Dernière mise à jour le 18 mai 2021.
Manuel RABINOVITCH ("Manny"), devenu Manuel RABER après la guerre / J17963
360 2nd Street, Medicine Hat, Alberta, Canada
Né le 1er décembre 1922 à Burstall, Saskatchewan, Canada / † le 15 octobre 2012 à Medicine Hat, Alberta, Canada
Fl Off RCAF, RAF Bomber Command 429 RCAF Squadron, mitrailleur dorsal
Lieu d'atterrissage : au nord-ouest de Marche-en-Famenne, à la limite des Provinces du Luxembourg et de Namur, Belgique.
Handley Page Halifax MkV/III, LK995, AL-C, abattu la nuit du 25 au 26 novembre 1943 à 02h12 par un chasseur allemand (Hptm. Hans Autenrieth du 1./NJG 4) lors d'une mission sur Frankfurt
Atterrissage forcé/écrasé près de Leignon, Province de Namur, Belgique
Durée : 10 semaines
le 10 février 1944 à Bruxelles
Rapport de Libération, M.I.9/S/P.G./LIB/165.
Le Halifax décolle de Leeming à 23h27 et, moins de deux heures après, il est attaqué par un chasseur alors qu'il vole à l’est de Dinant à environ 5500m. Le feu se déclenche dans la soute à bombes et l'ordre d'évacuer est donné. Le mitrailleur canadien Fl/Sgt Robert Henry Davis est touché (on retrouvera son corps dans les débris du Halifax et, initialement enterré au cimetière militaire de Florennes, il repose au cimetière de Hotton, Province de Luxembourg, Belgique.)
Trois hommes sont plus rapidement faits prisonniers : l'opérateur radio/mitrailleur Fl/Sgt Randolph Theophilus Abbott ; le bombardier W/Off 2 Douglas Rae Nelson, RCAF ; le mécanicien Sgt James Aitken Renton.
Rabinovitch, le pilote David MacMaster Smith et le navigateur Jacob Thurmeier parviendront à s’évader, mais seul ce dernier pourra échapper à la capture.
Blessé au bras gauche, Rabinovitch atterrit "près de Dinant" (selon son rapport, mais ce doit plutôt être dans la région de Marche-en-Famenne) et, après avoir caché son parachute et sa Mae West, il bande son bras et commence à marcher vers le nord. Le 26 novembre, à la nuit tombée, il atteint une ferme près de Pessoux, où il reste deux jours. [Rabinovitch cite un "Hoebeke à Ciney, qui l’a trouvé, nourri et habillé". La liste des Helpers belges reprend Émile HOEBECK, à Tisogne / Pessoux, à environ 5 km au sud-est de Ciney.] Son bras requérant des soins plus appropriés, on le conduit chez le curé de Pessoux, chez qui il loge jusqu’au 30. [ Il doit s’agir d’Edmond (Édouard) NICOLAY, de Pessoux, repris comme déporté en Allemagne et décédé au camp de concentration de Bergen Belsen le 24 mars 1945 à l’âge de 44 ans. ] Le curé contacte la Résistance et un médecin de Ciney tout proche vient le soigner. L’épouse de celui-ci lui procure des vêtements civils, une fausse carte d’identité et un faux permis de travail.
Le 1er décembre, le curé le mène en train à Namur et le conduit à l’Hôtel Rouge et Noir, où il loge, on le nourrit et on lui apporte encore de l’aide médicale. Le lendemain 2 décembre, Rabinovitch est guidé en train vers Bruxelles où il arrive chez Mme Elisa MATTLET au 57 Rue Nestor De Tière à Schaerbeek. Durant son hébergement là jusqu’au 7 décembre, il reçoit également des soins pour son bras.
Le 7 décembre, on le transfère chez Mme Edith DE LA RUWIÈRE (née Batson) au 31 Rue du Cardinal à Saint-Josse-ten-Noode, Bruxelles, chez qui il reste jusqu’au 9 décembre. Son rapport n’indique pas où il se trouve du 9 au 12 décembre. On le renseigne comme convoyé dans Bruxelles par Raymond ITTERBEEK et aidé par Henry MALFAIT à Bruxelles également, qui demande au docteur Victor CHALANT, du 49 Rue de Birmingham à Anderlecht, et qui travaille comme chirurgien à la clinique Sainte-Anne, de venir soigner Rabinovitch, ce qu’il fait à quelques reprises.
Le 13 décembre, Rabinovitch indique qu’il arrive chez Gustave GODEAU ("Bob") et son épouse au 102 Chaussée d’Anvers (ils y habitaient un appartement au-dessus des bureaux de la Compagnie Belge des Ascenseurs Otis). Rabinovitch apprendra plus tard que Gustave GODEAU a été tué, mais que sa femme était toujours vivante (elle est renseignée au 9 Rue du Dam à Bruxelles après la guerre). Rabinovitch reste chez les GODEAU jusqu’au 3 janvier 1944, date à laquelle il est mené chez Guillaume et Amélia VAN WAMBEKE au 236 Chaussée d’Anvers à Bruxelles. Dans son rapport LIB, Rabinovitch indique que Jean SIMON, du 106 Rue Marie Thérèse à Bruxelles (dont il ne précise pas le rôle dans son évasion) peut fournir des renseignements quant à l’adresse des GODEAU. Rabinovitch est hébergé chez les VAN WAMBEKE jusqu’au 10 février 1944, date de son arrestation, en même temps que son pilote David Smith. Guillaume VAN WAMBEKE est arrêté le même jour, sur son lieu de travail. Parti de Bruxelles dans le convoi du 8 mai 1944 à destination du camp de concentration de Buchenwald, Guillaume VAN WAMBEKE - prisonnier n° 48600 - meurt en déportation en avril 1945.
Incarcéré d'abord à la Prison de Saint-Gilles à Bruxelles, où il passe 6 semaines, Rabinovitch part en train le 20 mars vers le Centre d’Interrogation de la Luftwaffe Dulag Luft à Oberursel près de Frankfurt. De là, il est envoyé au Stalag Luft 3, à Sagan en Pologne annexée, où il arrive le 26 mars 1944 (prisonnier n° 3614). Transféré en fin février/début mars 1945 vers le Stalag IIIA à Luckenwalde, il sera libéré là au mois de mai 1945.
Manuel Rabinovitch a fait changer son nom en Raber après la guerre. Il a écrit ses souvenirs de guerre, "Manny Goes to War : The war memoir of Manuel Raber", publié à compte d’auteur en 1999.
Décédé en 2012, Manuel Raber repose au Hillside Cemetery à Medicine Hat.