Dernière mise à jour le 20 mai 2019.
Wilfred Melvin GORMAN / R84878
South Nelson, New Brunswick, Canada
Né à Chatham, New Brunswick, Canada le 10 septembre 1921 / † le 18 octobre 2006 à Nelson-Miramichi, New Brunswick, Canada
Fl/Sgt RCAF, Bomber Command 405 RCAF Squadron, mitrailleur dorsal
Atterrissage à Groningen, Pays-Bas
Avro V. Roe Lancaster MkIII N° série LM345, LQ-L, touché dans la nuit du 27 au 28 septembre 1943 lors d'une mission sur Brunswick/Hannover.
Ecrasé à environ 5 km de Groningen, dans la province du même nom, Pays-Bas.
Arrêté : Le 22 avril 44, au Sud de Bagnères-de-Luchon.
Dossier sur la perte de l'appareil "K File n° 164" dans les AIR14 Records au Public Record Office, Kew, London. Ce Lancaster fut le premier perdu en opérations pour le 405 Squadron. Rapport établi après sa libération : LIB Report WO208/3328/20.
Le Lancaster décolle de Gransten Lodge à 19h20. A environ 100km de l’objectif, il est attaqué par un chasseur Ju88 dont les tirs endommagent le système hydraulique et mettent le feu au moteur n° 2. Le pilote, Squadron Leader Lloyd Emerson Logan, RCAF, étant parvenu à éteindre l’incendie, poursuit son vol vers Hannover avec le reste de la formation mais doit quitter celle-ci, perdant trop d’altitude. Il amorce un demi-tour à l’approche de l’objectif et bien qu’un autre moteur rende bientôt l’âme, le pilote réussit à maintenir l’appareil en vol. Perdant trop d’altitude et après qu’un troisième moteur se meure, le pilote donne l’ordre à l’équipage de se préparer à évacuer le Lancaster. Logan parvient à maintenir l’avion en vol et ce n’est qu’à l’approche de Groningen, à une hauteur d’environ 3000 m, qu’il donne l’ordre de sauter rapidement.
Le bombardier, F/Sgt George Lawrence Watts saute en premier (il sera le seul à réussir son évasion – évacué vers l’Espagne via la ligne Dutch-Paris – rentre en Angleterre le 11 avril 1944 – SPG 3319/1874). Tous les autres seront fait prisonniers : Wilfred Gorman (la présente fiche) ; le mécanicien Frederick-Charles Boulter ; l’opérateur radio Arthur Holden; le pilote Lloyd Logan (qui était parvenu à s’évader après avoir été abattu comme copilote à bord du Halifax BB250 lors d’une mission les 11-12 mars 1943 – évacué via l’Espagne et Gibraltar ; rentré en Angleterre le 20 avril 1943 – SPG 3313/1174 – décoré de la DFC, Distinguished Flying Cross, pour son évasion réussie) ; les mitrailleurs P/O Arnold Livesey et F/S W.D. Ridgeway.
Wilfred Gorman, dont c’était la 33ème mission, est aidé et logé par la famille de Seppe Renardus BOSCH, dans leur ferme au Wierum F21 à Aduard, à environ 8 km au NO de Groningen, qui le met en contact avec la Résistance. Il passe de Hollande en Belgique avec le gendarme hollandais Karst SMIT.
Il est logé par Élise CHABOT au 4 Rue Jules Lejeune à Uccle.
Guidés dans Bruxelles par Ernest VAN MOORLEGHEM le 27 octobre et réceptionnés le même jour à EVA par Charles HOSTE et Prosper SPILLIAERT, Holden, Gorman et Robert De Ghetto sont conduits le même jour par Charles HOSTE chez Maurice OLDERS et son épouse Yvonne PELERIN au 187 Rue des Tanneurs à Bruxelles.
Wilfred Gorman est soigné du 27 octobre au 10 novembre par Yvonne DE MEULENAERE, infirmière à l’Hôpital de Schaerbeek. Le 13 novembre, Ernest VAN MOORLEGHEM le convoie avec d'autres.
Nous pensons que Gorman est un des sept aviateurs remis par EVA à la ligne Félix via Paul HELLEMANS entre novembre et décembre 1943. Il y avait des doutes quant à une arrestation de Gorman, qui aurait été pris dans la fausse ligne Jackson du traître belge Prosper Dezitter.
Cette dernière supposition s'avère fausse, comme nous le verrons plus loin. Selon le Rapport LIB, Wilfred Gorman a été aidé après son passage en France par le Docteur Eugène HEGEDOS, du 38 Rue Jean-Bart à Lille (arrêté le 19 avril 1944) ; par André LAMY, ayant abandonné son rôle de policier à Périgueux pour se consacrer entièrement aux activités du Réseau d’évasion de Françoise DISSARD (Marie-Louise “Françoise” DISSARD, dirigeant son groupe depuis son appartement à Toulouse et servant à l’occasion de guide vers l’Espagne). LAMY résidait à Rennes, au 18 Rue Louis Postel. On cite également l’ingénieur Alexander ZILBERFARD et son épouse au 14 Rue Brillat-Savarin, Paris 13e comme ayant aidé Gorman (Alexander a été arrêté en avril 1944).
Évacué vers le Sud dans la région de Toulouse en direction de l’Espagne, Wilfred Gorman est arrêté avec Stanley Lepkowski et Theodore Kellers à Gourron («Les Granges de Gourron», 1049m), un peu à l’ouest de Bagnères-de-Luchon.
Le rapport d'arrestation de la Grenzpolizei Aufsichtstelle de Bagnères-de-Luchon destiné au Kommandeur der SiPo in des SD - Einsatzkommando Toulouse du 24 avril 1944 indique que 17 aviateurs furent arrêtés ce 21 avril. Ils avaient été arrêtés à Gourron («Les Granges de Gourron»), un peu à l’ouest de Bagnères-de-Luchon. Le passeur Georges Capcarrere, habitant à Jurvielle (repris à la liste des Helpers français comme habitant après la guerre au 39 Rue Gambetta à Bagnères-de-Luchon), les a conduits jusque Saint-Paul-d’Oueil, à 8 km au nord-ouest de Luchon. La Grenzpolizei a également arrêté les passeurs Jean -Charles FERRET, de Bagnères-de-Luchon et Louis Pene de Juzet-de-Luchon. Dans ce même groupe de 21 fugitifs se trouvent également Lepkowski et Kellers.
En fait, Wilfred Gorman a été arrêté le 22 avril à 5 heures du matin, quelques heures après le gros de l'équipe la veille, s'étant séparé du groupe comme Stan Lepkowski.
Parmi les autres personnes arrêtées se trouvaient Raymond Krugell (un Alsacien recherché) et l'abbé Paul Louis, tous deux de Turma Vengeance; un Belge anversois, Roger Bureau [Roger Eugène BUREAU, né 1 février 1909; décédé ±11 April 1945 en camp de concentration. C'était un joueur belge de hockey et a participé aux jeux olympiques d'hiver de 1928 and 1936 avec l'équipe belge de Hockey sur glace] ; le docteur Marcel Hulin, etc.
Wilfred Gorman repose au Saint Michael’s Cemetery à Nelson-Miramichi, NB, Canada.