Dernière mise à jour le 8 mai 2023.
Richard Joseph KINDIG ("Dick", "Digger")/ 35549145
1116 Sunnymede Avenue, South Bend, Indiana, USA
Né le 23 juin 1923 à South Bend, St Joseph County, Indiana, USA / † le 25 décembre 1986 à West Lafayette, Indiana, USA
Sgt USAAF 447 Bomber Group 709 Bomber Squadron, mitrailleur droit
près d'Opgrimbie, Province de Limbourg, Belgique.
B-17G-DL Flying Fortress, N° série : 42-37864, (IE-K), abattu par la Flak le 20 mai 1944 lors d'une mission sur l'aérodrome de Brustem (province de Liège, Belgique).
Écrasé à Neerbeek, Limburg, Pays-Bas.
Durée : 4 mois.
Camps Marathon : Beffe et Porcheresse. Libéré le 30 août 1944 à Auménancourt-le-Petit, France.
Rapport de perte d'équipage MACR 4938. Rapport d'évasion E&E 1433 disponible en ligne.
L'appareil décolle de Rattlesden et est touché par la Flak juste après le largage des bombes sur l'objectif. Les câbles de contrôle sont hors d'usage, deux moteurs sont détruits et l'avion, perdant rapidement de l'altitude, doit être évacué.
Outre Richard Kindig, six autres aviateurs parvinrent à s'évader : le pilote 2nd Lt Charles Mitchell, le copilote Lt Edward Harold Frost (E&E 2127), le mitrailleur dorsal S/Sgt Andrew Anthony Marcin (E&E 2128), le mitrailleur ventral Sgt Eugene Peter Szulczewski (E&E 2246), le mitrailleur gauche Sgt Robert Earl Sasse (E&E 2129) et le mitrailleur de queue Sgt Raymond Francis McCarthy (E&E 2130). Frost, Marcin, Szulczewski, Sasse et McCarthy resteront cachés en région liégeoise jusqu'à l'arrivée des troupes américaines.
Les trois autres sont fait immédiatement prisonniers : le Lt Joseph Gerald Keenan, navigateur ; le Lt Leo Daniel McLaughlin, bombardier ; le S/Sgt Paul Douglas Dickerson, opérateur radio.
Richard Kindig saute à 4000 m et atterrit vers 10h30 dans un étang et dès qu'il s'en dégage est secouru par un homme qui le mène se cacher dans un bois. Il y dissimule son parachute, son harnais et sa Mae West et y reste pendant sept heures, souffrant du dos, endolori par sa chute. Il est alors amené à un abri anti-aérien situé dans une grande demeure où il revoit le lendemain 21 mai son pilote Mitchell et ses co-équipiers Frost et Sasse.
Le rapport de Raymond McCarthy renseigne que le 21 mai il a vu les 5 autres évadés dans un tram roulant vers Liège et que c'est le 23 qu'il a vu Mitchell pour la dernière fois avant son rapatriement en Angleterre. Dans son propre rapport, Kindig indique qu'il a revu son copilote Frost et les mitrailleurs Sasse, Sczulzcewski et McCarthy à Liège le 10 juillet 1944.
Dans le rapport E&E 1381 de Russell Gecks figurent des éléments (ci-dessus) rapportés par Richard Kindig et Charles Mitchell (ci-dessus). Il se confirme que le 21 mai, Mitchell retrouve Kindig dans l’abri anti-aérien et qu’ils sont guidés à Opgrimbie, d’où dans l’après-midi une jeune fille – la fille d’un comte – les conduit au QG de l’"Armée Blanche" à Liège, dans un cloître à la Rue Sainte-Croix. Ils’agit de la demeure de Lambert et Louise HOSDIN, au 75 Rue Sainte Croix à Liège, dans ce qui était appelé "le Cloître". En fait, Lambert HOSDIN était membre du Groupe "M" du MNB (Mouvement National Belge) et a aidé plusieurs aviateurs à s’évader vers la Suisse. Il avait dû cesser ses activités en avril, suite à l’échec d’une tentative d’évasion de 11 aviateurs vers ce pays. L’identité de Mitchell est vérifiée chez les HOSDIN chez qui il loge une nuit. Le 22 mai, après avoir reçu de faux papiers (voir ci-dessous), on les conduit chez Marcel MAES au 10 Rue Agimont [la liste des Helpers Belges reprend M. V. J. MAES au 40 Rue Agimont, sans autres détails…] Ils restent chez MAES jusqu’au 10 juillet. Ce jour-là, ils sont guidés en train jusqu’à Herstal où ils rencontrent Russell Gecks, Reginald Weeden, RAF et Charles Weymouth, USAAF.
Nous ignorons par qui Richard Kindig et Charles Mitchell ont été aidés par la suite. Kindig et Mitchell précisent que les hommes (eux-mêmes et Gecks, Weymouth et Weeden) sont conduits en camion à Beffe où ils logent dans une grande maison jusqu’au 27 juillet. Se trouvaient là 20 aviateurs (pas de précisions s’il s’agit du total des évadés cachés là, eux compris ou pas…). Le 29 juillet, par groupes de six, chaque groupe avec un guide différent, ils partent à vélo vers Porcheresse. Selon Kindig et Mitchell, de Beffe, les groupes avaient été conduits à un camp près de Bagimont, tout près de la frontière française, où on leur dit d’attendre qu’ils puissent être guidés vers la France. Un rapport de Gaston MATTHYS indique que contrairement aux consignes, Gecks, Kindig et Mitchell ont quitté le camp de Bohan de leur propre initiative… Cette incartade est confirmée dans le récit de Kindig et Mitchell, qui indiquent que de Beffe, les groupes avaient été conduits à un camp près de Bagimont, tout près de la frontière française, où on leur dit d’attendre qu’ils puissent être guidés vers la France. Gecks, Kindig et Mitchell, considérant que les choses ne se déroulent pas bien, décident de partir tout seuls et passent la frontière le 21 août, arrivant à Gespunsart où ils restent "with some people", dont un capitaine garde-frontière [les seuls noms repris à la liste des Helpers français à Gaspunsart sont ceux de Jean et Maurice MALTERRE, ce dernier étant repris comme dépendant de la Caserne de Gendarmerie locale, sans autres détails…]
Une photo (voir ci-dessous) prise par Gaston MATTHYS montre Kindig parmi des aviateurs alliés à "La cabane des chasseurs" au camp de Daverdisse-Porcheresse en août 1944, un refuge de l'opération Marathon géré par Émile ROISEUX. Merci à notre ami, le regretté Régis Decobeck pour cette photo, merci aussi à Marie-Claire-Roiseux-Vienne, fille d’Émile Roiseux, pour les photos de la cabane.
Le 22 août, les 3 hommes vont dans le petit village d’Arreux où ils logent une nuit avant de se rendre à L’Echelle où ils restent jusqu’au matin du 25 août, vraisemblablement chez Edmond LEBON, à la ferme de la Serne. Ils se rendent alors à pied à Fraillicourt, où ils apprennent que des trains circulent jusque Reims, à environ 60 km vers le Sud. Ils vont à Renneville où ils prennent le train pour Reims. Préférant ne pas s’aventurer à l’intérieur de la ville, ils descendent à Auménancourt-le-Petit. Là, ils logent chez une "Mme Rifflards" [RIFFLARD ?], dont ils avaient obtenu le nom et l’adresse du conducteur de tram. Cette dame les cache dans sa ferme et le 29 août, ils entendent des coups de feu dans le village et apprennent que les Américains viennent de libérer Reims ce jour. Ils restent sur place et sont eux-mêmes libérés le 30 août et pris en charge par la 7ème Division Blindée US arrivant au village. De là, ils sont remis au QG de la 3rd Army du Général George Patton. Kindig est interrogé par l’I.S.9 le 2 septembre et rentre par avion en Angleterre le 5.
Richard Kindig repose au Saint Boniface Cemetery à Lafayette, Indiana.