Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 27 janvier 2023.

Donald Oliver MILLS / O-736646
70 Athens Street, San Francisco, Californie.
Né le 1 août 1917 à San Francisco, Californie / † le 15 avril 2003 à Fredericksburg, Texas.
2nd Lt, USAAF 96 Bomber Group 413 Bomber Squadron, bombardier.
Lieu d'atterrissage: à la lisière d’un bois entre Sint-Oedenrode et Eerde (commune de Veghel), Province de Zuid-Brabant, Pays-Bas.
Boeing B-17 G Flying Fortress, 42-3439, MZ-V, abattu le 20 octobre 1943 lors du retour d'une mission sur Düren par l'Oblt Erich Burkert du 9/JG26.
Ecrasé vers 14h45 sur une maison sise 19 Soestdijkseweg à De Bilt, faubourg d'Utrecht, Pays-Bas.
Durée : 6 semaines.
Passage des Pyrénées : le 6 décembre 1943.

Informations complémentaires :

Rapport de perte d'équipage MACR 1018. Rapport d'évasion E&E 279 disponible en ligne.

L’appareil décolle à 11h25 heure anglaise de Snetterton Heath. Des ennuis dans le moteur n°3 se développent avant de traverser la Manche et Donald Mills se rend compte en approche sur l’objectif qu’il ne parvient pas à ouvrir les portes de la soute à bombes dont il avait pourtant vérifié le fonctionnement peu après le décollage. Au-dessus de l’objectif, le pilote, 2nd Lt Charles F. Geyer Jr, parvient à actionner un levier pour libérer le chargement. Ayant perdu le contact avec la formation sur le vol de retour, le B-17 descend en altitude et vole sous le couvert d’une concentration nuageuse. A la sortie des nuages, l’appareil solitaire est attaqué vers 15h00/15h15 par six chasseurs, l’un d’eux le touchant sérieusement, provoquant un incendie dans le système d’alimentation en oxygène et blessant ou tuant cinq hommes à bord. Le pilote a l’intention de faire un atterrissage forcé en Hollande mais, ne pouvant contrôler l’appareil, il donne l’ordre au reste de l’équipage de sauter, à hauteur de Betuwe/Opheusden. On retrouvera les corps de cinq membres de l’équipage dans les débris de l’avion. Il s’agit de l’opérateur radio T/Sgt Aaron Murray Becker, du mitrailleur ventral S/Sgt Edward Leslie Lantron, du mitrailleur droit S/Sgt Charles Robert Randel, du mitrailleur gauche S/Sgt Alexander Joseph Guilianelli et du mitrailleur arrière S/Sgt James Arthur Parker. Les sergents Becker et Randel reposent au cimetière américain de Margraten, Pays-Bas. Les restes des 3 autres ont été rapatriés aux États-Unis après la guerre : Lantron à Borger, Texas ; Guilianelli à Erie, Pennsylvania et Parker à East Orange, New Jersey. La chute de l’appareil occasionna également la mort de trois des occupants de la maison de la famille Rijksen.

Le pilote Geyer, de même que son copilote le 2nd Lt Robert P. Surdez Jr, le navigateur 2nd Lt William J. Doherty, le mitrailleur dorsal T/Sgt Frank J. Killarney seront faits prisonniers.


L’équipage original du pilote, 2nd Lt Charles F. Geyer Jr.
Devant, de gauche à droite : Charles Geyer ; son copilote le 2nd Lt Robert P. Surdez Jr, Donald Mills (la présente page) et le navigateur 2nd Lt William J. Doherty.
Debout derrière, de gauche à droite : le mitrailleur ventral S/Sgt Edward L. Lantron, le mitrailleur S/Sgt Melvin Litke (*), le mitrailleur arrière S/Sgt James A. Parker, le mitrailleur dorsal T/Sgt Frank J. Killarney, le mitrailleur gauche S/Sgt Alexander J. Guilianelli et le mitrailleur Everett J. Missey (*).
(*) Melvin Litke et Everett Missey n’étaient pas de la mission du 42-3439 du 10 octobre 1943. Missey fut tué lors d’une mission le 16 décembre 1943 et Litke termina son tour avec 50 missions à son actif.

Donald Mills sera le seul qui parviendra à s’évader. Il saute à 3500 m d’altitude et retarde l’ouverture de son parachute jusqu’à environ 1500m. Au cours de sa chute, déséquilibré, il voit son kit d’évasion et la pochette contenant de l’argent des pays occupés tomber de la poche de son pantalon. Il aperçoit 3 autres parachutes et, à l’approche du sol, voit des gens courir vers l’endroit où il va atterrir. Il tombe dans un bosquet et se blesse légèrement. Il décide de ne pas prendre contact avec des gens qu’il aperçoit à quelques dizaines de mètres et se cache jusqu’à 19h00 dans un champ de betteraves. Il retourne dans le bosquet, y récupère son compas et dissimule sa combinaison de vol et sa Mae West avant de se mettre en route. Il signale avoir vu un avion en feu non loin de l’endroit où il avait atterri et son rapport ne mentionne pas s’il pense que c’est son appareil ou un autre. Nos recherches nous permettent de penser que, vu la zone où Mills a atterri, l’avion en feu doit être le B-17 42-30719 du 390th Bomb Group/569th Bomb Squadron, tombé le 20 octobre vers 15h30 à Eerde, près de Veghel (à 5km au nord-est de Sint-Oedenrode.)

Mills indique dans son rapport qu’il marche à travers champs et bois et après 2 kilomètres est approché par un civil à vélo qui ne parle pas l’anglais. Il le suit jusqu’à sa maison à Sint-Oedenrode où toute une famille l’accueille, lui donne à manger ainsi que des vêtements civils. (voir ci-dessous *). Parmi les hommes qui se trouvent là, il y a un ex-officier d’infanterie de l’Armée hollandaise, qui parle anglais. Il examine ses plaquettes d’identité puis l’interroge de manière approfondie en vue de confirmer ses dires. On lui dit que l’on ne peut pas faire grand-chose pour l’aider, on lui dessine une carte avec indication de l’endroit où il pourrait traverser la frontière hollando-belge et il reçoit une provision de pain et de beurre, des tickets de ravitaillement pour du pain et du lait ainsi que 20 florins. Avant de partir, Mills détache l’insigne de pilote de son uniforme et le donne au jeune cycliste qui l’avait rencontré au départ. Trois hommes le guident alors hors de la ville et le mettent sur la voie, lui conseillant de contourner Eindhoven, où il y a une forte garnison allemande.

* En janvier 2023, Cor Vervoort nous apprend que sa mère (Anna van Erp) et ses voisins avaient aperçu un parachute blanc descendant à l’arrière de leurs fermes de Coevering, Eerde et Sint-Oedenrode. En une seconde, cette vision disparut et la mère de Cor, parlant souvent de cet incident après la guerre, s’était toujours demandé ce qui était arrivé au parachutiste. S’étant avéré bien des années plus tard qu’il s’agissait de Donald Mills, Cor a fait lui aussi des recherches et a pu finalement trouver, entre autres, qui était le jeune civil à vélo ainsi que des informations sur sa famille et d’autres détails. Nous apprenons ainsi qu’après avoir atterri, Mills aperçoit non loin de là des Allemands à sa recherche. Il rampe à travers un champ de betteraves dans leur direction, croise les soldats qui ne le voient pas en courant vers le bois. Après quelques heures, le calme est revenu et Mills, à l’aide de sa boussole (tout ce qu’il lui reste de son kit d’évasion, perdu dans sa chute), se met à marcher vers le Sud. Il atteint la route de Veghel (actuellement A50) à hauteur de la ferme de Coevering. Après sa rencontre avec le jeune cycliste, il le suit et alors qu’ils approchent de Rooi (Rooij), le frère du garçon arrive à leur rencontre. Ce dernier donne sa casquette à Mills, pour qu’il attire moins l’attention. Arrivé dans la famille, Mills ressent une tension chez les parents des garçons, mais elle s’adresse surtout au plus jeune, compte tenu du risque qu’il a pris, les Allemands rôdant dans la région. Cor Vervoort a pu déterminer, grâce à des contacts locaux, que le premier cycliste rencontré devait être Martien van de WETERING (24 ans), le second, son frère Bert (30 ans). Ce sont 2 des 8 enfants du fabricant de sabots Adriaan van de WETERING et son épouse Johanna. Ils habitent Eerschotsestraat A340 (actuellement 23) à Sint-Oedenrode. L’officier d’infanterie qui y avait interrogé Mills est en fait un autre frère, Wilbertus van de WETERING ("Wim"), 27 ans, qui n’habitait plus à la maison à l’époque. Dans la soirée du 20 octobre, prenant de grands risques vu l’interdiction de circuler à cette heure tardive, les 3 frères le guident à vélo, deux à l’avant, l’autre derrière Mills. Traversant leur rue, ils franchissent le petit pont de bois surplombant la rivière Dommel. Passé le pont, estimant que Mills pourra atteindre seul la frontière belge et lui rappelant d’éviter Eindhoven qui grouille d’Allemands, les frères van de WETERING prennent congé et rentrent chez eux.


La famille van de WETERING fin des années 1930. Martien est à gauche à l’arrière, Bert au milieu derrière et Wilbertus le 2ème depuis la droite.
Leur maison (photos de Cor Vervoort)

Mills suit la route longeant la Dommel et arrive à Nijnsel. Il se repose dans une meule de foin, poursuit sa route vers le sud, s’adresse à quelques personnes qui lui apportent un peu d’aide. Il marche seul, évitant les routes, se perd, atteint les faubourgs d’Helmond, trop à l’est d’Eindhoven, se ravise et prend la direction du sud-ouest, atteignant Leende dans la soirée. Là, contrairement à d’autres gens auxquels il s’était adressé auparavant sur sa route, un fermier lui refuse de l’eau et il continue à marcher en direction de la frontière, se cachant dans des fossés et des meules de foin. Au matin, après être passé près de Budel, il traverse la frontière et arrive à Hamont en Belgique où un fermier lui donne une pomme et de l’eau. Il se cache dans un bois avant de suivre une route pavée puis s’oriente vers le sud. Un couple le conduit chez eux, lui donne à manger et l’homme lui montre une carte de Belgique, lui indiquant le meilleur itinéraire pour rejoindre la France. Mills doit s’enfuir par une porte arrière lorsque son hôte voit arriver un collaborateur notoire s’approcher de la maison. Il semble que cela se soit passé à Kleine-Brogel, la suite de son parcours étant difficile à déchiffrer dans le manuscrit de son rapport, la partie dactylographiée ne reprenant aucun nom de personne ni d’endroit. On devine qu’il passe par Sint Huibrechts-Lille, Overpelt, Hechtel, rencontrant en route des civils et des policiers ("gendarmes") disposés à l’aider.

Vers le 23 octobre, caché dans un bois à la suggestion des policiers, ceux-ci reviennent l’y chercher dans la soirée pour le mener chez eux. Ils lui donnent à manger avant de le mener à vélo chez Albert SOLS, 58 Molenstraat à Eksel (Hechtel), qui le loge chez lui pendant six jours (cet homme, membre du Groupe ROYERS et de Comète, sera décoré en 1949 de la US Medal of Freedom). On cite également parmi ses Helpers, Charles WILLEKENS, de Beverbeek (Hamont-Achel), du même groupe ROYERS et lui aussi décoré de la Medal of Freedom.

Dans son rapport d’activités, Marcel ROYERS (Service Marc, agent LBC11 - 18 Clerxhoevestraat, Neerpelt) déclare qu’il n’a lui-même logé aucun des 84 aviateurs aidés par son Groupe et ne s’est occupé personnellement que de 47 d’entre eux. Pour ce qui concerne Donald Mills, il indique qu’il l’avait rencontré à Eksel et lui avait acheté par la suite une casquette, une paire de gants en cuir et une écharpe, pour un montant total de 350 Francs belges. Marcel ROYERS et sa femme ont été arrêtés par la Gestapo et la GFP le 1er juillet 1944 dans la maison où ils se cachaient à Sint-Huybrechts-Lille. Marcel est d’abord détenu à la Prison de Hasselt, qu’il quitte le 24 juillet à destination du camp de Breendonk. De là, il part le 8 août 1944 vers la gare d’Anvers, d’où il est convoyé en train vers le camp de Buchenwald où il est interné (prisonnier 76088) du 10 août 1944 jusqu’au 7 mai 1945, jour de sa libération. Son épouse, également emprisonnée à Hasselt, passe par les camps de Ravensbrück et Belzig, d’où elle reviendra le 12 mai 1945.

Mills a été hébergé le 8 novembre à Eksel en compagnie du Sqn/Ldr Edward Johnson, de James Elliot et de Robert Clements dans la maison de Mme Vve Liliane Smets-WOODIWISS, « Little Yorkshire », Eksel, membre du Groupe ROYERS et décorée en 1947 de la US Medal of Freedom. Née à Cullingworth dans le Yorkshire en 1897, Lilian avait épousé Franz Paul Smets d’Eksel, mort en 1941. Elle est décédée en mai 1975 à Neerpelt et a été inhumée à Eksel.

On peut lire dans le rapport de Marcel ROYERS la confirmation que celui-ci a rencontré Donald Mills à Eksel avant qu’il soit hébergé à Overpelt pendant 2 semaines. Mills se trouve chez Lambert SPOOREN, cordonnier, et sa femme Marie, née Matthys, habitant Haspershoven/Overpelt lorsqu’y arrive le 13 novembre Edward Johnson. Le 18 novembre, Johnson et Mills sont conduits à la gare par un "Gustave" (Gustave BUSSCHOTS du 9 Zurenborgstraat à Anvers, un agent d’Élie MIROIR), qui déclare les avoir reçus de Charles WILLEKENS à Berchem-Antwerpen. Un homme de grande taille (Jean JUTTEN, de la Vrijheidstraat à Neerpelt) les accompagne en train et les remet en cours de trajet à Charles WILLEKENS pour la fin du voyage.

Mills, lui, raconte que : "A la gare d'Overpelt (ou celle de Neerpelt ?) le guide me donna un ticket et m'indiqua l'homme portant une moustache impressionnante et que je devais suivre. Nous prîmes place dans le compartiment n° 7, moi assis à quelques mètres de lui. On m'avait fait comprendre qu'en cas de passage d'un contrôleur, je devais donner le même type de document que lui, papiers ou ticket. Ces documents, ainsi que la fausse carte d'identité, me paraissaient assez primitifs et n'auraient selon moi pas résisté longtemps à un contrôle sévère. Le voyage vers Anvers se déroula sans incident, malgré la présence à bord de nombreux militaires allemands."

Arrivés à Anvers, WILLEKENS, le moustachu, les mène vers un petit café près des docks, vraisemblablement celui situé au 45 Minderbroedersrui. Ils y restent la journée, allant dormir le soir dans un appartement. Le lendemain, Gustave BUSSCHOTS (également décoré de la Medal of Freedom) les guide non loin de là jusqu’au café "De Zwaan" au 41 Klapdorp, géré par Marcel "Meaz" MAES (également agent d’Élie MIROIR) et son épouse Josephine. Ils y restent quatre nuits (selon Mills, deux seulement selon Johnson…) et on les conduit dans un magasin pour les faire prendre en photo. A noter que dans son rapport d’activités, Marcel MAES indique un hébergement de Mills et Edward Johnson pendant "5 jours" en "septembre 1943" (!), après les avoir reçus de BUSSCHOTS, auquel il les remettra à la gare d’Anvers. Edward Johnson est cité par la logeuse Virginie DE BRUYN au 37 Keizerstraat à Anvers avec Mills, Robert Clements et James Elliot.

Marcel DAELEMANS ("Victor", du 15 Oranjestraat, Antwerpen) convoie Mills (le 21 novembre, selon Johnson…) en train jusqu'à Bruxelles. Élie MIROIR loge Mills chez Albert DE JONGHE et Suzanne FRANKEL au 66 Avenue Albertyn à Woluwe-Saint-Lambert, du "16 au 19" (?) novembre 43, puis vient le reprendre. Selon Johnson, il s’agirait d’une veuve aisée, dont le fils est employé par les Allemands (travail obligatoire) et rédige des textes pour la Résistance.

Selon Johnson, le "24 novembre", avec Mills et Hank Johnson il est conduit en train à Tournai, d’où ils sont guidés vers un petit village frontalier (vraisemblablement Rumes, celui d’Henriette HANOTTE). Là, avec d'autres évadés, ils marchent jusqu'en France. Un douanier en civil les accompagne. Ils passent la nuit chez lui, y reçoivent de nouvelles cartes d'identité et y laissent leur argent belge.

Amené près de la frontière française, Mills est, selon toute vraisemblance, guidé par Henriette HANOTTE, qui le fait passer en France où il est vraisemblablement confié à Amanda STASSART («Diane»), dont la liste des aviateurs aidés reprend son nom, de même que celui d’Edward Johnson) et qui le 25 novembre les escorte jusqu’à Paris. Le rapport de Mills, sans donner de noms ni de détails, mentionne un voyage en train de Lille à Amiens durant lequel il aperçoit de nombreuses installations de la DCA allemande.

A l'arrivée à Paris, ils sont attendus par Mme "Charmaine" (Germaine FLACHET épouse BAJPAI) et un homme avec des dents remplies de plombages en or. Mills et Ed Johnson sont conduits dans un appartement à la "Rue des Tombes", où ils restent plusieurs jours. Il s'agit en fait de Odile HOCHEPIED, au 5e étage du 11 Rue Descombes à Paris XVIIe, (métro Porte de Champerret). On leur y remet des nouvelles cartes d'identité. On cite également un hébergement par Mme Vve Marianne MacCONNEL (119 Boulevard Exelmans, dans le 16ème.)

Au début de décembre, Germaine BAJPAI-FLACHET confie Mills à une guide (une très petite femme, au teint olivâtre, qui ne parle pas l'anglais, yeux et cheveux sombres), Marcelle DOUARD, qui l'amène en train vers Bordeaux en compagnie de Robert Clements, Edward Johnson et Cyril Passy.

Arrivés en train à Bordeaux, ils sont remis à un Belge, Jean-François NOTHOMB, qui les conduit en train à Dax. Ils pédalent ensuite de Dax jusque Bayonne, où ils passent la nuit à l'étage d'un café. Donald Mills et ses compagnons logent donc à Sutar à l'auberge Larre de Jeanne MENDIARA.

Après 25 autres Km à vélo, ils rencontrent leurs passeurs basques pour les Pyrénées (à Mandochineko borda, sur le territoire de Larressore). Ils commencent alors à marcher, hors des sentiers. Mills tombe dans une descente et perd le groupe, puis parvient à le retrouver. Ils mangent dans une ferme (Jauriko borda) et le lendemain, un guide de 45 ans les reprend. Ils retrouvent quatre autres évadés dans une grange, dont Harold Pope.

Le groupe de Donald Mills, Robert Clements et Cyril Passy passe la frontière le 6 décembre, dans le 77e passage de Comète par Larressore et Jauriko borda avec les seuls guides d'Espelette de Pierre ELHORGA.

Le rapport d’évasion de Donald Mills indique qu’il est « arrivé en Espagne le 10 décembre 1943 », puis à Madrid où il a été interrogé le 13 décembre, a atteint Gibraltar le 17, y a été interviewé le 19, quittant Gibraltar par avion le 20 et rentrant en Angleterre le même jour.

Alors qu’il suivait son entraînement de bombardier dans l’Arizona, Donald Mills tomba éperdument amoureux de la jeune Anna Loland, 17 ans, et ils se marièrent quinze jours avant qu’il soit envoyé en Europe.


Anna Loland Mills vers 1943.

Anna servit comme infirmière aux Etats-Unis durant la guerre. Malgré la réception d’un télégramme officiel lui annonçant que son mari était porté manquant et présumé mort, elle conserva cependant avec conviction l’espoir de le voir revenir. Anna Mills est décédée le 29 novembre 2014.

Le 9 mai 2015, à l’occasion d’une cérémonie d’hommage à Henriette Hanotte ("Monique"), Donald O. Mills Jr, venu spécialement des États-Unis, a pu rencontrer Henriette à Bachy et échanger avec elle quelques souvenirs de l’époque où son père était aidé par Comète.


Henriette HANOTTE et Donald Mills Jr à Bachy le 9 mai 2015
(merci à leur auteur, Co de Swart, pour ces clichés qu’il nous a transmis)

En septembre 2018, en présence du fils de Donald Mills, une cérémonie eut lieu à Eerde aux Pays-Bas en hommage aux 5 membres de l’équipage du 42-3439 ayant trouvé la mort.


Cinq fleurs, une pour chacun des hommes de l’équipage de Donald Mills
ayant perdu la vie : Aaron Becker, Alexander Guilianelli, Edward Lantron, Charles Randel et James Parker.
Photo prise le 29 septembre 2018 lors d’une cérémonie à Eerde, à l’endroit où Donald Mills avait atterri en parachute
(via Donald O. Mills Jr et Co de Swart.)

En septembre 2019, Donald Mills Junior et sa fille Diann Muffet sont revenus en Hollande. Lors de leur présence à Sint-Oedenrode pour les cérémonies annuelles commémorant l’Opération Market Garden ("Un pont trop loin"), ils ont déposé les cendres de leur père au pied de l’arbre dans lequel il était tombé 76 ans auparavant.

Voir une page réalisée par Cor Vervoort sur cette cérémonie de septembre 2019 à https://www.bhic.nl/ontdekken/verhalen/bijzonder-amerikaans-bezoek-bij-herdenking-van-operation-market-garden-in-eerde.

Merci à Cor Vervoort et Co de Swart pour leurs informations.

En mars 2021, le fils de Donald Mills nous a signalé qu’un chien d’aide venait d’être nommé DOM (initiales de Donald Oliver Mills) et allait suivre un dressage en vue d’apporter aide et assistance à des vétérans handicapés. Dans le montage ci-dessous, le grade de Donald Senior est repris comme Captain, datant de la fin de son service en 1958.


Pour la cérémonie d’hommage en mai 2015, voir les détails sur la page d’Henriette Hanotte.

Voir le site suivant qui montre d'autres photos d'équipage et d'autres liens (dont la présente page).


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters