Personne cachée jusqu'à la libération

Dernière mise à jour le 20 mai 2021.

Eric Leo MALLETT / J.6186
4015 West 35th Avenue, Vancouver, British Columbia, Canada. (4141 Brand North, Vancouver dans son rapport Lib)
Né le 14 novembre 1916 en Angleterre / † 15 avril 2000 Vancouver, Canada.
Fl/Lt, RAF Bomber Command 424 Squadron, pilote.
Lieu d'atterrissage : près de Bourg-Léopold et Zonhoven.
Handley Page Halifax Mk III, HX313, QB-B "Blonde Bomber", abattu par un chasseur lors d'une mission sur le camp militaire de Bourg-Leopold dans la nuit du 27 au 28 mai 1944.
Ecrasé près de la Langven à Oostham, 6 Km OSO de Bourg-Leopold/Leopoldsburg, Limbourg belge.
Durée : 3 mois ½.
Camps : Bellevaux, Acremont.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion dans WO 208/3350. Rapport Lib IS9WEA/MB/1358.

L'avion décolle le 27 mai à 23h45 de Skipton-on-Swale. Une fois l'appareil touché près de leur objectif, Mallett ordonne à l'équipage de sauter.


Photo du Halifax HX-313 "Blonde Bomber" (source : http://alanskeoch.ca/?p=3877)

Trois hommes seront tués : le navigateur F/Off Robert Aubrey Irwin, le radio/mécanicien Sgt Wilfred George Wakely et le mitrailleur dorsal Sgt George Frank Freeman. Tous trois seront d'abord enterrés le 30 mai à Saint-Trond. Exhumés par la suite, ils reposent au Heverlee War Cemetery à Heverlee/Louvain-Leuven.

Le F/Sgt Victor G. Poppa, mitrailleur arrière, blessé, est fait prisonnier.

Eric Mallett, son bombardier Kenneth Sweatman, le mécanicien Sgt Maurice Muir et le copilote F/Off W.J. Elliott échappent à la capture.

Le 22 juin, cependant, alors que ce dernier et Muir roulaient à vélo en direction de Veerle, ils rencontrent deux hommes en voiture qui les amènent au 19 Rue Forestière à Bruxelles. Ils y restent jusqu’au 3 juillet, jour où on les conduit en voiture vers une autre maison, où ils rencontrent cinq hommes. Quatre de ces derniers les escortent jusqu’à une voiture, soi-disant pour aller les faire photographier. Muir rapporte qu’alors qu’il s’apprêtait à monter dans la voiture, un soldat allemand est apparu, les quatre hommes ont sorti des revolvers et leur ont dit de monter à bord. Le soldat était au volant lorsque le véhicule les a amenés au QG de la Police de la Luftwaffe à l’Avenue Louise. Muir et Elliott y sont fouillés puis conduits à la Prison de Saint-Gilles.

Après 3 mois à Saint-Gilles, Muir, Elliott et d’autres prisonniers se trouvent le 2 septembre 1944 à bord du "Train Fantôme" ("Ghost Train") en partance pour l’Allemagne, mais qui ne quittera jamais le pays, des cheminots résistants l’en ayant empêché, permettant ainsi la libération de plus d’un millier de prisonniers, civils principalement. Muir et Elliott seront cachés dans Bruxelles jusqu’au 9 septembre, jour où ils rejoignent l’Hôtel Métropole. Le lendemain, ils s’envolent pour Paris pour interrogatoire avant de rejoindre l’Angleterre par avion le 12.

Après son atterrissage, Mallett enterre parachute et Mae-West et marche au Sud-Ouest sur 2 kilomètres. Un homme lui fait signe de se cacher et il reste un moment dans un champ de maïs, où il découd ses insignes. Au lever du jour, il achète à un fermier une paire de souliers dans un village et utilise 50 FB de sa trousse d'évasion pour ce faire. Un second homme le prend alors dans un autre village, où il retrouve son bombardier, Sweatman. Ils doivent rester 9 jours dans un bois voisin, où on leur apporte de la nourriture et des vêtements civils. On les conduit alors à Geel, où ils sont cachés 8 semaines.

Un rapport de 1948 sur les activités de la Section de Geel du MNB (Mouvement National Belge/ Belgisch Nationaal Beweging), indique que "tombés à Balen-Nethe", Mallett et Sweatman furent récupérés par Victor NEELS (du 97 Rosselaar à Balen-Nethe - de la Section Mol-Postel du MNB), qui les remit le 5 juin au Groupe de Clement LEEMANS de Geel. Le prêtre François SCHMIDT (Collège de Geel) les hébergea pendant un jour et les conduisit ensuite chez Mlle RENIES de Geel, où ils restèrent jusqu’au 14 juillet. A cette date, SCHMIDT vint les reprendre et les fit conduire chez Gustaaf RENAERTS, de Kasterlee, qui les confia à Mme VERSTRAETEN de Turnhout.

Selon des renseignements recueillis par Kamiel Mertens, aidés par le Colonel NEELS avant d'arriver à Turnhout. Sweatman et Mallett sont cachés du 14 juillet au 4 août 1944 chez Zozine Émilienne LAFFILI, 41 ans, épouse de François VERSTRAETEN (prisonnier en Allemagne depuis mai 1940) au n° 80 (actuellement n° 84) de la Kwakkelstraat à Turnhout. Note : le prénom de Zosime LAFILI est repris sous différentes orthographes selon les sources : Zozine, Jozine, Josine, mais son acte de naissance établi à Leuven le 17 novembre 1902 reprend bien Zosime.

De chez Zosime LAFFILI, toujours selon Kamiel Mertens, ils sont guidés par elle en compagnie de Albert GEVERS (habitant à Mol) de Turnhout à Anvers, puis à Bruxelles, où le rendez-vous était à la Place Communale de Laeken. Là, les "colis" étaient remis à Frédéric DE MEYER (habitant au 102 Rue de la Victoire, à Saint-Gilles-Bruxelles).


Fausse carte d’identité établie à Bruxelles pour Mallett, l’identifiant comme Frans Dumont, employé,
habitant 16 Rue Blanche à Saint-Gilles, Bruxelles

Passé donc par Bruxelles et Dinant, Mallett sera placé avec Sweatman vers la mi-juillet dans une école catholique entre Bastogne et Libramont. Il y arrivera en compagnie entre autres de Paul Kasza, Lloyd Hermanski, Ronald Dawson et James Sherwood. Tous seront libérés par des troupes américaines le 8 septembre 1944.


Articulet du "Vancouver Sun", 5 juillet 1944, annonçant qu’Eric Mallett est manquant

Articulet du "Vancouver Sun", 28 septembre 1944,
confirmant qu’Eric Mallett et Kenneth Sweatman sont saufs.

Eric Mallett a écrit un livre sur son évasion : "Eric Mallett's Story : Through the German Lines with Forged Identity Papers", édité par W. Ronald Conway et publié par Conway Publishing, Victoria, BC, Canada en 1993.

La photo en médaillon provient du site https://www.balenbevrijd.com/mei-2019.html.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters