Dernière mise à jour le 12 octobre 2015.
Ronald Charles MORLEY / 1230169
3 Beckett Road, Leicester, Angleterre.
Né le 17 octobre 1921 à Leicester / † le 5 janvier 1999 à Leicester
Sgt, RAF Bomber Command 467 Squadron, opérateur radio.
Lieu d'atterrissage : près de Sint-Jozef-Olen, à environ 5 km à l’Est de Herentals, Province d’Anvers / Antwerpen, Belgique
Avro Lancaster Mk III, JB121, PO-U, abattu le 3/4 Novembre 1943 lors d'un raid sur Düsseldorf, abattu par un chasseur de nuit.
Ecrasé au quartier Gerheiden, au nord de Oevel, à une dizaine de km au SE d’Herentals, Province d’Anvers, Belgique.
Durée : 4 semaines.
Passage des Pyrénées : le 4 décembre 1943.
Rapport d'évasion SPG 3317/1682 (incomplet).
Le reste de son équipage est le Sqn/Ldr William James Lewis, pilote ; Sgt Charles Edward Stead, mécanicien ; Sgt Alan John Scott, bombardier ; F/Sgt James Henry Mallin, mitrailleur arrière ; Sgt Gerald Percy Baylis, mitrailleur de dos ; F/Sgt John William Evans (RAAF), copilote et le navigateur Kenneth Garvey. Quatre hommes trouvèrent la mort et sont inhumés au cimetière du Schoonselhof, à Wilrijk, près d’Anvers : le pilote Lewis, le bombardier Scott, les mitrailleurs Mallin et Baylis. Le copilote Evans et le mécanicien Stead furent fait prisonniers et internés respectivement au Stalag 4B à Muhlberg et au Stalag Luft 1 à Barth.
Ils décollent de Bottesford (Nottinghamshire) vers 17h00 le 3 novembre. Ils n'atteignent pas leur cible. Vers 19h15, au dessus de Oevel, l'appareil est touché par la Flak et prend feu. Le pilote ordonne de sauter.
Ronald Morley perd son kit d’évasion en sautant et atterrit dans un champ entre deux batteries de Flak basées dans les bois entre Lichtaart et Oevel. Il enterre son parachute et sa veste de sauvetage dans un champ de betteraves alors qu’il se trouve entre une voie de chemin de fer et un canal, le Kempische Vaart / Kempisch Kanaal, près de Sint-Jozef-Olen. Il marche vers le sud-ouest et se cache dans une meule de foins jusqu’au matin. Il s’adresse alors à un fermier très âgé qui, bien qu’ayant peur pour sa famille l’emmène chez lui et lui donne un peu de pain et du lait.
Peu après, il reprend sa marche vers le sud et après quelques heures passe un pont au-dessus du canal (le Canal Albert / Albertkanaal) et rencontre une dame qui l’amène à sa maison où elle nettoie les blessures à son visage et lui donne du lait. Entretemps, le fils de la dame qui était parti à vélo pour aller chercher un homme qui le conduirait à Olen, revient en disant que cela ne marcherait pas. Le fils dit à Morley de s’en aller, mais un peu plus tard, s’étant ravisé, il va le chercher, le ramène chez lui où Morley rencontre un jeune homme d’une vingtaine d’années parlant un peu l’anglais.
Un homme à Olen lui donne des vêtements civils et le conduit à vélo à Oevel. Morley y laisse son uniforme et y demeure jusqu'au lendemain (05 novembre), dans une maison habitée par un célibataire. A 18 heures, un jeune homme de la région d'Anvers et qui parle très bien anglais (Denis VAN OOSTAYEN, de Vremde [A noter que la liste des Helpers belges, établie après la guerre en vue de l’octroi de récompenses, reprend "Dionys VAN OYSTAEYEN, 4 Mollenstraat, Vremde, Antwerp", peut-être l’actuelle Regersmolenstraat à Vremde/Boechout…] ) vient le questionner pour l'identifier et lui demander ses photos d'identité. Il part et revient vers 22 heures. Ils se rendent à vélo à une gare (vraisemblablement celle de Boechout) où ils prennent le train pour Lier/Lierre le 06 au matin. Morley est remis à un "Louis" qui a une jambe de bois. Ses papiers sont contrôlés et il est guidé au soir chez "le chef" à Lier, un certain "Marcel", où il reste jusqu''au 12 novembre. Morley fut remis par Denis VAN OOSTAYEN au fermier Petrus PEERS pour être hébergé deux jours, Vremdesesteenweg 94 à Boechout. [* A noter que la liste des Helpers belges, établie après la guerre en vue de l’octroi de récompenses, reprend "Dionys VAN OYSTAEYEN, 4 Mollenstraat, Vremde, Antwerp", peut-être l’actuelle Regersmolenstraat à Vremde/Boechout…]
Le 12 novembre, ce "Marcel" le conduit en train à Anvers. De là, il est escorté à distance par une "Française" à Bruxelles, en train et en tram. Elle le conduit à un homme qu'il doit suivre. Ils rencontrent une très petite femme, "Lily" (Aline DUMONT), qu'il suit. Il va chez elle (au centre de rassemblement de Comète chez Hélène CAMUSEL au 160 Rue Marie-Christine à Laeken) jusque 21 heures, et on l'y photographie (Elie MIROIR). Il y reçoit également un autre costume que ses vêtements d'ouvrier portés jusqu'ici.
Il va ensuite chez Henri et Marie MACA, au 31 Avenue du Val d'Or, à Woluwé où il reste jusqu'au 15 novembre. Il y rencontre son navigateur, le Fl/Sgt Garvey qui est brûlé aux mains. Le 15, Morley est pris en charge par une voisine que l'on appelle "Madame" (Jeanne OTTOY, épouse VAN TUYKOM, 2 Rue Martin Lindekens à Woluwé-Saint-Pierre) jusqu'à une sorte de terminus de tram (aujourd'hui, le musée du Tram, Avenue de Tervuren 364B à Woluwé-St-Pierre), où on lui remet ses détails pour son passeport.
Le 15 novembre, ils passent par Rumes, dernier village avant la frontière, en direction de Cysoing en France. Ils sont escortés à la frontière par un "policier" (douanier) français et prennent le train pour Lille, et de là pour Paris. Morley y arrive le 16. Selon son rapport, ses trois guides, de Lille à Paris, furent des hommes. Il y a des discordances dans les dates reprises aux rapports d’autres évadés ayant suivi le même parcours que lui à 1 ou 2 jours près, mais sur base de recherches effectuées par son fils Keith, il n’est pas impossible qu’Henriette Hanotte ait également participé au passage de Morley , au moins de Rumes jusqu’à Lille…
Ronald Morley reste pendant 14 jours dans le quartier de la Place Gambetta à Paris, dans une sorte de commerce de décorateur, dormant dans une pièce secrète où l'on accède en marchant "à 4 pattes" pour franchir l'entrée. Un Américain appelé Harold Pope y est aussi. Le décorateur est Vassili LAMI, époux de Albertine VERHULST (30 ans) et beau-fils de Odile VERHULST née VANDEPUTTE. L'adresse de cette cache du groupe de Fernande PHAL épouse ONIMUS est le n° 7 Rue du Cher à Paris XXe (Place Gambetta, maison connue des aviateurs comme "la maison à 4 pattes").
Morley et Pope quittent Paris le 1er décembre pour Bordeaux, escortés par une femme.
Le 2 décembre, Morley rapporte qu’il est escorté (depuis Bordeaux) par un jeune homme (Jean-François NOTHOMB) jusque Dax. Ils y prennent des vélos et vont jusque Bayonne avec Marcel ROGER, puis jusqu'au pied des Pyrénées. Ronald Morley loge en compagnie d’Harold Pope, James Kennedy, et George Ward à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.
C'est le 76e passage de Comète, seuls avec les passeurs de Pierre ELHORGA, par Larressore et Jauriko borda.
Leur itinéraire est alors San Sebastian, Madrid (du 9 au 14 décembre) et Séville où ils restent jusqu'au 20 décembre. Morley, Kennedy et Robert Clements embarquent le 21 sur un bateau (le S/S Tudor Prince) qui s'échoue, leur faisant perdre deux jours. Morley atteint Gibraltar le 23 et quitte cette base par avion le 28 décembre, arrivant à Whitchurch en Angleterre le 29. Il est interrogé le même jour par le MI-9.
Merci à son fils, Keith Morley, qui nous a communiqué ses informations. Keith a fait spécialement le voyage avec son épouse Ann depuis l’Angleterre pour assister le 9 mai 2015, à une cérémonie d’hommage à Henriette Hanotte ("Monique"). Il a pu ainsi la rencontrer à Bachy et échanger avec elle quelques souvenirs de l’époque où son père était aidé par Comète… et vraisemblablement par elle aussi, ou en tout cas par le groupe auquel elle appartenait.