Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 4 mai 2019.

Leon E. MacDONALD ("Bud") / 32287971
919 South Main Street, Towanda, Pennsylvanie, USA
Né le 22 septembre 1914 à South Waverley, Bradford County, Pennsylvanie / † le 8 juillet 1987 à Towanda, Bradford County, Pennsylvanie
S/Sgt, 100 Bomber Group 349 Bomber Squadron, mitrailleur de flanc droit
Lieu d'atterrissage : à Reppel, entre Peer et Bree (Limbourg, Belgique)
Boeing B-17 G Flying Fortress, 42-30088, XR-E / "Squawkin' Hawk II", endommagé le 5 novembre 1943, lors d'un bombardement sur Gelsenkirchen.
L'appareil est touché juste après le bombardement. L'équipage reçut l'ordre de sauter, mais le pilote (Captain William R. Flesh) et le copilote (Lt John G. Gossage) purent le ramener en Angleterre.
Durée : 3 semaines
Passage des Pyrénées : le 27 novembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion E&E 256 disponible en ligne.

L'appareil décolle de Thorpe-Abbotts et est touché juste après le bombardement. L'équipage reçut l'ordre de sauter, mais le pilote (Captain William R. Flesh) et le copilote (Lt John G. Gossage) purent le ramener en Angleterre. Le B-17 étant rentré à la base, il n'y qu’une seule page dans le MACR 15553, dont extrait :


L’opérateur radio, T/Sgt Conner D. Brewster sera tué, son parachute ne s’étant pas ouvert. Initialement inhumé au cimetière de Saint-Trond (Sint-Truiden), ses restes ont été rapatriés en Floride en 1949. Tout comme Leon MacDonald, Harold Pope et George Gineikis parviendront à s’évader. Les autres, le bombardier 2nd Lt James K. Lux, le navigateur 1st Lt Omar Gonzales, le mitrailleur dorsal S/Sgt Francis G. Dolsen et le mitrailleur arrière S/Sgt James Marasco seront arrêtés et internés dans des camps Stalag Luft en Allemagne, Autriche et Pologne.

MacDonald atterrit dans un arbre et des fermiers l'aident à en déloger le parachute. Ils le conduisent près de Harold Pope, son mécanicien, un peu au Sud-Ouest. On leur dit d'attendre 18 heures.

Ils s'éloignent et attendent l'obscurité. Deux fermiers âgés (MacDonald dit : un seul) reviennent leur donner des vêtements et de la nourriture, et les amènent à une ferme de Bree où beaucoup de personnes viennent les voir, dont deux prisonniers russes échappés. A 22 heures, ils remplissent déjà des "Form E", fournies par un major belge de l'Aéronautique. Joseph VLIEGEN, d’Ellikom et Joseph GIELEN, de Rijkhoven les guident à vélo jusqu'à Peer, à 7 kilomètres, dans une ferme où on leur montre un papier qui indique que James Lux, leur bombardier a une jambe cassée. Ces personnes vont à Hasselt et reviennent avec un docteur (Dr Firmin VERSCHUREN, du 34 Markt, à Peer) à moto, qui parle anglais, et qui leur apprend qu'il a soigné la jambe de Lux qui devra rester six mois à l'hôpital et que George Gineikis est à un autre endroit.

MacDonald et Pope sont amenés dans une quincaillerie (chez LOENDERS à Peer) où ils dorment et mangent à trois (Gineikis les a rejoint), reçoivent de meilleurs vêtements d'un M. CLERX.

Le 6 novembre, ils se lèvent à midi et mangent. Vers 19 heures, Eugène THIERY (de Herk-de-Stad) et Romain LEENAERS (du 36 Pastorijstraat à Donk) les conduisent en vélo par Hechtel, Helchteren et Zolder jusqu’à Linkhout (Diest) où ils arrivent vers minuit, dans la grosse demeure des parents d'un des fils LEENAERS. Ils y dorment un peu, après s'être séchés. Ils se rendent alors vers 4 heures et demie du matin dans un magasin de meubles à Diest, où l'on confectionne des cartes d'identité (famille d’Adolphe VAN BLERCKOM).

Selon MacDonald, un vieil homme d'environ 70 ans les prend en photo avec un Brownie 120. Un de ses trois fils les conduit chez un frère du vieillard, qui est pharmacien. Ils y sont nourris et doivent abandonner là tous leurs effets personnels - inclus les dog tags - pour des raisons de sécurité et que son vieux frère leur apporterait demain des faux papiers et les conduirait au tram vers Louvain.

Le 8 novembre, le frère du pharmacien vient leur apporter leurs cartes d'identité et les guide chez trois jeunes hommes avec qui ils prennent le tram pour Leuven (Louvain) où quatre vélos sont cachés dans les toilettes pour hommes. Gineikis les y quitte avec un autre guide.

Pope et MacDonald accompagnent alors deux jeunes réfractaires jusque Mechelen (Malines) à vélo, chez un prêtre. Après une discussion avec leurs guides, ils sont amenés dans le quartier commerçant où ils restent trois ou quatre jours dans une bijouterie tenue par une femme de 60 ans et sa mère, qui en a 85. Pope et MacDonald y restent trois jours, écoutant les plaintes de la joaillière et ne recevant que chichement à manger. Elle avait visité l'Angleterre durant la première guerre mondiale et parlait assez bien anglais.

Un des guides réfractaires les conduit en train vicinal électrique à Bruxelles, et les remet à "une fille de 12 ans dont les parents ont été arrêtés et sont en Allemagne". "Michou" (Aline DUMONT) les conduit chez un homme roux de 40 ans (Elie MIROIR), qui prend des photos supplémentaires dans une boutique et les conduit en tram chez sa mère. Ils sont alors emmenés chez Marie MACA, son frère Henri MACA et sa fiancée Andrée BLANPAIN au 31 Avenue du Val d’Or à Woluwé-Saint-Pierre. Pope part alors chez des voisins au 2 Rue Martin Lindekens (chez Jean et Jeanne "Jacqueline" VAN TUYKOM - Jean est policier).

Le lendemain (12 novembre), Marie MACA conduit MacDonald chez Elie MIROIR qui l'emmène chez Aline DUMONT. Elle avait fait préparer ses faux papiers et ceux d'un pilote de Mosquito, le Squadron Leader Walter Wallington. Elle les prend à la gare où ils retrouvent Gineikis, Wallington et Denis Hornsey. MacDonald ne mentionne pas qu'ils passent une nuit dans l'appartement de René PIRART au 8 Rue des Tournesols à Anderlecht.

Le 12 novembre, Florentine PIRART les conduit alors au rendez-vous pour le départ. Un jeune universitaire (José GRIMAR) leur sert de guide de Bruxelles à Mons, par train, ainsi qu'une jeune fille appelée "Michèle" qui s'occupe de Wallington et MacDonald. De Mons, ils prennent un tram et marchent vers une maisonnette où ils soupent. C'est probablement au 3 Rue du Terminus à Erquennes chez Georgette DIEU, ou dans une ferme à Blaregnies.

Ils vont à la maison d'un douanier, François BOURLARD, de Froyennes, tout près de la frontière française.

BOURLARD les guide avec un autre homme vers la frontière. Le Dr Aimé COLSON, de Bavay, les prend tous les quatre à l'arrière de sa vieille Citroën. Wallington est assis devant avec le docteur. Les barrières des postes belge et français s'ouvrent comme par miracle au passage de la voiture. Le docteur les conduit chez Léon GERARD, sous-chef de gare et son épouse Lucie LERAT, institutrice, à la Porte de Valenciennes à Bavay. Les quatre évadés (Wallington, Hornsey, Gineikis et MacDonald) passent la nuit chez eux. Du whisky VAT 69 y était à leur disposition.

Le jour suivant, une femme rousse d'environ trente ans prend Wallington et MacDonald à Paris (la base de ses cheveux est noire rayée de blanc) ; Gineikis et Hornsey accompagnent un homme qui était chez le douanier. Les noms de MacDonald et Wallington figurent pourtant pour cette escorte sur une liste de Amanda STASSART (20 ans, guide vers Paris).

A Paris, ils sont remis en gare du Nord à Jacques "Jérôme" LEGRELLE, qui les emmène dans une église (Saint-Laurent) et les remet à une "madame Germaine" (FLACHET épouse BAJPAI) d'environ 55 ans, blonde platinée et parlant anglais. Le groupe est scindé.

Wallington et MacDonald sont emmenés au 5ème étage dans son appartement (probablement chez Odile HOCHEPIED, au 11 Rue Descombes Paris XVIIe, métro Porte de Champerret). MacDonald parle d'un centre de marché noir très florissant. Ils y rencontrent Harold Sheets et le Sgt Robert Metlen. Les y rejoignent aussi Donald Mills, et Edward Johnson de l'escadrille des Dambusters. Des archives renseignent MacDonald comme ayant logé plusieurs jours chez Marianne MacCONNEL (? – la liste des Helpers français reprend Madame Veuve Marianne Mac CONNEL au 119 Boulevard Exelmans, Paris 16ème). MacDonald ne le mentionne pas dans son rapport.

Une "Mme Fernande" (Fernande ONIMUS - "The Lady in Black") et une "Irène" viennent chercher MacDonald et un F/Lt de la RAF ("Jeff"… qui ne peut être que Geoffrey Madgett). Ils prennent le métro jusqu'à une gare où ils rencontrent une toute petite "Mme Lilly" (Marcelle DOUARD) d'environ 40 ans et un officier de renseignement néerlandais évadé d'Allemagne (J. J. Greter). "Lilly" les accompagne jusque Bordeaux.

Là, Jean-François NOTHOMB ("Franco") les place en 3e classe dans le train de Bayonne et monte lui-même en 2de classe. Ils descendent avant Bayonne et prennent des vélos à la gare de Labenne (Landes) avec une femme qui parle anglais, pour se rendre à Saint-Jean-de-Luz, dans une famille basque (une mère et ses deux filles qui ne parlent pas anglais et peu de français). Ils y rencontrent leurs guides, Monterro (?), un réfugié de la guerre d'Espagne et un autre Basque recherché. "Franco" leur y demande le restant de leur argent.

MacDonald est dans le groupe qui effectue le 75e passage de Comète avec Jean-François NOTHOMB par Saint-Jean-de-Luz et la passerelle d'Endarlaza avec Jean-François NOTHOMB et Florentino GOIKOETXEA, Geoffrey Madgett, Denis Hornsey, J. J. Greter et George Gineikis.

Denis Hornsey, qui est dans le groupe avec MacDonald, rapporte que Greter, l'officier hollandais, était beaucoup plus âgé qu'eux et ne supporterait probablement pas la traversée de la frontière. Après deux heures de marche en sortant de Saint-Jean-de-Luz, ils arrivent à la ferme relais, qui est alors Yatxu-Baïta à Urrugne, chez Joseph et Joséphine LARRETCHE. Après un bol de lait, ils marchent sous la pluie et sont trempés jusqu'aux os. Après trois heures de marche, Greter se trouve en détresse. Après six heures de marche, ils voient les lumières d'Espagne. L'eau d'une rivière à traverser leur arrive à la taille.

Ils arrivent à la rivière Bidassoa sur une route menant à un village (Vera de Bidasoa). Ils la traversent sur un pont suspendu (à la centrale électrique d'Endara) puis montent une pente couverte de buissons. Arrivés à une sorte de hameau, Florentino et NOTHOMB discutent et décident d'y laisser Greter, qui ne peut plus continuer. Ils suivent la voie ferrée qui descend de la mine d'Erlaitz et parcourent un long tunnel avant d'arriver à une ferme dans une vallée. A peine arrivés, des gardes civils espagnols approchent de cette ferme et ils doivent aller se cacher dans un bois proche.

Ils vont ensuite chez Bernardo ARACAMA au n°7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, Miramon, à San Sebastian. Ils partent ensuite en voiture par Madrid.

Leon MacDonald est débriefé trois fois : à Madrid à l'ambassade britannique et par l'attaché militaire US puis à Gibraltar. Il arrive le 7 décembre à Gibraltar, puis s'envole vers l’Angleterre le 9 décembre 1943, atterrissant à Portreath le lendemain.

Plus de détails à cette page

Leon MacDonald repose au Wysox Cemetery à Wysox, Bradford County, Pennsylvanie.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters