Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 31 août 2016.

Cecil REES /653013
Valetta, 12 St John's Road, Newquay, Cornwall, Angleterre.
Né le 9 février 1917, South Wales (selon son Lib Report ; en 1918 selon les archives du Groupe Hoornaert-Dirix…) / † ?
Sgt, RAF Bomber Command 44 Squadron, bombardier.
Lieu d'atterrissage : environs de Peer, au nord de Hasselt.
Metro-Vick Lancaster Mk I, W4838, KM-B, abattu la nuit du 29 au 30 mai 1943 par un chasseur lors d'une mission sur Wuppertal.
Ecrasé entre Lindel et Peer (Limbourg belge).
Durée : 7 semaines.
Arrêté à Paris, le 18 juillet 43, ligne Jackson.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG/Lib 1237 disponible.

Le Lancaster décolle de Waddington à 22hr40 le 29 mai et est abattu sur le chemin du retour. En feu, il doit être abandonné et il s'écrase entre Lindel et Peer. Quatre membres de l’équipage perdent la vie : le pilote Sgt David William Erickson, l’opérateur radio/mitrailleur Sgt George Edward Chadfield, le 2ème radio Sgt Edward Alec Thompson et le mitrailleur Sgt RNZAF Robert Albert Francis Woods. Tous reposent au Heverlee War Cemetery, près de Leuven / Louvain.

Egalement de son équipage : le Sgt K. Davies, arrêté à Paris 18 juillet 1943 - PoW n° 3853 au Stalag Luft 6 et camp 357, et le Sgt James Grant, arrêté à Paris le 7 juin 1943 - PoW n° 1310 au Stalag Luft 1, Stalag Luft 6 et camp 357.

Cecil Rees dissimule son parachute et sa Mae West dans un champ et se cache pour la nuit sous une haie. A 6 heures du matin, il s’adresse à une maison à quelque distance et la dame âgée qui le reçoit, trop pauvre, ne peut lui donner qu’une paire de vieux sabots pour remplacer les bottes que l’aviateur avait perdues lors de son saut en parachute. Elle lui indique une ferme voisine où il pourrait obtenir davantage d’aide. Le fermier s’appelle MARTIN (la Liste des Helpers belges reprend un Martin LOENDERS à Peer…), lui donne à manger puis le mène dans un bois où deux tankistes russes se cachaient dans une grotte après s’être échappés du travail forcé dans une mine à Liège. Rees reste dans la grotte avec eux jusqu’au lendemain 31 mai. Pendant son séjour là, un médecin (inconnu) soigne sa jambe, un membre de la Résistance arrive avec un questionnaire rempli par son mécanicien James Grant aux fins de vérification de l’identité de Rees.

Dans l’après-midi, arrive Eugene THIERY et un EMILE qui le guident jusqu’à la maison de MARTIN, où il reçoit des vêtements civils. THIERY accompagne alors Rees vers Hasselt à vélo, tandis que MARTIN reste chez lui, attendant que Grant lui soit amené. THIERY et Rees attendent jusqu’à 22 heures à la périphérie de Hasselt avant d’entrer dans la ville après le couvre-feu. Le 1er juin, THIERY le mène chez un photographe, membre d’un groupe de Résistance locale, chez qui il rencontre James Grant. Ils sont tous deux pris en photo pour l’établissement de faux papiers. Le dossier Hoornaert-Dirix indique que toutes les photos prises à Hasselt en vue de la confection des faux papiers pour les aviateurs aidés par la famille COLLIN ont toutes été prises par et chez Henri COLARIS, 11 Diesterstraat.

Les archives du Groupe Hoornaert-Dirix confirment que Rees est amené à vélo le 1er juin 43 par Eugene THIERY (Kasteeel van Halbeek, Herk-de-Stad) chez Lucien COLLIN, membre de ce Groupe de l'Armée Secrète, habitant Rue du Demer / Demerstraat 41 à Hasselt. Son rapport Lib reprend les mêmes éléments et indique que c’est THIERY qui s’est occupé de ses photos et faux papiers. Le même jour, il est confié à Henri COLARIS, droguiste, puis à Florent et Olympe BIERNAUX de Hasselt. Rees est le premier aviateur recueilli par le couple BIERNAUX-DOBY au 16 Thonissenlaan. Il y restera un certain temps suite à son genou démis lors du parachutage et enflé. Outre l'hébergement, les BIERNAUX lui procurent des vêtements civils et des faux papiers. Le Dr Georges BLANQUET, du 8 Martelarenlaan, à quelques centaines de mètres de là, le soigne. Rees est hébergé chez les BIERNAUX en même temps que Leslie Ellingham.

Une source indique que c’est le 7 juin que Rees est évacué par Lucien COLLIN, qui avait recruté les BIERNAUX, alors que son rapport Lib renseigne que c’est le 10 juin, muni des faux papiers que lui a remis Lucien COLLIN, qu’il quitte la maison de ce dernier. Rees rapporte que COLLIN et lui ont marché jusqu’à la gare de Hasselt où ils ont pris un train pour Bruxelles, y arrivant à 9 heures du matin. Les deux hommes se rendent alors dans un café où COLLIN donne un coup de téléphone. Un homme, ex-officier de l’Armée belge arrive peu après. Cet homme le conduit chez Victor DETAILLE et Marie LOIX au 82 Avenue Louise à Bruxelles. Cette dernière le confie à sa bouchère, Mme Sophie MOENS-CRICKX de l'équipe de Fernando RADELET. Rees y loge du 7 au 25 juin, au 67-69 Rue du Président à Ixelles. Après trois semaines, RADELET et DETAILLE ayant été arrêtés, Rees, auquel on ne permet pas d’essayer d’atteindre l’Angleterre par ses propres moyens, insiste auprès de Mme MOENS-CRICKX pour retourner alors à Hasselt (le 23 juin 43). Il est ainsi convoyé en train par elle chez les BIERNAUX au 16 Thonissenlaan le 25 juin. Elle signale après la guerre 25 FB de frais de coiffeur, 99 FB de train, 42 FB de rasoir et de lames. Rees revoit là Leslie Ellingham et les deux hommes restent chez les BIERNAUX jusqu’au 8 juillet.

Il est à noter que Rees est aussi cité comme entré dans la filière du Groupe EVA à Bruxelles le 21 juillet 43 (ce doit plutôt être juin…).

Vu la situation, de plus en plus dangereuse, Jean COLEMONT de Hasselt ne pourra plus prendre d'aviateurs et Cecil Rees et Leslie Ellingham sont convoyés en train vers Liège par Olympe BIERNAUX-DOBY. A la gare, Rees et Ellingham sont pris en charge par une jeune dame qui les conduit chez un garçon de café, Louis COLLETTE, au 31 Rue de la Province à Liège, membre du groupe M de Lucien THEELEN. Ils y restent quatre jours et y rencontrent le Sgt John Redman (Halifax HR734 abattu le 3 juillet 1943 - arrêté le 18 juillet 1943 - PoW Stalag IVB Muhlberg). Rees rapporte que pendant son séjour chez COLLETTE, ce dernier et un "François" tentaient de mettre la main sur le "Captain", responsable d’arrestations à Bruxelles, dans le but de l’éliminer.

Le 12 juillet, la dame qui les avait amenés chez COLLETTE vient les chercher pour les mener à une voiture au bas de la rue. A son volant, un homme qui va les conduire à Bruxelles. En cours de route, Rees entend que l’on appelle ce chauffeur "the Captain" et il se demande s’il ne s’agirait pas de l’homme recherché. Ils arrivent alors à Bruxelles et le véhicule s’arrête à "the Big House", où plusieurs autres aviateurs se trouvent. Rees cite parmi eux le Sgt Gordon-Powell (Sgt Stanley Kiran Gordon-Powell - navigateur du Halifax HR812, abattu le 28 juin 1943 - arrêté lui aussi en juillet 1943 - PoW au Stalag IVB Muhlberg dont il s’échappe le 21 mars 1945 avec un autre prisonnier. Ils arriveront à Halsingborg en Suède via Berlin et Flensburg). Il cite aussi le P/O Batson, RAF (William Thomas Batson - Lancaster ED828, abattu le 12 juin 1943 - également arrêté à Paris le 18 juillet 1943).

Cecil Rees entre alors dans le module des "faux hébergeurs" de Prosper Dezitter (le traître belge connu sous divers alias, dont "the Captain") au "Pensionnat" au 369 de l'Avenue Slegers à Woluwé-Saint-Lambert. Ainsi piégé comme de nombreux autres, il reçoit de nouveaux faux papiers de Dezitter, passe la frontière sans contrôle et est pris dans la vague d’arrestations à Paris le 18 juillet 1943. Il est interné à la Prison de Fresnes du 18 juillet au 29 août. Rees est alors envoyé en Allemagne, passe par le Centre d’Interrogation Dulag Luft à Oberursel (du 30 août au 5 septembre) avant d’être interné comme PoW n° 222633 au Stalag IVB à Muhlberg. Il fera trois tentatives d’évasion, chacune se soldant par un échec. Arrêté lors de sa 3ème tentative en début septembre 1944, il retournera au Stalag IVB qui sera libéré le 24 avril 1945 par des troupes Russes. Le 1er mai, Rees est transporté jusqu’à Halle (Allemagne), d’où il part en avion vers Bruxelles et rentre en Angleterre vers le 14 mai 1945. Il est interviewé le 20 septembre 1945 pour l’établissement de son rapport Lib.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters