Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 21 septembre 2019.

Frederic Charles BOULTER / R103971
Oyen, Alberta, Canada
Né le 12 août 1919 à Empress, Alberta, Canada / † le 15 avril 1986 à Oyen, Alberta, Canada
Sgt, RAF Bomber Command 405 Squadron, mécanicien de vol
Atterri près de Essen, un hameau entre Haren et Groningen, Pays-Bas.
Avro V. Roe Lancaster MkIII, n° série LM345, LQ-L, touché dans la nuit du 27 au 28 septembre 1943 par un chasseur de nuit lors d'une mission sur Brunswick/Hannover.
Atterri en urgence près de Essen, un hameau entre Haren et Groningen, Pays-Bas.
Durée : 16 semaines
Arrêté à Paris, le 20 janvier 1944

Informations complémentaires :

Dossier sur la perte de l'appareil " K File n° 164 " dans les AIR14 Records au Public Record Office, Kew, London. Ce Lancaster fut le premier perdu en opérations pour le 405 Squadron. Rapport SPG/LIB/1877, complété en avril 1946.

Le Lancaster décolle de Gransten Lodge à 19h20. A environ 100km de l’objectif, il est attaqué par un chasseur Ju88 dont les tirs endommagent le système hydraulique et mettent le feu au moteur n° 2. Le pilote, Squadron Leader Lloyd Emerson Logan, RCAF, étant parvenu à éteindre l’incendie, poursuit son vol vers Hannover avec le reste de la formation mais doit quitter celle-ci, perdant trop d’altitude. Il amorce un demi-tour à l’approche de l’objectif et bien qu’un autre moteur rende bientôt l’âme, le pilote réussit à maintenir l’appareil en vol. Perdant trop d’altitude et après qu’un troisième moteur se meure, le pilote donne l’ordre à l’équipage de se préparer à évacuer le Lancaster. Logan parvient à maintenir l’avion en vol et ce n’est qu’à l’approche de Groningen, à une hauteur d’environ 3000m, qu’il donne l’ordre de sauter rapidement.

Le bombardier, F/Sgt George Lawrence Watts saute en premier (il sera le seul à réussir son évasion – évacué vers l’Espagne via la ligne Dutch-Paris – rentre en Angleterre le 11 avril 1944 – SPG 3319/1874). Tous les autres seront fait prisonniers : Frederic Boulter (la présente fiche) ; le mitrailleur dorsal Wilfred Gorman ; l’opérateur radio Arthur Holden ; le pilote Lloyd Logan (qui était parvenu à s’évader après avoir été abattu comme copilote à bord du Halifax BB250 lors d’une mission les 11-12 mars 1943 – évacué via l’Espagne et Gibraltar ; rentré en Angleterre le 20 avril 1943 – SPG 3313/1174 – décoré de la DFC, Distinguished Flying Cross, pour son évasion réussie) ; les mitrailleurs P/O Arnold Livesey et et F/S W.D. Ridgeway.

Frederic Boulter est aidé en Hollande par Hendrik CORDES de Haulerwijk, à l’Est de Drachten. Il ne le nomme pas dans son rapport LIB, mais mentionne pour la date du 1er octobre 1943, de l’aide apportée par un instituteur de cette localité, qui a pris contact avec la Résistance et lui a ainsi permis de loger et être nourri pendant 2 semaines dans la ferme de "Anne WERPEN" ( KERPEN ?) à Halle. Il indique, pour 4 semaines en octobre et novembre 1943, logement et nourriture chez le boucher "DE HAHNE" (?) à Drachten, ajoutant que cet homme était actif dans la région dans le réseau de Trijntje "Tiny" MULDER… qui rapporte par ailleurs qu’elle a conduit Boulter et Carl Spicer à Ermelo d'où ils poursuivent leur route ensemble vers la Belgique. [Selon Tiny, ils se sont séparés en cours de route, mais nous ignorons à quel moment.]

On rapporte que le 10 octobre, il se trouve avec Gerrit HAGEN à Drachten-Opeinde. Dans son rapport LIB, Boulter mentionne encore pour novembre 1943, de l’aide apportée ("general assistance") par le Dr L… (illisible) à Ermelo. Il passe la frontière avec le gendarme hollandais Karst SMIT et est conduit chez Élise CHABOT au 4 Rue Jules Lejeune à Uccle. Selon des renseignements communiqués par Alain Durier, Boulter se trouve à Schaerbeek en novembre lorsqu’il y est vu par trois réfractaires français (Pierre Bay, Francis Esparon et Marius Delorme) qui seront évacués par la Ligne Jean-Pierre de Jean-Baptiste LIEGEOIS. Un autre réfractaire, Arthur Garry, est mentionné comme s’étant trouvé avec Boulter chez Élise CHABOT.

Une source indique que Boulter a été guidé le 13 novembre par Ernest VAN MOORLEGHEM à son arrivée de Hollande. Ce n’est pas impossible, vu qu’il est renseigné comme arrivé à Bruxelles via les Milices Patriotiques de Schaerbeek le 13 novembre 1943 et recueilli entre autres par Henri NYS, Charles HOSTE et Prosper SPILLIAERT. HOSTE le conduit chez Maurice OLDERS et Yvonne PELERIN au 17 Rue des Tanneurs à Bruxelles où il reste jusqu’au 15 novembre. Ce jour-là, Charles HOSTE le reprend, seul, pour l'emmener chez Hélène MASSAUX (MASSEAUX ?) et ses deux fils Félix MESUREUR et Louis ROYEN au 348 Avenue Rogier à Schaerbeek. Dans son rapport LIB, Boulter indique qu’il a été hébergé et nourri pendant 1 mois (novembre-décembre 1943) par M. & Mme Fernand DE BAETS au 126, rue (Avenue) Frans Courtens à Schaerbeek, ajoutant que durant la même période les même services lui ont été rendus par Mme "MASSEAUX, employeur des DE BAETS"… que la liste des Helpers belges reprend également et sous cette orthographe, au 126, rue (Avenue) Frans Courtens.

Dans son carnet, Henri NYS renseigne que Boulter a été évacué le 8 janvier 1944 par Comète. Il fut remis par Gaston MATTHYS à Jules DRICOT en même temps que Bill Grosvenor.

Parvenu en France via le passage de Hertain, Boulter est arrêté par la suite à Paris, le 20 janvier 1944. D'abord incarcéré à la Prison de Fresnes du 20 janvier au 1er mars 1944, il passe ensuite 2 semaines au centre d’interrogation de la Luftwaffe à Oberürsel près de Francfort avant d'être interné au Camp L6/357 comme prisonnier de guerre N° 3109.

Merci aussi à Michael Leblanc pour ses informations.


Mot de remerciement de Boulter à Henri Jean Nys.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters