Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 2 mai 2019.

Harold Laverne POPE / 37259551
Emerson, Thurston County, Nebraska, USA
Né le 6 septembre 1914 à Gretna, Sarpy County, Nebraska / † le 9 mars 1992 à Harrold, Hughes County, South Dakota
T/Sgt, 100th Bomber Group/349th Bomber Squadron, mécanicien de vol et mitrailleur dorsal
Atterri à Reppel, entre Peer et Bree (Limbourg, Belgique)
Boeing B-17 G Flying Fortress (Forteresse Volante), n° série 42-30088, XR-E / "SQUAWKIN HAWK II", endommagé le 5 novembre 1943, lors d'un bombardement sur Gelsenkirchen.
L'appareil est touché juste après le bombardement. L'équipage reçut l'ordre de sauter, mais le pilote (Captain William R. Flesh) et le copilote (Lt John G. Gossage) purent le ramener en Angleterre.
Durée : 4 semaines
Passage des Pyrénées : le 4 décembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion E&E 280.

L'appareil décolle de Thorpe-Abbotts et est touché juste après le bombardement. L'équipage reçut l'ordre de sauter, mais le pilote (Captain William R. Flesh) et le copilote (Lt John G. Gossage) purent le ramener en Angleterre. Le B-17 étant rentré à la base, il n'y qu’une seule page dans le MACR 15553, dont extrait :


L’opérateur radio, T/Sgt Conner D. Brewster sera tué, son parachute ne s’étant pas ouvert. Initialement inhumé au cimetière de Saint-Trond (Sint-Truiden), ses restes ont été rapatriés en Floride en 1949. Tout comme Harold Pope, Leon MacDonald et George Gineikis parviendront à s’évader. Les autres, le bombardier 2nd Lt James K. Lux, le navigateur 1st Lt Omar Gonzales, le mitrailleur dorsal S/Sgt Francis G. Dolsen et le mitrailleur arrière S/Sgt James Marasco seront arrêtés et internés dans des camps Stalag Luft en Allemagne, Autriche et Pologne.

Pope atterrit dans un champ marécageux, encore "sonné" par l'ouverture brutale de son parachute. Des filles roulent sa voile et un homme enlève sa Mae-West et son casque. Il est emmené dans un bois où il enlève ses bottes fourrées. Après quelque minutes, son co-équipier Leon MacDonald arrive sur les lieux.

Ils s'éloignent et attendent l'obscurité. Deux fermiers âgés reviennent leur donner des vêtements et de la nourriture, et les amènent à une ferme de Bree où beaucoup de personnes viennent les voir, dont deux prisonniers russes échappés. A 22 heures, ils remplissent déjà des "Form E", fournies par un major belge de l'Aéronautique.

Joseph VLIEGEN, d’Ellikom, et Joseph GIELEN, de Rijkhoven, les guident à vélo jusqu'à Peer, à 7 kilomètres, dans une ferme où on leur montre un papier qui indique que James Lux, leur bombardier a une jambe cassée. Ces personnes vont à Hasselt et reviennent avec un docteur (Dr Firmin VERSCHUREN, du 34 Markt, à Peer) à moto, qui parle anglais, et qui leur apprend qu'il a soigné la jambe de Lux qui devra rester six mois à l'hôpital et que George Gineikis est à un autre endroit.

Pope et MacDonald sont amenés dans une quincaillerie (chez Peter LOENDERS, au 6 Oudestraat à Peer) où ils dorment et mangent à trois (Gineikis les a rejoint), reçoivent de meilleurs vêtements d'un M. CLERX.

Le 6 novembre, ils se lèvent à midi et mangent. Vers 19 heures, Eugène THIERY (de Herk-de-Stad) et Romain LEENAERS (du 36 Pastorijstraat à Donk) les conduisent en vélo par Hechtel, Helchteren et Zolder jusqu’à Linkhout (Diest) où ils arrivent vers minuit, dans la grosse demeure des parents d'un des fils LEENAERS. Ils y dorment un peu, après s'être séchés. Ils se rendent alors vers 4 heures et demie du matin dans un magasin de meubles à Diest, où l'on confectionne des cartes d'identité (famille d’Adolphe VAN BLERCKOM).

Selon MacDonald, un vieil homme d'environ 70 ans les prend en photo avec un Brownie 120. Un de ses trois fils les conduit chez un frère du vieillard, qui est pharmacien. Ils y sont nourris et doivent abandonner là tous leurs effets personnels - inclus les dog tags - pour des raisons de sécurité et que son vieux frère leur apporterait demain des faux papiers et les conduirait au tram vers Louvain.

Le 8 novembre, le frère du pharmacien vient leur apporter leurs cartes d'identité et les guide chez trois jeunes hommes avec qui ils prennent le tram pour Leuven (Louvain) où quatre vélos sont cachés dans les toilettes pour hommes. Le groupe est séparé et Gineikis les y quitte, pris en charge par un autre guide.

Pope et McDonald accompagnent deux jeunes réfractaires jusque Mechelen (Malines) à vélo, chez un prêtre. Ils sont amenés dans le quartier commerçant où ils restent trois ou quatre jours dans une bijouterie tenue par deux femmes âgées.

Un des guides réfractaires les conduit en train vicinal électrique à Bruxelles, où ils rencontrent "Michou" (Aline DUMONT). Un homme roux de 40 ans et portant des lunettes (Élie MIROIR) les rejoint à la gare, qui prend des photos supplémentaires et les conduit en tram chez sa mère. Ils sont ensuite emmenés chez Marie MACA, son frère Henri MACA et sa fiancée Andrée BLANPAIN au 31 Avenue du Val d'Or à Woluwe-Saint-Pierre.

Pope va alors, vers le 11 novembre, séjourner quatre jours chez des voisins au 2 Rue Martin Lindekens, Jean et Jeanne "Jacqueline" VAN TUYKOM (Jean est policier à Schaerbeek).

Le 15 novembre, Jeanne VAN TUYKOM-OTTOY le conduit à la gare. Il y rencontre à nouveau Élie MIROIR, qui lui annonce que MacDonald est déjà en Espagne. Pope revoit alors "Michou" avec un aviateur, Ronald Morley, opérateur radio d'un Lancaster, George Ward et James Kennedy, qui quitteront Bruxelles à 18 heures avec lui. Des jeunes Français (Belges francophones ?) seront leurs guides. Un agent français (Herman RAYMOND ou Raymond HERMAN, ou le Néerlandais J. Greter les rejoint pour le voyage. Un policier français les fait dormir chez lui, en France.

Le 16 novembre, ils traversent à Cysoing, près de Rumes, et prennent le train pour Lille vers 9 heures.

A 14 heures, ils prennent le train de Paris, où ils arrivent vers 19 heures. Jacques "Jerôme" le GRELLE les y attend. Germaine FLACHET (une dame blonde) emmène Ward et Kennedy, tandis que Fernande ONIMUS ("The Lady in Black") guide Morley et Pope chez un couple, les VERHULST (Albert et Odile VERHULST, née Vandeputte) au 5e étage du 7 Rue du Cher à Paris XXe (près de la Place Gambetta). Cette maison est connue des aviateurs comme "la maison à 4 pattes". Il faut en effet rentrer dans une pièce secrète par une sorte de cheminée. Jacques le GRELLE vient y prendre leurs identités. Pope et Morley y restent environ quinze jours, jusqu'au 30 novembre.

Dans son bouquin, George Watt mentionne que lui et Hank Johnson arrivant dans l'appartement d'une dame habillée en noir, au 5e ou 6e étage d'un immeuble, y ont rencontré d'autres aviateurs (4 ou 5), 2 guides plus des membres de la famille de la dame. Il ne cite que le nom de Pope et mentionne qu'il y avait un Polonais, c'est donc Bronislaw Malinowski. Watt confirme que le groupe, devenu trop important, fut séparé le lendemain.

Le 1er décembre, Odile VERHULST (?) les conduit chez Fernande ONIMUS, qui les conduit à la gare où ils revoient "Jérôme" (Jacques le GRELLE). Une femme blonde à lunettes les guide jusque Bordeaux, par le train de 22 heures.

Arrivés le 2 à 7 heures, ils revoient Ward et Kennedy avec une autre femme. Ils y rencontrent un homme qui porte une cicatrice sur le nez (Marcel ROGER). Ils changent de train pour Dax et les deux femmes disparaissent.

Là, "Franco" (Jean-François NOTHOMB) les attend et part à vélo avec Morley et Pope, tandis que Kennedy et Ward partent avec "l'homme à la cicatrice" (Marcel ROGER). Ils arrivent à Bayonne vers 18 heures et y séjournent dans un hôtel, le restaurant Larre de Marthe MENDIARA.

Le 3 décembre, sous la pluie, ils pédalent 20 kilomètres pour rencontrer des guides basques. Ils se sont donc rendus à Mandochineko borda (la grange de la ferme Mandochinea) à Larressore, en bordure d'Espelette.

En passant la frontière, ils sont presque encerclés (des chasseurs alpins Allemands ont une garnison non loin, à Esteben borda) et Kennedy s'effondre. C'est le 76e passage de Comète, seuls avec les passeurs de Pierre ELHORGA, par Larressore et Jauriko borda. Ils passent la nuit dans une ferme et vont rechercher Kennedy. Les guides les abandonnent et ils passent encore une nuit dans une bergerie (Mortaleneko borda ?), et deux autres dans une grange. Ils voient alors arriver Donald Mills, Robert Clements, Edward Johnson et Cyril Passy, qui ont franchi la frontière le 6 décembre.

Pope arrive à l'ambassade britannique de Madrid après une semaine éprouvante. Le 7 décembre, il part pour Gibraltar et y arrive le 17 décembre et se retrouve en GB le 20 décembre 1943. Il reste dans l’Air Force et sera démobilisé en octobre 1945.

Plus de détails à cette page.

Harold Pope est enterré au Black Hills National Cemetery à Sturgis, Meade County, South Dakota.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters