure, un jeune homme arrive, ils parlent un peu, le jeune homme part puis revient peu après avec des vêtements civils. Par la suite, en civil, Grant accompagne le jeune homme à vélo jusqu’à Peer même où il reste loger 2 jours. Pendant son séjour, il reçoit la visite d’un autre homme qui lui pose des questions aux fins de vérifier s’il est bien un aviateur et non un agent de l’ennemi. L’homme le guide alors à vélo vers Hasselt. L’Appendix A du rapport Lib de James Grant ne mentionne que "Mrs STESSEN, Bisschop, Peer", qui l’a nourri et logé pendant 2 jours et l’a mis en relation avec un homme qui l’a guidé vers Hasselt. Là, il signale que l’homme l’a guidé vers un magasin, dont le propriétaire le mène à un autre magasin où, après être à nouveau questionné, on le met en présence de son co-équipier Cecil Rees et du F/Sgt John Wilkins. Nous pensons qu’au moins l’un des deux magasins était celui d’Henri COLARIS, droguiste au 11 Diesterstraat, Hasselt, qui l’a vraisemblablement pris en photo pour la confection de faux papiers. Grant déclare que Rees, Wilkins et lui restent loger une nuit à Hasselt (il ne cite pas de nom, mais c’est chez Lucien COLLIN, voir ci-dessous).

D’autres sources mentionnent d’autres personnes encore qui ont aidé Grant : François ZELS, chef du groupe de Peer et son beau-frère Henri LOENDERS, curé de Kinrooi ; Mathieu MOORS de Erpekom ; (Jef) Joseph STESSENS de Peer; Paul SUY, notaire au 32 Markt, à Peer ; son voisin, le Dr Firmin VERSCHUREN au 34 Markt ; Eugène THIERY (Kasteel Halbeek), du groupe de Herk-de-Stad. Le 1er juin, Grant arrive chez Emile BUSET, Grote Markt à Herk-de-Stad. Les archives du Groupe Hoornaert-Dirix de Hasselt confirment que le même jour BUSET amène James Grant chez Lucien COLLIN au 41 Rue du Démer / Demerstraat à Hasselt.

Le lendemain, 2 juin, Grant et Wilkins sont menés à la gare de Hasselt par Lucien COLLIN et Simone LAMQUIN. A la gare, ils rencontrent deux autres aviateurs, Stanley Coventry et William Garfield et tous sont convoyés de Hasselt à Bruxelles par le train. COLLIN et LAMQUIN les remettent là à Fernando RADELET (confirmé par le rapport Hoornaert-Dirix). Dans son rapport, Grant indique qu’une fois arrivé à Bruxelles le groupe est scindé et qu’il est placé chez un vieux couple marié chez qui il reste 2 jours.

Robert Poreye conduit James Grant chez Victor DETAILLE, au 82 Avenue Louise à Bruxelles. Il est aussi logé du 5 au 7 juin 43 chez Émile MOENS et son épouse Sophie CRICKX au 67-69 Rue du Président à Ixelles, qui le baptisent "Jim, l'Ecossais". Il s’agit des patrons de la boucherie où Grant indique dans son rapport qu’il y loge 2 jours dans une chambre à l’étage. Dans l’Appendix C de son rapport Lib, Grant précise que pendant qu’il logeait chez ce couple, il avait reçu la visite d’un homme qui lui a demandé d’indiquer, lorsqu’il serait interrogé à son retour en Angleterre, qu’il avait été "aidé par ROBERT, qui a une sœur à Croydon."

Hélène CAMUSEL le cite, elle aussi, comme aviateur hébergé, mais cela semble avant son recrutement par Aline DUMONT.

Le lundi 7 juin, les MOENS le conduisent Porte de Namur pour être mené ensuite à une gare en vue de prendre le train de Paris. Dans son rapport, Grant signale qu’avec des guides ils (lui, Garfield, Coventry et Wilkins) prennent un train pour Paris en gare de Bruxelles. Il ne mentionne aucun nom, mais le traître Jacques Désoubrie, alias "Jean Masson" est l’un de ceux avec lesquels ils embarquent pour Paris. Comme les autres, Grant est arrêté à Paris. Les deux autres aviateurs, John Wilkins et Stanley Coventry, ont semble-t-il été arrêtés avec Madeleine BOUTELOUPT dans le train ou avec Raymonde COACHE-GOUOT à Lille lors du repas de midi. Ceci ne concorde pas avec la version reprise dans le rapport de Grant qui indique qu’accompagnés de leurs guides ils (donc les quatre évadés) traversent de Belgique en France munis de faux papiers les renseignant comme des ouvriers français et qu’une fois arrivés à Paris, ils ont été guidés jusqu’à une station de métro. Là, tous ont été encerclés et arrêtés sur le quai alors qu’ils attendaient une rame.

Sont également arrêtés sur les quais de la gare du Nord ce jour-là : Frédéric DE JONGH, Robert AŸLE et son épouse Germaine LECA. Aimable FOUQUEREL et Lucienne LAURENTIE, qui les attendaient au 10 Rue Oudinot dans le VIIe avec Reine THOMAS, y sont aussi arrêtés.

James Grant est interné aux camps Stalag Luft 1 (de août à novembre 1943), Stalag Luft 6 (de novembre 1943 à juillet 1944), au Stalag 357 à Thorn (de juillet à août 1944) et au Stalag 357 de Fallingbostel (d’août 1944 à avril 1945). Prisonnier N° 1310. Evacué en marche forcée de ce dernier camp, il est libéré au sud de Lübeck le 2 mai 1945 par des troupes britanniques. Il rentre par avion en Angleterre le 6 mai 1945. L’interview pour l’établissement de son rapport Lib a lieu le 19 novembre 1945.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters