Aviateurs de l'opération Marathon

Dernière mise à jour le 29 juillet 2024.

Charles Henry Theodore MARTIN ("Theo") /1315761
60 Leckwith Road, Canton, Cardiff, Pays de Galles, Royaume-Uni
Né le 13 janvier 1923 à ? / † 13 janvier 2008
Sgt, RAF Bomber Command 9 Squadron, bombardier
Atterri entre Juvisy-sur-Orge et Massy, dans l'Essonne, France.
Lancaster A.V.Roe MkIII N° série : LM361 Immatriculation/Nom : WS-T, abattu lors de la mission sur les installations ferroviaires de Juvisy-sur-Orge dans la nuit du 18 au 19 avril 1944.
Ecrasé près de Massy, à une dizaine de km de Juvisy-sur-Orge, au Sud de Paris, France.
Durée : 4 mois.
Camps Marathon : Fréteval.

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3349/371.

L'appareil décolle de Bardney à 21h11. Le dernier contact radio avec l'appareil a lieu vers 23h30, alors que l'avion se trouve à environ 18 km au Sud-Est de Paris. Selon Charles Martin, la perte de l'appareil serait due à un obus de la Flak, mais il n'est pas impossible que ce soit suite à une mise à feu prématurée du photo-flash de l'appareil, vraisemblablement causée par un fusible défectueux (?)

Rapidement, deux moteurs et les ailes du Lancaster prennent feu et de la fumée envahit l'habitacle. Après qu'un troisième moteur se soit embrasé, le pilote donne l'ordre d'évacuer l'avion qui perd rapidement de l'altitude. Il est renseigné comme s'étant écrasé le 18 avril vers 23h30 près de Massy.

Comme Martin, le pilote, Fl/Off James Arthur Smith, RAAF parviendra à s'évader (évacué via les Pyrénées en juin 1944 - SPG 3320/1998). Quatre hommes sont tués et sont tous enterrés au Cimetière Nord de Clichy, près de Paris : le mécanicien Sgt Ronald Wilson, le navigateur Fl/Sgt Dennis Elvert Moss, le radio/mitrailleur Sgt Frank Heath, le mitrailleur Dudley Clive Bates. Le Fl/Off Kevin William Light, RAAF, d'abord évadé, sera fait prisonnier dans la région de Sens, en route vers l'Espagne, et passera par le camp de Buchenwald avant d'être interné au Stalag Luft 3.

Charles Martin, quant à lui, saute à environ 1.200 m, quelques secondes avant que l'appareil ne s'écrase. Entré en contact dès le 20 avril avec la Résistance (Gaston LEBOUTET à récupéré l'aviateur sous le porche de l’église de Champlan), Martin est caché pendant cinq semaines et demi chez Gaston LE BOUTET au 29, Route de Longpont à Sainte-Geneviève-des-Bois, en Seine & Oise (aujourd'hui Essonne). Petite histoire : tous les matins, Martin saluait la cuisinière d’un "Hello Daddy" ; celle-ci était de la marque Arthur Martin, nom de son père !

Gaston LE BOUTET est chef d'un groupe local de la Résistance et annonce à Martin qu'un passage par avion vers l'Angleterre sera organisé pour lui le 20 mai. Le jour dit, le guide prévu ne se présente pas et Martin reste dans sa cachette. On lui explique que les plans ont été modifiés suite à l'imminence du Débarquement.

Le 29 mai, il est confié à des policiers résistants et est transféré à Paris même. Le nom de Charles Martin figure dans la liste des aviateurs aidés par René LOISEAU, domicilié 50 Rue Ernest Renan à à Issy-les-Moulineaux, qui situe l'aide, pendant 2-3 jours, "en début juin".

Le 10 juin, Martin arrive dans un bloc à appartements où il rencontre le Fl/Off Jean Croquet et le Fl/Sgt Larry Clay. Cet immeuble était situé au 21 Boulevard des Batignolles, Paris 8ème où Henri TRONVILLE et son épouse étaient concierges. Ils avaient caché Clay et Croquet dans l’un des appartements. Le lendemain matin, les trois aviateurs sont menés à la gare d'Austerlitz où ils sont rejoints par le Fl/Off Stuart Barr et le S/Sgt Robert Sidders.

Deux guides, PIERRE et ROBERT (en fait, il s'agit de Pierre ROBERT du 26 Avenue Pierre 1er de Serbie à Paris XVIe), guident le groupe en train vers Dourdan, d'où ils partent pour le camp de Fréteval, y arrivant le 14 juin. Devant l'avancée des Alliés, les troupes allemandes en retraite commencent à évacuer la région et le 13 août, Martin, le Sgt McCarthy et le Lt Thomas Boggan - auxquels Walter Berry avait dit que s'ils souhaitaient tenter leur chance ils le pouvaient pour autant qu'ils l'en préviennent - ces trois hommes, donc, décident de quitter le camp pour se diriger vers les lignes américaines.

Dans l'après-midi, ils font une pause dans une ferme près de Chauvigny où le fermier leur donne à manger et leur procure une carte de la région. Leur route se poursuit vers Saint-Marc-du-Cor où un chef des FFI arrange un voyage en voiture jusqu'à Mondoubleau où ils contactent des troupes américaines. Charles Martin, Mc Carthy et Thomas Boggan quittent la France en avion le 18 août et sont interrogés en Angleterre le lendemain.


Charles Martin, son fils Nicholas et Stuart Barr à Bellande en 1967
(photo reçue de Nicholas Martin)

Charles Martin est revenu à Bellande en 1967 en compagnie de son fils Nicholas. La photo ci-dessus les montre en compagnie du copilote américain Stuart Barr, avec qui il avait fait le voyage depuis Paris jusqu’à Fréteval en juin 1944.

Nicholas Martin, le fils de Charles Martin, et son épouse étaient présents lors de la commémoration du 70ème anniversaire des camps de Fréteval à Villebout / Bellande, les 28 et 29 juin 2014. Merci à Nicholas Martin, qui nous a fait parvenir par la suite la photo de son père, que nous reproduisons en médaillon.


Nicholas et Alison MARTIN lors de la clôture des cérémonies, avec le certificat et la reproduction du monument
et un peu de terre de la Forêt de Bellande. (Photo Edouard Renière)

Merci à Claudine LEBOUTET - PEDERSIN d'avoir confirmé le séjour de Charles Martin chez ses parents (et corrigé une erreur géographique).

Nicholas Martin et son fils ont assisté les 6 et 7 juillet 2024 aux cérémonies du 80ème anniversaire des camps de Fréteval.


Nicholas Martin à Bellande le 7 juillet 2024 devant le panneau consacré à son père et réalisé par Marc Doucet
pour l’exposition du 80ème à Bellande.


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters