Dernière mise à jour le 15 mars 2015.
Paul Hinckley McCONNELL / O-796562
1705a Madison Avenue, Montgomery, Alabama, USA.
Né le 22 avril 1920 Fort Wayne, Indiana / † le 09 octobre 2000, San Juan Capistrano, Californie.
2nd Lt, USAAF 381 Bomber Group/ 533 Bomber Squadron, navigateur.
Lieu d'atterrissage : près de Coulonches, Orne, France.
Boeing B-17F-75-BO Flying Fortress, 42-29928, VP-W, abattu par des chasseurs le 04 Juillet 1943 lors d'une mission sur l'usine d'assemblage de moteurs d'avions Focke-Wulf, Le Mans.
Ecrasé dans un verger en Val de Vée, Forêt des Andaines, près de La Coulonche, Orne, France.
Durée : 6 mois.
Passage des Pyrénées : le 10 janvier 1944.
Rapport de perte d'équipage MACR 161. Rapport d'évasion E&E 380.
A l'approche de la cible, l'appareil est attaqué par quatre chasseurs Me109. Un obus explose et tue le mitrailleur gauche, le S/Sgt Harry W. Bauscher et le mitrailleur dorsal, le S/Sgt Albert G. Wackerman. Plusieurs autres hommes sont blessés, deux des quatre moteurs sont endommagés et l'arrivée d'oxygène pour la partie arrière de l'appareil est sectionnée. Poursuivre la mission sans cet apport d'oxygène signifierait la mort des mitrailleurs survivants et le pilote, le 1st Lt Olof M. Ballinger, quitte la formation et descend en altitude tandis qu'il s'oriente vers l'Angleterre, pensant devoir amerrir en Mer du Nord.
Plusieurs chasseurs Me109 mitraillent l'appareil isolé durant sa descente et à environ 2000m d'altitude, avec le feu à bord et un stabilisateur de queue détruit, les commandes ne répondent plus. L'avion, impossible à diriger, reprend inexorablement de l'altitude et le pilote donne l'ordre de l'évacuer.
Parviendront à s'évader, outre McConnell : le pilote Ballinger (E&E 248 - évacué par la Ligne Bourgogne vers les Pyrénées - octobre 1943), le copilote John M. Carah (prend un bateau à Gibraltar le 28 février 1944 avec escale à Casablanca pour arriver à New York le 2 mars), le mitrailleur arrière William C. Howell (E&E 328 - évacué par la Ligne Bourgogne vers les Pyrénées - janvier 1944) et le Sgt Francis E. "Bud" Owens, mitrailleur droit. Ils avaient été tous évacués via Paris et "Bud" Owens se retrouvera dans un groupe de sept évadés accompagnant six ou sept officiers français se préparant à franchir les Pyrénées. Les 6 autres évadés sont également américains : il y a son pilote Ballinger, le navigateur 2nd Lt Harold Bailey (B-17 42-5827 du 379th Bomb Group), le radio T/Sgt William B. Plasket (B-17 42-30163 du 306th Bomb Group), le Major William T. Boren (pilote du B-26 41-31721 – E&E 194 ; tué le 8 janvier 1945 dans un accident d’avion aux USA), le 1Lt Keith W. Murray (E&E 196 – B-17 42-30271 du 95th Bomb Group), le 2nd Lt Charles H. Hoover (E&E 195 – B-17 42-29789 du 381st Bomb Group. Guidés par Emile DELPY, qui hésite à entreprendre le passage ardu des Pyrénées vu le pauvre état physique des aviateurs, le groupe amorce la traversée le 22 octobre. Arrivés à Suc-et-Santenac, Ballinger abandonne le premier, les autres poursuivant leur route à travers les montagnes en direction de la Principauté d’Andorre. Ils sont surpris en altitude par une tempête de neige et Bailey s’écroule. Bud Owens et Bill Plasket le relèvent et pendant plusieurs heures le portent jusqu’à ce qu’eux aussi tombent d’épuisement. Delpy et leurs camarades ne peuvent rien pour eux et doivent les abandonner dans la neige, leur mort inévitable intervenant vraisemblablement le 25 octobre 1943. Le corps des 3 hommes sera retrouvé aux environs de Port de Rat, en Andorre, au printemps suivant. Bud Owens, d’abord inhumé comme ses compagnons d’infortune à Arinsal en Andorre, repose au cimetière américain des Ardennes à Neupré, près de Liège. (Voir détails à http://www.conscript-heroes.com/Art32-Tragedy-Pyrenees.html).
Au moment de sauter, Carah voit au bord de la soute le Bombardier, le 2nd Lt George C. Williams, tenant dans ses bras son parachute accidentellement déjà déployé. Il l'encourage à sauter malgré tout, mais Williams hésite et en descendant, Carah le voit quitter l'appareil trop peu de temps avant le contact avec le sol, faisant de Williams une autre victime.
Deux hommes seront fait prisonniers : le radio John K. Lane et le mitrailleur dorsal Byron J. Gronstal.
McConnell, un des premiers à sauter, et six autres hommes quittent l'appareil. Durant sa descente, il voit les dernières attaques des chasseurs sur l'avion en perdition. Il atterrit dans la cour d'une ferme et son premier contact est M. BOUVET, un forestier et garde-chasse. Il ne parle pas l'anglais et McConnell ne connaît que peu de français. BOUVET l'emmène dans une forêt proche et lui y indique une cachette. Il se recouvre de feuilles humides, doit chasser les souris, les araignées et les moustiques qui l'assaillent, ne parvient pas à vraiment dormir d'autant plus que de nombreux coups de feu claquent aux alentours jusqu'au matin alors que des patrouilles allemandes fouillent le coin avec des chiens. Au matin, il se met en route et aperçoit des bûcherons travaillant dans une clairière. Il n'hésite pas à les approcher car il n'a rien mangé ni bu depuis 36 heures. Les hommes lui donnent à boire et le mènent à une cabane, sorte de bureau de campagne, où un homme parlant l'anglais le questionne de manière assez pointue, puis lui donne à manger et lui sert du vin.
La résistance locale, avisée, lui prépare des vêtements civils et on le mène au cottage de la famille d'Emmanuel BOURGOIN, où la maîtresse de maison l'installe dans une chambre de réserve avant de téléphoner au "Grand Pépin", membre du réseau local.
Ce dernier contacte André ROUGEYRON, et l'on décide de placer McConnell dans un chalet appartenant à ROUGEYRON, à Domfront, distant d'une dizaine de kilomètres. "Le Grand Pépin" emporte l'aviateur sur une moto "empruntée" aux Allemands et force adroitement un barrage avant d'arriver à bon port à Domfront.
Selon certaines informations, le co-équipier de McConnell, le mitrailleur William Howell, se trouve chez ROUGEYRON en même temps que McConnell et y reste avec lui jusqu'au mois d'août avant qu'ils soient tous deux dirigés vers Paris. André ROUGEYRON déclare l'avoir logé du 05 juillet au 26 août 43, et l'avoir remis à André SHOEGEL dit "Fiquet", 3 Rue du Guesclin à Nantes.
Après leur départ, André ROUGEYRON prendra alors en charge le pilote Ballinger et le mitrailleur Owens avant de les transférer rapidement sur Paris également.
Dans un récit où il ne cite jamais Howell, McConnell dit que durant les semaines qui suivent, il est déplacé à plusieurs reprises entre ce chalet, une petite maison sur les hauteurs de Domfront et une maison jumelée, plus grande, dans la même localité. La partie de ce bâtiment qu'il occupe jouxte celle où un officier allemand a son quartier général, et il arrive souvent que McConnell, habillé en civil, salue les soldats qui y sont en faction. Il perfectionne son français rudimentaire du début et joue parfaitement son rôle de "français moyen" avant d'être transféré vers la fin août en région parisienne, où il aide des résistants à organiser la récupération d'aviateurs alliés.
Le groupe est découvert et pratiquement anéanti par les Allemands, mais McConnell échappe à la capture et participe à sa reconstitution. Entretemps, sa tête, qui avait été mise à prix et valait 20.000 francs lors de son arrivée en Normandie, atteint à présent la valeur de 80.000 francs. Rester en région parisienne est devenu trop dangereux et son évacuation vers l'Espagne est organisée.
McConnel demeure loger chez Pierre MANGEOLLE, boucher au 28 Rue Chevalier de la Barre à Les Pavillon-sous-Bois jusqu'en fin novembre. Il vient d'être recruté en août par le gendarme MERCIER de la brigade de Bondy. Howell dit y rester dix jours, seulement. McConnel est d'abord envoyé à Quimper où un "M. Henry" devait les envoyer par bateau, mais deux évadés de MANGEOLLE ne peuvent prendre place dans l'embarcation : John Dougherty part pour Toulouse, McConnel revient à Paris et reste 99 jours de plus via Mlle Raymonde CHASSAGNE, modiste dans un magasin de mode au Boulevard Raspail et l'abbé de Saint-Sulpice.
McConnell est logé plus tard par Mme Fernande ONIMUS née PHAL pendant trois jours avec Gary Hinote du 06 au 09 janvier chez Raoul TOUQUET et Lucienne PRIOUL au 16 Rue Henri Tariel à Issy-les-Moulineaux.
McConnel franchit avec Robert Poreye et Jean Cassart. Il loge à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
C'est le 90e passage de Comète, par Souraïde et Quito borda, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE et son frère Joseph Marie). Il est à Madrid le 02 février via Alhama, et à Gibraltar le lendemain. Le 04, il embarque dans un avion pour Prestwick en Ecosse, où il atterrit le 05 février
Rentré aux Etats-Unis, Paul McConnell est démobilisé en décembre 1945.
Il est enterré au Ascension Cemetery à Lake Forest, Califonie.