Personne passée à une autre ligne d'évasion

Dernière mise à jour le 23 août 2016.

Gordon Hutchinson MURRAY /1082668
5 Stanhope Road, Darlington, County Durham, North East England
Né le 10 juin 1913 à Wolverhampton, Staffordshire, West Midlands, Angleterre / † ?
Sgt, RAF Bomber Command 429 Squadron, bombardier
Atterri en Hollande près de Voorschoten, à quelques km au sud-est du lieu du crash.
Vickers Wellington, n° série MS487, AL-C, abattu la nuit du 26 au 27 mars 1943 lors d'une mission sur Duisburg.
Écrasé vers 23h30 dans la propriété "De Raaphorst" à 3 km au SE de Wassenaar, Zuid Holland
Durée : 3 mois
Rejoint l'Angleterre par le réseau français Bourgogne

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3313/1272 (incomplet).

L'appareil a décollé à 19:32 heures le 26 mars 43 de East Moor. Touché par la Flak à 4500 m d’altitude à hauteur de Utrecht au retour de la mission avec les réservoirs de carburant, les commandes et un moteur endommagés, son équipage l'abandonne. L'appareil s'écrase vers 23:30 heures dans la propriété "De Raaphorst" à 3 km au SE de Wassenaar, Zuid Holland.

Trois membres de l’équipage trouvent la mort et reposent au cimetière de Westduin à La Haye : le pilote F/Off George Fox, l’observateur Sgt Albert Arthur Skelly, l’opérateur radio P/Off Peter Spencer Bastian. Un homonyme de Gordon, le Sgt J. McMurray est interné aux Camps 9C, L6 et 357, prisonnier n° 42730.

Nous n'avons pas de détails sur le parcours de Murray en Hollande après son atterrissage ni d’informations sur ses helpers néerlandais. Nous savons seulement qu’il leur rend sa carte d'identité locale avant de passer en Belgique et d’arriver à Kessenich après un voyage d’environ 200 km vers le Sud.

Le 19 mai, Gertrude MOORS recueille Gordon Murray au moulin de Dilsen (à une vingtaine de km au sud-ouest de Kessenich). Les archives du Groupe Hoornaert-Dirix de Hasselt indiquent que Mme Clémentine LUCAS, épouse de Lucien COLLIN, vient chercher Murray chez Henri MACHIELS de Diepenbeek ce même 19 mai.


Le Moulin de Dilsen.

Le soir, Murray loge chez les COLLIN au 41 Rue du Démer / Demerstraat à Hasselt. Il déclare qu'il dort chez un marchand de blé, après avoir été faire des photos d'identité chez un chimiste, qui doit être Henri COLLARIS.

Le 20 mai 43, Murray est convoyé de Hasselt à Bruxelles par Lucien COLLIN et remis à Fernando RADELET (confirmé dans le rapport Hoornaert-Dirix). Murray déclare qu'ils ont quitté le train dans une station souterraine. Ce doit donc être Bruxelles-Central. Ils vont en tram au centre de la ville, et il est remis à un "Charlie", qui le conduit chez Mme PAULI.

Murray loge donc alors du 20 au 24 mai chez Isabelle ANSPACH (Veuve PAULI) au 30 Rue de Naples à Ixelles, près du Square de Meeûs. Il y rencontre Badger (l'agent parachuté SOE Raymond Holvoet) et Raymond Walls.

Murray est également aidé par Ernest VAN MOORLEGHEM, qui possède ses données d'identification complètes. Il apprend que Dominique PAULI, la fille d'Isabelle ANSPACH, travaille à la Banque Nationale et est impliquée dans de l'espionnage et la presse clandestine.

Le 24 mai 1943, il part pour Paris via Courtrai, dans un groupe guidé par un agent infiltré de la Gestapo parisienne : Jacques Désoubrie. C'est le second voyage de Désoubrie, et ses "colis" seront remis sans inquiétude, afin de gagner la confiance de Frédéric DE JONGH à Paris.

Murray peut citer dans ce groupe : Ronald G. Goddard (Halifax JB873 abattu le 13 mai 1943 – SPG 3314/1297), deux aviateurs américains (dont Raymond Walls) et un membre parachuté de l'IS âgé de 19 ans (Raymond Holvoet). Leur guide s'est présenté comme un agent de l'IS. Ce guide (Jacques Désoubrie) possède une liste de leurs faux noms, qui atteste qu'ils vont travailler en France pour l'occupant. C'est bien le "truc" employé par Désoubrie pour faire passer la frontière. Le document est émis par son agent traitant de la Gestapo parisienne de la Rue des Saussaies.

A Courtrai, le groupe prend le train pour Menin et passe en France entre Menin et Halluin. Après la douane belge, deux militaires allemands les arrêtent, lisent la liste de Désoubrie et contrôlent quelques cartes d'identité. Ils les font passer la douane française sans problème.

De Halluin, les aviateurs sont menés en train à Tourcoing et Lille, puis Paris.

A Paris, Murray reste six jours - du 24 au 30 mai - avec Ronald Goddard chez le Dr André BOHN, au 116 Boulevard Raspail à Paris VIe, chez qui ils sont guidés par Robert AYLE et Frédéric DE JONGH.

Il est bien possible que BOHN les passe ensuite au réseau Oaktree, pour lequel il travaille aussi, avec Élisabeth BARBIER et d'autres. Gaston JANOT (beau-père de Catherine JANOT - Cathy) le signale comme lui ayant donné du linge. Murray part avec Goddard vers Lyon, où ils rejoignent le P/Off Stanley Everiss et son groupe. Ce pourrait être via la ligne Chauny ou Bourgogne.

De Lyon, Murray et Goddard partent pour Bram, près de Carcassonne, avec le Lt Homer Contopidis et le Sgt Walter E. Minor de l'USAAF, respectivement copilote et mitrailleur arrière du B-17 42-29627 abattu le 17 mai (rapports d’évasion E&E 42 et E&E 43). De Bram, ils se rendent à Lavelanet et y rejoignent un groupe assez important comprenant également de nombreux Français. De Lavalenet, ils partent en bus jusqu’à Foix et ce groupe est divisé en deux pour traverser les Pyrénées. Everiss, Ford, Sankey et Turner partent le 6 juin.

Ils passent en Andorre le 9 juin et y logent deux nuits à l'hôtel.

Le 20 juin, ils arrivent à Manresa en Espagne. Ils y prennent un train pour Barcelone et y sont pris en charge au consulat britannique qui les fait parvenir à Gibraltar.

Murray, Everiss et Turner quittent Gibraltar par avion le 27 juin et arrivent le lendemain à Hendon en Angleterre.

Gordon Murray est interviewé par le MI-9 à Londres le 28 juin 1943.

En décembre 44, il écrira une lettre de remerciements aux Bohn à Paris.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters