Dernière mise à jour le 3 février 2019.
Bernard Hermenegine MARION / J22552
Dawson Creek, British Columbia, Canada
Né le 9 février 1919 à Pouce Coupe, British Columbia, Canada / † le 14 août 1974 à Dawson Creek, British Columbia, Canada
P/Off RCAF, RAF Bomber Command 166 Squadron, navigateur
Atterri près d’Outrebois dans la Somme, France.
Vickers Wellington AS-F, N° série BK361, abattu la nuit du 8 au 9 avril 1943 lors d’une mission sur Duisburg.
Écrasé sur le terrain de la Ferme du Quesnel, entre Outrebois et Boisbergues, dans la Somme, France.
Durée : 4 semaines
Passage des Pyrénées : le 10 mai 1943
Rapport d'évasion SPG n° 3313/1213.
Le Wellington décolle à 21h18 de Kirmington et, arrivé à hauteur de l’objectif, lâche ses bombes d’une altitude d’environ 6500m. Il est attaqué peu après par un chasseur allemand Me110 et le pilote néo-zélandais, le Sgt George S. Barclay – RNZAF – est blessé par des éclats dans les jambes, le bras droit et près d’un œil. Il amorce immédiatement une manœuvre d’évitement, au moment où le moteur gauche s’arrête de fonctionner. Perdant de la vitesse et de l’altitude, le Wellington est difficile à contrôler et Barclay le dirige tant bien que mal, restant au-dessus de la terre ferme plutôt que de tenter de survoler la Manche. Arrivé au-dessus de la Somme, il donne l’ordre d’évacuer le Wellington, sautant lui-même à la dernière minute d’à peine 70m du sol, l’appareil allant s’écraser non loin, près de la ferme du Quesnel de Mr Handron. Un rapport d’un membre d’un autre appareil du Squadron mentionne que le BK361 est aperçu pour la dernière fois entre Le Touquet et Béthune, dans le Pas-de-Calais.
Le pilote Barclay sera fait prisonnier immédiatement, de même que le bombardier, le Sgt R.W. Hart et l’opérateur radio, le Sgt A. H. Conrad. Le mitrailleur, le Sgt Roy Ernest Limage, parviendra un temps à s’évader. Pris en charge par la ligne française Brandy, il passera par Paris et Perpignan mais sera finalement arrêté avec d’autres le 31 mai 1943 près de ou à Elne, entre Perpignan et la frontière espagnole.
Bernard Marion trouve son pilote Barclay, tombé non loin de lui, mais doit l’abandonner à son sort afin de ne pas risquer de se faire arrêter. Il est aidé par Eugène D'HALLENDRE de Lille, ancien rabatteur de la ligne Pat O'Leary et récupéré par Comète, et par Rosine THERIER, épouse WITTON. Rosine THERIER du 6 route de Bapaume à Achicourt (Arras) confirme avoir convoyé Marion de chez M. DIDIER à Arras jusque Paris et l'y avoir remis à Jacques le GRELLE. Emile DIDIER et son épouse Madeleine CARON du 22 Rue de Bapaume à Arras, seront arrêtés par la suite et décèderont tous deux en camps en Allemagne.
[Eugène et Lucienne D’HALLENDRE et leur fils Edgar habitaient au 1 Impasse Bomart à la Madeleine, près de Lille. Eugène D’HALLENDRE, né en 1898, cheminot à la SNCF, a été arrêté le 20 juillet 1943 sur dénonciation, en même temps que son épouse, leur fils Edgar l’étant un peu plus tard. Eugène D’HALLENDRE a été fusillé par les Allemands à Bondues le 27 décembre 1943. Edgar D’HALLENDRE, né en 1922, figure comme sa mère Lucienne, née BUYSSE en 1899, à la liste des Déportés français et ont survécu au conflit, Edgar étant interné d’abord en France puis en Belgique jusqu’à la Libération, sa mère ayant été internée en camps en Allemagne et libérée par des troupes russes le 5 mai 1945.]
A Paris, Marion est logé chez Reine THOMAS au 25 Rue Bapts à Asnières. Escortés par "Madeleine" (Madeleine BOUTELOUPT), Marion et David Sibbald prennent le train pour Bordeaux à la Gare d'Austerlitz le soir du 08 mai. Etant d'origine francophone, Marion pourra tenir une conversation durant le voyage, Sibbald devant simuler une extinction de voix.
Egalement à bord du même train : Robert Laws, John Whitley et Gordon Brownhill, accompagnés eux par "Jacques". Il s'agit de Jacques TINEL, du 254 Boulevard Saint-Germain Paris VIIe, qui vient en renfort de Jean-François NOTHOMB.
Voyageant via Nantes, le train arrive à Bordeaux le 09 au matin. Tous les aviateurs se retrouvent dans la gare où, suite à un exercice d'alerte aérienne, ils ne sont heureusement pas contrôlés. Chacun ayant reçu de "François" (Jean-François NOTHOMB) de nouvelles cartes d'identité et un Permis de Circulation "allemand", tous quittent la gare à pied individuellement dans la direction de Saint-Jean-de-Luz. Au début de l'après-midi ils se regroupent et prennent le train pour Dax où ils arrivent vers 16h30.
Marion, Sibbald et Brownhill partent à vélo, escortés par Jean-François NOTHOMB, qui les mène à Bayonne. Ils logent dans un appartement dans la ville et sont rejoints le lendemain par Whitley, Laws et Jacques TINEL (qui remplace maintenant "Bee" Johnson) qui, eux, ont pris le train du matin après avoir passé la nuit à l'Hôtel du Terminus à Dax. Jean-François NOTHOMB, accompagné de Sibbald, va le lendemain matin à Saint-Jean-de-Luz pour chercher un vélo supplémentaire, de sorte qu'à son retour, il puisse refaire le voyage avec Whitley et Marion. Ils sont rejoints dans un flat à Bayonne plus tard dans la soirée par Laws et Brownhill. Le groupe se disperse alors dans plusieurs cafés pour se retrouver par après, à l’exception de Sibbald.
Le même soir, le groupe se sépare par paires et longe la voie principale de chemin de fer au Sud de Ciboure, où ils revoient Sibbald et deux guides, dont Florentino GOIKOETXEA. Tous arrivent à la ferme Yatxu Baïta de Joseph LARRETCHE, près d’Urrugne, où ils changent de pantalons et se chaussent d'espadrilles en vue de la traversée des Pyrénées. C'est le 43e passage de Comète par la route de Saint-Jean avec NOTHOMB et Jacques TINEL, qui remplaçant là aussi Bee Johnson, apprend l’itinéraire.
Sibbald, Laws, Whitley et Brownhill quittent la ferme vers minuit dans la nuit du 11 au 12 mai. Le courant de la Bidassoa étant trop fort, ils sont obligés de faire un détour et atteignent Endarlaza juste avant l'aurore. Ils franchissent le pont d'Endarlaza, heureusement non gardé, et se retrouvent dès lors en Espagne. Ils constatent que Brownhill manque à l'appel et Florentino, Jacques TINEL et Jean-François NOTHOMB, partis à sa recherche, reviennent bredouilles. Le reste de la troupe suit la voie de chemin de fer menant à Hendaye (le train de la Bidassoa ou Txikito Tren) et, passant un tunnel et traversant un ruisseau, arrive finalement au terme de son échappée.
Brownhill avait perdu ses compagnons de vue dans les montagnes et avait décidé de poursuivre sa marche tout seul. Arrêté à sept km de la frontière par un garde espagnol, il passe deux jours en prison, puis deux autres dans un hôtel avant d'être autorisé à se rendre à San Sebastian pour voir le consul Britannique. Après deux autres semaines dans un autre hôtel et deux jours dans la prison de Saragosse, Brownhill est envoyé au camp de Miranda de Ebro où il reste environ deux semaines. Il prendra le bateau à Gibraltar le 23 juin 1943 pour arriver à Liverpool un mois après les autres, le 29 juin.
Tout comme Laws, Sibbald et Whitley, Bernard Marion quitte Gibraltar par avion le 24 mai 1943 et arrive à Hendon en Angleterre le lendemain.
Décédé en 1974, Bernard Marion repose au Dawson Creek Municipal Cemetery and Columbarium à Dawson Creek, British Columbia, Canada.