Dernière mise à jour le 27 novembre 2021.
Russell Herbert GECKS / 16060026 - O-808982
10 Connecticut Avenue, Freeport, Long Island, État de New York
Né le 9 Septembre 1923, à Brooklyn, Etat de New York / † le 16 juin 1996 à Novato, Californie
2nd Lt, USAAF 96 Bomber Group 337 Bomber Squadron, pilote
Atterri près de Vollenhove, Pays-Bas
Boeing B-17G-VE Flying Fortress, n° série 42-39856, AW-G / "Lane Tech of Chicago" ou "Wacky Woody" ?, abattu 8 avril 1944 par la Flak lors d'une mission sur les aérodromes de Achmer et Rheine en Allemagne
Écrasé en mer dans le Noord Oost Polder à Emmeloord, près d'Urk (Overijssel, NL)
Durée : 4 mois
Camps Marathon : Porcheresse, Beffe. Libéré à Auménancourt (Aisne), France le 30 août 1944
Rapport de perte d'équipage MACR 3651. Rapport d'évasion E&E 1381 (disponible en ligne).
Le B-17 décolle de Snetterton Heath et après le largage des bombes sur l’objectif, il est touché par de violents tirs de la Flak. Le moteur n°2 est détruit, l’hélice est éjectée et le moteur n°1 rend l’âme lui aussi. Gecks oriente l’appareil au-dessus du Zuider Zee et donne l’ordre d’évacuer au-dessus de la terre ferme. L’équipage saute à environ 3000 m d’altitude, Gecks en dernier à ± 2500 m. Il voit l’avion exploser.
5 membres de l’équipage seront capturés le 9 avril à Urk et envoyés au centre d’interrogation Dulag Luft près de Frankfurt avant d’être internés en Stalags. Les 4 S/Sgts se retrouveront au Stalag 17B à Braunau, près de Krems en Autriche. Le 2nd Lt Lovero dans un autre Stalag, non identifié. Extrait du KU-1383 – NARA :
Gecks et quatre autres membres de l'équipage parvinrent à s'évader : le copilote, 2 Lt Frank M. Deason (E&E 1974); le mitrailleur droit, S/Sgt Peter E. Miskinis (E&E 3061); le radio, T/Sgt Clifton E. Hanley (E&E 1977) et le mécanicien T/Sgt Richard E. Denny (E&E 2115), tous cachés en Belgique jusqu’à la Libération.
Dans son rapport d’évasion E&E, Gecks indique qu’il atterrit près de Vollenhove dans une espèce de lande marécageuse et enterre son parachute dans de la boue. Il rejoint alors ses coéquipiers Hanley, Deason et Denny. Les hommes se débarrassent de leur équipement de vol et décident de marcher vers le Sud, avec comme but final l’Espagne. Quittant la zone déserte, ils arrivent à un petit village où ils rencontrent un Hollandais naviguant sur un canal (le Urkervaart). Lui ayant demandé de l’aide, ils entendent arriver un autre bateau (en fait une patrouille allemande à leur recherche) et vont se cacher. Deux d’entre eux, partis à la recherche de nourriture et d’eau, reviennent avec un peu de quoi les sustenter. Ils passent la nuit dans une cabane en bordure d’un canal.
Gecks et ses 3 compagnons se mettent à marcher le 9 avril et sont déroutés par la multitude de canaux et de champs qu’ils rencontrent sur leur route. Arrivés à un pont, ils voient des garçons à vélo et le traversent avec eux. Les garçons les mènent vers une maison abandonnée, leur disant de les attendre là. Dans la soirée, un homme arrive en auto et les conduit à deux maisons et, durant la nuit, les mène à Vollenhove où ils sont mis en contact avec des gens qui leur viennent en aide et vont les aider dans leur retour en Angleterre. [Des archives néerlandaises indiquent que Gecks a été remis par "J. MULLER" de Vollenhove à Johan ANSINK de Marknesse puis confié à nouveau à MULLER à Vollenhove. On cite par ailleurs la famille KINGMA à Vollenhove, qui a caché Gecks et Deason. La liste des Helpers néerlandais reprend Frank et Marten KINGMA au Buiten Voorpoort A22/3 à Vollenhove.]
Gecks indique dans son rapport que lui, Denny, Hanley et Deason logent 2 jours – séparément - dans une maison à Vollenhove. Le 11 avril, ils sont conduits en camion jusqu’à Meppel. [Dans leurs rapports d’évasion, Deason et Hanley mentionnent Peter van den HURK comme Helper à Meppel.] Ils y restent jusqu’au 15 et reçoivent de faux documents d’identité et sont alors menés à Zutphen, où ils restent 5 jours. Comme les Allemands fouillent le village pour rechercher de la main-d’œuvre masculine, on décide de les faire bouger. Séparés de Deason et Hanley, Gecks et Denny sont conduits à "Varnfeld" (selon le rapport de Gecks), qui serait plutôt Warnsveld, un peu à l’Est de Zutphen. Ils restent là quelques jours avant de retourner à la gare de Zutphen
Ayant été informés de la conduite à suivre, Gecks et Denny sont menés vers une ferme à Echt où ils logent 3 jours. [Il pourrait s’agir de la ferme de la famille HOUSMANS, Ophoven 1, Echt, Limburg, Hollande (la liste des Helpers hollandais reprend le nom de Helena Housmans à cette adresse.)]
Gecks et Denny quittent Echt en train à destination de Maastricht où il était prévu que des policiers belges les feraient passer la frontière à pied. Le plan ne peut se réaliser et les deux aviateurs retournent à Maastricht pour une semaine. Dans une liste obtenue de notre ami hollandais Co de Swart, Gecks et Denny auraient été aidés aux Pays-Bas par DEMOELIN, KROEZE et BACKERRA [La liste des Helpers néerlandais n’a aucun Dumoelein/Dumoulin, plusieurs Kroeze et Emile L. BACKERRA, Witmakersstraat à Maastricht.] Selon des infos recueillies par Teunis Schuurman, Deason, Denny, Hanley et Gecks sont hébergés une semaine dans un château près de Maastricht, la résidence d’Albert et Marie Josephine BEKKER (émigrés vers les États-Unis en 1953 avec leurs trois enfants).
Selon des archives de la Section "Bernkens-Lanaye", les 4 aviateurs passent en Belgique le 16 avril 1944 (?) via le tunnel d'Adolphe VAN BELLEGHEN de Maaseik à Petit-Lanaye. La date nous paraît erronée, car, d’une part, dans son rapport E&E, Gecks mentionne que c’est le 5 mai que le passage de la frontière se fait en compagnie de policiers belges accompagnés d’un guide. Denny, d’autre part, donne la date du passage comme étant le 1er mai… Gecks et Denny, séparés des autres, vont alors loger dans une ferme où ils restent du 5 au 10 mai. Gecks mentionne qu’ils étaient 10 aviateurs là. Il se confirme qu’en mai 1944, Guillaume SAUVEUR de Slins (Rue de Straal) reçoit de Georges SCHOLLER de l’Avenue Rogier à Liège, d’abord sept aviateurs :
SAUVEUR les remet après deux jours au bourgmestre de Roclenge, Lambert HARDY (Rue de l’Union), qui les place avec Joseph GROVEN (Place L Piron, Roclenge-s/Geer) chez divers helpers : Albert BOLSEE (4 Rue Provinciale à Slins-Dalle), Jean MATERNE (Avenue Frans Hoffman, Roclenge s/Geer), Jacques MICHEELS (13 Avenue Frans Hoffman, Roclenge s/Geer et Gustave STAS (55 Rue de l’Eglise, Roclenge s/Geer ). Le S/Sgt Edgar M. Taylor et le F/Off Joseph Deluca vont chez Désiré AUGER (Rue de l’Eglise à Slins), tous restant dans la région sous la garde de ce dernier et de Guillaume SAUVEUR.
Dans son rapport E&E, Gecks confirme que le 10 mai, Denny et lui sont menés à Slins où ils sont confiés à Désiré AUGER qui les héberge au 6 Rue de l’Eglise jusqu’au 6 juin. A noter qu’AUGER est le seul Helper identifié dans le rapport de Gecks…Ce dernier poursuit : le 6 juin, Gecks et lui sont guidés jusqu’à Roclenge-sur-Geer où ils restent jusqu’au 9 juin. Ce jour-là, Gecks et Denny sont menés à Fraipont, où ils revoient Deason. Dans son livre, Denny indique qu’il quitte Slins en camion à destination de Malempré (donc sans Gecks). Le 13 juin, il va à Rocourt où il restera jusqu’à la Libération le 8 septembre…
Ici, les versions divergent… Gecks, lui, indique dans son rapport que, comme les plans de l’organisation quant à leur évacuation semblent ne pas pouvoir se réaliser, ils (Gecks et Denny, à en croire Gecks) décident de s’en tirer tout seuls et partent pour Liège, revenant à Slins le 20 juin. Restés à Slins jusqu’au 9 juillet "avec une autre organisation", ils vont ensuite à Herstal, y passant la nuit. Le 10 juillet, la dame chez qui ils avaient logé les a conduits vers un bâtiment où ils rencontrent Richard Kindig et Charles Mitchell. Il ne le mentionne pas dans son E&E, mais dans le MACR, Gecks rapporte qu’il a revu leur opérateur radio Hanley à Slins le 11 juillet…
Dans le rapport E&E 1381 de Gecks figurent des éléments rapportés par Kindig et Mitchell venus le 10 juillet en train à Herstal où ils rencontrent Gecks, le F.O de la RAF Reginald Weeden et le Sgt USAAF Charles Weymouth, tous ayant leur page sur notre site. Denny n’est pas mentionné par Kindig ni Mitchell et son rapport d’évasion indique qu’il est resté 2 mois à Slins, avant d’être caché ailleurs jusqu’à la Libération. Nous ignorons par qui Richard Kindig et Charles Mitchell ont été aidés par la suite. Kindig et Mitchell précisent que les hommes (eux-mêmes et Gecks, Weymouth et Weeden) sont alors conduits en camion à Beffe où ils logent dans une grande maison jusqu’au 27 juillet. Se trouvaient là 20 aviateurs (pas de précisions s’il s’agit du total des évadés cachés là, eux compris ou pas…)
Le 29 juillet, par groupes de six, chaque groupe avec un guide différent, ils partent à vélo vers Porcheresse. [Le nom de Gecks figure dans les archives de Gaston MATTHYS. Il a été au camp de Porcheresse avec Emile ROISEUX. On le renseigne également dans le Camp de BEFFE. Un rapport de Gaston MATTHYS indique que contrairement aux consignes, Gecks, Kindig et Mitchell ont quitté le camp de Bohan de leur propre initiative…] Selon Kindig et Mitchell, de Beffe, les groupes avaient été conduits à un camp près de Bagimont, tout près de la frontière française, où on leur dit d’attendre qu’ils puissent être guidés vers la France. Gecks, Kindig et Mitchell, considérant que les choses ne se déroulent pas bien, décident de partir tout seuls et passent la frontière le 21 août, arrivant à Gespunsart où ils restent "with some people", dont un capitaine garde-frontière [ les seuls noms repris à la liste des Helpers français à Gaspunsart sont ceux de Jean et Maurice MALTERRE, ce dernier étant repris comme dépendant de la Caserne de Gendarmerie locale, sans autres détails…]
Le 22 août, les 3 hommes vont dans le petit village d’Arreux où ils logent une nuit avant de se rendre à L’Echelle où ils restent jusqu’au matin du 25 août, vraisemblablement chez Edmond LEBON, à la ferme de la Serne. Ils se rendent alors à pied à Fraillicourt, où ils apprennent que des trains circulent jusque Reims, à environ 60km vers le Sud. Ils vont à Renneville où ils prennent le train pour Reims. Préférant ne pas s’aventurer à l’intérieur de la ville, ils descendent à Auménancourt-le-Petit. Là, ils logent chez une "Mme Rifflards" [RIFFLARD ?], dont ils avaient obtenu le nom et l’adresse du conducteur de tram. Cette dame les cache dans sa ferme et le 29 août, ils entendent des coups de feu dans le village et apprennent que les Américains viennent de libérer Reims ce jour. Ils restent sur place et sont eux-mêmes libérés le 30 et pris en charge par la 7ème Division Blindée US arrivant au village. De là, ils sont remis au QG de la 3rd Army du Général George Patton. Gecks est interrogé par l’I.S.9 le 1er septembre 1944 et rentre par avion en Angleterre le 3.
Merci à "PATS" - Teunis Schuurman - Vollenhove, NL pour certains détails aux Pays-Bas – voir la page de son site pour le 42-39856 à http://www.teunispats.nl/t3568.htm )