Personne passée par Comète via les Pyrénées

Dernière mise à jour le 21 juin 2017.

Noel Norman PARKER /413240
Government Railway, Sydney, (c/o Methodist Parsonage, Swift Street, Albury), New South Wales, Australie
Né le 8 septembre 1916 à Goulburn, New South Wales, Australie / † le 13 décembre 1996 à Melbourne, Victoria, Australie
P/Off, RAF Bomber Command 75 RNZAF Squadron, pilote
Atterri à Neufvilles, à quelques kilomètres à l’ouest de Soignies, Hainaut, Belgique.
Short Stirling, n° série LJ442, JN-F, abattu la nuit du 19 au 20 novembre 1943 lors d'une mission sur Leverkusen par un chasseur de nuit (Lt Otto Fries, 11/NJG.1).
Écrasé à Horrues (Hainaut), 4 km au nord-ouest de Soignies
Durée : 6 semaines
Passage des Pyrénées : le 30 décembre 1943

Informations complémentaires :

Rapport d'évasion SPG 3318/1745 (complet).

Son équipage est le bombardier F/Sgt J.E. Hyde RNZAF (arrêté et prisonnier n° 1102 aux Stalags Luft L6 et L4), le navigateur Sgt R.E. Griffith (évadé par les Pyrénées et rentré en Angleterre le 4 février 1944 - rapport d’évasion SPG 3318/1744), le mécanicien Sgt Stanley Watkins (tué), le radio F/Sgt William Robert Kell RNZAF (tué), le mitrailleur dorsal Sgt William Gilfillian (tué) et le mitrailleur arrière Sgt Michael Irvine Ryder Day (tué). Ces quatre hommes reposent au cimetière communal de Chièvres, au nord-ouest de Mons.

Parker décolle de Mepal à 17h30 le 19 novembre 1943. Légèrement atteint par la Flak au-dessus de l’objectif, l’appareil est attaqué au retour, entre Bruxelles et Mons, par le chasseur allemand dont les premières salves touchent la tourelle arrière. Une nouvelle attaque met le feu aux réservoirs de carburant gauche et embrase la soute à bombes. L’aile gauche est en feu et les flammes se propagent à tout le fuselage. Après avoir donné l'ordre de sauter, alors qu’il vole à environ 2500 m d’altitude, Parker endosse son parachute et il n’a pas terminé de l’enfiler que l’explosion de son avion le projette à travers la vitre en Perspex de son cockpit. Il atterrit près de Neufvilles. Lorsqu'il reprend conscience, il se rend compte qu’il a une forte déchirure à son auriculaire gauche, une coupure dans la joue et une déchirure derrière son oreille gauche. Il a des difficultés à bouger la tête et ressent des douleurs dans le tronc et la nuque (il se révèlera par après qu’il a 3 côtes cassées du côté droit et un os de la nuque fracturé.) Il remarque que son parachute et sa Mae-West ont disparu.

Il erre quelque peu dans des champs et se dirige vers une ferme où brille une lueur à une fenêtre. Le fermier le fait rentrer et lui donne du lait, puis le laisse passer la nuit.

Le 20 à 04h30, Parker part pour Neufvilles et se cache le jour dans une sorte de grosse boîte dans une ferme. A l'orée d'un village, une jeune fille l'aborde et lui demande s'il est anglais. Il enterre alors sa combinaison de vol dans un fossé et la suit chez elle. Ses parents lui soignent sa figure ensanglantée, lui bandent ses côtes et le mettent au lit. Ces gens ont de la famille à Londres : Sid JOUBELL, 16 Chesterfield Avenue à Harringay.

Le matin du 21, il va dans une maison et s'y cache de la journée. Ses helpers lui disent qu'il doit partir vers Braine-le-Comte. Ils lui donnent un imperméable, un chapeau et une écharpe pour mettre par-dessus son battle-dress. Un homme l'accompagne à vélo et son évasion est organisée.

Ils vont chez un prêtre catholique qui ne peut l'aider. Parker va dormir la nuit chez une femme.

Maurice A. C. VAN BRABANT vient l'y voir, résistant et imprimeur d'un journal clandestin à Bruxelles. Il l'emmène chez lui le 22 novembre au 627 Boulevard De Smet de Nayer. Sa femme parle anglais. Parker y reste jusqu'au 27 et y reçoit un costume civil et des papiers. Il doit y remplir un formulaire d'évasion. Comme la plupart des évadés, il refuse de remplir certaines questions, mais apprend qu'il ne serait plus aidé dans ce cas. Il les remplit donc. VAN BRABANT lui apprend qu'il partira par avion et doit déménager ailleurs.

Il est passé à un policier important, qui le remet à "Lilly" (Aline DUMONT). Il est alors conduit chez "un sculpteur qui est professeur d'université". Il passe en fait via Jean-Marie MOORTGAT (du 13 Rue de Bordeaux à Saint-Gilles et qui sera arrêté en janvier 1944) et Élie MIROIR.

Parker est logé chez René PIRART au 8 Rue des Tournesols à Anderlecht pendant environ deux semaines.

Florentine PIRART-DE WIT le conduit chez Maria BAL en face pour laisser la place à deux autres RAF. Parker y rencontre Donald MacGillivray et reste avec lui du 6 au 27 décembre.

Aline DUMONT les y prend le 27 décembre et les fait partir via Beaumont pour Paris avec Jacques DEBRUYN et le Dr VERSTRAETEN. Le récit de MacGilivray est beaucoup plus explicite à ce point de leur évasion.

Parker figure sur une liste d'Amanda STASSART et c’est vraisemblablement elle qui les a guidés jusqu’à Paris.

A Paris, ils sont séparés et une femme aux cheveux blancs conduit Parker chez un chef de marché noir. Mc Gillivray dit qu'il s'agit de Fernande PHAL, qui les conduit chez Lucien PAILLART au 17 Rue Pixérécourt, Paris XXe (Ménilmontant). Patrick Laming s'y trouvait déjà. Celui-ci lui raconte qu'il est un agent secret qui a déjà été parachuté cinq fois, mais il raconte d'autres histoires aux autres.

Enfin, il les accompagnera jusque Irun, puis partira de son côté. L'attaché de l'air à Madrid le rassurera sur son sort.

Parker dit quitter Paris le 29 décembre, mais Mc Gillivray dit qu'ils partent le 1er janvier. Ils changent de train à Bordeaux et y rencontrent Dwight Fry et Gerald Lorne.

A Dax, ils prennent des vélos et vont à Bayonne passer la nuit dans un café (le restaurant Larre de Marthe MENDIARA-VILLENAVE).

Noel Parker, Dwight Fry, Albert Gilli, Patrick Laming, Gerald Lorne et Richard Raes sont dans ce 86e passage de Comète, par Souraïde et Mikelen borda, avec les seuls guides de Juanito BIDEGAIN (Michel ECHEVESTE et son frère Joseph Marie). Ils partent au matin et restent la journée dans une hutte. Un autre guide les prend et est rejoint par un autre plus loin (le frère de Michel ECHEVESTE). Ils passent en Espagne vers 01h30 du matin et leur guide leur indique une maison avant de les abandonner.

Ils se dirigent vers Urdax et vont s’y présenter à la Guardia Civil qui les ramène près de la frontière. Ils remplissent des formulaires et sont emmenés à l'hôtel, probablement le gîte rural d'Urdax. Dans un rapport, Parker renseigne qu’il est resté à Urdax jusqu’au 4 janvier 1944, qu’il y avait séjourné dans des logements privés et qu’il prenait ses repas à l’hôtel.

Le 4 janvier, ils sont escortés jusqu’à Irun et y passent 12 jours à l’Hotel Norte. Parker indique que c’est là qu’il a contacté le consul britannique à San Sebastian (Mr Gill). Ce dernier arrive à Irun 2 jours plus tard et remet 200 pesetas à Parker, de même qu’un pardessus. Il reçoit encore 80 pesetas par après pour sa subsistance et le 16 janvier Parker et les autres partent pour Saragosse. Parker y est logé jusqu’au 25 au Sanblas Hotel, puis à l’Hotel Lorienti jusqu’au 28. Durant son séjour à Saragosse, Mr Gill lui remet encore 150 pesetas.

Parker quitte Saragosse le 28 janvier et est mené à Alhama où il reste jusqu’au 2 février. Ce jour-là, Parker et les autres sont conduits à Madrid où ils logent une nuit à l’Hotel Mora.

Le groupe quitte Madrid le 3 février pour Granada où les hommes logent une nuit avant de partir pour Gibraltar. Parker quitte Gibraltar le 5 février 1944 et arrive à Whitchurch le 6. Il est débriefé au MI-9 à Londres le 7 février. Il rentre en Australie le 26 mars 1945.

Démobilisé le 11 décembre 1945, Noel Parker continuera à voler et devint pilote à la Trans Australian Airways (devenu Qantas Airlines) jusqu’à sa retraite.

Noel Parker repose au Woden Cemetery à Canberra, Australie.

Les états de service de Noel Parker, extraits de son dossier militaire (Australia World War II Service Records) :


Extrait matriculaire de Noel Parker.


(c) Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters