Personne capturée durant son évasion

Dernière mise à jour le 8 avril 2016.

Andrew ROWE / 1673459
adresse ?
Né le 28 mars 1923 à New Marske, près de Redcar and Cleveland (North Yorkshire), Royaume Uni / † ?
Sergent, RAF Bomber Command, 640 Squadron, mécanicien de vol
Lieu d'atterrissage : en Eure-et-Loir, France.
Fairey Aviation Halifax LK866, C8-L,abattu dans la nuit du 7 au 8 juin 1944 lors d’une mission sur les installations ferroviaires de Versailles.
Ecrasé près du Chemin de Boigneville à Soulaires, à 11 km au NE de Chartres, Eure-et-Loir, France.
Durée : 5 semaines.
Arrêté en France courant juillet 1944.

Informations complémentaires :

Rapport de libération (LIB Report) non disponible.

Le Halifax décolle de Leconfield le 8 juin à 00h24. Selon un rapport du mitrailleur dorsal Léopold De Vetter, durant le vol de retour, leur appareil a été attaqué par des chasseurs, qui mettent le feu à la base du fuselage. Les moteurs continuent à fonctionner mais l’intercom est hors d’usage. Le pilote Hamilton donne l’ordre d’évacuer l’avion. Deux hommes seront tués : le pilote P/Offr Ian Mackenzie Hamilton, 23 ans, et le mitrailleur arrière Sgt John William Lane, 20 ans. Ils reposent tous deux au cimetière communal de Soulaires, Eure-et-Loir, France.

Quatre membres de l’équipage seront faits prisonniers : le mécanicien Sgt Andrew Rowe (la présente fiche), le bombardier F/Sgt Alexander C. Noble (d’abord évadé, mais arrêté à Paris le 21 juin 1944, puis emprisonné à Fresnes, Mainz et Wiesbaden avant d’être interné au Stalag Luft 1 à Barth – prisonnier n° 5295), l’opérateur radio Sgt Ivan L. Horler (initialement évadé mais arrêté à Paris le 15 juin 1944 et interné au Stalag Luft 1 à Barth) et le navigateur F/Offr Harold D. Bastable RCAF (initialement évadé, caché entre autres par Michel BLAISE mais arrêté à Paris le 19 juillet 1944, passé par la Prison de Fresnes, puis interné à Buchenwald pendant plus de trois mois avant d’aller au Stalag Luft 3 à Sagan/Zagan en Pologne, où, ultérieurement atteint de pneumonie il sera soigné dans l’hôpital du camp jusqu’au début janvier 1945 – prisonnier n° 8927).

Noble, Horler et Bastable tombèrent dans le piège de l'agent français de la Gestapo Jacques Désoubrie, aidé de sa maîtresse Marie-Antoinette Orsini, qui avait fait croire à Raymond PICOURT, pharmacien à Chartres, qu’il pourrait l’aider à mettre les évadés en sécurité. Le mitrailleur dorsal Léopold Devetter, un Belge, arrivera au camp de Fréteval près de Châteaudun où il sera libéré le 13 août par des troupes américaines.

Antoine NOBILI de Gazeran récupère Rowe, qui est blessé au nez et commotionné. Il le passe à François VIGOUROUX à Rambouillet. Andrew Rowe reste du 8 au 9 juin chez VIGOUROUX..

Andrew Rowe est ensuite hébergé du 9 juin au 9 juillet 1944 par Christiane LEFEBVRE (née OLIVIER), maman de Claude Georges LEFEBVRE au 44 Rue du Petit Parc à Rambouillet. Madame LEFEBVRE est membre de la section PROMPSAUD de Marathon (François PROMPSAUD, Rambouillet). [Marie Le Febvre, arrière-petite-fille de Christiane LEFEBVRE et petite-fille de Claude, a publié en octobre 2015 Risking and Resisting, un livre consacré aux activités de sa famille dans la Résistance et l’aide aux 8 aviateurs Alliés. Infos : http://www.riskingandresisting.com/]

Nous savons aussi que Rowe loge chez Maurice CHERBONNIER, époux de Marie-Thérèse LE GUILLOU, libraire au 76 Rue de Paris à Chevreuse et chef de secteur ramassage pour Comète-Marathon dans la région de Chevreuse et Rambouillet. Ce dernier les loge jusqu'au 2 juillet chez lui dans sa librairie. Il y rencontre Philip Lamason et Kenneth Chapman, le F/Sgt Davidson [SPG 2459 F/Sgt Robert Davidson du 622 Sqn Lancaster LL782 tombé à Trappes en mai 1944 et caché jusqu'à la libération en août], le Sgt RAF A. Hunter et le 1/Lt Phelps de l'USAAF [Il s’agit du 1Lt Byron F. Phelps Jr, pilote du P-38 Lightning n° 42-104211 du 367th Fighter Group/393rd Fighter Squadron, abattu par la Flak le 14 juin 1944 lors d’une mission sur des installations ferroviaires près de Dreux. Lui aussi d’abord caché à Chevreuse, il sera arrêté à Paris, envoyé à Buchenwald et finalement interné au Stalag Luft 3 à Sagan. Libéré à Moosburg - Stalag 7A le 29 avril 1945 par les troupes US du Général Patton]. Ces quatre aviateurs restent à Chevreuse quand Lamason et Chapman partent loger ailleurs le 2 juillet.

Vers le 13 juillet, à Paris, Anne Marie ERREMBAULT de DUDZEELE alias "Antoinette", fille d'un diplomate belge, résidant au Moulin des Clayes à Saint-Rémy-les-Chevreuse, Seine & Oise (partie de ce département, devenu plus tard les Yvelines) amène John Clarke dans le studio d'un sculpteur. Clarke y rencontre Andrew Rowe et le Lt américain Byron Phelps cité plus haut. Les trois hommes restent dans ce studio jusqu'au 17 juillet.

Ce 17 juillet, Georges PREVOST ou PREVOT les mène chez lui au 20 Boulevard de Sébastopol Paris IVe. Andrew Rowe, John Clarke et Byron Phelps y voient une douzaine d'autres aviateurs britanniques et Américains. Ce même soir, un nommé "Jack" (Le VMann Guy de Marcheret) les interroge séparément au sujet de leurs helpers, pour pouvoir les indemniser. Clarke déclare qu'il évite de lui livrer les noms ainsi qu'il a été briefé de ne jamais le faire. Le 18 juillet, "Jack" prend dix des évadés et revient le prendre avec Andrew Rowe, Jack Ward [vraisemblablement Jack Ward SPG/LIB/1475] et le Lt Phelps.

Ils marchent environ 3 Km avant qu'une voiture ne les emmène dans l'hôtel vide d'un centre commercial. Le chauffeur de la voiture les guide dans des chambres et leur explique de n'ouvrir à personne, sauf à un certain signal. Ce chauffeur revient ensuite avec de la nourriture, de la bière et du champagne et leur dit qu'il les prendrait le lendemain pour partir en Espagne.

Le 19 juillet après-midi, un homme parlant anglais avec un accent américain les emporte rapidement en voiture "vers l'Espagne". Ils montent dans la camionnette, où ils retrouvent la dizaine d'autres évadés. Dix minutes plus tard, le véhicule passe un porche et s'arrête dans la cour d'un grand bâtiment rouge où flottent des drapeaux nazis. Un groupe d'Allemands les y attendent. Ils ne sont pas interrogés et sont conduits à la prison de Fresnes. Ils y restent jusqu'à son évacuation le 15 août.

Rowe est alors amené en train parmi 168 aviateurs et plusieurs centaines de civils à bord du dernier convoi à quitter Paris à destination de l’Allemagne et ils arrivent le 20 août 1944 au camp de Buchenwald près de Weimar.

Comme les aviateurs auraient dû être internés dans un Stalag et non un camp de travail et d’extermination, un officier de la Luftwaffe, Johannes Trauloft, ayant découvert leur présence à Buchenwald, intervint avec d’autres pour que les prisonniers militaires soient transférés vers un camp géré par la Luftwaffe. C’est ainsi que Rowe (Prisonnier N° 78408) et ses compagnons furent évacués de Buchenwald par train le 19 octobre et arrivèrent au Stalag Luft 3 à Sagan (Pologne) le 21. Rowe y porte le N° de prisonnier 8115. Devant l’approche des troupes soviétiques, ce camp fut évacué en marche forcée à la fin janvier 1945 et les prisonniers transférés dans d’autres camps plus à l’Ouest. Libéré vers la fin avril/début mai 1945, Andrew Rowe fut rapatrié en Angleterre peu de temps après.


La carte de prisonnier d’Andrew Rowe attestant de son transfert de Buchenwald


© Philippe Connart, Michel Dricot, Edouard Renière, Victor Schutters