Dernière mise à jour le 14 avril 2023.
Clive William SCHWILK / A.422304
5 De-Landa, 95 Drumalbyn Road, Bellevue Hill, un faubourg de Sydney, New South Wales, Australie
Né le 15 novembre 1921 à Waverley, New South Wales, Australie (son rapport d’évasion reprend le 15 novembre 1920…) / † le 7 novembre 1951 au Repatriation General Hospital à Concord, New South Wales, Australie
Fl/Sgt RAAF, RAF Bomber Command 460 Squadron, navigateur
Atterri à Buy, 4 km au sud-est de Morienval au NNE de Crépy-en-Valois, Oise, France
A. V. Roe Lancaster Mk III, NE116, AR-G, abattu dans la nuit du 22 au 23 juin 1944 lors d'une mission de bombardement sur des installations ferroviaires à Reims
Explosé et écrasé à Morienval, 8 km NNE de Crépy-en-Valois, Oise, France
Durée : 7 semaines
Camps Marathon : Fréteval
Rapport d'évasion SPG 3348/307.
L'avion décolle à 22h33 de Binbrook le 22 juin. En route vers l'objectif, l'appareil est touché par un chasseur au sud de Compiègne et prend feu. Le pilote Fl/Sgt Lawrence Randolph Pearson donne l'ordre d'évacuer l'appareil qui volait seulement à une altitude de 2.000 m. L'avion part en vrille et il s'écrase et explose à Morienval.
Cinq hommes à bord sont tués : le pilote Pearson, le mécanicien Sgt John Albert Jillings, l'opérateur radio Sgt Samuel David Keenen, le mitrailleur dorsal Sgt Kenneth George Mason et le mitrailleur arrière Fl/Sgt William Worthington. Ils reposent tous au cimetière communal de Morienval (Oise), France. Le bombardier, William Flynn parviendra à s'évader.
Clive Schwilk évacue l’appareil par la soute avant, immédiatement suivi par Jillings, qu’il avait aidé, ce dernier ayant des difficultés avec son propre parachute. En descendant en parachute, Schwilk voit son avion exploser au sol. Des bombes continuent d'exploser et quelques éclats trouent son parachute. Il atterrit dans un champ non loin des débris de l'appareil. Arrivé au sol, il aperçoit un de ses co-équipiers accroché par son parachute à un arbre. D'autres bombes explosent et Schwilk se cache à terre. Il se relève après un moment et constate que le corps de son ami est sans vie, touché par une explosion.
Il cache son parachute, rampe dans le champ jusqu'à un chemin où il tombe nez à nez avec deux soldats allemands "plutôt âgés" qui l'emmènent sur leur moto/side-car. Il est enfermé dans le grenier d'une vieille grange mais par ruse, il parvient à déjouer ses gardes. Il va se cacher dans un petit bois proche et au matin du 23 juin, il traverse le bois, s’arrêtant à la limite d’un champ. Vers 18h30, il se présente à une dame âgée qu’il aperçoit et lui demande de l’aide et de la nourriture. La femme lui déclare d’abord qu’il ferait mieux de se rendre, puis se ravise et revient vers lui avec un fermier et sa femme, apportant un panier de victuailles. A leur départ, il retourne se cacher dans le bois. Au matin du 24, le fermier vient lui apporter de quoi manger et quelques cigarettes et lui dit qu’il repasserait à 17h30 avec un ami. Le fermier revient, seul, à 19h30, apportant des vêtements civils. Un peu plus tard, le fermier et sa femme reviennent près de lui et les trois vont alors dans une ferme proche. Une famille habite la ferme voisine et tous font preuve d’hospitalité et de serviabilité. Il apprend du premier fermier que lorsque les Allemands étaient en train d’enterrer l’un des membres de l’équipage, ils avaient coupé ses plaquettes d’identification pour les conserver et l’inhumer comme "inconnu"…
Dans la soirée du 24, le fermier et deux de ses amis mènent Schwilk dans un bois non loin de là. C’est ainsi que Schwilk est pris en charge par la Résistance, se retrouvant dans une cachette en Forêt de Compiègne, un camp organisé par Georges ARDENOIS et où il rencontre Patrick Agur et quatre autres aviateurs RAF et USAAF..
C’est le 30 juin, que Schwilk, en compagnie de John Watkins et de Harry Pace, arrive à ce camp, où se trouvent déjà Patrick Agur, John Hurley et Leo Williams.
Le 4 juillet, ils sont rejoints par Peter MacVean.
Après quelques jours, les sept aviateurs sont conduits dans le village de Parmain, en Val d'Oise, près de Nesles-la-Vallée, où ils restent cachés pendant une dizaine de jours. (Les rapports des quatre évadés du 42-50344 citent Georges DINOT à Parmain). Au cours de ce séjour, ils sont rejoints par le Fl/Sgt John Fisher et Orion Shumway. Tous ces aviateurs sont à présent dans la sphère d'activité de Philippe d'ALBERT-LAKE et sont préparés pour leur voyage vers le camp de Fréteval. Dans son rapport d’évasion, Schwilk indique que c’est le 21 juillet 1944 que le groupe d’évadés quitte la Forêt de Compiègne.
Le 31 juillet cependant, après avoir été rassemblé dans un hôpital désaffecté à Argenteuil au Nord de Paris, le groupe est séparé. Agur et Fisher sont cachés au domicile de Madame DIXIMIER, au 8 Rue Jean Moréas, Paris XVIIe, avant d'y être rejoints deux jours plus tard par Schwilk et Watkins. Yvonne DIXIMIER déclare l'avoir logé du 02 au 04 août.
Le 4 août, Schwilk quant à lui est guidé seul par Madame DIXIMIER jusqu'à la gare où il rencontre un membre de l'équipage d'Agur, le Fl/Off James Kennedy, RCAF (Halifax MZ302 du 429 Squadron), ainsi que deux jeunes femmes, l'une d'entre elles se nommant Jeanine CARRÉ et habitant au 2 Avenue Ingres à Paris XVIe. Le petit groupe passe par Etampes et Angerville avant d'atteindre une ferme à Voves avec un guide basque, ancien mitrailleur dans l'Armée de l'Air française. Il s'agit très probablement de Jean DARGASSIES du 23 Rue de l'Annonciation, paris XVIe, officier de réserve de l'aviation et spécialiste instruments de bord à Air-France au Bourget. Il est né à Bayonne en 1920.
Jean DARGASSIES a convoyé à pied une vingtaine d'aviateurs, dont Schwilk et Kennedy, du relais de la Beauceronne de Maurice IMBAULT à Angerville (Essonne) et les conduit à la ferme de Valentin LEROY se trouvant à 1 km au Sud de Voves (Eure-et-Loir) à Sazeray-par-Voves (Eure-et-Loir), en direction de Châteaudun et du camp de Fréteval. DARGASSIÈS confirme que certains de "ses" aviateurs furent arrêtés.
Le 7 août, deux hommes, dont l'un très âgé, les escortent vers le camp de Fréteval dans une camionnette des PTT suivie d'un camion rempli d'hommes armés. Schwilk retrouve au camp son bombardier William Flynn.
John Watkins, lui, après avoir été séparé de Schwilk, a été arrêté le 10 août en compagnie de cinq autres évadés alors qu'ils devaient prendre à la gare d'Austerlitz un train pour Etampes [trois des Américains, ainsi que deux membres de l'équipage du Lancaster PB231 du 49 Squadron, abattu 18-19 juillet 1944 et tous deux internés au Stalag Luft 7 : le Sgt W.G. Barlow, RAF, prisonnier n° 547 et le Fl/Sgt J.C. Wellein, RCAF prisonnier n° 642. Watkins étant le N° 641 dans le même camp].
Clive Schwilk est libéré à Fréteval par des troupes américaines le 13 août 1944, et il est interrogé le 16 août 1944 par les Services de Renseignement. Il est démobilisé le 10 juillet 1945.
Décédé en 1951, Clive Schwilk repose au Rookwood Cemetery à Sydney, New South Wales, Australia. Il avait épousé en début 1949 la Suissesse Helen Nussbaumer, de Bâle.