Dernière mise à jour le 5 mai 2019.
George P. GINEIKIS / 11045517
81 Greeley Street, Clinton, Worcester County, Massachussets
Né à Worcester, Massachussets, le 29 novembre 1918 / † le 27 décembre 1949
Sgt, USAAF 100 Bomber Group 349 Bomber Squadron, mitrailleur de flanc gauche
Atterri à Ellikom entre Peer et Bree (Limbourg, Belgique)
Boeing B-17 G Flying Fortress, N° série 42-30088, XR-E / "Squawkin Hawk II" endommagé le 5 novembre 1943, lors d'un bombardement sur Gelsenkirchen.
L'appareil est touché juste après le bombardement. L'équipage reçut l'ordre de sauter, mais le pilote (Captain William R. Flesh) et le copilote (Lt John G. Gossage) purent le ramener en Angleterre.
Durée : 3 semaines
Passage des Pyrénées : le 27 novembre 1943
Rapport d'évasion E&E 257 disponible en ligne.
L'appareil décolle de Thorpe-Abbotts et est touché juste après le bombardement. L'équipage reçut l'ordre de sauter, mais le pilote (Captain William R. Flesh) et le copilote (Lt John G. Gossage) purent le ramener en Angleterre. Le B-17 étant rentré à la base, il n'y qu’une seule page dans le MACR 15553, dont extrait :
Mécanicien de bord, Gineikis est mitrailleur en remplacement pour cette mission (sa 12ème opération) et n’est donc pas membre régulier de l’équipage du capitaine Flesh. L’opérateur radio, T/Sgt Conner D. Brewster sera tué, son parachute ne s’étant pas ouvert. Initialement inhumé au cimetière de Saint-Trond (Sint-Truiden), ses restes ont été rapatriés en Floride en 1949.
Tout comme George Gineikis, Leon MacDonald et Harold Pope parviendront à s’évader. Les autres, le bombardier 2nd Lt James K. Lux, le navigateur 1st Lt Omar Gonzales, le mitrailleur dorsal S/Sgt Francis G. Dolsen et le mitrailleur arrière S/Sgt James Marasco seront arrêtés et internés dans des camps Stalag Luft en Allemagne, Autriche et Pologne.
George Gineikis atterrit dans un champ où arrivent une quinzaine de personnes qui le débarrassent de son équipement. Il apprend qu'il est en Belgique, très près de l'Allemagne. Il part vers l'Ouest puis le Nord-Ouest. Il se cache dans un champ, mais n'observe pas de recherches et puisque le sol est détrempé et froid, il continue à marcher à travers quelques bosquets. Un homme à vélo lui indique le Nord-Ouest à travers les champs et il entend alors des aboiements de chiens tenus par des Allemands qui le cherchent.
Il rencontre un fermier au labour et entend une moto. Il veut s'enfuir, mais le fermier lui dit "Doctor, goed". Le motocycliste (Dr Firmin VERSCHUREN, du 34 Markt, à Peer) lui montre un bois. Là, à l'aide d'un dictionnaire, il lui indique d'attendre jusque 17 heures.
Gineikis se méfie (les pilotes étaient prévenus de se méfier des gens "prospères"), mais deux hommes à vélo lui apportent de la nourriture et des vêtements. L'un va chercher une jeune fille qui parle anglais. Elle lui dit que d'autres gens viendront le prendre à 20 heures. Comme personne ne vient, le deuxième homme le conduit avec le Dr VERSCHUREN dans une ferme où on le questionne sur son identité. Il reçoit un imperméable et est ensuite conduit à vélo par trois hommes chez le docteur qui le loge, lui donne des vêtements civils et des nouvelles de son co-équipier Leon MacDonald, dont le nom est inscrit dans un carnet.
Le docteur parti pour ses consultations, Gineikis est nourri par son épouse. Deux hommes viennent l'interroger et vers 19 heures, il rejoint avec eux Leon MacDonald et Harold Pope à Peer, dans la quincaillerie de Peter LOENDERS, au 6 Oudestraat, où ils dorment et mangent à trois, et reçoivent plus de vêtements.
Le 6 novembre, ils se lèvent à midi et mangent. Vers 19 heures, Eugène THIERY (de Herk-de-Stad) et Romain LEENAERS (du 36 Pastorijstraat à Donk) les conduisent en vélo par Hechtel, Helchteren et Zolder jusqu’à Linkhout (Diest) où ils arrivent vers minuit, dans la grosse demeure des parents d'un des fils LEENAERS. Ils y dorment un peu, après s'être séchés. Ils se rendent alors à Diest, où l'on confectionne des cartes d'identité (famille d’Adolphe VAN BLERCKOM).
Le 8 novembre, ils prennent le tram pour Leuven (Louvain) où quatre vélos sont cachés dans les toilettes pour hommes. Le groupe est séparé et Gineikis est mené par un résistant appelé "François" (Frans STORMS, 18 ans, habitant à Boortmeerbeek et membre du Groupe "Petit Navire" de Boortmeerbeek,) chez la famille VERVOORT de Winksele, au nord-ouest de Louvain. [La liste des Helpers belges reprend Jules et Valentine VERVOORT et leur fille Aline au 114 Warotstraat à Winksele, près de Leuven / Louvain.] Ils vont ensuite dans une maison voisine où Gineikis fait la connaissance de Denis Hornsey. Ils passent une nuit au couvent (ordre des Annonciades de Veltem), où Eugénie MENSCHAERT était la Mère Supérieure.
Frans STORMS revient et les conduit dans un café à Louvain. A la gare, une jeune fille de petite taille en manteau bleu et chaussettes blanches les conduit à Bruxelles. Selon Hornsey, il s’agit d’Aline DUMONT ("Michou"), et ils débarquent à la Garde du Nord à Bruxelles. Elle les amène en banlieue au terminus d'un tram. D’après Gineikis "le lendemain, ils sont conduits à la gare" et il y retrouve Leon MacDonald et Walter Wallington.
MacDonald, Gineikis, Wallington et Hornsey passent une nuit dans l'appartement du professeur René PIRART, au 8 Rue des Tournesols à Anderlecht.
Le 12 novembre, Florentine PIRART les conduit alors au rendez-vous pour le départ. Un jeune universitaire (José GRIMAR) leur sert de guide de Bruxelles à Mons, par train, ainsi qu'une jeune fille appelée "Michèle" qui s'occupe de Wallington et MacDonald. De Mons, ils prennent un tram et marchent vers une maisonnette où ils soupent. C'est probablement au 3 Rue du Terminus à Erquennes chez Georgette DIEU, ou dans une ferme à Blaregnies. Un douanier entre alors en scène, François BOURLARD, de Froyennes, tout près de la frontière française.
BOURLARD les guide avec un autre homme vers la frontière. Le Dr Aimé COLSON, de Bavay, les prend tous les quatre à l'arrière de sa vieille Citroën. Wallington est assis devant avec le docteur. Les barrières des postes belge et français s'ouvrent comme par miracle au passage de la voiture. Le docteur les conduit chez Léon GERARD, sous-chef de gare et son épouse Lucie LERAT, institutrice, à la Porte de Valenciennes à Bavay. Les quatre évadés (Wallington, Hornsey, Gineikis et MacDonald) passent la nuit chez eux. Du whisky VAT 69 y était à leur disposition.
Le lendemain Hornsey et Gineikis partent tôt vers Valenciennes, et Léon GERARD poinçonne imperturbablement leurs tickets à la gare. Une femme rousse d'environ trente ans prend Wallington et MacDonald à Paris ; Gineikis et Hornsey accompagnent un homme qui était chez le douanier ("Félix" ?). Il leur faut 9 heures pour arriver à Paris. Ils vont à l'église Saint-Laurent, où les attend Jacques LE GRELLE et "une grosse petite dame vêtue en noir" (Fernande ONIMUS, "the lady in black").
Fernande ONIMUS-PHAL, du 84 Rue des Rondeaux à Paris XXe, conduit Gineikis et Hornsey chez Raoul TOUQUET et Lucienne PRIOUL au 16 Rue Henri Tariel à Issy-les-Moulineaux, où ils sont hébergés du 13 au 24 novembre. Le nom de Hornsey figure sur la liste des aviateurs logés chez eux, mais ils ne sont pas mentionnés par Hornsey dans son rapport. Ce dernier ne parle que d'un long séjour chez Odile VANDEPUTTE épouse d’Albert VERHULST au 5e étage du 7 Rue du Cher à Paris XXe (près de la Place Gambetta). Cette maison est connue des aviateurs comme "la maison à 4 pattes". Il faut en effet rentrer dans une pièce secrète par une sorte de cheminée. Leur départ est reporté plusieurs fois et ils sortent parfois avec Albert VERHULST pour une promenade d'une heure à la nuit tombée. On rapporte également de l’aide apportée à Hornsey et Gineikis par Vassilli LAMI et son épouse Albertine, née VERHULST du 151 Boulevard Davout, Paris XXe.
Dans son rapport, Gineikis déclare seulement être resté 12 jours à Paris "au 14 ou 17 Rue de la Seine", chez des gens nommés "Porquet" (TOUQUET).
Son rapport E&E n'apporte plus de détails ensuite, mais il a en fait accompagné MacDonald jusqu'à Gibraltar. Plus de détails à cette page.
A Bordeaux, selon Leon MacDonald, Jean-François NOTHOMB ("Franco") les place en 3e classe dans le train de Bayonne et monte, lui, en 2e classe. Ils descendent à la gare de Labenne, avant l’arrivée à Bayonne. Ils y prennent des vélos et sont rejoints par une femme et un Anglais (Elvire DE GREEF et Albert JOHNSON) pour se rendre à Saint-Jean-de-Luz, dans une famille basque. Ils y rencontrent leur guide, MONTERRO (? selon MacDonald), un réfugié de la guerre d'Espagne. Franco leur y demande le restant de leur argent.
Gineikis est dans le groupe qui effectue le 75e passage de Comète avec Jean-François NOTHOMB par Saint-Jean-de-Luz et la passerelle d'Endarlaza avec Florentino GOIKOETXEA et Geoffrey Madgett, Denis Hornsey, Leon MacDonald et J. J. Greter.
Hornsey rapporte que Greter, l'officier hollandais, était beaucoup plus âgé qu'eux et ne supporterait probablement pas la traversée de la frontière. Après deux heures de marche en sortant de Saint-Jean-de-Luz, ils arrivent à la ferme relais, qui est alors Yatxu-Baïta à Urrugne, chez Joseph et Joséphine LARRETCHE. Après un bol de lait, ils marchent sous la pluie et sont trempés jusqu'aux os. Après trois heures de marche, Greter se trouve en détresse. Après six heures de marche, ils voient les lumières d'Espagne. L'eau d'une rivière à traverser leur arrive à la taille.
Ils arrivent à la rivière Bidassoa sur une route menant à un village (Vera de Bidasoa). Ils la traversent sur un pont suspendu (à la centrale électrique d'Endara) puis montent une pente couverte de buissons. Arrivés à une sorte de hameau, Florentino et NOTHOMB discutent et décident d'y laisser Greter, qui ne peut plus continuer. Ils suivent la voie ferrée qui descend de la mine d'Erlaitz et parcourent un long tunnel avant d'arriver à une ferme dans une vallée. A peine arrivés, des gardes civils espagnols approchent de cette ferme et ils doivent aller se cacher dans un bois proche.
Ils vont ensuite chez Bernardo ARACAMA au n°7, 5e étage à gauche, Calle Aguirre, Miramon, à San Sebastian. Ils partent ensuite en voiture par Madrid.
George Gineikis est débriefé trois fois : à Madrid à l'ambassade britannique et par l'attaché militaire US puis à Gibraltar. Il arrive le 7 décembre à Gibraltar, puis s'envole vers l’Angleterre le 9 décembre 1943, atterrissant à Portreath le lendemain.
George Gineikis décède à 31 ans d'une crise cardiaque.